L’Espagnol a été le seul à réussir un sans-faute dans l’ultime Grand Prix 4* du Sunshine Tour édition 2022 !
L’ultime semaine de compétition du Sunshine Tour édition 2022 s’est soldée par un scénario pour le moins atypique. L’Espagnol Enrique Camiruaga a été le seul des cinquante cavaliers au départ du Grand Prix 4*, dont les barres s’élevaient à 1,55m, à trouver les clefs du sans-faute. Associé à Vintage, le pilote de trente-sept ans s’est offert sa plus belle victoire. Il a supplanté son compatriote Santiago Nuñez Riva, juché sur Valentino de Hus Z, ainsi que le talentueux Britannique James Wilson, qui avait sellé Imagine de Muze.
En équitation plus que dans n’importe quel sport encore, il est bien difficile de prédire le dénouement d’une épreuve de haut niveau. Dimanche 28 mars, le Grand Prix 4* de Vejer de la Frontera, dernier d’une série de six, organisée dans le cadre du Sunshine Tour, a livré un résultat singulier à tout point de vue. D’abord, ce temps fort s’est disputé en… une seule et unique manche ! Et pour cause, il n’y a qu’Enrique Camiruaga qui est parvenu à sortir de piste sans renverser le moindre obstacle. Un dénouement qui n’est pas sans rappeler celui du Longines Global Champions Tour (LGCT) de Hambourg, où Harrie Smolders avait remporté une victoire similaire l’an dernier, le barrage à un point ayant scellé le sort du Grand Prix 4* de Bourg en Bresse la saison passée, ou encore le final qui avait opposé seulement Olivier Robert et Scott Brash à Madrid en 2021.
Dans cette conclusion atypique, le succès d’Enrique Camiruaga ne fait qu’ajouter davantage de romance à ce Grand Prix pas comme les autres. Âgé de trente-sept ans, l’Espagnol a non seulement triomphé sur ses terres, mais s’est surtout offert sa plus belle réussite internationale, lui qui n’avait jusqu’alors fait retentir son hymne national qu’à deux reprises, à l’occasion d’épreuves à 1,35 et 1,40m. Bien qu’il n’ait jamais remporté une échéance majeure, l’Espagnol évolue sur la scène internationale depuis plus d’une dizaine d'années. Sa première apparition répertoriée dans la base de données de la Fédération équestre internationale remonte à 2004 et un… CCI, disputé à Barroca d’Alva, au Portugal. Depuis 2012 en revanche, le pilote n’est plus apparu en compétitions internationales de complet et se consacre au jumping. Habitué du vaste complexe de Vejer de la Frontera, où il présente chaque année de nombreux jeunes chevaux, Enrique Camiruaga gravit les échelons grâce à Vintage (Holst, Verdi TN x Acodetto I), qui lui a permis de défiler en tête du tour d’honneur aujourd’hui. Né chez la famille von Dörnberg, le Holsteiner de onze ans a effectué l’intégralité de sa carrière internationale sous la selle de son fidèle cavalier, qui est également son copropriétaire. Il y a à peine plus d’un an, le bai terminait onzième de son premier Grand Prix 4*. Fort d’une expérience plus solide après avoir notamment évolué dans les Coupes des nations CSIO 3* de Gorla Minore et Oliva, et participé à deux épreuves secondaires du CSIO 5* de Barcelone, Vintage a signé un véritable exploit, aujourd’hui à Vejer de la Frontera.
Pour le plus grand bonheur du public, un second Espagnol est grimpé sur le podium. Juste derrière Enrique Camiruaga, héros du jour, Santiago Nuñez Riva a réalisé le parcours à quatre points le plus rapide, aux rênes de Valentino de Hus (Z, Vivaldi du Seigneur x Trophée du Rozel), sur la vaste piste en herbe David Broom. Le couple a enregistré son plus beau résultat et a devancé le jeune et talentueux James Wilson. Le Britannique misait sur sa meilleure monture, Imagine de Muze (BWP, Nabab de Rêve x Chin Chin), qui lui avait offert deux épreuves à 1,50m l’an dernier, lors du LGCT de Monaco puis d’un CSI 4* à Vilamoura, avant de remporter le Grand Prix CSIO 3* sur cette dernière piste. Particulièrement préservée en compétitions, la jument de quatorze ans aux gènes exceptionnels ajoute une ligne supplémentaire à son tableau de chasse. À noter que douze paires ont écopé d’une faute sur le tracé conçu par le chevronné italien Uliano Vezzani. Toutes ont été classées, contrairement aux onze athlètes ayant préféré abandonner avant le terme de leur parcours.
Photo à la Une : Enrique Camiruaga et Vintage, ici lors du Grand Prix 3* de Riesenbeck, en septembre 2021. © Sportfot