Championnat de Belgique
Le championnat de Belgique nouvelle formule aura été un véritable succès salué par l'ensemble des cavaliers! Allongeant quelque peu le week-end bleu et jaune qui s'étend tout doucement vers une petite semaine, le championnat de Belgique aura débuté dès le mercredi avec une chasse avant de se poursuivre le lendemain. Certains mal classés en auront profité pour tenter leurs chances dans les Sires of the World alors que les 16 mieux lotis auront pu évoluer devant un public plus nombreux que jamais pour suivre les deux dernières joutes de cette édition 2012.
Premier à s'élancer comme lors de la première manche, Niels Bruynseels est sous pression. Son championnat est d'ores et déjà manqué mais il tient à l'achever sur une note positive. Diamanthina vh Ruytershof (Diamant de Sémilly x Carthago) ne porte plus de guêtres postérieures mais signe le sans faute avec un petit point de temps. L'objectif est réussi.
Surtout que derrière, on se rend compte que ce second tour est loin d'être anodin. Karline de Brabander avait soigné ses courbes et pensait bien imiter Niels Bruynseels avec un point de temps de pénalité mais la barre du dernière obstacle effleurée par Bamako de Muze (Darco x Jalisco B) tombe doucement sur le sol ! Gregory Wathelet avait choisi d'engager l'une de ses juments de vitesse, Baloudana (Baloubet du Rouet x Carthago) dans ce championnat mais deux fautes dans la première manche lui auront ôté ses derniers espoirs et il ne pourra éviter une nouvelle faute sur la sortie du double de verticaux. Sven van Dijck, lui, veut se racheter dans cette seconde manche alors qu'il pointait encore en seconde position avant la première manche où trois fautes auront brisé tous ses espoirs. Vici R (Darco ) fait de son mieux et les obstacles qu'il reste à franchir diminuent mais le cavalier décide de protéger le dernier … un peu trop et il tombe ! Même faute pour Patrick Spits, gagnant deux semaines plus tôt du Grand Prix *** de Villeneuve sur Lot avec sa fidèle Withney vd Dwerse Hagen (Codex x Feo) qui ne pourra éviter une faute de postérieur sur ce dernier obstacle. Auteur d'un très beau championnat après avoir pourtant mal débuté lors de la chasse, Wilm Vermeir avait ensuite aligné deux parcours pénalisés à chaque fois d'un petit point de temps dépassé. Malheureusement, il fautera dans la combinaison placé à mi-parcours pour terminer un bon championnat avec Diamond (Parco x Corsaire de Vauban) qui arrive à maturité. Rageur après une faute sur la sortie du triple en première manche qui l'exclut de la lutte pour le podium, Pieter Devos signe le premier score totalement vierge de cette seconde manche avec Candy (Nabab de Rêve x Etretat). Quel dommage par contre pour la charmante Rosella De Simone qui était en train de signer un magnifique championnat mais commet, comme en première manche, une faute dès le vertical numéro 3 avant de doubler la mise sur l'ultime obstacle avec l'étalon approuvé au sBs, Orson des Hayettes (Mozart des Hayettes x Ryon d'Anzex). Rik Hemeryck termine son championnat comme il l'a commencé : sur les chapeaux de roues. Vainqueur de l'épreuve d'ouverture, il signe un très beau sans faute avec son atypique Papillon Z (Perhaps x Cassini I) et met la pression sur les suivants après avoir commis une faute sur l'oxer 9 en première manche. « Papillon a toujours été un peu dans l'ombre de Quarco et je pense que c'est aujourd'hui mieux pour le cheval d'autant qu'il n'a jamais été brûlé mais en pouvant néanmoins évoluer sur les plus beaux concours comme Aix la Chapelle, Hickstead avec toujours de bons résultats. Aujourd'hui, il a 10 ans et peut prendre la place de cheval de tête. Je savais qu'il avait une carte à jouer ici, j'avais juste peur de la fatigue car il avait été en France il y a 15 jours où il avait été classé tous les jours avec une seconde place dans le Grand Prix. Le fait qu'il ait gagné la chasse ici le premier jour alors que ce n'est pas un cheval rapide, je savais qu'il serait dans le coup. J'ai fait deux fois une toute petite faute alors qu'une de moins aurait tout changé mais je pense qu'aujourd'hui, c'était du beau sport, agréable pour le public et c'est le plus important. » Nicola Philippaerts n'était pas loin de réussir son pari mais ce championnat lui aura en tout cas permis d'en apprendre beaucoup plus sur sa nouvelle monture Cortez (Quick Star x Quito de Baussy). Malheureusement après une petite faute de cul sur la sortie du double de verticaux