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“Je suis vraiment fière de Quel Homme, parce qu’il s’est battu pour arriver jusqu’ici”, Brianna Lobreau

Quel Homme de Hus
PARIS 2024 dimanche 4 août 2024 Mélina Massias

À Versailles, Brianna Lobreau vit ses premiers Jeux olympiques aux côtés de son cher Quel Homme de Hus, né Quempas. La groom revient sur les premiers jours de cette aventure unique, partagée aux côtés de son étalon de dix-huit ans et son cavalier, Jérôme Guéry. Malgré un résultat décevant en équipes pour la Belgique, la jeune femme témoigne de son admiration éternelle pour son fabuleux complice à quatre jambes et évoque l’ambiance sur place. 

La compétition

“Je suis super fière. Jeudi, nous avons fait quatre points, mais Quel Homme sautait très, très bien. On avait déjà un super. Nous étions également très contents d’être en finale, puisque certaines grandes nations (notamment la Suisse, le Brésil ou encore le Canada, ndlr), n’avaient pas réussi à se qualifier. C’était positif. Vendredi, nous n’avons pas réussi le parcours espéré. Il y a eu une petite faute sur la palanque, qui peut arriver à tout le monde (King Edward et Henrik von Eckermann ont, par exemple, fait les frais du même obstacle, ndlr). C’est dommage. Et puis, comme Jérôme l’a dit, il était un peu déconcentré pour la fin du parcours et concède une faute à l’entrée du double. Malgré tout, il a senti Quel Homme encore mieux que le premier jour, ce qui est encourageant. Bien sûr, nous avons vraiment envie d’obtenir une médaille pour l’équipe, car les Belges étaient en forme, mais tous les cavaliers ont commis des fautes. J’étais forcément triste qu’il n’y ait pas de médaille au bout car toute l’équipe le méritait, mais j’essaye de relativiser. Nous avons réussi à sauter la finale par équipe, Quel Homme a été incroyable, comme toujours et il va bien, ce qui est le plus important à mes yeux. Être ici et pouvoir vivre tout cela à ses côtés est déjà une chance.”

Caresse méritée en sortie de piste pour le charismatique étalon. © Dirk Caremans / Hippo Foto

De belles émotions partagées entre amis

“David (Honnet, le groom des chevaux de l’Ecossais Scott Brash, champion olympique par équipes avec Hello Jefferson, né Jerenmias van het Hulstenhof pour la Grande-Bretagne vendredi 2 août, ndlr) fait partie de mes amis très proches dans ce milieu. Jeff est un cheval que j’aime beaucoup, c’est un peu mon chouchou parmi les chevaux de mes collègues. Après son parcours, Jérôme est resté assez longtemps à cheval pour faire marcher Quel Homme. J’étais donc au paddock lorsque Jeff sautait. J’ai pu aller féliciter David et les autres grooms, c’était cool. Nous avons fêté leur victoire gentiment vendredi soir en prenant un verre tous ensemble. Voir des gens bien et que l’on apprécie gagner est toujours chouette. Aussi bien Scott que David sont des gens gentils, qui ont beaucoup de respect pour leurs chevaux. Ils travaillent dur et on est toujours content de les voir gagner. Georgia (Ellwood, qui s’occupe de Romeo 88, né Champion of Picobello, le crack de Harry Charles, ndlr) et Derren (Lake, soigneur de Dallas Vegas Batilly, la complice de Ben Maher, ndlr) sont aussi des amis. Derren était à côté de moi lors du parcours de Scott. Il avait ses deux mains sur ses oreilles et la tête tournée parce qu’il ne voulait pas regarder le parcours. Au moment où Scott a passé la ligne d’arrivée avec un point de temps, pas mal de gens ont commencé à crier au paddock. Derren s’est retourné en me demandant si tout était ok. Je lui ai répondu que c’était bon, et il a pu savourer. Il était très ému. Vivre de tels moments avec ses amis est toujours plaisant. Ça n'arrive pas souvent, donc il faut en profiter ! Certes, la Belgique n’a pas obtenu le résultat escompté, mais tout le monde mérite de gagner, tout le monde a travaillé dur pour cet objectif.”

Brianna Lobreau a pu célébrer la médaille d'or décrochée par ses amis et collègues, dont David Honnet, qui s'occupe de Hello Jefferson. © Liz Gregg / FEI



Feu sur l’individuel

“Samedi, nous avons passé la deuxième visite vétérinaire. Jérôme et Quel Homme sauteront lundi, ce qui est quand même quelque chose ! Vendredi, après la finale, lorsque nous sommes revenus au box, Jérôme et moi nous sommes dit qu’il fallait passer à autre chose, repartir à zéro. Lundi et mardi, ce sera une autre compétition et nous allons faire en sorte que tout soit au vert pour obtenir le meilleur résultat possible !”

