CSI**** Mons
Décidément, il y a des moments où la météo s'acharne et l'acharnement des organisateurs pour monter un événement de grande qualité n'y peut pas grand-chose. Après les jours de canicule, le temps s'est enfin quelque peu rafraîchi mais c'est cette fois le vent qui vient jouer les trouble-fêtes à quelques minutes du départ du Grand Prix alors que le ciel se fait menaçant.
Pas moins de 47 cavaliers s'élanceront finalement pour le Grand Prix construit par Eugène Mathy. Premier à s'élancer, Cédric Angot s'en sort avec une faute sur Rubis de Preuilly (Diamant de Sémilly). Une belle prestation car derrière, les scores sont beaucoup plus sévères.
Frédéric David ne pourra pas éviter une faute sur l'entrée du double aux couleurs de MC Guillaume avec Baloussini (Baloubet du Rouet) alors que Bruce Goodin sur cayenne (Cartoon) et Max Kuhner sur C?ur de Lion (Coriano) se feront piéger sur l'oxer 8 placé juste avant le triple où Katharina Offel commettra une faute sur la sortie avec Zipper (Apple Juice) alors que la pluie s'invite sur fond orageux à la fête. Dans ces conditions, dernier à s'élancer, Steve Guerdat préférera abandonner dès une petite faute de Kavalier (Kannan).
Ils seront donc huit à s'élancer pour la barrage car si Catherine Pasmore n'a commis aucune faute d'obstacle, elle s'est faite piéger par le chronomètre avec Bonaza van Paemel (Darco).
Le Mexicain Eugenio Garza Perez est le premier à s'élancer avec Bariano (Jet-set D). Malheureusement, ils ne peuvent éviter une faute dès le premier obstacle avant de réagir et de boucler le reste du tout sans encombre.
« Mon idée était de faire un tour soft mais sans faute pour mettre la pression sur les suivants mais avec la faute dès le premier obstacle, j'ai un peu changé mes plans. Je pense que je n'ai pas très bien géré ma détente et que j'ai laissé trop de temps entre la fin du paddock et le début du barrage, dommage. Je suis néanmoins très content car au départ, j'avais planifié d'aller à un autre concours et un de mes amis m'a conseillé de venir ici en me disant que c'était un concours magnifique et il a su m'obtenir une invitation.
Il avait raison, la piste est incroyable et toute l'organisation est formidable. C'est ma seconde venue en Europe mais la première pour une véritable tournée de concours alors que je vis aux USA. Ici, je suis installé chez Yves Houtackers durant l'été. » expliquera le jeune Mexicain.
Nicolas Delmotte est dans une position délicate. Il peut jouer le chrono mais il s'élance devant les autres candidats à la victoire et en plus, la pluie a repris en ce début de barrage. Le nordiste l'a bien compris, joue serré mais ne prend pas tous les risques avec un Number One d'Iso (Baloubet du Rouet) en grande forme qui boucle un deuxième tour de promenade en 35''60. La barre est placée haut.
« Je suis très heureux de mon cheval. Number One est un cheval très chaud et je n'ai pas voulu prendre plus de risques car cela aurait pu l'énerver mais il a une nouvelle fois sauté magnifiquement bien et c'est le plus important pour moi. » réagira Nicolas Delmotte.
Trop haute pour Eduardo Alvarez Aznar qui se contente d'assurer le double sans-faute avec Rockfeller de Plévile (L'Arc de Triomphe) en 38''08.
« Hier, j'ai participé aux six barres car c'était la seule épreuve que j'avais depuis le premier jour pour m'en servir comme warm-up. C'était la première fois que je participais avec lui à une telle épreuve mais je pense que c'était un bon exercice pour lui avant le Grand Prix.
