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Gilles Thomas et Qalista DN, crack de neuf ans, font chavirer New York

Dans un décor de carte postale, Qalista DN, neuf ans, a remporté son premier Grand Prix 5* sous la selle de Gilles Thomas.
Sport lundi 22 septembre 2025 Mélina Massias

Quelle sensation ! Qalista DN, neuf ans, crève l’écran depuis plusieurs semaines. À New York, la fille d’Emerald van’t Ruytershof et partenaire de Gilles Thomas a transformé l’essai et confirmé son statut en s’imposant dans l’épreuve reine de la douzième étape du Longines Global Champions Tour. Au terme d’un barrage à onze très disputé, la BWP a devancé deux autres représentants de son stud-book : Pittman v/h Lilleveld, un fils de Diamant de Semilly, et Nice van’t Zorgvliet, une autre descendante d’Emerald van’t Ruytershof. Le bai et l’alezane étaient respectivement associés à Thibault Philippaerts, passé à un crin de son premier triomphe en Grand Prix 5*, et Nadja Peter Steiner.

Qalista DN. Voilà un nom à mémoriser. Du haut de ses neuf ans, la fille d’Emerald van’t Ruytershof et sœur utérine de Delux van T&L, fait déjà partie des meilleurs chevaux du monde. Cinq apparitions en Grand Prix 5*, toutes sur le circuit du Longines Global Champions Tour (LGCT), lui suffisent à endosser le statut de crack. Car la jeune alezane, née chez Wim De Nul, semble n’avoir aucun défaut. Douée, styliste, compétitive, très bien née, pleine de moyens et de sang, elle terminait quatrième à Saint-Tropez et troisième Valkenswaard puis ne concédait qu’une faute à Monaco et Londres. Dimanche 21 septembre, à New York, elle a transformé l’essai. Cette fois, elle et son cavalier, Gilles Thomas, ont pris tous les risques pour rafler la victoire. Âgé de vingt-sept ans, le Belge n’en est pas à son coup d’essai. Avec, entre autres, Luna van het Dennenhof et Ermitage Kalone, deux autres chevaux d’exception, le numéro six mondial s’est déjà imposé dans plusieurs Grands Prix 5*, a décroché le bronze individuel lors des championnats d’Europe de La Corogne cet été, en plus de deux titres nationaux glanés en 2023 et 2024. Pour autant, ce nouveau succès acquis face à la statue de la liberté a sans doute un goût particulier, pour le cadre dans lequel il s’est déroulé, d’abord, mais aussi en raison de l’éclosion précoce de sa complice.

“Cette saison a été incroyable ! Porter le brassard de leader du classement général me motive encore plus à performer dans chaque Grand Prix du LGCT”, a réagi l’heureux lauréat, qui a fait de ce circuit son objectif principal de la saison extérieure. “Un lieu comme celui-ci est simplement fantastique. Cela ressemble à une carte postale ! Cette grande piste a rendu le concours encore plus agréable. Lorsque j’ai monté Qalista dans son premier Grand Prix 5*, à Saint-Tropez, j’avais encore quelques doutes sur ses moyens. Elle a d’entrée signé un double sans-faute, ce qui m’a permis de la monter de façon plus détendue par la suite, avec moins de pression, parce qu’elle est toujours motivée et prête à se battre. Nous avons acquis un peu d’expérience et je sais désormais qu’elle peut sauter des obstacles de cette taille avec facilité. J’ai été rapide au barrage, mais je suis resté calme à plusieurs endroits car je connais sa vélocité. Je pense avoir gagné du temps dans les virages.”

Quelle saison pour Gilles Thomas, qui, en plus de ses deux médailles européennes, remporte son deuxième Grand Prix 5* de l'année ! © Ljuba Buzzola / LGCT

L’affixe de Grabriel Taconnet résonne à l’international

Pour s’imposer dans la douzième étape de la saison régulière du LGCT, Qalista DN et Gilles Thomas ont dû se défaire d’un barrage à onze. Accessible, le premier parcours concocté par Bernardo Costa Cabral a très rapidement donné le ton. Inès Joly, invitée de justesse à la fête, a ouvert le bal des sans-faute avec Crack d’Aiguilly, métamorphosé depuis sa dernière apparition - peu avantageuse - sur une piste 5*. Pour son deuxième Grand Prix 5*, le fils de Comme Il Faut a finalement terminé septième, après avoir concédé une faute au barrage.