en première manche, le nouveau couple ne peut éviter une faute sur l'oxer BMW placé en n°4 sur la seconde manche. Un début très prometteur à ce niveau. Prometteur, c'est peu dire pour Ignace Philips qui aura impressionné durant ce championnat pour son retour au pays. Installé en Italie, le cavalier avait à c?ur de venir montrer ce dont il était capable sur ses terres avec le surprenant Pablo de Virton (Andiamo x Kashmir van't Schuttershof). Objectif plus que réussi, le couple sera loin d'être passé inaperçu. Sans faute en première manche, le couple sera passé très près du podium mais ne pourra éviter la faute sur l'ultime obstacle. Dommage. « C'est un beau retour… et on y était presque. C'est dommage car le cheval sautait très bien et c'est de ma faute. Je n'ai pas bien monté le premier jour. En fait, c'est censé être le cheval de ma femme, Jane Richard, mais cela fait 5-6 concours que j'ai fait avec lui pendant qu'elle monte mon cheval avec lequel je manquais de chance ces derniers temps et je m'entends très bien avec lui, c'est pour cela que j'ai décidé de l'emmener ici. Le but pour Pablo sera d'évoluer dans le Global Tour avec mon épouse. Pour ma part, je vais recommencer avec des jeunes comme je l'ai toujours fait. J'ai également un autre bon cheval avec lequel j'ai gagné un Grand Prix en Autriche et avec lequel j'ai également sauté le Grand Prix de Rome mais ensuite, je n'ai plus pu aller nulle part alors j'ai décidé de le confier à ma femme qui a pu l'emmener dans de gros Grand Prix. Si on a l' occasion d'aller faire de gros concours, c'est intéressant de le conserver mais si on doit monter des deux ou trois étoiles avec un tel cheval, c'est mieux de le confier à quelqu'un d'autre » réagira Ignace Philips. Sans faute en première manche, Philippe Le Jeune est plus que motivé. Carlino STX (Carvallo x Romino) revient en forme et le champion du monde tient à montrer que malgré le retrait de Vigo d'Arsouilles, son écurie n'est pas vide pour autant. 1 point de temps de pénalité, mais aucune faute d'obstacle, le couple est assuré du podium ! « Je suis très content de voir Carlino qui semble enfin débarrassé de ses problèmes de virus. Il a sauté la semaine dernière 3 jours à Barcelone où il faisait 30°C et très humide. Il a eu deux jours de camion, nous sommes rentrés mardi matin, il est allé promener mardi après-midi et mercredi matin, nous étions ici ! Je suis donc d'autant plus ravi que cela se passe comme ça car cela veut dire qu'il est guéri et qu'il est à 100%. Depuis les Jeux, je n'avais plus aucun objectif. Avec mon expérience, j'ai construit petit à petit en faisant des deux puis des trois étoiles et à Verbier qui était un trois étoiles, Philippe Guerdat l'a vu. Il était sans faute tous les jours, 2 ème d'une épreuve comptant pour le ranking, 5 ème du Grand Prix, meilleur cheval des grosses épreuves là-bas. Il me dit : « ok, faut pas exagérer. Deux semaines de repos, Barcelone et après, on va voir ! Le planning était donc un peu dans ma tête mais sans forcer quoi que ce soit, c'est le cheval qui allait me montrer ce qu'il pouvait faire et je suis ravi. » Jérôme Guery entre en piste. Il est deuxième au provisoire avec l'étalon sBs agréé à l'AES, Tic Tac du Seigneur (Clinton x Darco) après un magnifique sans faute en première manche. Même s'il n'a pas l'expérience de son ancien chef de file, Tic Tac a eu à c?ur de montrer que son nouveau statut de cheval de tête lui sied bien … mais le championnat de Belgique n'a pas toujours laissé de bons souvenir au Bruxellois. Au moment de son entrée en piste, difficile d'oublier son effondrement en 2010 lors de l'ultime manche alors qu'une violente chute avait décimé les espoirs du couple l'année suivante. Mais très concentré, Jérôme Guery tient à se dégager de cette étiquette qui lui colle à la peau : il sait gérer la pression et signe le seul double sans faute de l'épreuve avec Tic Tac du Seigneur. La deuxième place est désormais acquise ! Dirk Demeersman est le grand favori de l'épreuve. Il a opté pour sa monture olympique. Deuxième après la chasse, sans faute le deuxième jour, Dirk Demeersman aurait pu être largement en tête avant cette seconde manche mais une touchette de Bufero vh Panishof (Parco x Polidiktus vd Helle) en a décidé autrement. Le couple n'a plus le droit à l'erreur. La moindre faute les priverait de podium… une faute qui arrivera dès le deuxième obstacle alors que le couple doublera la mise un peu plus loin. Déception dans un