Rockfeller n'a que 10 ans. L'an dernier, il a pris beaucoup d'expérience en participant à plusieurs coupes des nations ainsi qu'aux championnats du monde. Je suis un fidèle du concours de Mons. J'y viens depuis sa première édition et les organisateurs ont eu la gentillesse de continuer à m'inviter. C'est un concours magnifique que j'apprécie énormément. »
Les applaudissements redoublent pour le jeune Montois qui fait son entrée en piste. Pour son premier Grand Prix à ce niveau, Arnaud Doem se retrouve d'emblée devant son public qui le porte véritablement. Déjà très heureux de se retrouver au barrage, le jeune homme réussit en plus le double sans-faute sous les applaudissements d'un public totalement acquis à sa cause.
« Lorsque je me suis qualifié pour le Grand Prix, j'ai demandé à Dirk Demeersman pour avoir son consentement et s'il pensait que c'était une bonne idée de le faire et il m'a répondu qu'il fallait un début à tout, qu'il fallait bien que je me lance et que si ce n'était pas aujourd'hui, ce serait peut-être jamais ! Mon coach Patrick McEntee m'a également beaucoup encouragé. Pour moi, c'était déjà super de pouvoir y participer. Je ne me suis pas mis la pression et quand j'ai vu les scores d'autres cavaliers, je me suis dit que si je parvenais à finir avec 4 ou 8 points, ce serait déjà très bien. Alors finir sans faute, c'était magnifique, double sans-faute, ce n'est juste pas normal. Je remercie vraiment mon cheval.
Le but quand nous avions acquis le cheval était de me donner de l'expérience et cela n'a pas changé aujourd'hui. C'était un cheval qui avait assez d'expérience avec les autres cavaliers. Nous l'avons ménagé mais nous n'avions aucune certitude sur quant au temps durant lequel il pourrait encore évoluer dans le sport physiquement car il a quand même sa manière de faire.
Aujourd'hui, c'est quand même un cheval de 16 ans donc c'est un peu inespéré … même s'il était en forme ces derniers temps. Me retrouver dans mon public, je l'ai vraiment vécu comme une motivation supplémentaire et vraiment pas comme une pression. Tout le monde m'a poussé un peu que ce soit ma familles, mes amis proches… mais ma plus grande motivation, cela reste mon cheval qui m'a poussé et que j'ai suivi. Puis, je dois admettre que pour gérer la pression, j'ai eu un excellent exercice quand j'étais petit puisque j'ai joué au basket ball et cela m'a beaucoup aidé de ce côté-là. Je pense que j'ai bien fait de me concentrer sur les chevaux mais je remercie les gens qui m'ont aidé dans le basket car cela m'a donné cette expérience de savoir gérer mon stress. Lors du barrage, quand j'ai vu la liste des barragistes, je me suis dit qu'il ne fallait pas trop jouer au malin et j'ai préféré juste viser le sans-faute en espérant me retrouver au milieu du classement. C'était largement suffisant, je ne pouvais pas en plus demander à mon cheval de jouer la vitesse. » réagira Arnaud Doem. Robert Breul est bien décidé à faire vaciller son compatriote avec Arsouille du Seigneur (Schilling x Chellano). C'est un Grand Prix qui lui réussit bien, tout comme à la souche maternelle de sa monture, puisque sa tante Callas Site (Calvaro) s'est imposée ici lors de la première édition et que son oncle, Atlantic du Seigneur (Schilling) est passé tout près de le rejoindre au barrage avec une faute sur l'entrée de la combinaison aux couleurs de MC Guillaume sous la selle de Gudrun Patteet. Malheureusement, cette fois le couple ne peut éviter une faute en milieu de barrage. « C'est vrai que c'est un concours que j'aime bien, cela fait deux fois que je viens et deux fois que cela se passe bien. Je suis très content de mon cheval, il n'a que neuf ans et a vraiment sauté de manière formidable. A la réception du vertical, il est tombé et s'est retrouvé à quatre pattes. Je ne pouvais pas faire demi-tour dans un barrage, nous avons donc