Retour sur le Grand Prix du CSI 5* Coupe du monde 2016 Suite au forfait de dernière minute d'Edwina Tops-Alexander, c'est Emanuele Massimiliano Bianchi qui s'élance avec Vadetta vh Mettenhof (Orame) et d'emblée, on se rend compte que l'une grande difficulté du parcours réside … dans le numéro un ! Franck Rothenberger ne se défilera d'ailleurs pas au moment des explications : « Sur les précédentes coupes du monde, on a vu de très longs barrages. Je préférais éviter cela … mais le plateau était vraiment très bon et en plus cette immense piste de 90m sur 45 et la qualité des infrastructures avec deux paddocks, un devant la piste et un près des écuries … tout est mis en place ici pour que les chevaux sautent bien. Du coup, pour la première fois de ma carrière, j'ai mis un numéro un débutant directement à 1m60 ! » Comme le premier, le Portugais Mario Wilson Fernandes se fait aussi piéger sur ce vertical d'entrée avec Sahel Villa Rose (Iowa), de l'affixe du commentateur d'Equidia, Kamel Boudra. Le vainqueur de vendredi aussi, Tobias Meyer en selle cette fois sur Cerano (Cesano II) faute sur le 1 même Marcus Ehning le traversera littéralement avec Prêt à tout (Hiram Chambertin) avant d'abandonner ! Pourtant René Lopez avait donné l'illusion que c'était abordable … sauf qu'il avait oublié l'ultime obstacle du parcours que Twig du Veillon (Diamant de Sémilly) s'est empressé d'aller sauter de travers mais en emportant la barre dans sa course. Pour leur première coupe du monde, Grégory Wathelet s'est rassuré avec une Corée (ex de Hus par Cornet Obolensky) qui a montré qu'elle était belle et bien prête pour le haut niveau malgré une faute. Quatrième l'an dernier, Julien Gonin était tout proche de réaliser un nouvel exploit devant son public mais c'était sans compter sur une faute à l'avant dernier obstacle avec Soleil de Cornu CH (Qredo de Paulstra) alors que le cavalier essayait de rester dans le temps … mais le chrono aussi affiche un point pour temps dépassé en plus. Roger-Yves Bost avait toutes les cartes en main pour signer le sans-faute avec un Pegase du Murier (Adelfos) au sommet de son art … mais qui perdra un fer et fautera sur l'obstacle suivant. Quel dommage. Ce n'était pas le fête non plus pour les autres champions olympiques avec une énorme faute de Pénélope Leprévost avec Flora de Mariposa (For Pleasure) alors que Philippe Rozier se fera piéger sur la sortie du double placé le long de la porte avec Rahotep de Toscane (Quidam de Revel). Ils ne seront donc finalement que huit à repartir pour un barrage ! Un scénario parfait puisqu'une chose est sure : ils reviendront tous en piste pour la remise des prix. Reste à savoir dans quel ordre ! Olivier Robert est le premier à s'élancer. Après avoir impressionné la veille avec Tempo de Paban (Jarnac) promis à un très bel avenir, le Bordelais répond de nouveau présent. Déjà au barrage de l'étape de coupe du monde d'Helsinki la semaine précédente, il attaque avec Quenelle du Py (Tresor de Renom) et met d'emblée la pression sur les poursuivants avec un double sans-faute en 44''96. « Je reviens de tellement loin avec cette jument. Marie Demonte avait fait un boulot remarquable mais il fallait encore la construire et je vis juste un rêve avec elle d'autant que je commence à avoir un vrai piquet car d'autres chevaux de l'écurie arrivent à maturité comme Tempo de Paban qui je pense est une star de demain … même si je ne gagne vraiment rien depuis que je l'ai. J'ai beaucoup de chance depuis le début de ma carrière en ayant croisé la route de tellement de bons chevaux. Dans le sud-ouest, nous n'avons peut-être pas autant d'élevage qu'ailleurs mais on peut compter sur des souches solides avec ces pur-sangs et anglos bien croisés comme l'Europe nous a aidé à le faire, c'est fantastique. Depuis 12 ans que je fais ce métier, j'ai vraiment eu avant tout beaucoup de chance en étant aussi entouré par des gens exceptionnels comme c'est le cas aujourd'hui avec Michel Robert qui a passé deux heures