Coupe des nations - part 2 Fin du marathon avec des parcours du matin au soir. Cette fois le sport se concentre sur l'élite. Cet après-midi débute avec 17 cavaliers montant en individuel sur un parcours plus haut mais qui semble moins difficile. L'Autrichienne Stephanie Bistan sera la première à signer le sans-faute avec Bogegaardens Appolonia (Apollo) tout en galopant avec un parcours très fluide. Elle sera rapidement suivie par la nouvelle coqueluche des terrains de concours, Abdelkebir Ouaddar et son inévitable Quickly de Kreisker (Diamant de Sémilly) qui écoperont néanmoins d'un point de temps dépassé. Petit à petit au fur et à mesure de ce championnat, Steve Guerdat retrouve son Nino des Buissonnets (Kannan) avec un magnifique sans faute à la clé. Ils sont toujours en course. Le sud-africain Olivier Lazarus a bien négocié son parcours avec Le Poussage (Polytraum) et réussi également le sans-faute.
Malheureusement ce ne sera pas le cas d'Andreas Schou qui bouclera un tour très fluide mais malheureusement pénalisé d'une faute en toute fin de parcours.
Parcours sans faute d'obstacle mais avec encore deux points de temps dépassé à leur compteur pour Edwina Alexander sur Ego van Orti (Vigo d'Arsouilles).
On retrouve un Gregory Wathelet plus serein que la veille avec un Conrad de Hus (Con Air) qui boucle un joli sans faute avec la manière. Pour Shaik Ali bin Khali Al Thani, c'est également un parcours très fluide mais entaché d'une faute sur le deuxième obstacle avec l'impressionnante Vienna Olympic (Cassini).Soren Pedersen prendra son temps mais signera un parcours magnifique pénalisé d'un point de temps dépassé avec Esperanza de Rebel (Rebel Z).
Ce parcours est-il trop simple ? Les dés sont-ils déjà jetés pour les médailles ? On oublie souvent à quel point monter pour une équipe change la donne. La pression est intense d'autant que cette fois le stade est presque comble et vibre de manière impressionnante.
Cassio Rivetti est le premier à en faire les frais avec une faute dès le deuxième obstacle de Vivant vd Heffinck (Fuego du Prelet). Oleksandr Onyshchenko aura impressionné durant ces JEM. Plus habitué à faire parler de lui par ses achats de cracks chevaux, l'Ukrainien faisait cette fois partie de son équipe dont il aura contribué à ses bons résultats. En selle sur Valentino Velvet (Indoctro), l'Ukrainien n'aura, cette fois, pas pu éviter 9 points de pénalité tout comme Katharina Offel sur Charlie (Cornet Obolensky) alors que Ferenc Szentirmai sur Chadino (Chacco Blue) n'éviteront 16 points de pénalité et une 9 ème place finale. Pour les Colombiens, les choses s'annoncent plus difficiles. Daniel Bluman ne peut éviter deux fautes avec Sancha LS (Chin Chin). Ce sera également très difficile pour ses équipiers. Carlos Lopez ne réussira pas à rééditer son sans-faute et sortira de piste avec 9 points. 16 points, ce sera le score pour Roberto Teran Tafur sur Woklahoma (Sheraton) alors que Dayro Arroyave ne sera pas passé loin de l'exploit mais il ne peut éviter deux fautes dans l'ultime ligne avec la sortie du double d'oxer Rolex puis après une figure de style dans la ligne brisée, il double la mise sur l'ultime obstacle avec Eldorado vh Vijverhof (Thunder vd Zuuthoeve). Dommage. Les cavaliers de Marcel Delestre auront acquis une grande expérience en quelques jours mais termine 10 ème de cette finale. Mais derrière, la grande déception viendra du Canada. Très concentré depuis le début de la compétition, Yann Candele doit s'employer dès le numéro deux avec Showgirl (ex Manureva la Guimorais par Gold de Becourt) mais ils ne peuvent éviter la faute. Aucun de ses équipiers n'aura amélioré son score de la veille et le Canada sombre à la 8 ème place finale. Les Irlandais eux ont réagi. Darragh Kenny réalise une superbe fin de parcours avec juste un point au compteur d'Imothep (Indoctro). Bertram Allen lui ne pourra éviter une faute sur la sortie du triple avec Molly Malone V (Kannan) et c'est finalement Dennis Lynch qui boucle le parcours sans pénalité avec All Star (Argentinus) alors que Camron Hanley réussi à améliorer son score de la veille avec 9 points cette fois pour Antello Z (Animo II Z) … mais ce sera la 7 ème place et première non qualificative pour les Jeux Olympiques. Une place Olympique que réussiront à décrocher les Suédois sauvé par Rolf Goran Bengtsson de retour au sommet de son art avec Casall (Caretino) alors que Peder Fredericson avait bouclé un tour à un point de temps sur Sibon (Sibon W) et que les deux jeunes, Alexander Zettermann sur Cafino (Cadento) et Henrick von Eckermann sur Gotha (Goldfever) ne peuvent éviter une faute chacun.Devant, on ne parle même plus de qualification pour quoi que ce soit. On pense aux médailles, à l'honneur … à partager tant de choses devant un public en délire !