continué, c'est dommage car il ne méritait pas ça mais c'est la vie. Je n'ai rien à reprocher à la piste, c'est juste de la malchance. Il a glissé, c'est tout. Le sol était même meilleur au barrage avec la pluie que nous avons eu. C'est vrai que 8 ème sur 8 barragistes, on peut se dire que le résultat est mauvais mais je suis vraiment très content de mon cheval. » réagira Robert Breul. Robert Whitaker est à l'attaque, Catwalk (Colman) aussi mais ils ne peuvent éviter une faute sur l'oxer Hyundai placé en avant dernière position. Nicolas Delmotte est toujours en tête alors qu'il ne reste plus que deux Belges à s'élancer. Pieter Devos aura pu compter lors du premier tour sur un Dylano (Cento Lano) qui revient au sommet de sa forme et il décide d'attaquer mais cette fois, la barre de la sortie de la combinaison chute ! Il n'en reste dès lors plus qu'un, mais ce n'est pas n'importe qui ! Jérôme Guery est en selle sur Papillon Z (Perhaps). Une semaine après leur victoire à Knokke, ils sont de nouveau présents et les conditions semblent optimales, le soleil fait même son retour. Ils attaquent, tournent et galopent. Les risques sont plus calculés que la semaine précédente mais c'est sans faute et c'est surtout 15 centièmes plus rapide ! C'est incroyable mais c'est une nouvelle victoire. Après Lummen et Knokke, Jérôme Guery et Papillon Z accrochent également Mons à leur tableau de chasse. « Pour le moment, je suis vraiment dans une bonne énergie. C'est le « winning mood » et on en profite car dans les chevaux, on sait qu'on ne gagne pas tous les week-ends. C'est vrai que l'on a gagné ici deux week-ends d'affilée mais une victoire, c'est toujours spécial et je suis aussi content que la semaine dernière. On est conscient que ce n'est pas parce que l'on participe que l'on va gagner à chaque fois mais là, c'est sûr que deux week-ends d'affilée à ce niveau-là, on confirme qu'on est en grande forme pour le moment. C'est aussi possible uniquement parce qu'il y a toute une équipe derrière et un piquet de chevaux qui fonctionne bien. Je pense que l'on a bien géré cela. J'avais décidé de faire deux concours de suite à ce niveau-là, ce qui est rare … mais c'était deux concours en Belgique qui étaient important pour moi. Maintenant à Knokke, Papillon n'avait déjà sauté que deux jours. Une qualificative et le Grand Prix et ici, j'avais décidé que Papillon ne ferait qu'une petite épreuve car on est obligé de finir une épreuve avant le Grand Prix … je l'ai donc engagé dans une 140 qu'il a fait sans-faute avant le Grand Prix. Ce sont par contre mes autres chevaux qui m'ont qualifiés pour le Grand Prix car j'avais décidé que même si je n'étais pas qualifié pour le Grand Prix, je ne monterais pas Papillon dans une qualif, je ne monterai simplement pas le Grand Prix mais Zojasper a été magnifique en remportant deux épreuves 150 comptant pour le ranking et en étant 4 ème d'une autre.J'essaie toujours de m'en tenir à mon plan, cela fait partie de la gestion pour ne pas trop tirer sur le cheval.
Ce n'est pas quelque chose de difficile, c'est juste une question de volonté et pour le moment tout se passe bien. C'est vrai que lorsqu'on a ce « winningmood » avec nous, on est tenté de prendre un peu plus de risques car on sait qu'on a ce brin de chance de notre côté et quand je rentre en piste, je ne me dis pas que je vais gagner mais je me dis que j'ai le potentiel de gagner et que j'ai de la chance pour le moment. J'aurais pu faire le même parcours et avoir un petit quatre points et pour le moment, cela passe car il faut une part de chance aussi et quand on sait qu'on l'a, on peut se permettre de prendre plus de risques et c'est à ce moment-là qu'on gagne encore plus » réagira le vainqueur. Après Elio Di Rupo samedi, c'était au tour d'André Antoine, Président de l'assemblée à la région wallonne, de venir remettre le trophée.