Impériale, l’Allemagne s’offre la Coupe des nations de Sopot
Sous pression, André Thieme a tenu bon, offrant la victoire à l’Allemagne dans la Coupe des nations Longines de Sopot. Dans un face à face avec la France, les cavaliers de la Mannschaft ont été impériaux, grâce notamment aux deux doubles clear round du couple champion d’Europe en titre et de Janne Friederike Meyer-Zimmerman, qui semble avoir retrouvé un vrai crack en Messi van’t Ruytershof. Malgré tout, les Bleus n’ont pas à rougir de leur performance, Kevin Staut, Edward Levy, Grégory Cottard et Julien Gonin ayant chacun signé un sans-faute. Troisième, la Suisse confirme après sa victoire à Saint-Gall.
Rivière, mur, palanque, triple. Le menu était copieux, dimanche 12 juin à midi, en Pologne. Pour la Coupe des nations de Sopot, deuxième étape du circuit Longines de la Fédération équestre internationale (FEI), le local Szymon Tarant, désigné chef de piste, avait dessiné un parcours particulièrement intéressant et délicat. Pour preuve, seuls quatre couples sont parvenus à aligner deux clear round. Bien-sûr, certains grands noms, tant du côté des pilotes que des montures, manquaient à l’appel, mais la compétition était loin d’être au rabais. Deux des doubles zéro de l’après-midi ont été signé par Janne Friederike Meyer-Zimmerman, juchée sur son génial Messi van’t Ruytershof (BWP, Plot Blue x For Pleasure), déjà deuxième du Grand Prix vendredi, et André Thieme, impérial de bout en bout en compagnie de sa championne d’Europe en titre, DSP Chakaria (née Carelia, DSP, Chap x Askari). Alors qu’il pouvait se permettre de dépasser le temps imparti de deux secondes pour offrir la victoire aux siens, le discret mais talentueux représentant de la Mannschaft n’a pas tremblé. Dernier à s’élancer, André Thieme a pu s’offrir un tour d’honneur anticipé aux rênes de sa délicate alezane, à qui rien ne semble pouvoir arriver depuis son sacre à Riesenbeck, en septembre dernier. Progressivement, la perle de la famille Jürgens, qui l’a vue naître en 2010, monte en puissance à l’approche de son objectif de l’année : les championnats d’Europe. Alors que se déroulent en parallèle les championnats nationaux d’Allemagne, à Balve - où Katrin Eckermann et Mario Stevens ont obtenu les titres suprêmes -, Christian Kukuk et Philipp Weishaupt ont répondu présent à l’appel de leur sélectionneur national, Otto Becker. Le premier cité a déroulé un premier parcours parfait, digne d’un métronome sur Mumbai van de Morhoeve (BWP, Diamant de Semilly x Nabab de Rêve), avant de concéder quatre points en seconde manche. La moins bonne performance du clan germanique est à mettre au crédit du cavalier de Coby 8 (Hann, Contagio x Escudo), sanctionné de deux parcours à… une faute ! Avec un total final de quatre points, l’Allemagne s’est imposée en patronne.
La France et la Suisse toujours au rendez-vous
Deuxième, la France continue sur sa folle lancée. Figurant déjà à cette position à La Baule, puis grande gagnante à Rome, l’escouade tricolore fait preuve d’une belle régularité. Cette fois, en Pologne, Henk Nooren avait, en plus, misé sur d’autres couples. Ainsi, Kevin Staut et son Viking d’la Rousserie (SF, Quaprice Bois Margot, ex Quincy x Apache d’Adriers ; 4+0), Edward Levy aux rênes d’Uno de Cerisy (SF, Open Up Semilly x Siego ; 6+0), Grégory Cottard en compagnie de la crack Bibici (SF, Norman Pré Noir x Nelfo du Mesnil ; 0+4) ainsi que Julien Gonin, entré dans l’équipe au pied levé sur Valou du Lys (SF, Calvaro x Galoubet A ; 3+0) après le forfait de Mégane Moissonnier et son Cordial, ont été observé à l’œuvre. Avec chacun un sans-faute, les quatre mousquetaires français ont fait bonne figure et confirmé les bonnes impressions laissées lors du Grand Prix de vendredi. Les Bleus achèvent leur troisième Coupe des nations 5* de l’année avec sept points au compteur.
Un poil moins en réussite, avec notamment deux parcours à huit points dans ses rangs, la Suisse n’a pas répété sa performance du week-end dernier. Il faut dire que Michel Sorg avait lancé dans le grand bain quelques athlètes - équins et humains - moins rompus aux joutes du très haut niveau. Elin Ott, vingt-trois ans, a ainsi concédé huit puis quatre points avec Nanu II (Holst, New Time x Corofino). Son conscrit, Edouard Schmitz, entraîné par un certain Markus Fuchs, a, lui, déroulé deux parcours parfaits avec le plaisant Gamin van't Naastveldhof (sBs, Chacco Chacco x Toulon). Pour rappel, le jeune Helvète était déjà de la partie à domicile, le week-end dernier. Enfin, Niklaus Schurtenberger, associé à Quincassi (Holst, Quintero x Cassini I ; 0+8) et Alain Jufer aux rênes de Dante 117 (OS, Diarado x Luxius ; 4+0) ont chacun déroulé un clear round pour aider leur clan à terminer à huit unités.
Malgré le double zéro de Denis Lynch et sa nouvelle star, Brooklyn Heights (ex Jorden van de Kruishoeve, BWP, Nabab de Rêve x For Pleasure) l’Irlande n’a pu s’octroyer meilleure position que la quatrième, pour un total de dix points. Derrière, les écarts sont plus conséquents. La Pologne, qui a fait plutôt bonne figure mais accusé trop de parcours à quatre points, est cinquième avec vingt-deux points, devant la Suède, qui termine elle aussi à vingt-deux points, en l’absence de certains de ses leaders. Sept et huitièmes, le Danemark et la Norvège ferment la marche avec trente et un et quarante-quatre points au total des deux manches…
Photo à la Une : André Thieme et Chakaria. © Lukasz Kowalski/CSIO Sopot/FEI