Une première victoire pour l'élevage de Simon Robichon !
Indiane Tonick a remporté la victoire lors de la cinquième édition des Espoirs du Complet qui s'est déroulée le week-end dernier au Lion d'Angers.
Cette finale, qui regroupe une petite vingtaine des meilleurs espoirs de la discipline, est toujours l'occasion de mettre en valeur l'élevage de chevaux français. D'ailleurs, cette épreuve est toujours (et de plus en plus) suivie par les délégations étrangères venues participer aux championnats du Monde des six et sept ans qui se déroulent en parallèle. "Il faut environ cinq ans pour qu'un nouveau concept s'installe. On a toujours gardé le même programme et on a créé des habitudes : il y a de plus en plus de gens présents lors des ateliers de saut en liberté et monté. C'était l'objectif recherché. Cela permet aussi de créer un moyen de commercialisation pour les éleveurs", explique Bérengère Lacroix, directrice du Stud-book Selle Français. A ce titre, plusieurs chevaux ont été vendus sur place, certains l'étaient même déjà avant la finale, ce qui reste peu étonnant au vu des bonnes performances réalisées par les chevaux français ces derniers temps et notamment aux Jeux Olympiques de Tokyo.
En tout cas, le lot des dix-huit chevaux présentés lors de cette édition des Espoirs du complet était plutôt de bonne qualité. "Le jury trouve que d'année en année, les chevaux présentés montrent vraiment des qualités pour la discipline du concours complet. Ce qui explique aussi pourquoi on a eu des notes aussi hautes lors de la finale", poursuit-elle. Seize concurrents ont été notés à plus de 16 et trois femelles ont même passé le cap du 17. La première s'appelle Iota des Loges. Elle était présentée par Alexis Goury pour le compte de ses naisseurs Eliane et Jean-Pierre Bendinelli. Très chic, à l'image des produits de son père, Cornet Obolensky, la jolie grise a laissé une bonne impression sur le test monté et a terminé à la troisième place. L'attribution des deux premières places a été encore plus serrée mais Iciela de Leyssins, une Anglo-arabe née chez Jean-Pierre Lascaux est une fille d'Upsilon et de Apriori du Py (Olala de Buissy) dont la souche maternelle comporte déjà plusieurs bons chevaux de complet, a du se contenter de la seconde place. La victoire est revenue à Indiane Tonick, produit du petit élevage de Simon Robichon.
Indiane Tonick, la force de Casall et le chic du Pur-sang
Simon Robichon était déjà familier des lieux puisqu'il essaye tous les ans de qualifier ses produits pour la finale. En 2019, il était troisième et quatrième avec Gin Fizz Tonick et Get 27 Tonick. La première est d'ailleurs une soeur utérine de Indiane par Canturo et elle évolue pour l'heure avec Simon sur le Cycle classique, à la fois en saut d'obstacle et en complet. Indiane est quant à elle une fille de Casall, le crack de Rolf-Göran Bengtsson qui a longtemps performé en CSI 5*. "La mère était une Anglo-arabe de course dont les origines venaient de chez Mr Gaillard. C'était une Roseau d'Or, elle était très chic, avec beaucoup d'influx. On a toujours essayé de faire des croisements pour ramener de la force, de la taille et de la locomotion tout en gardant le sang. On en avait essayé plusieurs : Canturo, Kannan et moi j'aimais beaucoup Casall, donc on a tenté avec lui", explique Simon. Le croisement entre un cheval de CSI 5* et une jument à la douche maternelle Pur-sang n'est pas neuf -Hypnose Grez-Neuville (Taalex) la gagnante de l'année passée en était également issue- mais le résultat s'est encore montré à la hauteur : "Indiane a de la qualité : elle bouge bien, elle a un super équilibre, on est très bien dessus. Tout est facile : dès qu'on lui explique, elle comprend, elle fait. On aurait envie qu'elle ait un peu plus de taille mais j'ai espoir qu'elle grandisse encore un peu connaissant ses soeurs.".
Après avoir remporté le local qualificatif pour la finale, la baie s'est de nouveau démarquée au Lion d'Angers en décrochant les notes de 18 au saut en liberté, 16,60 au modèle, 17,75 aux allures montées et 18 au saut monté. "Elle n'avait jamais vu un manège de sa vie mais je l'ai trouvée très sérieuse au saut en liberté. Au modèle, elle a été très sage. L'atelier monté, ça commençait à être long pour elle mais elle avait encore du sang. Elle était pas du tout émotive sur tout ce qu'il y avait à sauter et sur l'environnement et ça c'était le doute que j'avais : savoir comment elle allait dans un lieu où il y avait beaucoup de monde et pas très confidentiel comme pour les concours locaux".
Ces premiers résultats en appelleront peut-être d'autres. Simon va désormais préparer sa championne pour les quatre ans, en saut d'obstacles et en concours complet. "J'ai perdu mes deux poulinières, l'une de vieillesse et l'autre d'un petit souci de santé du coup on garde cette jument là pour remonter l'élevage derrière. Le but est de lui dédier une carrière au sport et à la fin de l'utiliser comme reproductrice." Et qui sait, peut-être se retrouvera-t-elle aux championnats du Monde des 6 et 7 ans comme Etoile de Béliard (Upsilon) et EnPleinCoeur Tardonne (Lando) aujourd'hui sous les selles de Thomas Carlile et Arnaud Boiteau qui ont couru les Espoirs du complet en leur temps ?
Photo à la Une : Les Garennes