Ancienne cavalière à succès, éleveuse, propriétaire et organisatrice de concours, Virginie Coupérie-Eiffel mène de front de multiples projets. Le 23 juin prochain, la dynamique passionnée donnera le coup d’envoi de la neuvième édition de l’incontournable Longines Paris Eiffel Jumping. Au programme, trois jours de grand sport, de partage et de fête, au pied de la Dame de fer. En plein préparatifs, la cheffe d’orchestre de cet événement tant attendu se projette sur ce nouveau cru, qui s’annonce d’ores et déjà exceptionnel.
Dans quel état d’esprit êtes-vous à un mois de la neuvième édition du Longines Paris Eiffel, qui aura lieu du 23 au 25 juin ?
Je me sens assez joyeuse et sereine, bien qu’un peu submergée ! (rires) Nous sentons une énergie ultra positive et sommes quasiment complets partout, ce qui est génial. Énormément de cavaliers sont sur liste d’attente pour le CSI 1*. Nous sommes tristes de ne pas pouvoir accueillir tout le monde, mais cela prouve aussi le succès de l’événement et son engouement. Lorsqu’on crée une manifestation comme le Longines Paris Eiffel Jumping, c’est avant tout pour faire plaisir aux gens, pour que tout le monde soit content de se retrouver et de célébrer les chevaux. Qu’il n’y ait pas assez de places pour tout le monde veut dire, quelque part, que nous avons atteint notre objectif. Les tribunes sont complètes le samedi et le dimanche, mais il reste quelques places pour la journée du vendredi. Le village des exposants est aussi rempli. Du côté du pavillon Eiffel, nous recevons une nouvelle fois la cheffe doublement étoilée Hélène Darroze, pour la deuxième année. Nous en sommes très fiers et contents. Il n’y a presque plus de places, à quelques exceptions près, vendredi et samedi soir. C’est l’annonce d’un succès et d’une belle fête. Désormais, à nous de tout bien orchestrer et d’être à la hauteur des attentes des cavaliers et des spectateurs.
À quelles nouveautés peut s’attendre votre fidèle public pour cette édition 2023 ?
Nous avons agrandi les tribunes ainsi que le village. Nous avons également développé l’aire de bien-être du cheval, qui me tient profondément à cœur. Sans les chevaux, cet événement n’existerait pas. Je pense qu’ils jouent vraiment un rôle essentiel dans nos sociétés modernes ; ils créent du bonheur, relèvent des défis dans le sport, rassemblent dans les villes. La police montée, qui se développe de plus en plus, change complètement la relation avec les citoyens et passants. On voit également tous ces reportages, où les chevaux viennent en EHPAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr) ou en clinique et procurent de la joie aux patients. J’ai donc avant tout envie de célébrer le cheval, un animal tellement merveilleux qui nous apporte d’innombrables de bienfaits. Au niveau de l’aire de bien-être, des chevaux seront présents. L’idée est d’expliquer aux gens ce qu’est un cheval, comment prendre soin d’eux, comment les panser et surtout comment bien se conduire avec eux. La meilleure façon de le faire est de se mettre à leur place, comme dans la vie en général. Il y aura des intervenants et des masterclass. Ensuite, au rang des petites nouveautés, nous aurons chaque jour des spectacles très différents et assez uniques, inédits. En quelque sorte, ce sont des surprises. Alizée (Froment, ancienne cavalière internationale de dressage et artiste équestre réputée, ndlr) sera notamment présente avec sa toute jeune fille.
Enfin, cette édition est vraiment mise sous le signe de la femme. L’équitation est l’un des seuls sports mixtes. Nous célébrerons le côté féminin avec nos deux ambassadrices, Pénélope Leprevost et Eden Leprevost Blin-Lebreton pour le sport, avec la cheffe Hélène Darroze, Alizée pour les spectacles, Vanille, ma fille, qui est chanteuse et en charge de la programmation musicale, mais aussi avec ma sœur, Coco, qui s’occupe du côté hospitalité dans le pavillon Eiffel. Une histoire de femmes et de famille, en somme ! Nous restons associés à notre partenaire historique Longines, tandis que Saint Laurent arrive en force et occupera la journée du dimanche. C’est une très bonne nouvelle, qui nous permet aussi de mettre à l’honneur la mode, la parisienne, l’esprit à la française. J’espère que ce mélange d’activités et d’acteurs donnera lieu à une belle fête.
