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“Je ne vois pas mon métier comme du travail, mais plutôt comme un mode de vie. Et je l’adore !”, Charlotte Attwell

Charlotte Attwell.
Interviews mercredi 15 mars 2023 Avec communiqué

Le week-end dernier, Charlotte Attwell a découvert avec bonheur le CSI 5* de Bois-le-Duc, support de la première étape du Rolex Grand Chelem de l’année. Si son cavalier, le jeune et talentueux Britannique Joseph Stockdale a manqué son barrage dans le Grand Prix, concédant douze points avec l’attachante Equine America Cacharel pour terminer au quinzième rang, le week-end a été plutôt réussi. Répondant aux questions des équipes du Rolex Grand Slam de saut d’obstacles, la sympathique groom s’est confiée sur son métier, ses chevaux et ses ressentis aux Pays-Bas.

Comment s’est déroulé votre trajet jusqu’à Bois-le-Duc, où se déroulaient les Dutch Masters le week-end dernier ?

Nous sommes aux Pays-Bas depuis quelques semaines déjà. Nous étions en concours à Kronenberg, puis nous avons suivi un entraînement dans le coin. De fait, le trajet était très tranquille puisqu’il m’a fallu à peine une heure pour arriver à Bois-le-Duc. C’était beaucoup plus simple que si j’étais partie du Royaume-Uni ! 

Comment avez-vous trouvé les écuries ?

Elles étaient très bien ! Je venais ici pour la première fois et je suis très impressionnée. Les organisateurs ont fait en sorte que le bien-être des chevaux soit la priorité et on le remarque immédiatement, que ce soit autour de la piste ou dans les écuries.

Votre métier requiert de longs trajets, pour se rendre de concours en concours. Comment appréhendez-vous le temps passé sur la route et l’ennui durant ces longs déplacements ?

Lorsque je dois parcourir un grand nombre de kilomètres, j’aime bien chanter au volant ! Je ne chante pas très bien, mais cela me permet de rester éveillée ! J’ai également toujours un assortiment de friandises à portée de main.

 Charlotte veille ici sur Bingo du Château. © Mélina Massias

“Cacharel est absolument adorable”

Comment décririez-vous les différents traits de caractère des trois chevaux qui vous ont accompagnée à Bois-le-Duc ?

Tout d’abord, nous avions emmené Equine America Cacharel, notre meilleure jument. Elle a participé aux championnats du monde de Herning l’été derniers, ainsi qu’à de nombreux autres événements internationaux, dont des Coupes des nations et la finale du circuit. Elle est absolument adorable. Elle est complètement gâtée et adore ses friandises !

Ensuite, nous avions également Equine America Bingo du Château. Il est coquin comme tout ! Lui aussi est pourri-gâté, mais c’est peut-être en partie de ma faute ! Bingo est un vrai personnage. Il joue parfois le vilain au paddock, mais il est extrêmement talentueux.

Enfin, Ebanking, un petit nouveau cette année, nous a aussi accompagnés. C’est un étalon de neuf ans et il disputait son tout premier CSI 5*. Nous avions hâte de découvrir son comportement face à une telle atmosphère. En tout cas, il est en pleine forme en ce moment ! (Et l’alezan l’a prouvé en prenant notamment la quatrième place d’une épreuve à 1,40m lors de son troisième parcours du week-end, ndlr)

 
La géniale Cacharel à Herning. © Sportfot



Comment gérez-vous les chevaux sensibles lors du transport ?

Nous avons de la chance sur ce point. Nos chevaux sont tellement habitués à voyager qu’ils sont sages comme des images. Ils boivent, ont leurs filets à foin et sont très calmes.

En tant que groom, aimez-vous participer aux étapes du Grand Chelem Rolex, qui regroupe les CSI 5* de Bois-le-Duc, Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows et Genève ? À vos yeux, en quoi diffèrent-ils des autres concours ?

