Deuxième partie de notre interview consacrée à la médaillée d'or individuel et d'argent par équipe des Jeux méditerranéens 2018. La jument de 9 ans Creta La Silla (Casall x Silvio I x Don Juan) qui a fait revenir Félicie Bertrand au haras de Clarbec.
Chez vos parents, vous n'avez pas été habituée au commerce ?
« Oui, il y avait du commerce car il y a énormément de clients et du coup, mon père est amené à leur trouver des chevaux... mais je ne me suis jamais occupée de ça … »
Mais quand vous avez décidé d'en faire votre profession, vous l'aviez vu comment ? C'était avec l'espoir d'accéder au niveau ? Comment aviez-vous pensé à la rentabilité de voter activité ?
« En fait, je n'avais pas pensé à grand-chose parce que ce que j'aime c'est monter (rire). C'est sûr, aujourd'hui, j'ai commencé un peu à structurer parce qu'à un moment donné, il faut quand même bien gagner sa vie. En fait, c'est vrai que je pense que … jusqu'à ce que je parte du haras de Clarbec, ce que je voulais c'était monter, gagner juste suffisamment ma vie pour avoir de quoi manger, de quoi me loger mais je n'ai jamais eu vraiment de grandes ambitions en tout cas. Le commerce, ça m'est vraiment venu chez Christian parce que ça m'a plu le principe d'avoir de jeunes chevaux, les faire évoluer, les vendre. C'est le fruit d'un travail accompli. C'est assez sympa d'arriver à faire ça mais c'est arrivé sur le tard en fait (rire) et un peu sur le tas. »
À un moment donné, vous n'avez pas eu peur d'avoir une étiquette « cavalière jeunes chevaux » ?
"Un peu comme tout le monde, je pense. C'est vrai qu'à un moment donné on m'a confié beaucoup de jeunes chevaux dans le but de les vendre. C'était la nature commerciale c'est sûr, mais ça me plaisait aussi. Je ne le vivais pas mal. En fait, je m'étais toujours dit le haut niveau ce n'est pas vraiment une fin en soi pour moi. Si un jour j'ai l'occasion de le faire, bien sûr, je ne cracherai pas dessus parce que ça serait débile mais voilà ce n'était pas à tout prix, à tout prix le haut niveau. Mais c'est sûr que maintenant que je commence à faire quelques épreuves comme ça et ça donne envie de continuer. (rires)"
Félicie en 2012 lors de la grande semaine de Fontainebleau sur Sheena Mail, fille de la crack du haras de Brullemail Katchina Mail et Iowa.
Du coup, là quelque part ça commence à s'entre ouvrir, ça donne envie de vraiment tout faire pour y arriver ou on reste avec la même philosophie ?
« On ne s'emballe pas, c'est le principe de base. Après voilà, tout ça, ça évolue quand même vachement vite. Je suis revenue à Clarbec pour la première fois au mois d'août l'année dernière. Cela fait juste un an … après c'est clair qu'on m'a donné des chevaux qui étaient prêts et ça ne m'était jamais arrivé. Jusque là on me donnait des chevaux à former dans un but commercial. Donc moi je me suis fait une expérience aussi là-dessus. C'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai acquis de l'expérience parce que j'ai quand même 36 ans et ça fait un moment que je suis dedans. On m'apporte des chevaux qui ont déjà du métier donc j'ai envie de dire c'est du pain béni. Il n'y a plus qu'à se faire plaisir en fait. »
Félicie Bertrand avec Creta LS et Elise Mégret qui s'occupe du haras de Clarbec avec ses parents et principalement de la partie élevage en plus du site internet webstallions.com.
Vos grands-parents élevaient, votre oncle élève … l'élevage c'est quelque chose qui vous a intéressé aussi ?
« Pas du tout … Ca ne m'a jamais intéressé. Je suis incapable de dire « ah ben cette jument il faudrait la mettre à tel étalon » ça ne me parle pas, pas du tout. Et si elle est petite, on va la mettre à un truc de grand. J'aime bien voir les petits poulains mais ça s'arrête là. Je trouve ça long, risqué (rire). C'est clair qu'il faut qu'il y en a qui le fasse et je trouve ça très bien mais moi, c'est pas mon truc. Si un jour j'ai une jument à moi, ça me fera plaisir de lui faire faire des poulains mais voilà, je ne vais pas m'embarquer dans un truc avec dix poulains pour moi. Jamais, je ne ferai ça. Après l'élevage, je pense qu'il faut aussi qu'on n'aille pas besoin d'en vivre parce que c'est tellement long, onéreux… Il faut ça soit un plus quoi. Si on peut le faire tant mieux. Quand je vois Elise (Ndlr Mégret), elle s'éclate je trouve ça génial, mais moi, ce n'est pas mon truc. Enfin, quand elle me dit « on va voir les poulains ? » ok ils sont mignons mais de là à dire, « celui-là est fait comme ci ou comme ça et il va … » non je n'y arrive pas. »
Imany Gem (Urano de Cartigny x Clinton) qui n'est autre qu'une pouliche de l'ancienne jument de Grand Prix du haras de Clarbec, Dame Blanche vd Arenberg qui a donné pour 2019 un embryon de Qlassic Bois Margot.
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