CSI*** Roeser 2015
Ils étaient finalement 44 à s’élancer pour le Grand Prix doté de 50.000 euros … qu’il faudra aller gagner. Malgré la chaleur, le chef de piste aura dessiné un parcours très exigeant avec treize obstacles dont un triple en avant dernière position. Le plateau très relevé de ce trois étoiles aura droit à un Grand Prix à sa hauteur.
Certains en auront fait les frais avec des scores très lourds et de nombreux abandons. Henri Kovacs sera finalement le seul cavalier à moins de deux fautes qui ne pourra pas repartir en seconde manche avec les 5 points de Lennox Luis (Levisto Z). Ils seront en effet quinze, tous classés, à repartir pour une seconde manche au chronomètre. Luiz Felipe De Azevedo sera le premier à s’élancer avec sa nouvelle recrue Once de Kreisker (Papillon Rouge) qui aura bouclé un très beau premier tour avec seulement une faute sur la sortie du triple et un point de temps dépassé. Le Brésilien reste concentré et boucle un deuxième tour sans faute ajoutant juste un point de temps dépassé à son compteur. Le seul Luxembourgeois à avoir réussi à se qualifier pour la seconde manche, Christian Weier, s’élance avec Global B (Nabab de Rêve). Mais cette fois, il ne peut éviter deux fautes coup sur coup… dommage. Niklaus Rutchi est le premier des cavaliers à 4 points à s’élancer avec la plaisante Rana des Hayettes (Crown Z), issue de la souche de Banboula du Thot. Malheureusement, la seconde manche se soldera également par deux fautes faisant grimper le compteur à 12 points. Emanuele Camilli réalise un joli sans-faute en 59’’26 avec Hacon (Obourg). Le couple prend la première place provisoire malgré leur faute en première manche. Steve Guerdat entre en piste, également pénalisé d’une faute au premier tour sur la sortie de ce terrible triple vertical – vertical – oxer malgré un tour somptueux et très prometteur de la part de l’ancien champion de Belgique des 7 ans Kavalier (Kannan). Le second tour le sera encore plus. Il n’y a plus d’enjeu pour le champion olympique si ce n’est celui de passer du bon temps et au passage épater la galerie. Le Suisse boucle un tour d’une fluidité remarquable où son entier de 9 ans livre un véritable festival ne laissant aucun doute sur le bel avenir qui s’ouvre à lui. « Je ne peux pas lui en vouloir, c’est une minuscule touchette mais c’est 4 points. Le cheval évolue bien mais il nous manque encore quelques petits réglages. C’est dommage car cela fait trois Grand Prix de suite où il saute très bien mais où nous sortons à quatre points alors ce serait mieux avec un double sans-faute évidemment. C’est bien néanmoins de voir la manière avec laquelle il a sauté ce deuxième tour où il ne laisse pas tomber mais où il saute encore mieux qu’au premier tour.Il a juste besoin de prendre encore un peu de métier. Maintenant, je ne veux pas me fixer d’objectif. A l’heure actuelle, il y a encore des petits retours en arrière car c’est un cheval avec une bouche un peu difficile mais qui a surtout d’énormes qualités et qui saute avec son cœur et sa tête alors s'il a un peu forcé ou qu’il fait un mauvais parcours, je préfère revenir en arrière plutôt qu’insister en me disant que je dois absolument gagner un Grand Prix avec cette année. Il n’a que neuf ans et il a encore du temps devant lui pour cela. » expliquera Steve Guerdat. Torben Köhlbrandt réussit également le sans faute avec Balou 660 (Balou du Rouet) mais c’est un poil plus lent malgré la très grande action de son cheval. Marc Bettinger aura vraiment manqué de chance lors de ce Grand Prix. Lors du premier tour, Bacardi (Balou du Rouet) se sort de toutes les difficultés haut la main mais la distance sur le dernier ne sort pas et le couple ne peut éviter la faute. La seconde manche débute mal avec une faute dès le deuxième obstacle avant de doubler la mise un peu plus loin, dommage. L’Irlandais Paul O’Shea ne se pose pas de question, attaque et réussit un magnifique tour en 54’’96 avec Skara Glen ‘s Sienna (Chacco Blue). Ils prennent la tête et mettent