Florian Moreno, un français à Los Angeles. Présent sur le circuit international durant de nombreuses années dans le giron de Laura Kraut et Kevin Staut , Florian Moreno a ensuite décidé de partir s'installer aux Etats-Unis pour rapidement établir ses quartiers à Los Angeles avec son épouse Ali Leopold au sein de Leopold Farms même si, pour sa part, il s'occupe désormais beaucoup plus d'une société d'import/export à travers le monde. Depuis combien de temps êtes-vous installé aux Etats-Unis ?
Florian Moreno : « Depuis 4 ans. Ce n'était pas le meilleur moment en France aussi bien personnellement que professionnellement. J'étais en plein divorce et nous nous sommes séparés avec mon associé. J'avais envie d'une nouvelle vie et j'avais rêvé depuis longtemps de vivre aux USA.
L'une des carrières du centre équestres utilisée uniquement par Lopold Farm avec The Valley en arrière plan et le centre de recherche spatial de la Nasa juste derrière. Cela faisait 10 ans que je venais y travailler régulièrement durant la saison de Floride et je me suis dit que c'était le moment pour moi de franchir le pas. Je me suis d'abord naturellement dirigé vers la Floride puisque c'est ce que je connaissais le mieux puis je suis venu plus tard, un peu par hasard, à Los Angeles pour rencontrer quelqu'un et je suis tombé amoureux de la région d'abord … avant de tomber amoureux d'Ali qui est mon épouse aujourd'hui. » Vous pensiez que c'était une région intéressante pour le business ou c'est le climat avant tout qui vous a décidé ?F.M. : « Le climat et la qualité de vie d'abord. Lorsque j'ai quitté la France, je pensais arrêter complètement mes activités dans les chevaux mais lorsque j'ai rencontré ma femme qui est entraineuse à Los Angeles, la donne a changé. Pour les chevaux, c'était intéressant car ils étaient moins avancé que sur la côte est des Etats-Unis et surtout qu'en Europe et il y avait pas mal de choses au niveau business à développer. Aujourd'hui, j'ai deux activités complètements séparées l'une de l'autre.
D'une part, je travaille avec ma femme et son écurie où j'importe des chevaux que ce soit pour revendre ou pour louer car nous faisons pas mal de location de chevaux à l'année. Ma seconde activité est totalement différente puisque j'importe du matériel médical sur plusieurs continents. » Malgré la vue magnifique, le système de paddock américain est la chose à laquelle le français a le plus dur de s'habituer. Par rapport aux expériences que vous avez pu vivre en Europe, qu'est-ce qui est différent ici ?F.M. : « Tout d'abord, nous avons ici une société de service puis contrairement à l'Europe, l'argent n'est pas forcément un problème pour les clients à partir du moment où ils ont la qualité et le service qui est demandé. »
Le système est différent mais dans quel domaine peuvent-ils encore progresser ? Que manque-t-il encore ici ?F.M. : « Pour moi, ce qui manque essentiellement, c'est un meilleur système de formation de jeunes chevaux. On voit également beaucoup de cavaliers qui quittent les juniors pour passer directement entraineurs professionnels à 19 ans et décident de se lancer d'emblée , on a finalement beaucoup de cavaliers mais peu « d'hommes de chevaux » .
Au niveau du sport , sur la côté ouest, il n'existe que ce concours des Masters de Los Angeles ainsi que le " million dollars" de Thermal qui vont dans le sens du haut niveau, on a donc vraiment besoin d'événements comme ceux ci . Plus ces concours-là vont montrer ce qu'est réellement le sport aujourd'hui, plus cela va attirer les gens à aller vers ce niveau . C ela va donc dans le bon sens et il faut que cela continue à se développer ainsi. »Cela fait du bien pour vous un week-end comme celui-ci où on retrouve des têtes connues ?
F.M. : « Oui, bien sûr. Cela fait plaisir de revoir des gens de ma vie d'avant car quand on quitte un endroit, on laisse toujours des personnes derrière soi avec lesquels on aime passer du temps."
Pour le business, c'est aussi important d'avoir ces concours-là ?
F.M. : « Oui, c'est important d'avoir de tels concours car cela pousse les acheteurs à vouloir quelque chose de mieux et cela leur donne des objectifs qu'ils n'avaient pas jusque-là. Ici, les Grand Prix locaux sont à 1m40-45 donc pour beaucoup ici, avoir un cheval de Grand Prix, c'est avoir un cheval d' 1m45 alors quand ils voient des Grand Prix à 1m60 avec la compétitivité qu'il y a, ça leur donne envie d'aller vers ça et ça tire le business vers la qualité. »
Pour vous aussi, il y a des points positifs dans l'organisation de ce concours ?F.M. : « Oui, cela fait deux ans que nous profitons de l'organisation des Masters pour qu'un cavalier vienne organiser un stage aux ecuries . L'an dernier, nous avions fait venir Steve Guerdat et cette année Harrie Smolders. Nous profitons du fait que les Masters emmènent des cavaliers de renom pour les emmener dans nos écuries et profiter de leur expertise. Sur le long terme, nous travaillons plus avec Gilles Bertrand de Balanda qui malheureusement ne vient pas aux masters. »
Comment voyez-vous l'avenir de vos activités ? F.M. : « Je pense que nous allons continuer à développer tout ce qui est location car c'est vraiment très demandé ici et c'est assez facile à organiser quand on a les contacts. Nous comptons également trouver des investisseurs pour permettre à mon épouse d'évoluer plus vers le haut niveau car elle a vraiment pris goût au sport ce qui nous obligera probablement à passer une partie de notre temps en Europe durant l'été, ce que nous avons commencé à organiser avec nos clients en cherchant plus de clients investisseurs que de clients qui ont besoin de leçons régulières. »