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Eric Navet, retour vers le haut niveau !

Interviews mercredi 30 mai 2007

Eric Navet , retour vers le haut niveau.

A l'occasion du CSI*** d'Anvers le six mai dernier, Eric Navet a bien voulu nous accorder quelques minutes. Occasion pour nous de l'interroger sur son piquet de chevaux et sur ses ambitions. Le maître cavalier est apparu très motivé et ne se lasse toujours pas de compétitions.

 

Vous avez participé à la tournée d'Arrezo, et vous êtes aujourd'hui à Anvers en Belgique. Est ce votre retour à l'international ?

J'ai quelques chevaux qui ne sont pas encore très expérimentés, mais qui ont déjà pas mal fait au niveau national, et il est aujourd'hui temps pour eux d'évoluer au niveau supérieur. Je suis assez content de mon week-end bien que j'ai manqué le Grand Prix puisque j'ai abandonné avec Hym d'Isigny Lassergut (après une petite faute, ndlr), mais il a été très performant hier et avant hier (2 ème du petit Grand Prix samedi, et 1 er d'une 140cm le vendredi). Il a jusqu'à maintenant plutôt eu le rôle de cheval de vitesse, mais je pense qu'il a les moyens de passer le cap et de devenir un cheval de Grand Prix. Aujourd'hui, il a fait une petite faute, mais hier (samedi 5 mai) il y avait une épreuve quasiment du même niveau que le Grand Prix et il l'a très bien fait, donc je pense qu'il est temps maintenant avec l'expérience qu'il a d'essayer de faire des épreuves d'un niveau supérieur.

On parle beaucoup de votre retour au plus haut niveau pour les saisons prochaines, est ce que Bodega sera la jument qui vous le permettra ?

On l'espère, mais franchement je ne sais pas encore. C'est vrai que Bodega est une jument que je suis en train de préparer, elle a de grands moyens, de grosses possibilités, mais est un peu tardive donc cela va dépendre de comment elle va évoluer au cours de l'année. Ici à Anvers, j'ai beaucoup hésité dans l'engagement du Grand Prix : Bodega n'était pas très en forme, au contraire d'Hym, donc j'ai décidé de prendre celui qui était le plus en forme.

Comment expliquez vous cette traversée un peu noire pour vous ces dernières années ? L'achat de mauvais Chevaux ?

Non, je dirais que j'ai eu une traversée plus blanche que noire, puisque j'ai toujours été dans les trois meilleurs Français ces dernières années, je n'estime donc pas que ce sont des années noires.

On a parlé d'un manque de motivation ?

Pas du tout non, je suis très motivé pour amener les chevaux à leur niveau et, une fois qu'ils sont à leur niveau, me faire plaisir avec que ce soit au niveau national ou au niveau international. Mais je n'appelle pas une année noire une année où je fait partie des trois cavaliers Français qui ont le plus gagné dans l'année en terme de gains, ce qui est le cas depuis très longtemps, et je croise des doigts pour que cela continue. Mais bien entendu, ce sont des années d'absence au plus haut niveau.

Ce sont des années de déception pour vous ?

Pas plus que les autres années. Ce sont des années où l'on voit jusqu'à quel niveau on peut amener tel ou tel cheval, ce sont des chevaux qui sont très performants jusqu'à un certain niveau. Je n'ai pas eu la chance d'avoir ces dernières années un cheval qui ait le niveau pour les toutes grandes épreuves. Ces chevaux là sont tellement rares, coûtent tellement cher, et nous n'avons pas de sponsors comme les Allemands qui vont mettre des fortunes dans les chevaux, donc on commence avec des chevaux qui n'ont pas beaucoup de métier, qui sont plutôt jeunes, on essaye de les emmener le plus loin possible et on espère avoir la chance qu'il y en ai un dans le lot qui soit performant au plus haut niveau.

Vous n'avez pas non plus envie de retourner au plus haut niveau ? Ne souffrez vous pas d'une certaine routine ?

Cela pourrait être possible, mais ce n'est pas mon cas. Tous les chevaux sont différents, tous les concours également. Ah non moi, je suis aussi motivé qu'avant, je pense que si j'avais une période assez longue sans résultats, j'aurais un peu de mal. Mais cela ne m'est encore jamais arrivé. Je préfère être le meilleur national que figurant dans les internationaux. Cela me procure beaucoup plaisir, j'aime bien être performant et ce quelque soit le niveau ; être performant en nationaux parce que l'on a pas les chevaux pour aller au plus haut niveau c'est parfait et j'en suis heureux. Ca fait plaisir aux organisateurs qui sont très contents que je vienne à leur concours. Et si en plus je gagne, je suis ravi.

Et quand on vous voit venir en concours ici, c'est une décision pour vous de dire « maintenant je repasse les frontières » ?

Oui. Disons que l'on avait ce week-end un concours international à Fontainebleau, et ce qui m'a fait venir ici, c'est une très longue et très ancienne amitié avec Stanny van Paesschen qui m'a contacté plusieurs fois, qui a insisté pour que je vienne et cela m'a fait vraiment plaisir de venir. J'espère que le calendrier me permettra de revenir l'année prochaine pour une revanche dans le Grand Prix.

 

On vous a vu venir ici avec vos élèves. C'est important pour vous, le coaching ?

Disons que cela fait partie des activités d'un cavalier professionnel, parce que les gains de concours ne sont pas suffisants pour couvrir le budget dont on a besoin pour faire une saison. Donc c'est vrai que l'on est obligé d'avoir plusieurs cordes à notre arc.

On voit aujourd'hui Daniel Deusser monter Cadillac que vous avez monté pendant quelques concours. Est-ce une déception pour vous que le cheval soit parti ?

Il n'était pas question que je le monte en concours, je l'ai monté seulement pendant trois concours en l'absence de son propriétaire Italien. J'ai fait l'intérim, en quelque sorte. Et ce n'est donc pas une déception qu'il soit parti chez Jan Tops, ce sont les lois du business.

 

Que pensez vous du fait que Gilles Bertran de Balanda fasse d'une priorité le fait de vous faire revenir en équipe de France ?

Cela me fait très plaisir, et ce d'autant plus qu'il n'est pas le seul à le souhaiter, c'est toujours très agréable. Mais on sait à quel point il est difficile de trouver un cheval de très haut niveau. J'ai eu la chance d'en avoir trois dans ma carrière, il y en a beaucoup qui n'ont pas eu cette chance là, qui n'en ont jamais eu tout en le méritant autant que moi donc je ne m'estime pas lésé par la vie.

Merci beaucoup.