Classé, le bai a eu plus de chance que Jiamo VDS, Ezilis du Mezel, De l’Oiseliere et le tout jeune Nobel van de Vrombautshoeve, grands perdants du jour. Malgré des parcours d’excellente facture pour les montures d’Antoine Ermann, Manuel Fernandez Saro, Alexandra Worthington et Olivier Philippaerts, leurs chronomètres les ont relégués hors du barrage et du classement ! Jiamo VDS, passé entre les mains du plusieurs cavaliers, prenait le départ de son premier Grand Prix 5* avec Antoine Ermann. Et après plusieurs tentatives passées à ce niveau, il a signé son meilleur résultat, qui semble en appeler d’autres. Pour De l’Oiseliere, grand-oncle de la jeune pépite Iris de l’Oiseliere né, lui aussi, chez Gabriel Taconnet, le constat est similaire. Sa cavalière, Alexandra Worthington, peu connue sur le Vieux Continent, affrontait le sixième Grand Prix 5* de sa carrière et le premier face à une telle concurrence. Toutes ses tentatives, l’Américaine les a effectuées aux côtés de son bondissant Selle Français Originel par Kapitol d’Argonne, et, jamais encore, elle n’avait trouvé la voie du sans-faute. Autant dire que sa prestation new-yorkaise, qui plus est bouclée avec la manière, méritait mieux qu’une quinzième place. Dure est la loi, mais telle est la loi. 

L'affixe de l'Oiseliere de Grabriel Taconnet a décidément le vent en poupe. Après Iris dans le championnat de France des sept ans, De l'Oiseliere a aussi brillé, de l'autre côté de l'Atlantique cette fois. © Sportfot



Deuxième à s’être qualifiée pour le barrage, Kim Emmen a abandonné sur Hellix du Seigneur, arrivé sous sa selle en juin seulement et jamais vu à pareille fête à ce niveau, pour se ranger au onzième rang final. À sa suite, la très en forme Nadja Peter Steiner a imposé son tempo sur Nice van’t Zorgvliet et signé le premier chronomètre de référence. Fille… d’Emerald van’t Ruytershof, l’ancienne complice de Christian Kukuk s’est montrée particulièrement rapide et efficace et a poussé ses poursuivants à la faute. Les Belges Emilie Conter et Koen Vereecke, en selle sur Portobella van de Fruitkorf, par Bamako de Muze, et Merryweather vt Leeuwerikenhof, descendante… d’Emerald van’t Ruytershof, ont chacun essuyé deux fautes, pour les neuf et dixième places, tandis qu’une barre à terre a conduit Natalie Dean et Crescendo MB à la huitième position.

“Honnêtement, je n’ai pas les mots. Aujourd’hui est une journée incroyable. Nice m’a tout donné aujourd’hui et s’est battue pour moi. Je suis tellement heureuse de ce résultat ! C’était ma première fois à New York, et ce décor est extraordinaire. Terminer sur le podium ici est fabuleux”, a réagi Nadja Peter Steiner.

Nice van't Zorgvliet n'avait plus fini sur le podium d'un Grand Prix 5* depuis mars 2023, époque à laquelle elle était encore montée par Christian Kukuk. © Stefano Grasso / LGCT

Entre temps, Nayel Nassar ne s’est pas fait piéger et a guidé Little Magic d'Asschaut vers un double zéro, qui lui a conféré la quatrième position du classement final. Passée un temps chez Janika Sprunger et Henrik von Eckermann, cette fille de Back Gammon, étalon confidentiel par Montender, semble se découvrir une seconde jeunesse à quatorze ans. L’aérienne baie n’avait, jusqu’à présent, disputé que trois Grands Prix 5*. Septième et quatrième, puis éliminée lors ces trois tentatives, dont la première s’est déroulée en 2024 sous la selle de Paul O’Shea, Little Magic d’Asschaut a fait honneur à son nom à New York et donné le sourire à son cavalier égyptien.

