Dernier concours de l' année 2011, Malines. Gregory Wathelet survole le débat en remportant l' épreuve des Sires ainsi que sa première victoire en Grand Prix Coupe du monde en selle sur Copin vd Broy qui quittera ses écuries dès le lendemain matin. Deux semaines plus tard, à Amsterdam, Kronos d' Ouilly confirme son excellente fin de saison en remportant vendredi la qualificative du Grand Prix où il se classera également avant de profiter de deux mois de congé à la plage. Pendant ce temps, Banda de Hus, Cadjanine Z puis Desteny van het Dennehof intègreront les écuries du numéro un belge pour une saison pleine d' espoir et d' incertitude avec un objectif en tête : Londres !
SFL : Tout d' abord, comment avez-vous vécu cette première victoire en coupe du monde ?
Gregory Wathelet : « C' était un moment particulier. C' était un moment de bonheur, une joie qui récompensait un travail de longue haleine qui finissait par payer. Une coupe du monde, c' est n' est pas quelque chose que l' on gagne souvent dans sa carrière et plus particulièrement en Belgique. C' était vraiment très spécial. » SFL : Après les évènements et le départ de Copin vd Broy, vous avez voulu prendre beaucoup de recul. Aujourd' hui, à froid, comment analysez-vous cela ? G.W. : « Au moment même, cela a été un choc. C' était un coup de massue en pleine face lorsque j' ai appris la nouvelle le soir même de l' épreuve de coupe du monde et ça ne m' a évidemment pas permis de savourer cette victoire comme j' aurais dû ou pu le faire car ça casse évidemment la sensation que l' on peut avoir après une telle victoire … puis finalement, on a plus parlé de l' « affaire Copin » que de ma victoire dans la coupe du monde. Heureusement, j' ai eu la chance de partir directement en vacances le soir même. Ça m' a permis d' être loin de tout ça : sans téléphone, ni contact direct avec beaucoup de gens par rapport à cette situation, ce qui m' a permis de prendre une dizaine de jours de recul … même si j' ai tout de suite commencé à travailler sur d' autres possibilités durant ce temps-là. Lorsque je suis rentré, cette histoire était derrière moi. Je pars toujours du principe que ce qui est fait est fait et que l' on ne peut pas changer le passé, cela ne sert donc à rien de s' arrêter là-dessus. J' ai préféré me concentrer sur le futur d' autant que j' ai plusieurs autres bons chevaux et bons propriétaires dans mon écurie et autour de moi. C' était un mauvais moment pour perdre ce cheval à quelques mois des jeux alors qu' il était prêt, à maturité et que je le connaissais par c?ur mais cela n' a en aucun cas freiné mon programme de concours puisque j' étais à Amsterdam deux semaines plus tard avec d' autres chevaux dont Kronos d' Ouilly qui est en super forme pour le moment et qui m' étonne de semaine en semaine. Comme il saute là, c' est un cheval sur lequel je vais pouvoir compter pour de beaux Grand Prix aussi, ce qui est très positif. Ensuite, j' ai pris des contacts mais j' ai aussi des gens qui sont venus vers moi et c' est peut-être étonnant à dire mais j' ai aussi l' impression que le départ de Copin m' a ouvert d' autres portes. Certaines personnes avaient presque peur de venir vers moi ou de travailler avec moi parce que j' avais Copin ou que ce dernier appartenait à Fabien Schreiber qui est quand même un personnage particulier. Je ne saurais jamais dire si c' est vraiment cela ou non mais c' est clair que cela m' a ouvert beaucoup d' autres portes et personnellement, cela m' a libéré d' un poids énorme , même si c' était un mauvais moment pour le perdre juste avant l' année des jeux. Avec le recul, je veux vraiment insister sur le fait que je suis triste d' avoir perdu le cheval que j' ai construit pendant 4 ans alors qu' il arrivait au meilleur de sa forme, comme cela m' est arrivé avec Mozart des Hayettes il y a quelques