la pression sur les suivants. Clarissa Crotta a réalisé un premier tour magnifique avec sa nouvelle recrue, l’étalon Caramsin (Cornet Obolensky) malheureusement pénalisé d’un point pour 38 centièmes de temps dépassé. Pas de chance en deuxième manche alors qu’ils s’occupent à assurer le sans-faute, la barre du sept tombe ! « Cela fait un mois que je l’ai et ce n’est que notre troisième concours ensemble. Dès le début, nous nous sommes classés dans des épreuves à 1m50 comptant pour le ranking. Ici, il avait déjà été classé le premier jour, c’est dommage pour ce point de temps dépassé mais il a sauté vraiment de manière incroyable. Lors du deuxième tour, j’ai voulu assurer le sans faute et au final, il a voulu mais pas moi, j’ai commis une erreur en me retrouvant avec une distance trop grande sur l’oxer mais je suis contente néanmoins car c’est de bon augure pour le futur. Depuis la blessure de West Side, je me suis retrouvée uniquement avec des jeunes chevaux durant deux ans. Cela fait partie de notre métier, c’est difficile de trouver des chevaux pour les gros tours. Quand on n’a pas de sponsors, il faut débuter avec de jeunes chevaux et travailler. Cela donne aussi de la satisfaction puis ici, j’ai eu l’occasion de récupérer quatre bons chevaux dont Caramsin et Monte Bellini en plus de mes jeunes qui ont une année de plus. Je pense donc disposer d’un bon piquet avec lequel je peux espérer revenir au haut niveau. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à ce que cela aille si vite aussi bien mais je suis contente comme cela. » réagira Clarissa Crotta. Mais c’est ici que les choses sérieuses commencent. Il n’en reste plus que six mais ils ont tous signé le sans-faute en première manche. C’est Andreas Knippling qui s’élance avec Cassius (Canturo) qui a réintégré ses écuries cette année. Malheureusement, le couple ne peut éviter deux fautes coup sur coup et rétrograde dans le classement. Désormais sous couleurs autrichiennes, Max Kuhner ne cherche pas le diable et préfère assurer le sans-faute avec l’entier très prometteur de 8 ans Chardonnay 79 (Clarimo).
« En fait, mon sponsor l’a acquis comme poulain mais lorsqu’il a eu six ans, il a décidé de réduire son sponsoring et j’ai décidé de lui racheter ce cheval. Il est encore jeune mais il est promis à un bel avenir. J’ai la chance d’avoir trois bons 8 ans et un bon 7 ans, nous avons un bel avenir devant nous. Ces dernières années, nous avons vendu plusieurs très bons chevaux, cela fait aussi partie de notre travail mais maintenant, je veux garder ceux-ci un certain temps. J’ai également changé de nationalité car je pense que ce cheval a le potentiel pour participer à un championnat. J’espère évidemment participer au championnat d’Europe mais avec Cœur de Lion qui est toujours mon cheval de tête actuellement. Je suis très content d’être venu ici. Ils ont un très bon concept pour leur concours. Nous avons passé du très bon temps en ayant beaucoup d’amusement en soirée, c’était super et j’espère pouvoir revenir. Le Grand Prix était vraiment très gros pour un trois étoiles, cela aurait aussi bien pu être un Grand Prix pour une épreuve à 100.000 euros, c’était vraiment difficile … peut-être un peu trop mais c’est toujours un avis subjectif car mon cheval a une très grande action et c’est plus facile pour lui de prendre une distance en avançant alors qu’ici les distances étaient toutes en attendant. Cela me rend encore plus heureux car cela rend la chose plus difficile pour lui mais quand on voit le nombre de sans faute, c’était peut-être un peu dur. Pour la deuxième manche, il n’a que 8 ans, il fait les choses facilement mais il est encore très impressionné que ce soit par les gens qui applaudissent ou plein de choses alors je ne veux pas le brusquer de trop. Tout ça pour gagner deux ou trois places, cela n’aurait aucun sens. » L’Américaine Catherine Pasmore passe quant à elle à l’attaque avec Bonanza van Paemel (Darco). Cela passe, c’est sans faute 60’’16 : nouveau temps de référence !