Avec Nayel Nassar, Little Magic d'Asschaut se découvre une seconde jeunesse et met une nouvelle fois l'affixe d'Ann Muys en avant ! © Sportfot

Thibault Philippaerts si près du but

Thibault Philippaerts a été le premier à se lancer à l’assaut de la barre des 32’’69 fixée par Nadja Peter Steiner et Nice van’t Zorgvliet. Aux rênes de Pittman v/h Lilleveld, un BWP de dix ans par Diamant de Semilly, le jeune belge a déroulé un barrage impressionnant… et plus rapide ! En coupant la ligne d’arrivée en 31’’72, le duo semblait avoir course gagnée. Le poing serré, Thibault Philippaerts était à un rien de savourer sa première victoire en Grand Prix 5*. Une victoire qui aurait été un véritable coup de tonnerre pour son BWP, qui n’avait sauté qu’une fois au-delà d’1,45m avant mai 2025 et son arrivée chez la famille Philippaerts ! Mais c’était sans compter sur ce Diable (Rouge) de Gilles Thomas.

Alors que Jur Vrieling et Kannan Jr, produit de Windows vh Costersveld, alias Cornet Obolensky et petit-neveu de… Kannan, signent un barrage spectaculaire et sans-faute, pour décrocher une excellente cinquième place dans leur deuxième Grand Prix 5*, Gilles Thomas et Qalista DN entrent en piste. Injouable, le duo arrête le temps en 31’’03. Jeu, set et match. Grégory Wathelet et Ace of Hearts, souverains dans l’acte initial, ne parviendront pas à les rattraper et mettront même une barre à terre, synonyme sixième place. 

“Je suis aux anges ! J’étais très proche du rêve aujourd’hui, mais Gilles était encore là et mérite sa victoire”, a réagi Thibault Philippaerts, sacré vice-champion d’Europe Jeunes cavaliers en 2022 et plusieurs fois médaillé d’or par équipe, après sa deuxième place, qui lui offre un ticket pour le Super Grand Prix de Prague. “Le Super Grand Prix du LGCT est une épreuve énorme. J’ai regardé mes frères y prendre part ces dernières années et c’est un super concours. Mais les obstacles sont très hauts ! Je dois maintenant m’entraîner pour ce rendez-vous.”

Passé tout près de son premier triomphe en Grand Prix 5*, Thibault Philippaerts pourra tenter de prendre sa revanche à Prague, dans le Super Grand Prix du Longines Global Champions Tour. © Stefano Grasso / LGCT

Jour de fête pour Diamant de Semilly, Emerald van’t Ruytershof et Heartbreaker

À Big Apple plus encore que nulle part ailleurs, la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. Des quarante chevaux au départ du Grand Prix, trois pouvaient se réclamer de la paternité d’Emerald van’t Ruytershof, l’un des nombreux héritiers de Diamant de Semilly. Ses trois représentants, qui ne peuvent pas renier leur père, notamment physiquement, ont tous terminé dans le Top 10. Mieux encore, deux d’entre eux se sont même invités sur le podium, en compagnie d’un fils de l’omniprésent Diamant de Semilly. Alors qu’il aurait dû fêter son trente-quatrième anniversaire cette année, le bai continue de produire des champions et de séduire les éleveurs. L’an dernier encore, plus de deux-cent-cinquante juments lui ont été adressées en France, selon les données du SIRE. Assurément, sa dynastie et sa légende ne sont pas près de faner… pas plus que celle de Heartbreaker ! Pittman v/h Lilleveld, Nice van’t Zorgvliet, Little Magic d’Asschaut, Kannan Jr, Ace of Hearts, Crack d’Aiguilly et Hellix du Seigneur, soit six des onze barragistes, portent son influence dans leur papier ! Vertigineux.

Face à la statue de la liberté, Qalista DN a imposé son nouveau statut de crack et fait honneur à la production d'Emerald van't Ruytershof. © Ljuba Buzzola / LGCT

Les résultats complets.

Photo à la Une : Dans un décor de carte postale, Qalista DN, neuf ans, a remporté son premier Grand Prix 5* sous la selle de Gilles Thomas. © Stefano Grasso / LGCT