Le Brésil est condamné de nouveau à l'exploit pour continuer à progresser dans la hiérarchie. Dès le deuxième obstacle Pedro Veniss se fait piéger avant de boucler tout le reste de son tour sans encombre avec Quabri de l'Isle (Kannan).
Simon Delestre ne peut éviter une faute de postérieur sur l'oxer central du triple avec Qlassic Bois Margot (L'arc de Triomphe).Christian Ahlmann lui rectifie le tir et donne une bouffée d'air à son équipe avec un sans-faute de Codex One (Contendro I).
L'expérimenté McLain Ward se fait aussi piéger sur l'oxer numéro deux avec Rothchild du Bousquetiau (Artos Z) alors que le hollandais Jeroen Dubbeldam ne peut éviter la faute sur le milieu du triple avec Zenith SFN (Rash R) ainsi qu'un point de temps dépassé.
Doda de Miranda n'était pas loin de réaliser un second exploit mais AD Bogeno (ex Queen's Lover Hero ; Baloubet du Rouet) n'aura pu éviter la faute sur l'entrée du double d'oxer à l'entrée de la ligne finale. Pénélope Leprévost réalise quant à elle le sans-faute dans une ambiance de folie malgré une lançade de Flora de Mariposa (For Pleasure) juste devant le triple pour rajouter sans doute un peu de piment à la scène. On imagine les Allemands s'échapper mais rien n'est jamais fini avant l'ultime obstacle et Marcus Ehning ne peut éviter une faute sur la sortie du double Rolex peut-être pressé par le chronomètre avec Cornado NRW (Cornet Obolensky) mais finalement, c'est 5 points qui viennent d'un coup s'ajouter dans la balance allemande. Kent Farrington sera le seul à se faire piéger par les bidets de l'obstacle du pont de Normandie sur Voyeur (Tolano vh Riethof). « La compétition était serrée, je suis heureux de mon cheval malgré une petite faute. Mon cheval n'a rien fait de mal mais je l'ai peut-être un peu trop poussé. » Maikel van der Vleuten réussi à tirer le meilleur de VDL Groep Verdi (Quidam de revel) et le public s'apprête déjà à l'applaudir … que la barre de l'ultime obstacle s'effondre : 4 points de plus pour les Hollandais qui voient leur avance fondre comme une peau de chagrin. Maïkel van der Vleuten : « Le parcours était très difficile. Il fallait vraiment avoir un plan très clair dans la tête avant de rentrer dans le ring. Après la faute de Jeroen, c'était d'autant plus difficile de passer. Marlon Zanotelli signe un nouveau magnifique sans-faute avec AD Clowni (Colman) permettant au Brésil de rester en embuscade. Kevin Staut est sous pression et c'est maintenant qu'il doit montrer ce qu'il sait faire. Pari réussi pour l'ancien numéro un mondial qui porte Rêveur de Hurtebise (Kashmir van't Schuttershof) vers le sans faute justifiant tout à fait la confiance que lui a témoigné Philippe Guerdat durant toute la saison. Le stade explose. Il en faudra d'avantage pour déstabiliser Daniel Deusser ? Pas sûr ! On pouvait penser Cornet d'Amour (Cornet Obolensky) intouchable … pourtant la barre de l'entrée du triple chute !!! C'est 4 points ! Lucy Davis aura vraiment manqué de chance durant tous ces championnats. Barron (ex Underground des Hauts Droits ; For Pleasure) saute magnifiquement bien mais une toute petite touchette sur l'avant dernier obstacle aux couleurs de la France et c'est 4 points ! Jur Vrieling peut aider ses troupes. Sortis de piste avec 9 points hier, le couple n'a pas le droit à l'erreur et le Hollandais fait tout pour sortir le meilleur de VDL Bubalu (Baloubet du Rouet) … avec un sans-faute la clé ! La Hollande reste dans le coup ! « Après mes deux fautes d'hier, le chef d'équipe