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Henrik von Eckermann et son King éclipsent la concurrence à Vérone

Sport dimanche 6 novembre 2022 Mélina Massias

Qui de mieux placé que le numéro un mondial pour s’imposer à Vérone ? Au terme d’une épreuve délicate, subtile et relevée, imaginée par le maestro Uliano Vezzani, le couple double champion du monde en titre formé par Henrik von Eckermann et son roi King Edward a triomphé de mains de maître en Italie. Sans doute boosté par sa visite à son ancienne complice, Mary Lou, le Suédois a signé le plus rapide des deux seuls doubles zéro du jour. Surprenant, l’Autrichien Gerfried Puck a confirmé la bonne impression laissée à Lyon en se hissant au deuxième rang, juste devant le jeune prodige Harry Charles, titulaire du meilleur chronomètre du jour mais vaincu sur l’ultime oxer du barrage.

Vérone ne faisait pas partie de son plan, mais l’Italie lui a, une nouvelle fois, souri. Henrik von Eckermann a vu juste en engageant son roi King Edward dans l’épreuve de la Coupe du monde Longines organisée à Fiera Cavalli, support de la quatrième étape de la ligue d’Europe occidentale. Sans forcer, en serrant ses courbes juste assez et en utilisant la vitesse naturelle de son alezan, champion olympique par équipe et double champion du monde en titre, le Suédois a réussi son pari. Son chronomètre de 40”55 aura suffi pour l’emporter, dimanche 6 novembre, dans une épreuve particulièrement séduisante et sacrément délicate.

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“Je suis tellement ravi, tellement heureux et soulagé. Après les championnats du monde, j’ai donné un peu de repos à King Edward (le duo a seulement participé au CSIO 5* de Calgary, en septembre, puis au CSI 5* de Riyad, il y a deux semaines, ndlr), et nous avons eu un peu de mal à revenir dans l’état de forme où nous étions. Je ne devais pas venir à Vérone, mais j’ai senti qu’il avait besoin d’un concours supplémentaire, parce qu’il n’a pris part qu’à trois épreuves ces derniers mois et j’ai deux concours majeurs qui arrivent. Aujourd’hui, c’était de nouveau fantastique. Au barrage, j’ai eu une bonne opportunité en voyant que les autres avaient commis des fautes. Je n’avais pas besoin de trop en faire et j’ai pu jouer la sécurité. Il a sauté de façon formidable et cela a tenu jusqu’au bout !”, s’est réjoui le héros du jour, prêt à en découdre avec ses opposants les plus féroces à Prague, puis à Genève, qui devraient être le point d’orgue de sa fin d’année. Pour parfaire son week-end en terres romaines, le meilleur cavalier du monde n’a pas oublié d’aller saluer une jument très chère à son cœur, une certaine Mary Lou, qui coule une retraite sportive paisible dans les prairies du programme d’élevage Mares of Macha, en Italie.

Comme souvent, Uliano Vezzani, qui évoluait à domicile ce week-end, a offert un chef d'œuvre de tracé. Hauts, techniques, fragiles ; les obstacles dressés au milieu de l’arène n’avaient rien d’anodin. Ainsi, sept couples se sont faufilés au barrage, soit un compte parfait. Malgré de belles difficultés, à commencer par un triple vertical-oxer-oxer et des distances à appréhender avec justesse, il n’y a pas eu de casse. Dix couples, parmi lesquels figuraient les deux pilotes primés à Oslo et Helsinki, sur les quarante au départ, ont accusé plus de deux fautes ou choisi d’abandonner. Du reste, le barrage s’annonçait fort intéressant, avec la présence de cinq cavaliers classés dans le top 50 mondial.

Les champions à la remise des prix. ©FEI/Massimo Argenziano 

Naxcel V confirme !

