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Frédéric Busquet, formateur de chevaux de haut niveau

Frédéric Busquet
Reportages vendredi 4 juin 2021 Lea Tchilinguirian

Du journalisme au sport équestre de haut niveau, Frédéric Busquet retrace avec nous son parcours. (1/3)

Frédéric Busquet n’était pas promis au sport de haut niveau et pourtant, des rencontres déterminantes lui ont ouvert les portes des plus belles pistes au monde. Un temps la vitrine de ses écuries, l’homme travailleur et passionné a aujourd’hui passé le flambeau à son cavalier, Robin Le Squeren, pour se consacrer au développement de sa structure et à l’agriculture. En ce début de saison printanière, Studforlife s’est rendu en Loire-Atlantique, aux écuries d’Ellipse que gèrent Frédéric Busquet et sa femme, Marie. Un reportage passionnant en trois volets !

Assis, avec au dos une vue imprenable sur les paddocks fleuris des jeunes chevaux et du spring garden, le Baulois d’origine revient avec nous dans cette première partie sur ses débuts et sa carrière sportive. 

 Sa famille ne berçait pas dans le milieu équestre, c‘est donc plutôt par hasard que Frédéric Busquet a croisé la route des chevaux. « Mes parents m’ont orienté vers des études, et j’en avais aussi envie, alors je me suis tourné vers le journalisme. Le week-end, je montais à cheval ». Diplômé, Frédéric réalisait des piges pour des médias sportifs. « Au fur et à mesure, j'avais de plus en plus de chevaux qu’on me confiait : il m’était de moins en moins agréable d’aller à Paris travailler. » Pourtant, non convaincu qu’il puisse devenir un cavalier de haut niveau, Frédéric Busquet s’est donné les moyens et a grimpé les échelons à cheval : il a terminé par « revenir et louer une structure vers Guérande ».

Les années passent et le cavalier tricolore continue de se professionnaliser dans le milieu équestre avant de rencontrer, quelques années plus tard, Marie, aujourd’hui sa femme depuis plus de vingt ans. Fille d’un entrepreneur dynamique, elle était déjà installée ici, à Malville avec ses chevaux, pour du loisir. « Je suis venue poser mes bagages ici. Progressivement, nous avons développé ce complexe en commençant par quarante boxes, nous en avons aujourd’hui quatre-vingts » nous explique Frédéric. À cette époque « cavalier de seconde catégorie », comme il se décrit, le Français concourait des épreuves à 1,35-40m. Ce n’est que le fruit de rencontres qui lui ont permis d’atteindre le haut niveau, notamment « grâce à Pierre Jarry, Florian Angot, ou encore aujourd’hui Jean-Jacques Boisson et Jean-Maurice Bonneau, qui est vraiment là pour nous superviser. Grâce à eux et ma persévérance, j’ai pu concourir à de très beaux concours et être la vitrine des écuries. »

S’il y avait un concours que rêvait de faire Frédéric, c’était bien le CSIO 5* de La Baule, « celui où enfant je passais mon temps dans les tribunes ». Chose faite, en 2011, le Baulois y a participé en tant que cavalier de la région avec Plume de la Roque et Bjussica T. La roue était donc lancée ! Chaque année, Frédéric figurait dans les listes de départ de la compétition ligérienne mais aussi d’autres concours de top niveau, avec notamment les Grand Prix 3* de Parme - qu’il remporte - et de Liège, ou dans les petits papiers de la Coupe des nations de Wellington en 2015. Le représentant de l’écurie d’Ellipse s’est aussi vu piloter de très bons chevaux à l’instar de Celine et Prestigio LS La Silla, Trafalgar Kervec ou encore Silvana de la Bride - renommée Cayetana -. « J’ai tout de même quelques regrets car il a fallu vendre ces chevaux pour pérenniser notre structure et se développer. Pour faire du sport, il faut les garder : c’était un choix stratégique. À chaque fois que j’atteignais le haut niveau, nous les vendions puis recommencions avec des jeunes. Il y a une formule qui m’est restée : « Pour certains le haut niveau est un sport, pour d’autres un métier ». Quand c’est un sport, il faut des partenaires et des sponsors. Nous avons opté pour en faire notre métier. Bien sûr qu’une fois qu’on goûte à un CSI 5*, on a envie d’en faire encore deux, trois ou quatre mais cela reste compliqué, d’autant plus que la concurrence en France est rude et qu’il faut un bon effectif de chevaux ».

S’il y a une jument que Frédéric a gardé, d’ailleurs toujours présente dans ses prés, c’est Freia des Isles (Tarzan Moussure). « Elle a vingt-huit ans et a été ma première jument que je n’ai jamais réussi à vendre, bien qu’elle ait toujours été performante. Elle était très bien dans les épreuves d’ouvertures des CSI 5*. Aujourd’hui, elle n’a plus un corps de rêve (rires) ! ». Marie, la femme de Frédéric nous glisse : « c’était notre jument de départ. Elle avait sept ans à l’époque, nous avons commencé la compétition avec elle jusqu’en 5*. »

Absent de la scène internationale depuis deux ans, Frédéric Busquet continue de vivre le haut niveau d’une autre manière. « J’ai des partenariats avec Philippe Rozier et Pénelope Leprevost, qui monte par exemple notre Galak d’Ellipse (Untouchable) ». Si aujourd’hui, il a pu prendre du recul concernant ce niveau, c’est aussi parce qu’il a des écuries fonctionnelles avec un cavalier de confiance, Robin Le Squeren, qui a repris le flambeau, dont nous ferons la rencontre dans le prochain volet. « Puis, les temps changent, surtout quand j’ai construit ma famille. Pour continuer au haut niveau, il faut voyager et y consacrer beaucoup de temps. J’ai tellement de choses qui m’intéressent donc je m’ouvre à d’autres domaines. » 

Dès demain, nous consacrerons le deuxième volet aux installations et à l’équipe des écuries d’Ellipse, ainsi qu’à son développement.

Crédit photos : Léa Tchilinguirian