In Gold des Isles en or chez les quatre ans à Fontainebleau, tout comme Illyana du Jaolas et Mandoline d’Alphi
Les premiers tours d’honneurs ont eu lieu sur la carrière des Princes, à Fontainebleau, pour la Grande Semaine de l’élevage. Les montures de quatre ans ont été les premières à ouvrir le bal des finales. Divisée en trois catégories, cette tranche d’âge a honoré In Gold des Isles, Illyana du Jaolas et Mandoline d’Alphi.
Après avoir accueilli les épreuves du Cycle libre, destinées aux cavaliers amateurs, le site du Grand Parquet ne baisse pas de pied et enchaîne avec les chevaux de quatre, cinq et six ans disputant le Cycle classique, ainsi que le championnat de France des sept ans. Mercredi 31 août, les cadets ont ouvert le bal des finales. Répartis entre trois catégories - Autres Studbooks (ASB), Juments Selle Français et Anglo-Arabe (SF+AA) et Mâles SF+AA -, les quatre ans ont donc leurs trois lauréats.
In Gold des Isles, le bien nommé
Chez les mâles, et parmi l’intégralité de ses conscrits au départ de la finale, In Gold des Isles a sans doute laissé la plus belle impression en piste. Parfaitement à son aise, le bel alezan a déroulé un parcours tout en fluidité, montrant moyens, respect et style. Cet entier - qui n’était pas encore approuvé avant l’échéance bellifontaine - n’est autre que le fils du crack de Max Kühner, Coriolis des Isles. Sa mère, On My Heart des Isles (Apache d’Adriers) est elle aussi issue de l’élevage de la famille Hubert-Chiché, installé en Loire-Atlantique, non loin de Nantes. Pour compléter cette belle histoire de famille, Charles Hubert Chiché était chargé de conduire le Selle Français sur la carrière des Princes aujourd’hui. “La mère d’In Gold, par Apache d’Adriers, a déjà produit plusieurs chevaux qui sautent 1,45m, dont Falkland des Isles (Upland des Isles), également étalon, et sous la selle de William Whitaker. D’un point de vue génétique, cette lignée est excellente”, souligne le pilote, fraîchement primé. Comme une certaine Royalty des Isles (Zandor Z), excellente compétitrice, notamment avec l’Américaine Lauren Hough, On My Heart des Isles descend de la souche de Heart Beat, une jument de selle italienne par Ramiro Z.
“In Gold est un cheval extrêmement facile, doté d’un super équilibre, très froid dans sa tête, et qui dispose de tous les moyens. Il est également très articulé dans ses sauts. Franchement, c’est un régal à monter ! Il est plutôt calme, voire mono attitude et mono cadence. En revanche, il fait toujours l’effort quand il y a besoin. Il ne se néglige jamais, et, s’il commet une petite faute, il réagit tout de suite et se rectifie. Derrière son côté très serein, il y a beaucoup de générosité et de sensibilité. J’ai monté son père dans l’hiver de ses cinq à six ans, avant sa commercialisation en Allemagne, et In Gold a énormément de similitudes avec lui”, reprend Charles. “Avoir des étalons avec un tel caractère est un vrai plus dans la gestion. Nous sommes vraiment gâtés. Concernant l’avenir, nous avons déjà eu plusieurs demandes sur le plan commercial. Notre première idée est de poursuivre sa formation dans les prochaines années, mais s’il peut être vendu dans une écurie en mesure d’exploiter pleinement son potentiel, dans l’idée qu’il puisse suivre les traces de son père, nous le laisserons partir. Les chevaux comme lui sont rares.”