m'a tiré les oreilles (rires), je me suis réveillé et ça a été ! » Cette fois, c'est la dernière ligne droite. Les derniers cavaliers s'élancent et tout est encore possible dans un sens comme dans l'autre, tout étant tellement serré. Rodrigo Pessoa ne lâche rien avec Status (Satisfaction) et signe un nouveau sans-faute ! Total de 16,95 points pour les hommes de Jean-Maurice Bonneau. Patrice Delaveau est sous pression … et ne peut éviter une faute l'obstacle n°3 qu'il sera le seul à renverser. Orient Express (Quick Star) terminera néanmoins la fin du parcours sans encombre et la France totalise 14,08 points ! Ludger Beerbaum connaît la pression … mais Chiara (Contender) ne peut éviter la faute dès le numéro deux avant de terminer leur tour qui ne sera pas un modèle de fluidité sans autre encombre. L'Allemagne totalise désorlais 16,82 points et reste devant le Brésil pour … 13 centièmes de points et offrent par la même occasion la médaille d'or aux Hollandais à qui il ne peut plus rien arriver. Beezie Madden entre en piste avec une marge de man?uvre très restreinte : la moindre pénalité ferait reculer les USA de deux places. Cortes C (Randel Z) n'en a cure et boucle un tour sans difficulté et sans pénalité pour s'emparer d'une médaille de bronze ! Il ne reste en effet plus que Gerco Shroder à entrer en piste mais les Pays-Bas sont déjà assurer de l'or par équipe. Le Hollandais ne pourra pas éviter une faute sur le milieu du triple avec son fantastique London (Nabab de Rêve) mais cela n'aura d'incidence que pour la course en individuelle. Les Golden Boys de Rob Ehrens ajoutent une nouvelle victoire à leur palmarès. Toujours souriants, sympathiques, soudés mais discrets, les Hollandais ramassent les médailles sans faire de bruits, ni de vague avec juste le sourire aux lèvres. Rob Ehrens : « Le parcours était excellent, tous nos compliments au chef de piste. La compétition a été très serrée, nous étions premiers hier, cela était dur de rester premiers aujourd'hui. Quand on est entraîneur, un faute de temps ou d'obstacle fait frémir, mais on est restés très soudés. »Philippe Guerdat : « C'était un grand jour, on sait combien être bons à la maison est difficile. Ça aurait été possible de faire mieux, mais je suis très heureux de mes cavaliers. Evidemment il n'y avait pas le champion d'Europe en titre, ni Aymeric de Ponnat dont le cheval est blessé, mais si nous avons gagné un médaille d'argent aujourd'hui, c'est la preuve qu'il s'agissait bien des quatre meilleurs couples du moment et que ce n'était pas un sous-opéra. »
Pénélope Leprévost : « Le public a été exceptionnel, c'était comme un chaudron quand on rentre sur la piste, je ne sais pas si on vivra ça une autre fois… »
Chef d'équipe USA : « C'était une compétition incroyable, avec des équipes incroyables et c'était déjà une réelle chance d'être là. La raison de notre venue ici était de gagner une médaille. C'est incroyable les progrès de notre sport, les scores sont encore plus serrés qu'il y a 4 ans à Lexington. Evidemment nous aurions préféré l'or, mais nous avons eu un bel été et c'est ici la meilleure équipe des Etats-Unis que nous n'ayons jamais eue. Nous avons une dizaine de cavaliers en Europe pour la saison, nous avons plusieurs possibilités d'équipe puisqu'il nous en faut seulement cinq, nous avons beaucoup d'espoir pour l'avenir. Ici nous avions deux cavaliers expérimentés pour encadrer deux jeunes talents, c'est un choix que nous avions déjà fait toute l'année afin de continuer vers l'avenir. »
