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“Je fais tout pour promouvoir une équitation de qualité et respectueuse”, Georgia Tame (2/2)

Après des expériences aussi riches que variées, notamment chez Karel Cox et Scott Brash, Georgia Tame est de retour dans ses écuries de coeur, chez Shane Breen.
mercredi 18 juin 2025 Camille Pineau

À seulement vingt-sept ans, Georgia Tame a déjà parcouru un sacré chemin. Du petit poney offert par son grand-père à ses premières Coupes des nations, la cavalière britannique n’a jamais quitté les terrains de compétition, ni les chevaux. Formée chez Charlotte Platt, révélée chez Shane Breen, passée par la Belgique et les écuries de Scott Brash, Georgia Tame s’est forgé un solide bagage. Aujourd’hui, elle est de retour “à la maison”, au sein de Breen Equestrian, bien décidée à écrire un nouveau chapitre. Dans cet entretien, celle qui se classait deuxième du Grand Prix 4* de Wiesbaden avec le phénomène Be Golden Lynx début juin, revient sur ses débuts, ses chevaux, son ambition intacte... et ce lien unique qu’elle tisse avec chacun de ses partenaires. Parce qu’avec Georgia, tout part du cheval, toujours.

La première partie de cette interview est à (re)lire ici.

Quelle est votre méthode pour tisser un lien fort avec vos montures ?

Je passe beaucoup de temps à pied avec eux. Je les emmène brouter, je les brosse, je les tonds moi-même. J’aime faire tout cela au début, quand j’apprends à connaître un nouveau cheval. Pour moi, ils doivent vous faire confiance dans tous les aspects. On ne peut pas espérer construire un vrai lien avec ses chevaux simplement en montant sur leur dos. Il faut créer une amitié, une relation de confiance. C’est la base pour tirer le meilleur l’un de l’autre.

Qu’aimez-vous le plus dans ce sport et dans votre relation avec les chevaux ?

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est travailler avec ces animaux. Ils me procurent énormément de joie. J’aime apprendre à connaître chaque cheval individuellement. C’est vraiment ce qui me fait vibrer dans mon métier. Et avec eux, aucune journée ne se ressemble. Ce sont des êtres vivants, donc selon leur humeur, leur énergie, leur état du jour, tout peut changer. On ne travaille jamais de la même manière. Ce n’est pas comme aller dans un bureau et fixer un écran en répétant chaque jour les mêmes tâches.

À quoi ressemble une journée type dans la vie de vos chevaux ?

Le matin, les chevaux reçoivent leur ration et leurs boxes sont faits. Je commence à monter vers 8 heures. Ceux que je ne monte pas le matin sortent au pré, et inversement dans l’après-midi. J’adore que mes chevaux puissent aller au champ. On a de grands prés, et ils peuvent y galoper autant qu’ils en ont besoin. C’est essentiel pour leur bien-être. Ils sortent tous deux à trois fois par jour. Depuis mon retour, beaucoup d’améliorations ont été réalisées aux écuries. Les infrastructures sont incroyables. Nous avons un tapis roulant aquatique, des salles de sel, tout ce qu’il faut pour leur bien-être. Certains vont sur le tapis deux fois par semaine. Et avant chaque concours, tous passent par la salle de sel. Ils ont une routine variée, et on leur offre les meilleurs soins.

Quelles sont, selon vous, vos plus grandes qualités en tant que cavalière ? Et quels aspects cherchez-vous encore à améliorer ?

Je pense que l’une de mes forces est ma capacité à bien collaborer avec les chevaux. Je sais m’adapter à leur manière de fonctionner. Je n’ai pas une méthode unique. Je peux monter un cheval chaud, un cheval froid ou même des chevaux plus complexes, avec lesquels j’ai souvent un bon feeling. Pour moi, la qualité la plus importante pour durer à haut niveau, c’est justement cette capacité à se connecter avec ses chevaux, à créer une vraie relation. Concernant les points à améliorer, je travaille beaucoup sur ma position en ce moment. J’essaie de la rendre plus précise, plus stable. Je me concentre actuellement sur ces points.