“L’année où Coriolis des Isles poursuit sa percée au plus haut niveau, sa descendance gagne son premier championnat ! In Gold des Isles est le premier produit de Coriolis des Isles”, complète Paul Hubert Chiché, qui a fait naître ce nouveau crack. “Sur la première génération de Coriolis, nous avons eu un mâle, une femelle et un hongre. La pouliche (In Love des Isles, une fille de Heart Beat, ndlr) s’est blessée en sautant, mais elle était aussi qualifiable. Le hongre (Ibis des Isles, ndlr), était monté par Bertille Renaud, une jeune cavalière en apprentissage chez mon fils. Il a montré une belle amplitude et une belle aptitude aussi (il a signé un joli sans-faute dans la petite finale des quatre ans, ndlr). Ce qui compte, ce n’est pas d’être nombreux, mais d’être qualiteux. Là, c’était le cas, comme ce le fut également il y a quelques années avec Et Alors de Granlieu (Rinaldo des Isles x Sable Rose), qui était monté sur le podium en étant le seul représentant de son père à la finale. In Gold a un mental fantastique. Certains pourraient lui reprocher de manquer de sang. Nous castrons tous les chevaux qui n’ont pas un caractère parfait. Compte tenu du marché mondial et de l’entrée de beaucoup d’étalons étrangers présentant des instabilités au niveau du caractère, nous continuons d’offrir à nos lignées françaises ce caractère irréprochable, impeccable, qui permet de maintenir la réputation du cheval français. Apache d’Adriers, qui est le père de mère d’In Gold, présentait les mêmes qualités mentales et contribue à cette stabilité, ce mental de compétiteur. Dans le pedigree d’In Gold, on retrouve également un inbreeding sur Double Espoir et sur l’étalon Pur-Sang Popof, qui, de son temps, fut leader des pères de gagnants en France. Son père est également un petit-fils d’Arlequin, qui fut l’étalon de tête du haras de Saintes. Nous sommes particulièrement heureux que ces origines soient sur le podium aujourd’hui. Le papier de Coriolis confirme l’adage qui dit “les meilleurs produiront les meilleurs.”
En plus de remporter le titre de champion de France des quatre ans, In Gold des Isles a obtenu les meilleures notes du championnat : 16,5 et 17/20 le premier jour pour son dressage et son style, puis 17 et 18/20 lors de la finale. Au modèle, il a été crédité d’un 15,95/20. Deuxième, Impérial du Temple (Radieux x Quartz du Chanu), né chez Guy Martin, n’a pas démérité en compagnie de Yannick Martin et obtient également la mention Elite, à quelques centièmes du héros du jour. Dans l’ordre, suivent Itoki de Riverland (Candy de Nantuel x Action Breaker - éleveur : Mickaël Varliaud), monté par François Xavier-Boudant, Ichai de Reile (For Feeling x Eiken Fontenis - éleveuse : Laurence Gatier), présenté par Syndie Rigaut, ainsi qu’Itot du Rouet (Catoki x Messire Ardent - éleveur : Messire Ardent), dernier à obtenir la mention Elite aux rênes d’Elie Herphelin.
Les résultats complets du championnats des mâles de quatre ans ici.
Clémence Vallois, première !
Du côté des femelles, la jeune Clémence Vallois, vingt-trois ans, a décroché le titre suprême avec Illyana du Jaolas, perle de l’élevage de Jean-Louis Schulthess. La fille de Mylord Carthago et Albasanpa, une jument de selle italienne par Heartbreaker et d’une mère inconnue, a permis à son amazone de décrocher son premier titre national. “Illyana a été débourrée au haras de La Cense, comme tous ses frères et sœurs. Nous l’avons récupérée en janvier et avons pris notre temps. Elle a débuté les concours assez tardivement (en avril, ndlr), puis a bénéficié d’un peu de repos avant le CIR. Tout s’est plutôt bien déroulé et je suis très heureuse”, a expliqué la pilote, installée à Erlon, dans l’Aisne, au sein des écuries de Christophe Legros, où était précédemment basé l’élevage du Vilpion, d’où, entre autres, la géniale Ballerine du Vilpion. “Les éleveurs d’Illyana ne souhaitent pas la vendre. Nous allons donc enchaîner avec la saison des cinq ans, puis celle des six ans si cela est possible. Si tout se passe vraiment très bien, nous viserons également celle des sept ans. Ensuite, elle repartira malheureusement à l’élevage. Pour l’instant, son potentiel est difficile à juger. Elle a une tête en or et du respect. Ses moyens sont assez délicats à jauger, mais je ne l’ai pas sentie à l’effort tout au long de la saison. Affaire à suivre !” Avec ses bonnes notes de 15,75, 17, 16,5, 16,5 et 16/20 pour son modèle et ses deux parcours, la grise a donc terminé en tête de sa génération. Elle fait mieux que son aîné, Gaiato du Jaolas (Malito de Rêve), jusque-là meilleur représentant de sa mère et récompensé par la mention Excellent lors de la finale des quatre ans, en 2020.
