Gorla Minore a été le théâtre du premier parcours d’un tout nouveau duo. Après avoir évolué durant près de six années sous la selle de Pénélope Leprevost, sa co-propriétaire, Excalibur de la Tour Vidal*GFE, treize ans, a rejoint une jeune cavalière : Ramatou Ouedraogo. Ce changement de direction a été mûrement réfléchi, par toutes les parties impliquées. Perle de l’élevage de Jean-Louis Bourdy-Dubois et son épouse, Paule, le gris, pétri de qualités et issu d’une excellente souche, pourrait également s’avérer être un excellent reproducteur.
Jean-Louis Bourdy-Dubois, expert en génétique, passionnant passionné et éleveur sous l’affixe de la Tour Vidal, n’hésite pas à décrire Excalibur comme “une intéressante synthèse” de ce qu’il cherchait à faire en se lançant dans la production de chevaux de sport. Le grand gris de treize ans lui a donné raison en prenant la suite d’un autre de ses joyaux, un certain Mylord Carthago. Fils d’Ugano Sitte et Thelma de la Tour Vidal (Ogano Sitte), formé par Sandrine Damman et Duarte Romao à quatre, cinq et six ans, Excalibur a connu ses plus belles heures sous la selle de la championne Pénélope Leprevost. Ensemble, le duo s’est envolé jusqu’à Riesenbeck, où avaient lieu les championnats d’Europe Longines de Riesenbeck en 2021, avant de remporter un Grand Prix 4*, joué le 13 mars dernier à Vejer de la Frontera, pour le plus grand bonheur de Jean-Louis Bourdy-Dubois et son épouse, Paule. Remarqué au plus haut niveau, en Coupe des nations et autres Grands Prix 5* entre 2019 et 2022, le gris a souvent donné le sourire à son amazone normande. Cette dernière s’est finalement résolue à mettre fin à son aventure avec son étalon, après de longues années passées ensemble. Bien équipée avec notamment le tout bon Bingo Del Tondou, la Française, co-propriétaire du SBS, aux côtés de son naisseur et du Groupe France Elevage (GFE), a fait un choix de raison.
Excalibur de la Tour Vidal était encore au sommet de sa forme au mai dernier, à La Baule, où il a participé à la deuxième place de la France dans la Coupe des nations, avant de se classer neuvième du Grand Prix.
“Nous avons mûrement et longuement réfléchi, en concertation avec Pénélope et l’éleveur d’Excalibur. Le cheval a beaucoup donné et a disputé plusieurs belles années à haut niveau. Pénélope ne le trouvait plus à 100 % pour prendre part à des échéances majeures et sentait qu’il avait besoin de souffler”, débute Brice Elvezi, Directeur général du syndicat d’étalonnage. “Beaucoup de personnes aimeraient utiliser Excalibur à l’élevage. Il sera sans doute disponible dès l'an prochain, mais, par un concours de circonstances, Jilbert van’t Ruytershof s’étant malheureusement blessé, nous avons décidé de le confier à Ramatou Ouedraogo, qui effectue sa dernière année dans la catégorie Jeunes Cavalier. Elle a essayé Excalibur chez Pénélope, puis l’a pris chez elle pour faire connaissance avec lui. Tous deux ont sauté leur premier parcours de très belle manière aujourd’hui. Nous essayons de faire les choses de manière intelligente et dans l’intérêt du cheval. Cela reste notre priorité. Pénélope estime qu’Excalibur lui a déjà beaucoup donné, qu’ils ont fait de superbes choses ensemble, dont les championnats d’Europe et la finale du circuit des Coupes des nations de Barcelone. Elle n’avait pas envie d’en faire un cheval de second plan dans son piquet. Dans le même temps, nous trouvions cela sympa de continuer à accompagner une jeune cavalière. Nous verrons ce que réserve l’avenir à ce tout nouveau couple. Ils doivent encore se découvrir, mais l’objectif, si tout va bien, serait qu’Excalibur puisse accompagner Ramatou pour son dernier championnat d’Europe Jeunes Cavaliers, qui équivaut à un Grand Prix à 1,50m de niveau 3*. En parallèle, Pénélope monte toujours Candy de Nantuel*GFE, avec qui tout se passe bien. Et elle aura d’autres chevaux. Eden, sa fille, a par exemple récupéré Helios d’Helby*GFE. Nous avons l’ambition d’avoir un système complet, avec différents partenaires. Je crois que cela fait partie de nos forces au sein du Groupe France Elevage. Nous essayons de faire les choses du mieux possible et de prendre soin de nos protégés.”