et demi sur Quenelle pour la travailler et ce qui m'a permis de retrouver ma jument alors que je ne l'avais pas bien du tout vendredi. Elle n'avait fait que 4 points mais je la sentais en colère, elle n'était pas bien alors qu'après le travail de Michel, elle était fabuleuse. La distance entre Lyon et Bordeaux est longue sinon j'aimerais passer encore plus de temps à travailler avec Michel Robert mais c'est aussi un super travail d'équipe. Ma fiancée m'aide énormément comme Virginie, ma groom-cavalière. Je vis un moment fantastique avec mes chevaux et chez moi à Bordeaux. Cette saison aura demandé une véritable remise en question à de nombreux points de vue et je remercie Philippe Guerdat qui m'a mis dans les meilleures conditions possibles pour cette étape de coupe du monde en me nommant dans la liste des 10 Français certains de pouvoir participer à l'étape de coupe du monde. Nous avons désormais quelques points, il reste à faire le plus dur : confirmer mais pouvoir aller à la finale de la coupe du monde serait formidable. » réagira le Bordelais. Les deux irlandais étaient concentrés avant leur barrage. Il y avait deux produits de Tabelle van Somebeke (Chin Chin) dans cette étape de coupe du monde mais cette fois Gerco Schroder et Glock's London (ex Carembar de Muze par Nabab de Rêve) ne sont pas au barrage au contraire de Shane Breen avec Golden Hawk (ex Figo de Muze par Vigo d'Arsouilles) mais leurs espoirs s'envolent dès le deuxième et troisième obstacle : 8 points ! Très en vue la veille, Denis Lynch est encore là avec son All Star (Argentinus) et cette fois-ci, ils attaquent. Le puissant bai se donne : sans faute en 43''68, nouveau leader ! « C'est un cheval vraiment consistant. Nous avons fait des concours indoor notre priorité et c'est de bon augure pour la suite. » glissera Denis Lynch. Mais rien n'est joué car Romain Duguet peut non seulement aller vite mais en plus, il est en confiance après sa victoire à Helsinki la semaine dernière. Et c'est sûr que le Franco-suisse va très vite … mais ce n'est rien par rapport à la dernière ligne de folie qu'il entame : sans faute en 43''68. Le chrono de Quorida de Treho semble juste imbattable ! Mais il en faut plus pourtant pour décourager le numéro un français surtout devant son public. Simon Delestre sait qu'il peut compter sur l'un des chevaux les plus rapides du circuit, Chesall (Casall) s'emploie mais cela va vraiment très vite et l'entrée sur le double est un peu longue, Chesall ne voit pas la sortie d'un bon ?il et préfère dérober … Simon Delestre est déséquilibré et tombe, manqué ! Chesall s'offre une belle galopade mais le Français ne manque pas de faire un petit câlin à sa monture car il sait qu'ils étaient à la limite. Comme le tricolore, Daniel Deusser a toujours un peu de mal à accepter les limites … mais il sait que le tracé réalisé par le Suisse va être difficile à battre. L'Allemand n'a pas l'habitude de baisser les bras et prépare la parade. Pour être plus rapide, il ne faut pas toujours aller plus vite mais se servir de sa tête … et avoir le contrôle de sa monture. Le dressage de l'Allemand ne fait aucun doute, l'intelligence de ses tracés est un régal. Daniel Deusser prend une option millimétrée sur le troisième obstacle, c'est juste grandiose : 42''93. Equita prend la tête à Equita'Lyon, les organisateurs se mettent à rêver … le public aussi. Il ne reste plus que deux couples à s'élancer et Kevin Staut est le premier d'entre eux. Le Français tient à remettre le drapeau tricolore au sommet du mat. Rêveur de Hurtebise (Kashmir van't Schuttershof) n'a pas la plus grande des galopades mais il gagne du temps sur les obstacles et au sol … malheureusement, il ne peut éviter une faute mais Kevin Staut continue sur sa lancée et réussit à améliorer le chronomètre de quelques dixièmes : 42''65. La victoire sera donc dans les rangs des écuries Stephex mais Lorenzo De Luca n'est pas l'homme à laisser son chef de file dormir sur ses lauriers. Il attaque mais comme Kevin