Sourire aux lèvres, optimiste dans l'âme, compétiteur avant tout, Hubert Pignolet est le cadet de la famille. Vouant une grande admiration à son aîné, il travaille aujourd'hui à ses côtés.
La décision de reprendre le haras d'Elle, a-t-elle été facile ou non ?
Hubert Pignolet : « Non, ça n'a pas été facile. En fait, je suis rentré une première fois au haras après le BAC et j'y suis resté deux ans en travaillant un peu avec Bertrand mais qui était déjà installé à Cartigny et avait sa propre structure. J'ai donc travaillé plus avec papa, j'étais jeune, je n'avais pas beaucoup d'expérience et ça ne s'est pas forcément très bien passé. J'ai ensuite repris les études et ce n'est que vers la trentaine que je suis revenu m'installer définitivement au haras. À cette époque, papa souhaitait se retirer un peu et j'ai la chance de bien m'entendre avec mes frères. La structure est quand même très grosse et déjà à deux, c'est dur alors si Bertrand avait dû la reprendre seul, cela aurait été compliqué. Après, je lui ai quand même un peu changé ses plans car dans sa tête, il avait toujours prévu d'arrêter de monter à 40 ans et se mettre à l'élevage. Je ne suis pas sûr qu'il ait réussi à le faire car aujourd'hui on voit qu'il a un peu de mal à se passer du haut niveau mais oui, pérenniser le haras là où nos parents nous l'ont mis c'est sympa. A un moment, je suis parti complètement dans autre chose puis c'est revenu ensuite. Je pense qu'aujourd'hui, c'est un plus. Dire qu'au jour le jour ça m'aide d'avoir des notions juridiques, non, mais dans le relationnel ou dans le vécu, oui, je pense que c'est un plus. Néanmoins, il y a un gros point noir, c'est que j'ai un retard énorme au niveau équitation car pendant 7-8 ans, je n'ai quasiment pas monté. Le jour où je suis rentré définitivement, c'était l'époque de Richebourg et des affaires qui s'en suivent. Je me suis retrouvé avec beaucoup de pression, je pensais savoir l'appréhender. Je me suis toujours mis en tête qu'on avait les meilleurs chevaux, que compte tenu de ça et vis-à-vis de Bertrand, je devais avoir des résultats et je veux donc du sans-faute, du sans-faute et gagner. Me mettant donc sans doute une pression beaucoup trop grande avec les bons. Lorsque je rentre en piste, je me dis que je n'ai pas le droit à l'erreur. 
Orient d'Elle (Flipper d'Elle x Narcos II) a débuté sa carrière avec Hubert avant d'évoluer désormais sous la selle de Bertrand.
Cet héritage représentait un atout ou un poids lourd à porter ?
H.P. : « C'est avant tout un atout car nous n'avons pas à nous faire connaître, tout est déjà fait. Par contre, il faut tout entretenir et ça, c'est lourd à porter. Néanmoins, c'est difficile de ne pas dire que c'est un avantage. Il y a peu de gens qui peuvent commencer avec autant de bons chevaux, autant de reconnaissance française voire internationale, c'est vraiment une grande chance. 
Pour vous, travailler en famille, c'est un avantage ou un inconvénient ?
H.P. : « C'est un avantage. Cela permet de partager quelque peu la pression. Ça évite certainement quelques erreurs, cela permet d'espérer que lorsqu'il y en a un qui va moins bien, l'autre compense. Après, c'est plus vrai pour Bertrand que pour moi, mais c'est vrai que cela peut freiner car il avait déjà créé sa propre structure avant donc il a déjà été habitué à agir seul. Maintenant, il ne va plus rien faire seul sans m'en parler alors que moi, je ne me suis jamais retrouvé dans cette situation là car avant j'en parlais avec papa et aujourd'hui, j'en parle avec Bertrand mais je n'ai jamais à prendre des décisions seul. Pour moi, ce n'est donc qu'un avantage alors que je pense que ça peut être une contrainte pour Bertrand.
Marjolaine d'Elle (Quick Star x Grand Veneur), soeur utérine de Girouette d'Elle (mère de Nikyta d'Elle), co-propriété du haras d'Ick et du haras d'Elle, évolue désormais sous la selle d'Oriane Dick.
En fait lorsque nous avions Magic, Nippon et Niagara, c'est vraiment parce que nous avons eu la proposition d'achat de Nippon et Nikyta en même temps sinon, c'est vrai qu'étant là, cela aurait pu libérer Bertrand pour aller faire du très haut niveau. Matériellement, cela aurait été possible. »
