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“Je vais tout faire pour prendre du plaisir sur les prochaines compétitions”, Bryan Balsiger

Bryan Balsiger
mercredi 11 octobre 2023 Mélina Massias

Pius Schwizer a récemment pris les rênes des anciennes montures de Bryan Balsiger, et il ne lui a pas fallu longtemps pour trouver le chemin vers la victoire. Le week-end dernier, le Suisse a célébré sa première victoire en Grand Prix 3* avec Chelsea, du côté de Saint-Tropez. Bryan Balsiger lui, devra sans doute se montrer patient dans la construction et la formation d’un nouveau système et de nouveaux complices. Après sept années passées aux côtés de la famille de Coulon, aux écuries les Verdets, lui ayant permis d’atteindre le très haut niveau, le jeune et talentueux helvète a décidé de consacrer tout son temps et son énergie au sein de ses écuries familiales, à Corcelles. Encore en convalescence en raison d’une blessure au pied survenue cet été, Bryan entend bien se faire plaisir et retrouver, aussi rapidement que ses chevaux le lui permettront, les rangs de l’équipe première.

Il y a quelques semaines, vous avez annoncé mettre un terme à votre aventure avec la famille de Coulon, notamment propriétaire de Dubaï du Bois Pinchet, Chelsea, Ak’s Courage ou encore Clouzot de Lassus, des chevaux ayant marqués votre carrière, pour regagner vos écuries familiales. Comment avez-vous pris cette décision ?

J’ai toujours monté dans mes écuries familiales, à Corcelles. Il y a sept ans, j’ai eu l’opportunité et la chance de pouvoir intégrer l’écurie les Verdets, chez Olivier de Coulon. Mon but a toujours été de revenir, à terme, chez moi, afin de pouvoir créer entièrement ma propre écurie à la maison. Ces sept dernières années, je partageais mon temps entre les deux structures, mais j’avais à cœur de me concentrer à 100 % sur ma propre aventure. Je pense qu’il s’agissait du bon moment pour faire ce choix, ce qui m’a poussé à quitter les écuries les Verdets. 

La joie de Bryan Balsiger et son papa, Thomas, lors du titre de champion d'Europe de la Suisse à Riesenbeck. © Hippo Foto - Stefan Lafrentz

Ce tournant dans votre carrière, qui survient à quelques mois des Jeux olympiques de Paris, est donc mûrement réfléchi…

Oui, cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. C’était ma décision de partir à cet instant précis. La famille de Coulon et moi sommes restés en bon terme et le moment était opportun pour prendre un nouveau départ. Le plus difficile a évidemment été de dire au revoir aux chevaux, comme pour tout cavalier. Les chevaux qui m’ont été confiés pendant cette période ont marqué ma vie, ma carrière et m’ont offert des moments incroyables. Malheureusement, il faut laisser ces chevaux-là et penser au futur. 

Bryan Balsiger et Dubaï du Bois Pinchet aux Européens de Milan, début septembre. © Mélina Massias



Vous êtes actuellement en convalescence. Comment envisagez-vous les prochaines semaines ?

Je suis encore blessé. Ce pépin de santé est survenu il y a déjà quelque temps, début juillet. Nous avons fait le maximum pour que je sois opérationnel lors des championnats d’Europe de Milan, afin que je puisse aider l’équipe suisse. Les résultats de ces derniers mois étaient convenables, mais je ne pouvais pas m’entraîner à 100 %. Il fallait donc que je me soigne et prenne le temps de me reposer à un moment ou un autre dans la saison, afin de permettre à mon pied de guérir totalement. Le faire après les championnats d’Europe et nationaux suisses était l’idéal. Dans les semaines à venir, je vais prendre le temps de me remettre totalement de cette blessure, afin de pouvoir revenir dans les meilleures conditions pour les prochains concours.

