Jean-François Pignon, un monde à part. (3/3)
SFL : Quand on vous voit, on n'a pas l'impression d'avoir un grand communicateur … et pourtant vous êtes très actif sur les réseaux sociaux et votre site internet, c'est important pour vous ?
J-F P : « Honnêtement, je délègue à ce niveau. J'essaie quand même au maximum d'aller personnellement voir les messages. De toute façon, lorsque ma femme met quelque chose en mon nom, je pense qu'elle peut le faire car elle me connaît suffisamment bien et si elle a un petit doute, on en parle.
Oui, je pense que c'est important car aujourd'hui nous sommes dans une configuration de rapports qui, certes sont virtuels, mais peuvent aller très loin. J'essaie de répondre à une demande des gens même si je trouve qu'on ne s'y prend pas toujours bien et que nous ne sommes pas si actifs que ce que l'on voudrait. Après, il y a toujours un petit danger à ce niveau et comme toute chose, je pense qu'il ne faut pas en abuser. J'ai peur que certaines personnes se fassent piéger par ce système. »
SFL : Qu'est-ce qui vous fait plaisir lorsqu'on parle de vous aujourd'hui ?
J-F P : « Que j'ai aidé ! C'est vraiment un but dans ma vie, c'est de chercher en permanence une façon d'aider les gens. »
SFL : Comment est-ce que vous voyez l'évolution du monde du spectacle ?
J-F P : « Assez bien, même si j'avoue que ces derniers temps, on n'a pas vraiment de renouveau. Il y a eu une période où on a eu des gars comme Arnaud Gilette ou Olivier Garcia. Je me rappelle les avoir vus lors d'un festival. J'avais trouvé ça génial car c'était innovant et en plus, il y avait de l'humour.
Ils parvenaient à emmener le public dans leurs numéros. Aujourd'hui, c'est vrai que l'on a de plus en plus de liberté. Je me souviens que lors d'une édition de cheval passion, nous avions fait une soirée avec énormément de spectacles en liberté. Je me suis alors dit qu'on risquait de saturer le spectacle avec tous nos numéros en liberté sans faire un truc très varié pour les gens.
Et finalement, ils ont vraiment aimé ! Donc ma fois, si ils veulent en avoir … et bien, ils vont en avoir de plus en plus car de plus en plus de gens se mettent à faire ça. C'est vrai que c'est savourant de le faire car on a un rapport avec son cheval qui est plus fragile et qui nous permet moins d'erreurs, je trouve et ça a un côté intéressant. »
SFL : Avec qui auriez-vous envie de travailler ?
J-F P : « Avec n'importe qui … qui ne se prend pas la tête et qui a envie d'aider les gens plus que lui-même. Il y a longtemps que je désirais faire un spectacle avec mon frère. Néanmoins, je dois bien admettre que nous avons tous deux un programme bien chargé et ce n'est déjà pas évident de se retrouver ensemble pour les rencontres familiales. Aujourd'hui, je pense que nos chemins se sont un peu séparés. J'arrête de lui parler de dieu car j'ai l'impression que je l'énerve et du coup, je suis venu à lui dans l'optique de me réconcilier pleinement … mais dans un premier temps, je le faisais pour dieu et non pour moi… et j'ai été largement récompensé car on est vraiment soulagé dans des cas comme ça. Je ne le regrette donc en aucun cas. Du coup, il n'y a plus de tensions, plus de compétition, plus de rivalités ni quoi que ce soit entre nous sauf que notre relation n'est pas revenue comme je l'espérais. Mais j'y travaille dans la patience et j'attends avec sérénité ce moment. Nous avons déjà eu des amorces et les rares moments de communication entre les deux frangins nous ont fait un bien fou. Maintenant, c'est comme avec les chevaux, je veux toujours plus mais, comme avec les chevaux, je saurai attendre. » SFL : Que peut-on vous souhaiter pour le futur ? J-F P : « Tout ce que vous voulez de sain ? Soyons honnête, j'aime les cadeaux ! (rire) Me souhaiter que pendant le temps qui me sépare de ma mort, je puisse laisser des messages dans le c?ur des gens qui leur serviront. En fait, je suis de plus en plus touché par le malheur des gens et moi qui ne suis pas un homme sensible de nature et qui ne verse pas ma larme facilement, c'est en train de changer. J'avoue qu'il y a des gens qui font de drôle de choix mais je crois qu'ils ne le font pas exprès. Ca les emmène un peu vers le bas, dans des dépressions , etc… et ça m'embête réellement . D'autant que lorsque ces gens-là ont des enfants, ils ne font pas toujours passer des messages très positifs et on n'a pas toujours des gens très optimistes derrière ça. On peut donc m'espérer un chemin qui aide ! » photos SFL & Temps de Poses FIN