« Bonanza a juste été incroyable durant ces deux dernières années. L’an passé, il a fait 8 Grand Prix et a été double sans-faute lors de six d’entre eux. Lors des trois coupes des nations que nous avons faites, il a toujours sauté au moins un tour sans faute. Cette année, je n’ai que lui et de jeunes chevaux alors je ne ferai pas de coupe des nations car je n’ai pas vraiment de deuxième cheval compétitif pour ce genre de concours. Je vais faire des concours de trois et quatre étoiles et peut-être avec un peu de chance un ou deux cinq étoiles avant la fin de l’été mais c’est difficile avec le ranking. Je n’étais jamais venue ici mais à Lisbonne, une de mes coéquipière venait ici alors j’ai décidé de l’accompagner… Je n’ai mis ma candidature que la semaine dernière et finalement, j’ai reçu l’autorisation de venir juste le jour avant la visite vétérinaire et je suis vraiment heureuse d’avoir pu venir car ce concours est magnifique. » Il n’en reste plus que trois à partir mais Fabienne Daigneux peut encore rêver du doublé. Venue Fée des Hazalles (Président) est en grande forme … ce qui n’est pas vraiment le cas de sa cavalière fortement affaiblie par un virus. La Hutoise n’en démord pas pour autant et elle attaque. Ce terrain lui réussit bien, l’alezane est de nouveau dans un grand jour, c’est sans faute en 55’’22, soit cinq secondes de moins !
C’est au tour de François-Xavier Boudant mais la tâche est d’emblée plus ardue. Comme Fabienne Lange et Venue Fée, le Normand connaît sa jument Stella Light (Kannan) par cœur. Ces deux cavaliers ont débuté leurs chevaux depuis l’âge de 4 ans pour les amener jusqu’à ce niveau. Le couple qui a remporté le titre de champion de France des 6 ans attaque aussi et réalise un magnifique sans faute en 53’’26. Ils prennent la tête. Ce n’est pas gagné pour autant car derrière eux, c’est au tour du Hollandais Albert Zoer sur sa nouvelle grande promesse Gigolo (Cicero van Paemel) mais alors qu’il faisait office de grandissime favori, le champion hollandais ne peut éviter une faute rapidement avant de doubler la mise un peu plus tard pour retomber au fond du classement. « C’est dommage et c’est vrai que ce système en deux manches n’était pas à mon avantage dans ce cas mais c’est comme ça. Gigolo n’a que neuf ans, il ne faut pas l’oublier. J’avais décidé de venir ici en préparation pour Rotterdam car pour les championnats de Hollande, j’avais décidé de lui accorder du repos avant et résultat, il était très chaud et difficile les deux premiers jours. J’ai donc décidé d’aller cette fois au concours la semaine juste avant Rotterdam et je suis content d’être venu ici. » réagira Albert Zoer. Passée juste à côté du doublé, Fabienne Daigneux était néanmoins satisfaite. « Cette deuxième place est une très bonne surprise. L’an dernier, c’était le plus gros parcours que nous avions jamais sauté. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. On voit que la jument a pris en expérience et en maturité, elle est beaucoup plus relax … et la cavalière aussi. L’an dernier, je pense que j’ai gagné ce Grand Prix uniquement parce que c'est le patron (ndlr : Dirk Demeersman) qui m’a ordonné de rentrer et d’y aller mais cette année, ça allait. J’étais vraiment patraque aujourd’hui mais heureusement la jument n’est pas physique du tout, je n’ai donc pas eu beaucoup d’efforts à fournir. Aujourd’hui, je dois vraiment remercier un autre Dirk car sans Dirk De Cree, je n’aurais jamais pris autant de risques mais il m’a dit d’y aller et je l’ai fait alors que si j’avais été seule, j’aurai sans doute fait 4-5 secondes en plus. » Après sa victoire la semaine dernière au Grand National de Deauville à côté de chez lui, François Xavier Boudant se fait une place sur le devant de la scène internationale avec une très belle victoire à son palmarès. « J’ai déjà eu quelques victoires internationales mais c’est sans aucune doute l’une de mes plus belles victoires surtout avec ce cheval que mes parents ont élevé et que j’ai construit depuis le début jusqu’à ce niveau. Elle arrive vraiment à maturité et faire comme ça, c’est vraiment super. Elle