Staut, il n'ose pas prendre l'option de l'Allemand. Ensor de Litrange LXII (Nabab de Rêve) réussit un magnifique barrage, c'est sans-faute en 43''80. Trop juste pour le doublé, il faudra se contenter du podium. Stephex pouvait se targuer de la présence de pas moins de 4 cavaliers dans cette étape de coupe du monde avec la belle prestation de Zoe Conter qui continue son apprentissage … et ses deux chefs de file auront répondu présents. Il n'en fallait pas plus pour ravir Stephan Conter présent avec toute son équipe puisqu'au-delà des écuries, une grande partie de l'effectif Stephex était présent sur le salon avec un stand très prisé du public. Organisateur de Knokke et des Stephex Masters, Stephan Conter est un propriétaire heureux qui n'a pas manqué de remercier et féliciter Sylvie Robert, organisatrice d'Equita'Lyon. « Zoe manque encore d'expérience mais elle a monté fantastiquement vendredi. Ici, elle avait la pression, elle met une foulée de trop et fait une faute sur le deux. Nous sommes vraiment dans un moment incroyable pour le team Stephex. J'ai vraiment des cavaliers fantastiques et j'ai la chance d'avoir de bons chevaux. Nous sommes dans un moment de chance ! C'est vraiment intense d'être ici présents tous ensemble et de se battre pour l'équipe. C'est une vraie équipe, je suis fièer. Je pensais il y a quelques années que nous avions réussi à avoir une belle équipe mais je me rends compte que l'équipe est encore beaucoup plus soudée aujourd'hui et qu'il y a un travail incroyable avec des gens qui se donnent à fond, c'est un rêve ! » expliquera Stephan Conter. Lorenzo De Luca ne pouvait se montrer que satisfait avec un nouveau beau classement dans une saison extraordinaire : « Mon cheval a sauté magnifiquement … comme durant toute la saison ! Après la finale de la coupe des nations à Barcelone, j'ai accordé du repos à Ensor qui recommençait ici et c'est évidemment très satisfaisant. Je travaille au quotidien avec Daniel Deusser et nous nous aidons mutuellement … mais visiblement, il ne m'a pas donné toutes les cartes pour gagner ici. » Après sa victoire la semaine précédente et sa seconde place ici, Romain Duguet prend les commandes du classement coupe du monde de l'Europe de l'ouest « Ce n'est jamais bon … car les autres sont tellement forts derrière que rien n'est jamais simple… mais c'est clair qu'il y avait déjà un bon bout de fait. Je suis surtout content pour la jument, la forme qu'elle a… c'est le rêve qui continue. Maintenant, le niveau est tel que si l'on veut avoir une chance de gagner, on doit prendre une énorme prise de risque. Avec l'expérience que j'ai avec la jument, être 8 ème ne m'intéresse pas. Il faut donc risquer et tenter. J'aimais beaucoup Daniel jusqu'ici … peut-être un peu moins maintenant … (rires), il mérite vraiment sa victoire.» « Je suis très heureux car je n'avais pas eu trop de chance ce week-end et quand j'ai touché une barre durant le Grand Prix et qu'elle est restée, je me suis dit que c'était mon jour. Honnêtement, à la reconnaissance, je n'avais pas vu l'option que j'ai prise mais quand je suis revenu en piste, j'ai été voir et je me suis dit que si mon virage se passait bien et que j'avais l'opportunité de la prendre, il fallait que j'essaie. Romain avait été tellement vite qu'il fallait que j'essaie quelque chose. J'ai ralenti un peu avant le saut et tout s'est parfaitement déroulé. Cela a fait, je pense, la différence. J'avais prévu depuis longtemps d'emmener Equita ici à Lyon … mais juste parce que c'était prévu dans notre planning puis dès que je suis arrivé ici, tout le monde me demandait si j'avais emmené Equita. Je répondais en riant que oui, évidemment, qu'elle était là puisque son nom était sur toutes les affiches ! Je dois bien avouer que ce matin, j'ai pensé à la possibilité qu'Equita gagne Equita et franchement, je trouve cela assez drôle comme situation. » expliquera celui qui a remporté cette année avec Equita, non seulement Lyon mais aussi Knokke et Los Angeles !