Frédéric Cottier, chef de piste : « Le parcours était un peu plus haut qu'hier, fluide, où il fallait aller au saus-faute. La pression psychologique était l'élément déterminant, d'autant plus qu'il y a eu des fautes un peu partout. L'exemple de l'oxer numéro 2, qui n'a pas posé de problèmes aux cavaliers individuels, qui étaient une vingtaine, et qui a commencé à tomber régulièrement ensuite, en est la preuve. La difficulté d'aujourd'hui n'était pas particulièrement le parcours mais la tension des cavaliers par équipe. Après demain, ça va se corser avec les 30 meilleurs. »
Jean-Maurice Bonneau : « On est très déçu car on avait misé sur cette médaille et on se retrouve avec deux bêtes fautes. On ne peut pas dire que l'on a manqué nos championnats d'autant que l'on a aligné des sans-faute avec une équipe qui s'est construire tout au long de l'année. C'est pour eux que je suis déçu car on a montré une véritable équipe avec un vrai mental mais dans un championnat, il n'y a que trois places alors évidemment cinquième n'est pas satisfaisant … mais au moins, on pourra en rigoler en disant qu'on s'est qualifié à la régulière pour les Jeux Olympiques même si on doit maintenant digéré tout cela pour aborder la finale individuelle. »
Un peu plus loin au calme après tant d'agitation, Armand et Emmanuèle Perron-Pette ont pris un peu de recul après tant d'agitation. Depuis quatre ans, ils ont investi au travers du team HDC avec une belle réussite à la clé : « Il y a du stress … mais très différent de celui que l'on peut connaître dans un Grand Prix Coupe du monde car il est à la fois collégial, plus long et plus dur. Ce matin, nous nous sommes réveillés avec une boule au ventre que ce soit la DTN, le sélectionneur et les propriétaires mais j'espère pas chez les cavaliers. En fait, ce n'est pas un stress, c'est une forte émotion que l'on est obligé de contenir car c'est très long un tel championnat puis c'est surtout quelque chose que l'on prépare depuis tellement longtemps. C'est un peu tout ça pour ça et nous sommes très heureux ce soir. Les Jeux Mondiaux et les Jeux Olympiques, c'est vraiment un aboutissement pour tout le monde car il y a un titre au bout et dans n'importe quel sport, un sportif cherche à se surpasser et dans ces championnats-là, on a cette opportunité-là et c'est un bonheur de les voir avec une médaille autour du cou et tant de bonheur dans leurs yeux. Le premier jour, on était calme et serein car on savait que la route était longue. Hier, on savait que rien n'était joué, rien n'était perdu, il fallait juste resté concentré et accrocheur comme ils l'ont tous été aujourd'hui. Rien n'est jamais joué dans ce sport … qui aurait cru hier que les allemands sortiraient du podium ? C'est pour ça que ce sport est dur. Il reste désormais deux manches samedi pour des chevaux qui sont déjà entré trois fois en piste jusqu'à présent avec 24 heures pour se reposer, ce n'est vraiment pas facile … mais bien-sûr que tout le monde vise le titre ! Quand on voit une atmosphère comme il y en a une dans ce stade à Caen, c'est pour ces moments-là que l'on fait tout ça. C'est absolument incroyable. On s'y attendait tous mais pas autant. Le public a porté son équipe de France d'une manière extraordinaire. Les installations aux niveaux équestres formidables avec des sols parfaits, un parc d'obstacle digne des Jeux Olympiques. Je pense que d'un point de vue sportif et équestre, on a un bel évènement. Pour le reste ? … joker ! »