avait été championne de France des 6 ans, troisième des 7 ans en sautant toujours très bien mais après, il faut confirmer. Ici, on arrive dans le haut niveau alors c’est vraiment sympa. En plus, étant donné que c’est ma jument, elle ne quittera pas mes écuries à moins d’être vendue et cela me permet de la monter sereinement. C’est elle qui va nous dire un peu son planning, nous avons prévu Canteleu dans quinze jours puis j’espère peut-être faire une coupe des nations d’ici la fin de la saison. Philippe Guerdat m’en avait déjà parlé avant même le résultat ici alors nous verrons. Maintenant, je veux aller doucement. Elle n’a que neuf ans et je ne veux pas trop en faire. C’est la première fois que je viens ici. On m’avait dit que c’était un très chouette concours et en arrivant, j’ai été vraiment bluffé car c’est vraiment mieux qu’un trois étoiles classique que ce soit au niveau du cadre et de l’organisation. Tout est vraiment super bien fait et quand ça se passe bien, c’est vraiment sympa. C’était un Grand Prix difficile que l’on a jugé éprouvant en le reconnaissant avec le triple en fin de tour avant un gros oxer pour terminer, des lignes délicates, techniques… ce n’était vraiment pas facile. Le système de la seconde manche est ce qu’il est, je connais bien ma jument et j’avais vu le parcours de Fabienne avec quelques endroits où je pensais pouvoir tourner plus court et c’est passé. Maintenant, c’est sûr que repartir à quinze en seconde manche, on peut vite se retrouver, avec une faute bête, dixième ou douzième. C’est vraiment une des plus belles victoires de ma carrière avec un cheval que j’ai formé de A à Z, c’est vraiment chouette d’autant que je n’avais plus réellement fait de haut niveau depuis un an ou deux ans et là, je reviens un peu, c’est sympa. »
La météo aura une nouvelle fois été du côté des organisateurs de Roeser avec un public très nombreux qui avait rallié le terrain de concours. Une nouvelle expérience pour beaucoup d’entre eux même si le contingent de spectateurs belges, français et allemands venus en voisin pour la qualité du plateau faisait une solide assistance.
Ils étaient finalement 44 à s’élancer pour le Grand Prix doté de 50.000 euros … qu’il faudra aller gagner. Malgré la chaleur, le chef de piste aura dessiné un parcours très exigeant avec treize obstacles dont un triple en avant dernière position. Le plateau très relevé de ce trois étoiles aura droit à un Grand Prix à sa hauteur.
Certains en auront fait les frais avec des scores très lourds et de nombreux abandons. Henri Kovacs sera finalement le seul cavalier à moins de deux fautes qui ne pourra pas repartir en seconde manche avec les 5 points de Lennox Luis (Levisto Z). Ils seront en effet quinze, tous classés, à repartir pour une seconde manche au chronomètre. Luiz Felipe De Azevedo sera le premier à s’élancer avec sa nouvelle recrue Once de Kreisker (Papillon Rouge) qui aura bouclé un très beau premier tour avec seulement une faute sur la sortie du triple et un point de temps dépassé. Le Brésilien reste concentré et boucle un deuxième tour sans faute ajoutant juste un point de temps dépassé à son compteur. Le seul Luxembourgeois à avoir réussi à se qualifier pour la seconde manche, Christian Weier, s’élance avec Global B (Nabab de Rêve). Mais cette fois, il ne peut éviter deux fautes coup sur coup… dommage. Niklaus Rutchi est le premier des cavaliers à 4 points à s’élancer avec la plaisante Rana des Hayettes (Crown Z), issue de la souche de Banboula du Thot. Malheureusement, la seconde manche se soldera également par deux fautes faisant grimper le compteur à 12 points. Emanuele Camilli réalise un joli sans-faute en 59’’26 avec Hacon (Obourg). Le couple prend la première place provisoire malgré leur faute en première manche. Steve Guerdat entre en piste, également pénalisé d’une faute au premier tour sur la sortie de ce terrible triple vertical – vertical – oxer malgré un tour somptueux et très prometteur de la part de l’ancien champion de Belgique des 7 ans Kavalier (Kannan). Le second tour le sera encore plus. Il n’y a plus d’enjeu pour le champion