Je suis déjà allée au CHI de Genève et, donc, à celui de Bois-le-Duc. Il faut reconnaître que les Majeurs sont d’un tout autre niveau par rapport aux autres événements. Je suis toujours émerveillée en voyant la piste et toutes les installations. Maintenant, il faut que j’aille à Aix-la-Chapelle et Calgary.

 Cacharel en action à Genève, en décembre dernier, sous la selle de Joe Stockdale. © Sportfot

“Créer un lien fort avec les chevaux est ce que j’apprécie le plus dans mon métier”

Dans votre carrière, quel moment vous a le plus marquée ?

Mon souvenir préféré est sans aucun doute la médaille de bronze obtenue par équipes aux championnats du monde de Herning. On peut difficilement faire mieux ! J’étais très anxieuse toute la semaine. Lorsqu’ils ont annoncé que la Grande-Bretagne était médaillée de bronze, j’attendais en coulisses. C’était un moment incroyable ! J’ai du mal à mettre des mots sur ce que j’ai ressenti à ce moment-là. C’était l’aboutissement d’un travail collectif dont nous sommes tous très fiers.

Montez-vous beaucoup à cheval ?

C’était le cas avant, mais je n’ai désormais plus beaucoup de temps. Cela dit, je suis tout aussi heureuse de prendre soin des chevaux à pied, de les chouchouter sans forcément les monter.

Le podium collectif des derniers championnats du monde. © Sportfot



Qu’aimez-vous le plus, et, à l’inverse, le moins, parmi les différentes tâches que requiert votre métier ?

Charger et décharger le camion est ce que j’aime le moins. Cela prend beaucoup de temps. Créer un lien fort avec les chevaux est ce que j’apprécie le plus. Je passe beaucoup de temps avec Cash (Cacharel, ndlr) et Bingo. Ce sont eux qui m’accompagnent le plus souvent sur les grands événements. Grâce à ce lien incroyable, on connaît les chevaux jusqu’au bout des sabots. Ils aiment nous voir et passer du temps avec nous. Pour moi, c’est une immense source de satisfaction. Je ne vois pas mon métier comme du travail, mais plutôt comme un mode de vie. Et je l’adore.

 Charlotte et Bingo. © Sportfot

“Tout le monde peut devenir groom”

Sentez-vous un vrai esprit d’équipe, un soutien mutuel, entre les grooms ?

Bien sûr. Nous nous connaissons tous car nous nous voyons constamment lors des différentes compétitions. Entre amis, entre grooms, nous nous demandons toujours quel est notre prochain concours. C’est sympa de se suivre les uns les autres et de prendre des nouvelles. Notre équipe a seulement commencé les concours 5* l’an dernier, mais tout le monde est très gentil et accueillant. Nous mangeons ensemble le soir et nous prodiguons des conseils, ce qui contribue à créer une ambiance très agréable. 

Pour vous, de quelles qualités doit faire preuve un groom de haut niveau ?

Il faut s’engager et se donner à fond. Sinon, on n’avance pas. Il faut aussi avoir très envie de gagner. Tout le monde peut devenir groom, parce qu’on peut apprendre sur le tas, mais il faut absolument mettre du cœur à l’ouvrage et avoir une envie sincère d’apprendre. Bien sûr, au début, personne n’est parfait. On grimpe les échelons un à un et on apprend énormément au contact de nos pairs, qui ont chacun leur méthode. Il n’y en a pas une bonne ou une mauvaise, il faut juste trouver la sienne.

Charlotte Attwell, bonne fée de Joe Stockdale. © Sportfot

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Le meilleur conseil que j’aie reçu est de ne pas paniquer. Il faut savoir prendre son temps pour chaque tâche et s’assurer de bien faire les choses.

Si vous vous retrouviez sur une île déserte et que vous pouviez avoir trois choses avec vous, quelles seraient-elles ?

Je prendrais mon téléphone, mon chien Otis et enfin plein de chips, qui sont un super encas !

 Photo à la Une : Charlotte Attwell à Bois-le-Duc. © Ashley Neuhof/Rolex Grand Slam