Joe Clee, un briton à l'accent belge.
Comment êtes-vous arrivé en Belgique ?
J.C. : « En 2002, j'ai remporté une assez grande compétition en Angleterre. Il était clair que, n'étant pas un homme riche, je ne pouvais pas aller plus loin en restant là. Pour devenir professionnel en Grande-Bretagne, il faut de l'argent pour s'installer. Il n'y a pas vraiment quelqu'un pour qui monter : des propriétaires, sponsors ou ce genre de choses. Après 2002, j'ai obtenu un travail chez Eric Berkhof, le sponsor de Vincent Voorn. Quand je suis arrivé là, c'était un peu avec le rêve de monter pour Audi et cela semblait une opportunité fantastique, mais lorsque j'étais là, je me suis rendu compte que ce n'était pas aussi génial que ça n'y paraissait. J'étais le deuxième cavalier et je n'avais pas tant de chevaux à sortir. Un jour, j'étais au concours et Stephan Conter m'a proposé de travailler pour lui, c'est comme cela que je suis arrivé en Belgique. Je suis resté là un an, c'était une bonne expérience de travailler là, puis je suis parti chez Star Horses d'Albert Peffer. J'y suis resté trois ans, c'était un bon travail et c'est grâce à lui que j'ai pu me faire connaître quelque peu en Belgique. Nous avons construit de bons chevaux ensemble, puis j'ai eu l'opportunité de venir m'installer chez Ludwig Criel.
Joe Clee avec An Sidec (Andiamo) sous les couleurs de Star Horses.
C'était une opportunité fantastique pour moi, car lui et son épouse voulaient construire quelque chose pour le sport, et que l'on puisse grandir ensemble. C'était un projet qui me convenait tout à fait. La première année, cela a été difficile de recommencer avec des jeunes chevaux. C'était une décision importante de choisir de recommencer avec de jeunes chevaux, alors que j'avais des chevaux prêts pour les Grand Prix, mais cela ne m'a jamais fait peur, quand on prend une décision, il faut s'y tenir. La chose la plus difficile pour moi néanmoins lorsque j'ai quitté Star Horses, c'était de voir Dominique Hendrickx gagner avec ces chevaux que j'avais construit durant trois années.
C'est difficile… même si c'est aussi agréable de voir des chevaux que l'on a produit bien évoluer. Dominique est un bon cavalier et il méritait ces victoires. Néanmoins quand vous commencez à travailler avec des gens comme Ludwig et sa femme, vous savez que vous allez quelque part. Ce sont des gens attentionnés. Evidemment, il faut un peu de chance pour trouver le bon cheval, mais quand vous avez le temps et que vous avez les bonnes personnes derrière vous, c'est plus facile. »
Fento Chin S (Chin Chin) débute les Grand Prix trois étoiles à 9 ans.
Lorsque vous avez commencé ici, est-ce que Diablesse et Utamaro étaient déjà là ?
J.C. : « Non, nous les avons trouvés. Diablesse était à la fin de son année de 4 ans lorsque nous l'avons achetée et Utamaro avait quant à lui 5 ans. En fait, lorsque je suis arrivé, il y avait quelques chevaux sympathiques que nous avons vendus, car ils n'étaient pas bons assez pour entrer dans les plans que nous voulions faire.
Asia Alboszta, groom de concours, avec Fento Chin.
Nous les avons donc remplacés par de jeunes chevaux à construire et nous avons travaillé. Il y a évidemment toujours un risque lorsqu'on choisit de jeunes chevaux. On a toujours besoin d'un peu de chance, mais surtout, on a besoin de temps pour les produire. Le temps est un élément essentiel pour leur laisser le temps de progresser et ne pas devoir les agresser pour qu'ils deviennent de bons chevaux. »
La suite, c'est demain.