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Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB, couvertes d'or à Tokyo

Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB
Tokyo 2020 mercredi 28 juillet 2021 Eléonore Magnien

"That now our dreams. They've finally come true". Les paroles du film Lala Land n'auraient pas pu sonner plus juste : Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB ont vu leurs rêves se réaliser cet après-midi, elles ont été sacrées championnes olympiques à Tokyo !

Lors de la Reprise Libre en Musique (RLM) aujourd'hui, Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB (Easy Game) ont parachevé une semaine absolument folle : trois reprises, trois records personnels et une double médaille d’or. Pour ses premiers Jeux Olympiques, l’amazone de trente-cinq ans a marqué l’histoire.

Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB incarnent tout ce vers quoi le dressage moderne devrait tendre : fraicheur, légèreté, harmonie et sensibilité. Des qualités sublimées dans la finale individuelle sur les notes du film Lala Land où elles ont décroché la très belle moyenne de 91.732%. “C’était mon objectif de passer la barre des 90%. Au début, j’ai joué plutôt tactique puis j’ai pris de plus en plus de risques. Tout a été bon, il n’y a pas eu de grosses bourdes mais des moments plutôt forts. Je les ai ressentis”, analysait-elle en mixed zone à peine descendue de cheval. Au même moment, elle apprend qu’Isabell Werth et Bella Rose 2 (Belissimo) ne la battront pas. Les larmes lui montent aux yeux. Elle vient de décrocher la médaille d’or olympique en individuel. Elle touche enfin le Graal.

Le destin de Jessica aurait pu être tout autre. Après son premier titre de championne d’Europe chez les Jeunes en 2004, la cavalière a ensuite connu une passe à vide : cinq ans sont passés sans la moindre victoire, si bien qu’elle s’est posée la question d’arrêter le haut-niveau pour se consacrer à sa carrière en marketing et communication qu’elle avait entamé avec pas mal de succès au sein d’un club sportif. “À l’époque, je me suis posée un ultimatum?: je me donne à fond avec les chevaux et je fais le point à 30 ans pour voir si cela en vaut la peine…”, confiait-elle à nos confrères. Une dizaine d’années plus tard, la voilà auréolée d’or, grand sourire aux lèvres, entourée de deux championnes, Isabell Werth et Charlotte Dujardin, sur le podium des Jeux Olympiques. Il semblerait qu’elle ait bien choisi sa voie. 

L'Allemagne et la Grande-Bretagne encore avides de médailles

Pas encore rassasiées après leurs médailles par équipes, Isabell Werth, Jessica von Bredow-Werndl et Charlotte Dujardin se sont de nouveau retrouvées sur le podium individuel de Tokyo. Trois équitations différentes mais trois guerrières © FEI/Shannon Brinkman 

Isabell Werth a fait de son mieux pour tenter de ravir l’or à sa compatriote mais cette fois-ci,  la cavalière la plus médaillée de l’histoire des sports équestres a dû se contenter de la deuxième place avec Bella Rose 2 (Belissimo) Une situation qu’elle a pris, comme toujours, avec beaucoup de philosophie : “la compétition a été rude et c'est ce que nous adorons. Il ne peut pas y avoir dix vainqueurs, mais un seul, c’est le sport”. Les notes de 10 récoltées dans les pirouettes et les piaffers n’ont pas suffi à rattraper ses allongements plus moyens (89,675%). Cela n’a pas empêché Isabell d’être ravie de sa protégée de dix-sept ans. “Quelle jument !” s’est-elle exclamée en sortie de piste. Comme il n'y avait pas de meilleur moyen de terminer sa carrière, Bella prendra sa retraite en rentrant du Japon. 

Le podium aurait pu être composé à 100% d’Allemandes. On attendait beaucoup de Dorothee Schneider et de Showtime FRH dont l’électrisante composition réalisée sur les airs de “Show Must Go On” a déjà fait son effet par le passé. Cette fois-ci, les erreurs lors des changements de pied et des pirouettes ont été trop nombreuses. Avec 79,432%, ils ont rétrogradé à la quinzième place, laissant champ libre à Charlotte Dujardin et Gio (Apache). Si d’aucuns doutaient encore de la capacité de Charlotte à dégoter des cracks et les former jusqu’au plus haut-niveau, leurs interrogations ont dû s'envoler après cette semaine. Couteau entre les dents, la Britannique a fait ressortir le meilleur de son petit Gio (Apache). “Je suis entrée en piste en sachant que je n’allais pas renoncer sans me battre mais je voulais aussi profiter et m’amuser, ce que j’ai vraiment fait.” Pour la deuxième RLM de sa vie, Gio a décroché la note de 88,543%. De quoi laisser entrevoir de belles choses dans le futur. 

La relève frappe à la porte

Cinq ans après sa victoire à Rio avec Valegro (Negro), Charlotte a retrouvé le haut des tableaux avec l'attachant Gio © FEI/Christophe Tanière 

Cette finale pour le moins relevée (treize des dix-huit couples ont dépassé la barre des 80%, c’est dire !) a été marquée par l’arrivée d’une nouvelle génération de chevaux. Avec Gio, en tête de file évidemment, mais aussi Bohemian (Bordeaux 28) et Heiline’s Danciera (Fürstenball) sous les selles des Danoises Cathrin Dufour et Carina Cassoe Kruth, ou encore Glock’s Total US (Totilas), sixième avec Edward Gal. Ce dernier avait choisi de dérouler sa RLM sur la même musique que Totilas lors de son sacre au championnat du Monde en 2010. Une participation aux JO restera la seule ligne manquant à leur palmarès puisque l’étalon lui avait été retiré peu avant Londres en 2012. 

L’histoire des Jeux Olympiques est faite ainsi : avec de belles histoires comme celle d’Edward qui boucle le chapitre de Totilas dix ans plus tard, ou celle du Portugais Rodrigo Torres, seizième avec un Lusitanien issu de l’élevage familial. Beaucoup d’autres restent encore à écrire. Demain, les épreuves de concours complet débuteront avec l’inspection des chevaux. A ne pas en douter, ce nouveau chapitre réserve aussi son lot de surprises et d’émotions. 

Les résultats complets

Avec communiqué. Photo à la Une : Sporfot.com