Avec l’excellente Italia de Champloue, lauréate de l’épreuve réservée au Selle Français de trois ans l’an dernier, Éric Lelièvre a entamé sa semaine sur le bon pied. La fille de Casall, née chez Jean-Marie Charlot, a fait forte impression, récoltant quatre fois la note de 17/20 pour son style et son dressage. La mère d’Italia, Toscane de Champloue (Diamant de Semilly), n’est autre que la génitrice du prometteur Empoli de Champloue (Arko), la nouvelle star de Bertram Allen. Sous la selle de l’Irlandais, le hongre de huit ans terminait deuxième du petit Grand Prix 5* à 1,55m de Valkenswaard, le week-end dernier. Prolifique, Toscane a déjà donné plus d’une vingtaine de produits à son naisseur. En plus d’Empoli, citons Brunetta (Winningmood vd Arenberg), Excellente à six ans, Centina (Emilion), Carlotta (Emilion) ainsi que Carrera (Balou du Rouet), Elite à cinq ans, et toutes quatre créditées d’un ISO supérieur à 130.
Bien que deux juments aient achevé leur finale avec le même total, Itsybitsy de Preuilly (Casall x Landprinz - éleveur : Audren Husson) est montée sur la troisième marche du podium grâce à son bon classement au Top 100 de la Société hippique française (SHF). La monture de Guillaume Guinaud obtient ainsi la mention Elite, tout comme Ipanema Danfer (Number One d’Iso x Clinton - éleveuse : Sylvie Passenaud) et Isis du Park (Qlassic Bois Margot x Kannan - éleveuse : Corinne Accary), respectivement confiées à Julien Alvarez et Jim Cuenin.
Les résultats complets des juments de 4 ans ici.
La Belgique à l’honneur dans les ASB
Enfin, les ASB ont mis à l’honneur Mandoline d’Alphi, une sBs qui a vu le jour chez Anne Laurence et Philippe Evrard, à Marche-en-Famenne, une ville francophone de Wallonie. “C’est une jument belge. Je l’ai achetée l’année dernière, lors des ventes aux enchères Fences web. Elle a remporté le titre de championne des stud-books étrangers car elle est la seule jument à avoir signé uniquement des parcours sans-faute cette année. En douze sorties, elle a réalisé douze sans-faute”, retrace son cavalier, Frédéric Alves. “Elle parait petite jument toute mignonne, mais elle a beaucoup de caractère. Elle a beaucoup de sang, contrairement à ce qu’on pourrait croire, et elle est très respectueuse. Je pense qu’elle a assez de moyens pour faire de belles épreuves.” Sous quelle selle ? La réponse est encore vague. “Elle a été essayée ce matin par un cavalier olympique international. Ça a l’air bien parti pour qu’il la récupère. Sinon, je le monterai l’année prochaine”, développe le pilote. Issue du croisement entre le sBs Exocet du Houssoit et Ice Lady d’Alphi, une fille du tout bon Jenson van’t Meulenhof. Si les premières générations du pedigree de Mandoline sont encore jeunes, sa quatrième mère, Babiole de Sohan a notamment produit deux gagnants à 1,40m, Géko de Lallbra et Queen du Roty Z.
Les neufs chevaux doubles sans-faute dans cette catégorie ont obtenu le label SHF. En deuxième place, figure Bingostar la Ti’Wan (Z, What a Quickstar R x Couletto), monté par Kim Bost. Ceasar (Z, Cicero van Paemel x Orlando) est troisième aux rênes de Clément Dub et devance Inoa de Liam (OC, Fidelgo du Houssoit x Battant du Bost), Nacho CM vd Wolfshoeve (KWPN, Carrera VDL x Chacco-Blue), Chance du Railly (Z, Cicero van Paemel x Prince du Logis), Iliade du Fief (OC, Picasso du Fleury x Hurlevent), Sagrance L3B (Bisquet Balou x Querlybet Hero) et Miss du Potricant (sBs, Hortaxe du Seigneur x Rubis Rouge).
Les résultats complets des 4 ans ASB ici.
Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : In Gold des Isles et Charles Hubert-Chiché.