olympique si ce n’est celui de passer du bon temps et au passage épater la galerie. Le Suisse boucle un tour d’une fluidité remarquable où son entier de 9 ans livre un véritable festival ne laissant aucun doute sur le bel avenir qui s’ouvre à lui. « Je ne peux pas lui en vouloir, c’est une minuscule touchette mais c’est 4 points. Le cheval évolue bien mais il nous manque encore quelques petits réglages. C’est dommage car cela fait trois Grand Prix de suite où il saute très bien mais où nous sortons à quatre points alors ce serait mieux avec un double sans-faute évidemment. C’est bien néanmoins de voir la manière avec laquelle il a sauté ce deuxième tour où il ne laisse pas tomber mais où il saute encore mieux qu’au premier tour.Il a juste besoin de prendre encore un peu de métier. Maintenant, je ne veux pas me fixer d’objectif. A l’heure actuelle, il y a encore des petits retours en arrière car c’est un cheval avec une bouche un peu difficile mais qui a surtout d’énormes qualités et qui saute avec son cœur et sa tête alors s'il a un peu forcé ou qu’il fait un mauvais parcours, je préfère revenir en arrière plutôt qu’insister en me disant que je dois absolument gagner un Grand Prix avec cette année. Il n’a que neuf ans et il a encore du temps devant lui pour cela. » expliquera Steve Guerdat. Torben Köhlbrandt réussit également le sans faute avec Balou 660 (Balou du Rouet) mais c’est un poil plus lent malgré la très grande action de son cheval. Marc Bettinger aura vraiment manqué de chance lors de ce Grand Prix. Lors du premier tour, Bacardi (Balou du Rouet) se sort de toutes les difficultés haut la main mais la distance sur le dernier ne sort pas et le couple ne peut éviter la faute. La seconde manche débute mal avec une faute dès le deuxième obstacle avant de doubler la mise un peu plus loin, dommage. L’Irlandais Paul O’Shea ne se pose pas de question, attaque et réussit un magnifique tour en 54’’96 avec Skara Glen ‘s Sienna (Chacco Blue). Ils prennent la tête et mettent la pression sur les suivants. Clarissa Crotta a réalisé un premier tour magnifique avec sa nouvelle recrue, l’étalon Caramsin (Cornet Obolensky) malheureusement pénalisé d’un point pour 38 centièmes de temps dépassé. Pas de chance en deuxième manche alors qu’ils s’occupent à assurer le sans-faute, la barre du sept tombe ! « Cela fait un mois que je l’ai et ce n’est que notre troisième concours ensemble. Dès le début, nous nous sommes classés dans des épreuves à 1m50 comptant pour le ranking. Ici, il avait déjà été classé le premier jour, c’est dommage pour ce point de temps dépassé mais il a sauté vraiment de manière incroyable. Lors du deuxième tour, j’ai voulu assurer le sans faute et au final, il a voulu mais pas moi, j’ai commis une erreur en me retrouvant avec une distance trop grande sur l’oxer mais je suis contente néanmoins car c’est de bon augure pour le futur. Depuis la blessure de West Side, je me suis retrouvée uniquement avec des jeunes chevaux durant deux ans. Cela fait partie de notre métier, c’est difficile de trouver des chevaux pour les gros tours. Quand on n’a pas de sponsors, il faut débuter avec de jeunes chevaux et travailler. Cela donne aussi de la satisfaction puis ici, j’ai eu l’occasion de récupérer quatre bons chevaux dont Caramsin et Monte Bellini en plus de mes jeunes qui ont une année de plus. Je pense donc disposer d’un bon piquet avec lequel je peux espérer revenir au haut niveau. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à ce que cela aille si vite aussi bien mais je suis contente comme cela. » réagira Clarissa Crotta. Mais c’est ici que les choses sérieuses commencent. Il n’en reste plus que six mais ils ont tous signé le sans-faute en première manche. C’est Andreas Knippling qui s’élance avec Cassius (Canturo) qui a réintégré ses écuries cette année. Malheureusement, le couple ne peut éviter deux fautes coup sur coup et rétrograde dans le classement. Désormais sous couleurs autrichiennes, Max Kuhner ne cherche pas le diable et préfère assurer le sans-faute avec l’entier très prometteur de 8 ans Chardonnay 79 (Clarimo).