Premier à revenir en piste, Nicola Philippaerts a joué de malchance en renversant le premier oxer du tracé avec sa bouillonnante Katinga v/d Dingeshof, qui a profité d’un peu de bon temps après les Masters de Calgary, auxquels elle avait pris part en septembre, et deux petits parcours effectués à Oliva le mois dernier. Presque plus coopérative que d’habitude, la baie brune a fait bonne figure et s’est octroyé la quatrième place, preuve, une fois encore, de sa constante régularité au plus haut niveau. En suivant, Harry Charles a déroulé un superbe parcours avec son fidèle Romeo 88, de retour au sommet depuis deux semaines, après avoir pris un peu de recul à la suite des Mondiaux de Herning. Éblouissant, les deux partenaires ont filé à toute vitesse en direction de l’ultime oxer du parcours raccourci… et ont emporté avec eux le premier plan. La tête baissée, le Britannique ne pouvait qu’être déçu. Sans cette faute, son temps lui aurait permis de ravir l’épreuve. Qu’importe, dans une finale au chronomètre particulièrement relevée, le duo a tout de même agrippé une excellente troisième place, et les précieux points qui vont avec, en vue de la finale de la Coupe du monde, prévue à Omaha au printemps prochain et dont le jeune surdoué fait un objectif majeur.

Harry Charles et son excellent Romeo. ©FEI/Massimo Argenziano 

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Jur Vrieling, en grande forme ces derniers temps, d’autant plus après sa troisième place à Lyon la semaine passée, pouvait jouer placé et espérer décrocher un bon accessit. Malheureusement, le Néerlandais n’a pas réussi à réitérer son premier parcours, réalisé avec une grande aisance sur son puissant Fiumicino van de Kalevallei. Avec huit points, tous deux ont terminé sixièmes, juste devant Mark McAuley qui n’a, lui non plus, pu éviter deux erreurs avec son jeune mais prometteur Django Ste Hermelle.

Entre le passage du Néerlandais et de l’Irlandais, Henrik von Eckermann a signé une promenade de santé sur la piste transalpine, régalant le public, qui n’a pas eu la chance d’observer l’un des siens au barrage. Derrière le meilleur cavalier du monde, restaient à venir les deux “surprises” de ce Grand Prix : Fernando Martinez Sommer et Gerfried Puck. Certes, le Mexicain et l’Autrichien ne sont pas les plus connus du circuit. Pourtant, tous deux témoignent de bons résultats. Le premier terminait ainsi sixième du Grand Prix du Longines Global Champions Tour de Cannes, en juin dernier, tandis que le second avait fait forte impression à Lyon il y a moins de dix jours. Associé à son crack High Five, Fernando Martinez Sommer semblait parti pour assurer un nouveau clear round. Une faute, concédée sur le vertical numéro deux, l’a privé d’un double zéro et rétrogradé à une très honorable cinquième place. Une bonne manière d’achever son année au niveau 5* ! Son homologue à la veste vert pomme à liserés orange a, lui, réussi son pari. Bien que son excellent Equitron Naxcel V, neuf ans, ne soit pas encore le plus maniable du circuit, Gerfried Puck a plus que confirmé l’impression laissée en Rhône Alpes la semaine passée, puisqu’il a terminé deuxième de ce Grand Prix. Sacrée performance.

Gerfried Puck et Naxcel V, auteurs d'une nouvelle démonstration. ©FEI/Massimo Argenziano 

Victoria Gulliksen garde les rênes

Du côté du classement général du circuit, pas de changement majeur à noter. Malgré un parcours un peu plus difficile aujourd’hui, Victoria Gulliksen garde les commandes grâce aux points acquis du côté d’Oslo puis Helsinki avec son guerrier Equine America Papa Roach. La jeune femme est désormais talonnée par Jur Vrieling, qui totalise vingt-six points, soit deux unités de moins qu’elleBryan Balsiger est troisième grâce à sa victoire à Oslo et ses deux points attrapés à Lyon. Suivent Henrik von Eckermann, avec vingt et un points, dont vingt empochés aujourd’hui, puis Kevin Staut, qui possède le même total que le Suédois. Les jeux sont encore grands ouverts et la course pour Omaha s’annonce serrée, d’autant plus que la saison comportera cette année quatorze étapes, bien loin de ce qu’avaient proposé les derniers hivers entachés par la pandémie de Covid-19. Et on ne peut que s’en réjouir ! Rendez-vous, donc, à Stuttgart le week-end prochain, pour la suite des hostilités.

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Les résultats complets ici.
Le classement général complet ici.

Photo à la Une : Henrik von Eckermann et King Edward. © Federica Ape / minimosospetto

Toutes les épreuves du CSI 5*-W de Vérone sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.