Bryan Balsiger regarde désormais vers l'avenir. © Hippo Foto - Dirk Caremans

 J’ai toujours dit que Clouzot de Lassus était un très bon cheval 

La quasi-totalité de votre piquet est désormais passé aux rênes de Pius Schwizer. Avez-vous déjà trouvé au moins une partie de la relève de vos anciens complices ? 

Il va en effet falloir retrouver des chevaux. J’en ai quelques-uns à la maison, qui étaient déjà là avant, mais il va falloir travailler pour gravir les échelons. Je pense que mon premier concours aura lieu à Chevenez, un CSI 2*, dans trois semaines. L’idée est d’évoluer à ce niveau, afin de retrouver des chevaux et progresser avec eux jusqu’à, je l’espère, à nouveau atteindre le plus haut niveau.

Mélusine Guiblin-Miché, la groom de vos anciens partenaires de jeu, est quant à elle restée à leurs côtés. Que représente cette perte dans votre système ?

C’est très compliqué. Mélusine est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et qui a fait énormément pour moi. Elle était employée par la famille de Coulon et est donc restée à leurs côtés. Je ne la remercierai jamais assez pour ce qu’elle a fait pour moi. Son absence au sein de mon équipe est un grand vide, mais je lui souhaite le meilleur pour la suite.

Bryan Balsiger a vécu de grands moments aux côtés de la fidèle groom des chevaux de la famille de Coulon, Mélusine Giublin-Miché. © Hippo Foto - Sharon Vandeput



Vous avez vécu de grands moments et atteint les sommets du jumping sous les couleurs des écuries les Verdets. Quels souvenirs gardez-vous en mémoire ?

Tout d’abord, la première fois que je suis monté sur Clouzot. C’était un cheval spécial pour moi. Il était un peu atypique, avec un galop un peu particulier, mais j’ai toujours dit qu’il s’agissait d’un très bon cheval. Ensuite, il y a eu notre victoire en individuel aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers, toujours avec Clouzot, puis les trois titres de champion Suisse, les uns après les autres, m’ont marqué, avec Clouzot, Courage et Chelsea. Je n’oublie pas non plus les deux victoires sur les étapes de la Coupe du monde à Oslo avec Clouzot puis Dubaï, ni la médaille d’or par équipe avec Courage aux championnats d’Europe de Riesenbeck. Enfin, il y a eu les quatre sans-faute en Coupe des nations cette année (à Saint-Gall, Sopot et Dublin, ndlr), avec deux victoires à la clef, à Saint-Gall et Dublin. C’étaient des moments formidables. Nous avons vécu des instants magnifiques en équipe, qui nous ont fait vibrer tout au long de l’année.

Photo d'équipe à Riesenbeck, autour d'Ak's Courage. © Hippo Foto - Stefan Lafrentz

 Perdre Twenty n’a pas été facile 

Ces deux dernières années ont été particulière pour vous, entre la blessure de votre excellente jument Twentytwo des Biches e, 2022, la qualification de la Suisse pour Paris cet été, votre convalescence puis ce tournant majeur dans votre carrière. Comment l’avez-vous vécu d’un point de vue personnel ?

Perdre Twenty, une jument extraordinaire, n’a pas été facile, c’est sûr. Ensuite, pour un sportif, une blessure n’est jamais simple. Notre métier, notre sport est notre passion et nous voulons tout faire pour être à 100 %. Lorsque le corps ne peut plus, cela nous stoppe dans notre élan. Pour cela, il faut que je prenne sur moi. Ensuite, concernant les chevaux, il faut prendre du recul, se souvenir des bons moments partagés ensemble et se dire qu’il y en aura d’autres dans le futur. En tout cas, je vais tout faire pour prendre du plaisir sur les prochaines compétitions.

Au printemps dernier, Twentytwo des Biches s'est grièvement blessée, mettant fin à sa très belle carrière sportive. © Hippo Foto - Dirk Caremans

Photo à la Une : Bryan Balsiger et sa plus fidèle supportrice, Patricia, sa maman, sur la plage de La Baule en 2022. © Mélina Massias