Y a-t-il un cavalier que vous admirez particulièrement, et pourquoi ?

C’est une question difficile, car il y en a tellement. Mais je dirais Scott Brash. C’est un cavalier et un homme de cheval exceptionnel. J’ai eu la chance de m’entraîner avec lui et aussi de travailler pour lui. Il a souvent des chevaux compliqués, et il parvient toujours à en tirer le meilleur. Et son style à cheval est remarquable.

Votre famille a-t-elle joué un rôle important dans votre parcours ?

Énormément, sans aucune hésitation. Ma famille a été un pilier dans ma carrière. Elle m’a toujours soutenue à cent pour cent et m’a aidée autant qu’elle le pouvait. Avant que je ne commence à travailler pour des professionnels, mes parents m’accompagnaient partout en concours, à travers tout le pays, s’occupaient de mes poneys et de mes chevaux. Ils ont été formidables.

Et aujourd’hui, qui sont les personnes qui vous soutiennent au quotidien ?

Je suis extrêmement reconnaissante envers Shane et Chloe Breen. Ils m’ont beaucoup soutenue, tout comme l’équipe Z7. Ce sont eux qui m’ont le plus accompagnée et encouragée dans ma carrière, vraiment.

Vous avez déjà représenté la Grande-Bretagne en Coupe des nations. Est-ce un objectif récurrent ? Rêvez-vous d’être sélectionnée pour un grand championnat ?

Oui, tout à fait. Cette année, mon objectif est de prendre part à un maximum d’épreuves par équipes et de revenir sur la scène internationale. J’adorerais être à nouveau sélectionnée pour une échéance européenne ou un grand championnat !

Que représentent pour vous des concours comme le CSIO d’Hickstead ou la Coupe du monde de Londres, en tant que cavalière britannique ?

Ce sont des événements exceptionnels. Sauter devant le public de son pays procure une sensation incroyable. Et puis, Hickstead est aussi notre camp de base chez Breen Equestrian. On monte dans cette carrière tous les jours. Quand le concours a lieu, c’est vraiment spécial. Cela me rappelle plein de souvenirs d’enfance, quand je regardais les cavaliers que j’admirais y entrer et sauter. Pouvoir y concourir à son tour est un vrai privilège.

Quels sont vos plans pour les mois à venir et vos objectifs à plus long terme ?

Je cherche à participer aux concours les plus importants. J’étais à Mâcon en France récemment. J’ai peut-être une Coupe des Nations qui arrive, mais je ne peux pas encore dire où. Sur le long terme, je veux continuer à construire des relations solides avec mes chevaux. Mon objectif est de les faire progresser, d’obtenir de bons résultats, et de viser les CSI 5* et les Coupes des nations. On verra bien où cela nous mène.

D’après votre expérience, qu’est-ce qui a le plus évolué dans le saut d’obstacles ces dernières années ?

Le niveau des cavaliers et des chevaux en saut d’obstacles a énormément progressé, il n’y a aucune place pour l’erreur. Les parcours sont devenus très techniques, les temps sont serrés et les barres très légères. Il faut être à la fois très précis et très performant. J’espère que ce sport conservera une belle image dans les années à venir. De mon côté, je fais tout pour promouvoir une équitation de qualité et respectueuse.

Avez-vous d’autres passions ou centres d’intérêt en dehors de l’équitation ?

Oui, j’adore cuisiner ! Je cuisine un peu de tout. J’aime préparer des repas et des gâteaux pour ma famille, notamment pour les anniversaires. Mais soyons honnête : je n’ai pas vraiment le temps de cuisiner. Mes journées sont déjà bien remplies à cheval !

Photo à la Une : Après des expériences aussi riches que variées, notamment chez Karel Cox et Scott Brash, Georgia Tame est de retour dans ses écuries de coeur, chez Shane Breen. © Jean-Louis Perrier