années, pour rejoindre un autre cavalier alors qu' il n' y a pas de vente, ni de raisons valables puisqu' il a justifié son choix par des raisons fausses et mal interprétées … mais le fait de ne plus avoir ce monsieur comme propriétaire m' a enlevé une pression intérieure énorme car il était tellement compliqué et difficile à gérer que cela me freinait pour d' autres choses. » SFL : Maintenant, Banda de Hus, Cadjanine Z et Desteny van het Dennehof à moins de 200 jours pour les JO : objectif réalisable ? G.W. : « C' est sûr que cette histoire redistribue toutes les cartes. Quand je suis rentré de vacances, nous avons de suite mis tout en place pour arranger quelque chose pour la venue de Cadjanine Z dans mes écuries alors que Banda de Hus était déjà là puisqu' il était déjà prévu qu' elle arrive chez moi après Malines. Pour Cadjanine, nous avons d' abord regardé avec Patrick Spits, son cavalier et co-propriétaire, ce qu' il y avait lieu de faire avec l' aide de Philippe Guerdat qui nous a beaucoup aidé s pour que cela se réalise. Ensuite, il nous fallait trouver des partenaires qui étaient prêt à nous suivre pour nous apporter les moyens financiers de louer la jument. Plusieurs propriétaires ont proposé de m' aider. Finalement, nous avons pris contact avec Raymond Lefèvre qui en a parlé à Alain Van Campenhout. Très touché par la situation qu' il jugeait inadmissible, il a accepté de nous aider via sa société Citizen Guard. C' est un très beau geste de sa part et je l' en remercie d' autant qu' il n' y a évidemment aucune garantie de participer aux jeux. Evidemment, nous allons tout faire pour … mais il nous faudra d' abord prouver que nous avons notre place dans l' équipe. Cadjanine Z C' est pour cette raison que mon idée est de mettre Candjanine, Banda et Desteny en route en Espagne pour apprendre à les connaître et tout mettre en place. Au niveau qualité pure et potentiel olympique, je pense que Cadjanine a tout ce qu' il faut … mais ce n' est un secret pour personne, c' est une jument assez compliquée à monter et tout va dépendre de cela, je pense. Banda et Cadjanine vont partir sur le même pied d' égalité et j' espère faire l' un ou l' autre beau concours en Espagne et être fixé après cela. Nous verrons ensuite dans quelle direction je dois aller et quel plan je peux faire avec chaque cheval. » Banda de Hus SFL : 200 jours avant les jeux avec cette location dans la tête, c' est une opportunité ou beaucoup de pressions ? G.W. : « De toute façon, de la pression, il y en a toujours. Que ce soit avec ce cheval là dans cette situation là ou avec Copin … mais c' est une pression différente et elle ne fera qu' augmenter plus on se rapprochera de l' échéance ou de la date où le coach devra rendre ses 4 ou 5 noms. Kronos d'Ouilly en vacance Je me dis que j' ai la chance de pouvoir compter sur plusieurs chevaux car on ne sait pas comment cela va se passer avec Desteny et il ne faut pas non plus que ces nouveaux chevaux fassent oublier Kronos d' Ouilly car non seulement, c' est celui que je connais le mieux actuellement, mais en plus lorsqu' on voit la manière dont il saute actuellement, on ne peut que se demander où il va s' arrêter. Il faudra maintenant voir comment il recommence à l' extérieur après sa période de repos mais si il continue comme il a sauté en indoor, je vais pouvoir compter sur lui pour de beaux Grand Prix. Kronos a un programme différent puisqu' il va aller se reposer à la plage jusqu' au mois d' avril avant de pouvoir directement recommencer la saison extérieure. Alors, c' est vrai que je n' ai aucun cheval vraiment sûr mais j' en ai plusieurs qui peuvent très bien marcher … même si l' inverse est possible aussi … mais ça motive énormément et j' attends avec impatience cette tournée en Espagne pour voir tous ces chevaux en action et voir leur évolution. »1/2