Quel Homme de Hus prêt pour la seconde inspection vétérinaire, passée haut la main. © Collection privée

L’ambiance sur le kiss and cry

“Lorsque Quel Homme saute, j’ai du mal à me rendre compte de l’influence du public. Je filme toujours les parcours parce que si je n’ai pas un téléphone dans les mains, je pense que c’est littéralement impossible pour moi de regarder ses parcours sans m’évanouir ! (rires) Sur le kiss and cry, j’étais entourée de Gaëtan (Decroix, copropriétaire de Quel Homme de Hus, ndlr) et Patricia (Guéry, l’épouse de Jérôme, ndlr). Je ne me suis pas vraiment rendu compte du nombre de personnes présentes sur le kiss and cry, même s’il y avait apparemment presque tous les membres de l’équipe à nos côtés. Quand on est sur le kiss and cry, on entend un peu moins les gens autour, surtout lorsqu’on est un peu dans notre bulle. Le premier jour, nous avons quand même entendu beaucoup de gens soutenir Quel Homme. Je pense que pas mal de monde a suivi son histoire et que les gens aiment bien ce cheval et le couple qu’il forme avec Jérôme. Même si on est en France, on sentait que le public était assez présent pour Quel Homme. Cela fait plaisir ! Le premier jour, lorsque je suis montée sur le kiss and cry, Patricia m’a prise dans ses bras avant même que le parcours ne commence. Je pense qu’elle a cru que j’allais m’évanouir ! (rires) Je crois que c’est à ce moment-là que je me suis vraiment rendu compte qu’on était aux Jeux olympiques. Je me suis dit ‘on n’est plus là pour rigoler, on l’a fait’. J’étais assez émue. Voir son cheval sauter un parcours au Jeux olympiques est toujours émouvant, surtout lorsqu’il le fait de cette manière là. Quel Homme est un cheval incroyable, même si je ne suis pas toujours objective (rires). Je suis vraiment fière de lui parce qu’il s’est battu pour revenir jusqu’ici et il l’a fait. On s’était promis qu’on y arriverait, et on l’a fait. C’est déjà beau."

Quoi qu'il arrive, Quel Homme de Hus rend toujours ses proches très fiers. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Dans les tribunes, Quel Homme de Hus avait des fans ! © Dirk Caremans / Hippo Foto

L’esprit olympique

“Le format fait que l’on se rend compte qu’on est aux Jeux olympiques. Parfois, on peut se dire que cela n’est pas très juste, car tous les scores repartent à zéro en finale, mais il n’y a pas de différences avec les autres disciplines olympiques, comme la natation par exemple. Pour le reste, on sent qu’il y a plus de pression, mais cela est semblable à un championnat classique. Jérôme est quelqu’un de très calme et il ne me met jamais la pression. Je le fais davantage moi-même parce que je veux vraiment que mon cheval soit dans les meilleures conditions possibles. Nous sommes assez loin du village olympique donc en journée, en dehors des épreuves, on a l’impression d’être sur un concours classique. Une fois que l’on entre en piste et que l’on voit le château en toile de fond, cela donne une autre dimension. Pour les autres athlètes et pour les autres disciplines, je pense que cela est différent. Ils sont en plein centre de Paris, proches de monuments historiques et c’est super chouette. Nous sommes plus excentrés, mais pour le public, le lieu est incroyable ! Je me suis assise tout en haut des tribunes afin de profiter des épreuves de dressage et c’est très, très haut ! (rires) La vue avec le château est magnifique ! On se rend davantage compte de l’endroit exceptionnel dans lequel on évolue depuis les tribunes que depuis le kiss and cry par exemple.”

L'impressionnant site des épreuves équestres des Jeux olympiques. © Liz Gregg / FEI



Deux jours de repos

“Samedi, je suis arrivée assez tôt le matin. J’étais aux écuries à 6h40. J’ai lavé les jambes de Quel Homme, je l’ai fait marcher et brouter. Nous l’avons fait trotter une fois à froid à la sortie du box avec notre vétérinaire, Fred (Frederik Bruyninx, ndlr), pour voir comment il se sentait. Il était vraiment super ! Jérôme l’a ensuite monté à midi, deux heures avant la visite vétérinaire. Il ne l’a pas réellement fait travailler, c’était vraiment du stretching, dans la décontraction, afin d’éliminer l’acide lactique dans ses muscles et lui permettre de se dégourdir les membres, le nez en bas, sans rien lui demander. Ensuite, nous avons passé la visite. Quel Homme a également fait la sieste avec moi ! (rires) Je me suis mise dans ma chaise pour dormir, et il s’est couché et a dormi en même temps que moi, pendant une demi-heure. C’était assez drôle. Quand Jérôme est arrivé, il m’a dit ‘ne te réveille pas, il dort avec toi’ ! L’après-midi, il est retourné brouter, il a profité de sa couverture de massage et je lui ai remis les bandes pour la nuit. C’était une journée assez relax. Et puis, lundi, la compétition reprend à 14 heures.”

Après deux bons parcours, Quel Homme de Hus a profité de deux jours plus calmes et des bons soins de son ange gardienne, afin d'être en pleine forme pour les épreuves individuelles, qui démarrent lundi à Versailles. © Collection privée

Le roi du troc de pin’s sacré

“J’ai obtenu quelques pin’s de plus, mais je crois que je ne battrais pas Fred, notre vétérinaire ! Il a tout son cordon d’accréditation littéralement rempli et il a en plus une pochette pleine de pin’s ! Il a été beaucoup trop fort ! Si je veux vraiment le battre, je vais devoir lui voler son sachet (rires). Honnêtement, je ne pensais même pas qu’il y en avait autant, mais le nombre de pin’s qu’il a réussi à avoir est indécent !”

Photo à la Une : Quel Homme de Hus donne toujours le sourire à sa groom, Brianna Lobreau. © Dirk Caremans / Hippo Foto