Le roi de Madrid, c’est lui ! Après son triomphe aux rênes de Billabong du Roumois l’an dernier, Julien Epaillard a conservé son trône, cette fois grâce à Caracole de la Roque, dans le Grand Prix de la Coupe du monde Longines de Madrid. Ensemble, la paire a réussi une prouesse pleine d’aisance, en réalisant le barrage le plus rapide de l’après-midi, où seuls quatre des quinze couples rappelés pour la finale sont parvenus à aligner deux sans-faute. Parmi eux, figuraient le très en forme Daniel Deusser et Simon Delestre, deux et troisièmes sur Bingo Ste Hermelle et Caymann Jolly Jumper, qui complètent un podium 100% Selle Français.
He did it again! Il l’a ENCORE fait ! Julien Epaillard, accompagné de sa crack Caracole de la Roque, dix ans, a, une fois de plus, triomphé. La bien nommée fille de Zandor a délivré une nouvelle prestation magistrale du côté de Madrid et achevé son week-end avec… 100% de victoire. Une nouvelle prestation implacable pour le duo, décidément au-dessus de la mêlée depuis sa moisson à Saint-Lô, puis sa razzia lyonnaise. Dans la capitale espagnole, chère au cœur du Normand, qui partage son temps entre le pays d’Auge et la ville madrilène, d’où est originaire son épouse, Susanna, le numéro trois mondial est venu à bout d’un barrage intéressant, qui a largement relevé le niveau d’une étape plutôt accessible, malgré un nombre de fautes important concentré sur la sortie du triple numéro 10, un vertical surmonté d’une palanque, avec quinze barragistes sur les quarante partants, dimanche 27 novembre.
Alors qu’il avait hérité du dossard numéro six au tour initial, Julien Epaillard est entré en scène pour la finale au chronomètre en deuxième position. Avant lui, seul Ben Maher et l’excellent Exit Remo s’étaient confrontés au parcours raccourci imaginé par Javier Trenor et ses équipes. Le duo, récemment formé, affichait alors un chronomètre de 42”92. Pas mal, mais, à première vue, battable. Il n’a pas fallu longtemps au flying frenchman pour améliorer ce résultat. Déjà, le Tricolore a laissé toutes les barres sur les taquets. Ensuite, il a coupé les cellules d’arrivée en… 42”61. Avec une remarquable aisance, presque insolente, Julien Epaillard a gardé la tête de bout en bout et conservé sa couronne, acquise l’an dernier aux rênes d’un autre redoutable compétiteur, Billabong du Roumois, désormais monté par Harry Charles. Mais le roi de Madrid, c’est bel et bien Julien Epaillard !
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“Je suis vraiment fier de ma jument. Elle a pris part à deux Coupes du monde et a remporté les deux. Elle a gagné les sept dernières épreuves qu’elle a disputées (en 4 et 5*, ndlr). Elle est incroyable, c’est une super star. Elle a beaucoup de sang. Il suffit de lui montrer la direction, et elle fait le reste ! C’est facile avec elle. C’est la deuxième fois que je gagne ici, c’est chouette. Je viendrai l’année prochaine et on verra ce qu’il advient !”, a prévenu l’heureux lauréat après sa victoire. “Madrid est un concours spécial ; ma femme est espagnole et vit ici, avec mon fils. Pour moi, c’est important de réussir un bon week-end ici. Ma famille est là, et j’ai beaucoup d’amis à Madrid. Aujourd’hui est une bonne journée. Mon temps était battable aujourd’hui. J’ai fait une foulée de plus entre le vertical bleu et l’oxer, mais le barrage était assez difficile. C’était suffisant pour gagner aujourd’hui. Maintenant, nous allons profiter.”
Les barres tombent au barrage
Après les deux bonnes copies livrées par Ben Maher, puis Julien Epaillard, les choses se sont corsées. Grégory Cottard a butté sur l’oxer numéro un avec sa si plaisante Bibici, parfaitement épanouie grâce à l’équitation aussi naturelle que possible de son cavalier. La paire s’est tout de même offert un classement, en onzième position. Wilma Hellström, vaincue sur les deux premiers obstacles du parcours avec son attachante Cicci BJN, sa compatriote Petronella Anderson, en proie à quelques difficultés sur son puissant alezan Castres van de Begijnakker, et Steve Guerdat, qui n’a pu éviter trois fautes de son champion d’Europe par équipe Albfuehren's Maddox n’ont pas eu cette chance et ont terminé aux portes du classement, aux rangs treize, quinze et quatorze.