camp, victoire pour Jérôme Guery qui fête son premier titre de champion de Belgique devant Philippe Le Jeune alors que Rik Hemeryck signe l'incroyable performance de prendre la troisième marche du podium pour la 4 ème fois avec quatre chevaux différents. « Un championnat, c'est long. Cela dure trois jours et il faut être régulier. Il y a deux ans, j'avais craqué lors de la finale avec Waldo mais depuis j'ai emmagasiné beaucoup plus d'expérience. J'avais comme objectif de venir et d'être dans les 5 premiers. Ca peut paraître prétentieux mais je sentais que mon cheval était prêt. C'est beaucoup de travail pour arriver à cela. J'ai le cheval depuis qu'il a deux ans lorsque nous l'avons acheté avec Luc Henry. On l'a construit petit à petit avec Luc Henry dans le but de l'amener au haut niveau et finalement, cela ne fait que 4 ou 5 mois qu'il évolue à ce niveau. Nous avions pris la décision de vendre Waldo car je sentais que Tic Tac était prêt à prendre la relève. Je suis très content pour le cheval mais également pour toute l'équipe qui est derrière et je pense qu'aujourd'hui tout le monde est très heureux. A ce jour, c'est ma plus belle victoire et mon plus beau titre. Et même si on espère qu'il y en aura d'autres, des titres comme ça, ça marque dans une carrière et ça nous motive à continuer. Les scores étaient très serrés, il fallait vraiment sauter sans faute, la moindre faute m'aurait écarté du podium. La pression était toujours présente. Je voulais le premier jour que le cheval saute bien. Il était sans faute, sans prendre trop de risques, j'étais 4 ème. Le lendemain, je fais un petit 4 points que l'on peut mettre sur le manque d'expérience autant de la part du cheval que de ma part. Alors finalement, partir en 7 ème place lors de la première manche, c'était peut-être un avantage car j'avais moins de pression que ceux qui étaient devant. J'ai donc monté relâché en étant concentré sur l'objectif de réaliser un sans-faute. J'étais très content après mon premier tour mais je suis resté serein car je voulais obtenir un second tour sans faute. Je ne suis pas allé voir où je me situais au classement. Plusieurs personnes m'ont dit « Hé, tu ne craques pas en deuxième manche », cela me mettait plus la pression qu'autre chose mais j'ai vraiment tout fait pour rester concentré. Durant ces deux années, j'ai eu la chance de pouvoir participer à des étapes de Super League, de Coupe du monde… et cela m'a permis d'aborder mon deuxième tour en étant assez serein. Puis je pense que Tic Tac est un cheval qui a une classe au dessus de Waldo, il a une qualité supérieure ce qui me permet d'être encore un peu plus serein. Il avait moins d'expérience que Waldo à cette époque là mais il a été formidable. » Une victoire qui comblera également un propriétaire, aujourd'hui co-propriétaire de Tic Tac avec son cavalier, qui n'avait pas hésité à acquérir ce cheval à un moment où très peu de gens auraient osé prendre un tel risque. « Quand on a acheté Tic Tac chez Marc Vanlangendonck, j'y étais allé pour acheter un petit fils de Tabelle van Sombeke. Nous avons fait sauter ce cheval et il nous a beaucoup plu. Nous avons dans la foulée demandé à Marc de nous montrer les autres chevaux qu'il avait dans ses écuries et nous avons vu Tic Tac dans le box. Le cheval était sérieusement accidenté au postérieur droit suite à un accident de clôture. J' aimais beaucoup s a mère, Panama du Seigneur, je trouvais le cheval bien fait, j'ai demandé le prix et j'ai acheté le cheval au téléphone sur le chemin du retour. C'est comme cela que Tic Tac a atterri chez nous. Ensuite tout le parcours sportif du cheval, c'est Jérôme qui l'a totalement réalisé. Lui n'aurait probablement jamais acheté le cheval sans moi mais moi à 4 ou 5 ans, j'étais prêt à le vendre et c'est lui qui convaincu de le garder car il m'a dit à l'époque : « Non, c'est un crack. Tu ne dois pas le vendre». J'ai suivi Jérôme comme lui m'a suivi pour d'autres choses et c'est cette complémentarité qui fait que nous formons vraiment une équipe exceptionnelle. J'étais serein durant ce championnat car je pensais qu'on avait une vraie carte à jouer et j'a vais même dit à Jérôme : « On a toute nos chances d'être sur le podium et si tu as tes chances d'être sur le podium, tu peux gagner » … puis il y a un champion du monde qui m'a dit 3 jours avant le championnat : « vous allez être champion de Belgique avec Tic Tac, c'est Jos Lansink. Les feux étaient donc au vert ! » réagira Luc Henry.