« En fait, mon sponsor l’a acquis comme poulain mais lorsqu’il a eu six ans, il a décidé de réduire son sponsoring et j’ai décidé de lui racheter ce cheval. Il est encore jeune mais il est promis à un bel avenir. J’ai la chance d’avoir trois bons 8 ans et un bon 7 ans, nous avons un bel avenir devant nous. Ces dernières années, nous avons vendu plusieurs très bons chevaux, cela fait aussi partie de notre travail mais maintenant, je veux garder ceux-ci un certain temps. J’ai également changé de nationalité car je pense que ce cheval a le potentiel pour participer à un championnat. J’espère évidemment participer au championnat d’Europe mais avec Cœur de Lion qui est toujours mon cheval de tête actuellement. Je suis très content d’être venu ici. Ils ont un très bon concept pour leur concours. Nous avons passé du très bon temps en ayant beaucoup d’amusement en soirée, c’était super et j’espère pouvoir revenir. Le Grand Prix était vraiment très gros pour un trois étoiles, cela aurait aussi bien pu être un Grand Prix pour une épreuve à 100.000 euros, c’était vraiment difficile … peut-être un peu trop mais c’est toujours un avis subjectif car mon cheval a une très grande action et c’est plus facile pour lui de prendre une distance en avançant alors qu’ici les distances étaient toutes en attendant. Cela me rend encore plus heureux car cela rend la chose plus difficile pour lui mais quand on voit le nombre de sans faute, c’était peut-être un peu dur. Pour la deuxième manche, il n’a que 8 ans, il fait les choses facilement mais il est encore très impressionné que ce soit par les gens qui applaudissent ou plein de choses alors je ne veux pas le brusquer de trop. Tout ça pour gagner deux ou trois places, cela n’aurait aucun sens. » L’Américaine Catherine Pasmore passe quant à elle à l’attaque avec Bonanza van Paemel (Darco). Cela passe, c’est sans faute 60’’16 : nouveau temps de référence !
« Bonanza a juste été incroyable durant ces deux dernières années. L’an passé, il a fait 8 Grand Prix et a été double sans-faute lors de six d’entre eux. Lors des trois coupes des nations que nous avons faites, il a toujours sauté au moins un tour sans faute. Cette année, je n’ai que lui et de jeunes chevaux alors je ne ferai pas de coupe des nations car je n’ai pas vraiment de deuxième cheval compétitif pour ce genre de concours. Je vais faire des concours de trois et quatre étoiles et peut-être avec un peu de chance un ou deux cinq étoiles avant la fin de l’été mais c’est difficile avec le ranking. Je n’étais jamais venue ici mais à Lisbonne, une de mes coéquipière venait ici alors j’ai décidé de l’accompagner… Je n’ai mis ma candidature que la semaine dernière et finalement, j’ai reçu l’autorisation de venir juste le jour avant la visite vétérinaire et je suis vraiment heureuse d’avoir pu venir car ce concours est magnifique. » Il n’en reste plus que trois à partir mais Fabienne Daigneux peut encore rêver du doublé. Venue Fée des Hazalles (Président) est en grande forme … ce qui n’est pas vraiment le cas de sa cavalière fortement affaiblie par un virus. La Hutoise n’en démord pas pour autant et elle attaque. Ce terrain lui réussit bien, l’alezane est de nouveau dans un grand jour, c’est sans faute en 55’’22, soit cinq secondes de moins !