Excalibur et sa groom à la plage.
Après son cher Consul dl Vie*GFE, son désormais fidèle Up To You*GFE et Jilbert van’t Ruytershof*GFE, Ramatou Ouedraogo a donc accueilli une nouvelle recrue de premier ordre. À Gorla Minore, la Tricolore, dix-huitième lors des championnats d’Europe Jeunes Cavaliers de Vilamoura en 2021, a signé son premier sans-faute avec son nouveau crack lors d’une épreuve à 1,35m, labellisé 2*.
Sortie de piste pour Excalibur.
Des origines précieuses
En parallèle de sa carrière sportive, Excalibur a beaucoup à donner côté élevage. Croisée exclusivement à Ogano Sitte, Lady Calvaro (Calvaro), sa grand-mère, a produit plusieurs très bons performeurs dans les prairies bourbonnaises de Jean-Louis Bourdy-Dubois, Docteur en pharmacie, scientifique dans l’âme et plongé dans l’univers équestre grâce à sa fille, désormais à la tête d’un centre équestre. Sisley, Ugo, Sire, renommé Gaudi, ou encore Thelma de la Tour Vidal, la mère d'Excalibur, ont ainsi évolué à 1,50m ou plus. Une sacrée réussite pour cette poulinière d’exception qui compte cinq descendants indicés à plus de 150 sur neuf produits, sachant que Cassius, prématurément décédé à l’âge de cinq ans, était lui aussi promis à un avenir similaire à ses aînés. Le père d’Excalibur, Ugano Sitte, n’est plus à présenter et reste très prisé par les éleveurs. Son croisement avec Ogano Sitte, qui présente de fait un linebreeding sur la regrettée Ialta Sitte, a également fait ses preuves.
Excalibur et Pénélope Leprevost à Paris.
Comptant soixante-dix-neuf poulains en France, Excalibur a donc une précieuse génétique et de grands atouts à transmettre. “Jusque-là, nous avons privilégié le sport avec Excalibur. Il était l’ambassadeur du GFE à haut niveau, en France comme à l’international. Il était le porte-drapeau de notre structure”, complète Brice Elvezi. “Excalibur a un modèle assez anguleux, mais qui présente des rayons et des gros points de force. Il a tous les moyens pour sauter les plus belles épreuves, le respect et la technique. Son éleveur a cherché la quintessence de ce croisement et l’a obtenue avec Excalibur. Ses premiers produits ont hérité de son respect. Certains sont grands, parfois même plus charpentés que lui, tandis que d’autres sont plus petits et félins, comme Hokkaïdo de Menjo, qui figure au catalogue du GFE, en fonction de la jumenterie. Ses premiers produits ont cinq ans. Tous sont interpellés par l’obstacle. Cicave du Talus était comme cela aussi. Qu’ils soient grands, petits, félins ou plus carrossiers, les produits d’Excalibur ont tous une attitude qui sort du lot face à l’obstacle. Nous avons vu quelques cinq et quatre ans à Fontainebleau cette année, ainsi qu’une jument de trois ans, qui s’est montrée prometteuse sur le circuit des femelles âgées de deux et trois ans. Tous les éleveurs avec qui je discute sont assez fiers d’avoir utilisé Excalibur. À terme, l’objectif est qu’Excalibur fasse la monte en France, dans un haras, et qu'il soit disponible pour tous.”
Le chic Hokkaïdo de Menjo, meilleur représentant actuel d'Excalibur.
Excalibur sous le soleil parisien lors du barrage du Grand Prix du Paris Eiffel Jumping, en 2019.
Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Pénélope Leprevost et Excalibur de la Tour Vidal à La Baule, en 2019.