“Il est extrêmement important à mes yeux que le Longines Paris Eiffel Jumping soit accessible et gratuit”
Qu’est-ce qui a motivé votre choix d’offrir le rôle d’ambassadrices à Pénélope Leprevost et Eden Leprevost Blin-Lebreton, deux figures phares du saut d’obstacles en France ?
Il y a évidemment le fait qu’elles soient des championnes, des femmes et leur relation mère-fille. Au-delà de cela, j’ai une relation personnelle avec Pénélope et Eden, que j’ai connue toute petite. Concernant Pénélope, nous avons fait de la compétition ensemble ! Lorsque je suis sacrée championne de France en 2005, Pénélope est médaillée d’argent. C’est rigolo. Nous nous sommes rencontrées lorsqu’elle démarrait sa carrière ; désormais, elle est une grande championne, une femme forte. La notion de transmission avec sa fille me tient à cœur. C’est une valeur très importante, tout comme celles que porte Eden. C’est une jeune fille qui travaille, qui a fait des études, qui était talentueuse à l’école, qui monte à cheval sérieusement et n’a jamais la grosse tête. Elle a conservé ce côté humble et travailleur. Surtout, ce sont des amoureuses des chevaux et des animaux. L’écurie de Pénélope est une ferme ! (rires)
Côté sport, après la démonstration de Marlon Modolo Zanotelli l’an dernier, qui pourrait lui succéder ?
Nous attendons les meilleurs cavaliers du monde ! Julien Epaillard, numéro deux mondial, m’a confirmé sa présence, tout comme Simon Delestre ainsi que Pénélope et Eden, pour ne citer qu’eux. Il est extrêmement important que le sport soit présent, avec ces immenses athlètes et chevaux, que nous retrouverons certainement l’année prochaine aux Jeux olympiques.
Sentez-vous une émulation particulière à l’approche de cet événement ?
Cela joue sûrement sur la fréquentation et le succès que nous avons eu. Je n’ai jamais eu une telle demande en neuf ans ! L’événement fonctionne très, très bien et c’est à chaque fois un immense bonheur. Je sens une effervescence encore plus forte que d’habitude. L’esprit olympique doit commencer à avoir son effet.
Cette échéance, qui sera scrutée à travers le monde entier, vous donne-t-elle envie de profiter du Longines Paris Eiffel Jumping pour sensibiliser davantage le grand public et lui donner goût aux sports équestres ?
Absolument ! Pour moi, l’équitation est un sport populaire. Les chevaux font partie intégrante de notre société. Chacun doit trouver sa place et son bonheur à leurs côtés. La Route Eiffel, une randonnée dans Paris, en est l’exemple. Deux sessions sont organisées, samedi et dimanche. Samedi, nous partirons de Versailles, et dimanche de Paris, avec une arrivée prévue en début d’après-midi sur la piste du Jumping. Nous allons nous inspirer de l’itinéraire du marathon des Jeux olympiques pour le retracer à cheval. Tout cavalier - pas besoin d’être un champion - qui a envie de traverser Paris à cheval est le bienvenu. Et, cette année, il y a une nouveauté : il sera possible d’avoir un accompagnant qui marche à côté du cheval. On peut aimer les chevaux sans les monter.
Le Longines Paris Eiffel Jumping est réputé pour son côté populaire. À quel point cela fait-il sa force ?