C’est au tour de François-Xavier Boudant mais la tâche est d’emblée plus ardue. Comme Fabienne Lange et Venue Fée, le Normand connaît sa jument Stella Light (Kannan) par cœur. Ces deux cavaliers ont débuté leurs chevaux depuis l’âge de 4 ans pour les amener jusqu’à ce niveau. Le couple qui a remporté le titre de champion de France des 6 ans attaque aussi et réalise un magnifique sans faute en 53’’26. Ils prennent la tête. Ce n’est pas gagné pour autant car derrière eux, c’est au tour du Hollandais Albert Zoer sur sa nouvelle grande promesse Gigolo (Cicero van Paemel) mais alors qu’il faisait office de grandissime favori, le champion hollandais ne peut éviter une faute rapidement avant de doubler la mise un peu plus tard pour retomber au fond du classement. « C’est dommage et c’est vrai que ce système en deux manches n’était pas à mon avantage dans ce cas mais c’est comme ça. Gigolo n’a que neuf ans, il ne faut pas l’oublier. J’avais décidé de venir ici en préparation pour Rotterdam car pour les championnats de Hollande, j’avais décidé de lui accorder du repos avant et résultat, il était très chaud et difficile les deux premiers jours. J’ai donc décidé d’aller cette fois au concours la semaine juste avant Rotterdam et je suis content d’être venu ici. » réagira Albert Zoer. Passée juste à côté du doublé, Fabienne Daigneux était néanmoins satisfaite. « Cette deuxième place est une très bonne surprise. L’an dernier, c’était le plus gros parcours que nous avions jamais sauté. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. On voit que la jument a pris en expérience et en maturité, elle est beaucoup plus relax … et la cavalière aussi. L’an dernier, je pense que j’ai gagné ce Grand Prix uniquement parce que c'est le patron (ndlr : Dirk Demeersman) qui m’a ordonné de rentrer et d’y aller mais cette année, ça allait. J’étais vraiment patraque aujourd’hui mais heureusement la jument n’est pas physique du tout, je n’ai donc pas eu beaucoup d’efforts à fournir. Aujourd’hui, je dois vraiment remercier un autre Dirk car sans Dirk De Cree, je n’aurais jamais pris autant de risques mais il m’a dit d’y aller et je l’ai fait alors que si j’avais été seule, j’aurai sans doute fait 4-5 secondes en plus. » Après sa victoire la semaine dernière au Grand National de Deauville à côté de chez lui, François Xavier Boudant se fait une place sur le devant de la scène internationale avec une très belle victoire à son palmarès. « J’ai déjà eu quelques victoires internationales mais c’est sans aucune doute l’une de mes plus belles victoires surtout avec ce cheval que mes parents ont élevé et que j’ai construit depuis le début jusqu’à ce niveau. Elle arrive vraiment à maturité et faire comme ça, c’est vraiment super. Elle avait été championne de France des 6 ans, troisième des 7 ans en sautant toujours très bien mais après, il faut confirmer. Ici, on arrive dans le haut niveau alors c’est vraiment sympa. En plus, étant donné que c’est ma jument, elle ne quittera pas mes écuries à moins d’être vendue et cela me permet de la monter sereinement. C’est elle qui va nous dire un peu son planning, nous avons prévu Canteleu dans quinze jours puis j’espère peut-être faire une coupe des nations d’ici la fin de la saison. Philippe Guerdat m’en avait déjà parlé avant même le résultat ici alors nous verrons. Maintenant, je veux aller doucement. Elle n’a que neuf ans et je ne veux pas trop en faire. C’est la première fois que je viens ici. On m’avait dit que c’était un très chouette concours et en arrivant, j’ai été vraiment bluffé car c’est vraiment mieux qu’un trois étoiles classique que ce soit au niveau du cadre et de l’organisation. Tout est vraiment super bien fait et quand ça se passe bien, c’est vraiment sympa. C’était un Grand Prix difficile que l’on a jugé éprouvant en le reconnaissant avec le triple en fin de tour avant un gros oxer pour terminer, des lignes délicates, techniques… ce n’était vraiment pas facile. Le système de la seconde manche est ce qu’il est, je connais bien ma jument et j’avais vu le parcours de Fabienne avec quelques endroits où je pensais pouvoir tourner plus court et c’est passé. Maintenant, c’est sûr que repartir à quinze en seconde manche, on peut vite se retrouver, avec une faute bête, dixième ou douzième. C’est vraiment une des plus belles victoires de ma carrière avec un cheval que j’ai formé de A à Z, c’est vraiment chouette d’autant que je n’avais plus réellement fait de haut niveau depuis un an ou deux ans et là, je reviens un peu, c’est sympa. »