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Huitième, Emanuele Gaudiano a péché sur l’avant-dernier oxer, après un nouvel effort spectaculaire de son fidèle Chalou. Juste après le passage du couple italien, Daniel Deusser est entré en scène aux rênes du généreux Bingo Ste Hermelle. Le petit alezan, particulièrement rapide et toujours partant bien qu’il ne semble pas disposé de tous les moyens de la terre, a signé une nouvelle grande prestation. Le fils de Number One d’Iso a conclu son parcours en 44”30. Malgré plus d’une seconde et demi de retard sur la tête, le couple s’est octroyé la deuxième place. Une ligne supplémentaire à son palmarès, qui compte déjà des victoires dans les Grands Prix 5* de Valkenswaard, en 2021, 5* de Cannes et 3* de Dinard cette année. Daniel Deusser, lui, reste sur son nuage après son sacre à Prague, et sa victoire dans l’épreuve majeure de samedi à Madrid. Chapeau.
À la suite de l’Allemand, Simon Delestre a fait son apparition sur l’extravagant Cayman Jolly Jumper. Irréprochable ces dernières semaines, le fils d’Hickstead l’a de nouveau été en se hissant sur la troisième marche du podium, grâce à un double clear round achevé en 44”37. Martin Fuchs, Kevin Staut et Andreas Schou, quant à eux, ne sont pas parvenus à trouver la voie du sans-faute sur The Sinner, Visconti du Telman et Independent. Le Français a pris la septième place du classement final, tandis que le Danois et le Suisse ont respectivement terminés neuf et douzièmes.
Le dernier double zéro de l’après-midi est à mettre au crédit de Piergiorgio Bucci et Cochello. Après un premier tour poussif, le duo a frôlé la correctionnelle au barrage. Alors que l’Italien le sollicitait fortement vers l’avant-dernier oxer, le fils de Casall a produit un énorme saut. Déséquilibré à la réception, celui-ci a failli trébucher, propulsant son cavalier sur son encolure. Proche de la chute, le pilote s’est rattrapé pour franchir le dernier vertical du parcours et couper la ligne d’arrivée en 45”34, synonyme de quatrième place.
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Le Néerlandais Maikel van der Vleuten n’est pas tout à fait parvenu à rendre hommage à son ancien complice, Vleut, brutalement disparu un jour plus tôt. En selle sur Elwikke, nièce de son ancien protégé, il a fait rouler à terre le difficile vertical numéro quatre, qui suivait un trois-quarts de tour à main gauche. Rapide, le duo s’est classé sixième, tandis qu’Harry Charles, dernier à prendre le départ sur le génial Casquo Blue, a subi la même sanction pour occuper le dixième rang final.
Kevin Staut aux commandes du général
Si on ne peut que saluer le carton plein de Julien Epaillard, qui a engrangé quarante points en deux étapes Coupes du monde disputées cette saison - soit le maximum -, la régularité de Kevin Staut doit être soulignée. Fidèle parmi les fidèles de ce circuit hivernal, le Normand a pris part aux six premières étapes et a marqué des points sur… cinq d’entre elles ! Une sacrée performance, qui lui assure avec quasi-certitude sa qualification pour la finale d’Omaha, au printemps prochain. Avec quarante-deux points, le Français est en tête du classement général, juste devant son coéquipier Julien Epaillard, deuxième, et le champion du monde en titre, Henrik von Eckermann, absent à Madrid en raison du CSI 4* de Stockholm qui se déroule en parallèle, mais malgré tout troisième avec trente-quatre unités au compteur. Rendez-vous la semaine prochaine à La Corogne pour la septième étape de la Coupe du monde Longines, édition 2022.
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Les résultats complets ici.
Le classement général complet ici.
Photo à la Une : Julien Epaillard et Caracole de la Roque. © Nacho Olano/FEI
Toutes les épreuves du CSI 5*-W de Madrid sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.