Il est extrêmement important à mes yeux que cet événement soit accessible et gratuit. Le village est, de fait, gratuit et ouvert à tous toute la journée. Il est possible de participer aux animations gratuitement, que ce soit à l’espace poney-club ou bien-être. On peut également regarder la compétition. Les tribunes sont en accès libre et gratuites jusqu’à 15 heures. S'il n'y a plus de places, il est toujours possible d’assister à l'événement, en se plaçant en bord de piste pour observer les épreuves. Souvent, les gens ne s’autorisent pas à venir, pensent que l’entrée est payante ou ne se pensent pas attendus, mais tout le monde est le bienvenu ! Pour moi, un grand sport est un sport populaire. Nous sommes la troisième fédération sportive française en nombre de licenciés. Si un événement est réussi, c’est parce que les tribunes sont pleines et que la fréquentation est importante. Être implanté en centre-ville rend le Longines Paris Eiffel Jumping hyper accessible, en plus de sa gratuité. Cela permet aux gens de découvrir et d’attirer un nouveau public. C’est également l’occasion pour les personnes qui montent en club et n’ont pas les moyens de s’offrir un billet de profiter du spectacle. Il n’y a pas tant d’événements gratuits, surtout en pleine ville. La gratuité et l’accessibilité à tous sont deux choses primordiales pour moi. Nous développons d’ailleurs le poney à l’école par le biais d’associations et mettons des actions en place pour offrir à certains cavaliers de club dans le 93 la possibilité de se joindre à nous pour la Route Eiffel. Nous essayons de rendre populaire ce sport qui l’est déjà, puisque le cheval est un animal qui ne porte pas de jugement. À ses yeux, tout le monde est égal, alors, essayons de rendre l’équitation à l’image du cheval.
“Continuer de sensibiliser à l’éco-responsabilité”
On vous sait très sensible à l’écologie. Quelles actions mettez-vous en place au Longines Paris Eiffel Jumping ?
Nous faisons notre maximum et essayons d’être porteurs de valeurs, d’inspirer les gens à mettre en œuvre des gestes à leur portée. Nous mettons par exemple à l’honneur les produits français, locaux et de saison. Nous faisons donc attention aux choix de fournisseurs, envers lesquels nous avons certaines exigences sur ces points. L’idée est de continuer à sensibiliser à l’éco-responsabilité, afin d’essayer de préserver notre terre nourricière, autant pour nous que pour nos chevaux. Ensuite, nous avons évidemment le tri des ordures, le ramassage des déchets avec des ânes et le remplacement des tracteurs par des chevaux lourds pour herser la piste. Nous recyclons le fumier, utilisons le moins d’eau, d’électricité et de plastiques possible, afin de limiter au maximum le gâchis. La piste est arrosée avec de l’eau recyclée de la Seine ou des eaux usées. Nous faisons notre maximum, à notre niveau. Le plus important reste de sensibiliser son équipe, ses partenaires et prestataires sur tous ces sujets. Nous allons nous concentrer sur ces actions et avons également adhéré au label EquuRES, un label écologique. C’est une démarche plus globale dans l’organisation, qui nous permet de passer à l’action et pas seulement de dire des choses.
Les grooms sont des maillons essentiels du sport et sont de plus en plus mis en lumière. Avez-vous prévu des choses particulières pour eux ?
Les grooms sont extrêmement importants, ils sont les compagnons du cheval. Nous les invitons à la remise des prix et les accueillons au mieux. Nous essayons d’avoir des petites attentions envers eux, avec des cadeaux de bienvenue, mais nous veillons avant tout à ce qu’ils soient installés au mieux, tout comme leurs chevaux. Nous faisons en sorte que les camions ne soient pas trop loin, offrons un bon service de restauration, encore une fois avec des produits locaux. Nous les considérons à leur juste valeur et les protégeons du mieux possible. Il est important d’avoir un bon service de sécurité, pour les chevaux mais aussi pour les grooms dans la ville. C’est très, très important. Nous accordons beaucoup d’attention au groom. Il y aura également un petit bonus pour eux, avec une onglerie, installée près des écuries. Nous avons fait un essai l’an dernier et nous nous sommes aperçus que cela avait eu énormément de succès ! Il sera donc possible de se faire faire une manucure ou une dépose de vernis sur les ongles.
Photo à la Une : Virginie Coupérie-Eiffel est avant tout une amoureuse des chevaux. © Jessica Rodrigues
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