En immersion avec le clan français en quarantaine
À l'approche du grand départ pour les Jeux de Tokyo, découvrons ensemble comment se prépare l'équipe de France !
Si de nombreuses nations font leur quarantaine en vue des Jeux olympiques de Tokyo à Aix-la-Chapelle, l’équipe de France de saut d’obstacles fait quant à elle la sienne à Vauville, en Normandie. À quelques jours du grand départ - prévu samedi -, Claudia Guichard, groom de Nicolas Delmotte, nous raconte son quotidien et les derniers préparatifs !
Arrivée vendredi dernier avec Urvoso du Roch et ses camarades tricolores en quarantaine, Claudia Guichard nous explique ne pas avoir changé le quotidien de son compagnon. « Urvoso a l’habitude d’aller au paddock le matin alors il débute sa journée ainsi. Pendant ce temps, je fais son box, son eau et le foin. Je le rentre au milieu de la matinée en fonction de la chaleur. Certains jours, Nicolas le monte le matin et l’après-midi puis je termine par le balader en main ».
Urvoso du Roch profite pleinement de l’air normand. Crédit photo : Claudia Guichard
À maintenant deux semaines du début des épreuves olympiques, le but est d’abord « de s’assurer que les chevaux sont toujours en pleine forme et gardent le moral. Ils font des petits sauts de travail et leurs cavaliers affinent quelques détails mais c’est la continuité du travail habituel dans nos écuries. Concernant les soins, je ne change rien. Je lui mets seulement en plus des bandes la nuit mais c’est la seule précaution ajoutée. Concernant l’alimentation, pour ma part, je donne un complément en plus à Urvoso afin qu’il boive et draine bien pour le préparer au vol. »
Nicolas Delmotte et Mathieu Billot. Crédit photo : Claudia Guichard
Coach sportif et mental, staff fédéral, cavaliers et grooms ont aussi eu droit à leur préparation ! « Lundi, les cavaliers ont vu un coach mental et en fin de journée, nous avons ensemble fait des exercices sportifs. Nous avons commencé par nous échauffer en faisant de la course à pied et des travaux en binôme. L’exercice final était qu’une personne soit allongée sur une civière et qu’ensemble nous réussissions à faire un parcours semé d’obstacles et d’eau. Nicolas me disait « Si on raconte ça, personne ne nous croira » (rires). Le but était de s’entraider et de trouver les solutions en ayant toujours cette cohésion de groupe. »
Crédit photos : FFE
Pendant ce moment, le coach mental a observé les grooms. Puis mardi, individuellement il nous a fait travailler sur notre principal défaut. De mon côté, il a remarqué que je n’aimais pas le négatif et faisais toujours en sorte que tout soit positif. Si je suis vraiment dans le rouge, sans échappatoire, je peux m’énerver et fuir. Nous avons donc travaillé là-dessus et écouté des enregistrements pour améliorer ma concentration. En général, nous étions tous agréablement surpris et contents du résultat. »
Équipement de l’équipe de France. Crédit photo : Claudia Guichard
En parlant d’équipe, et parce que les Jeux olympiques se veulent un regroupement de tous les athlètes quel que soit le sport, les Français seront tous unis sous les mêmes couleurs, avec l’équipement reçu cette semaine pour l’équipe de saut d’obstacles ! « On a été gâté, avec une valise, un sac, six tee-shirts, des vestes, des baskets, … C’est super d’avoir ce pack pour représenter notre nation. »
Crédit photo : Claudia Guichard
Dans deux jours, les chevaux prendront la route pour l’aéroport de Liège. Comment se prépare ce long vol ? Notons que celui-ci avoisinera les dix-neuf heures, avec une escale à Dubaï avant d’arriver à l’aéroport d’Haneda, au Japon. « Samedi, nous partons à six heures du matin avec les chevaux et avons jusqu’à midi pour arriver à l’aéroport. Pour ma part, Urvoso n’a jamais volé mais voyage très bien en camion alors, la seule chose que j’appréhende est l’entrée dans les boxes et le tapis roulant avant d’embarquer dans l’avion. Pendant le vol, les chevaux pourront manger et boire mais pour le décollage et l’atterrissage, je vais prévoir beaucoup de carottes afin qu’il mastique pour ne pas avoir les oreilles qui sifflent. Après, j’ai toute confiance en l’équipe de Peden Bloodstock qui a l’habitude ainsi qu’en Kallisté Lahalle, groom de Mathieu Billot, qui voyagera avec eux. Une fois les chevaux en vol, Audrey Morandat, groom de Simon Delestre, Mélanie Cloup, groom de Pénélope Leprevost et moi rejoindrons l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle pour prendre notre avion, qui nous fera tout de même arriver avant les chevaux. À leur arrivée, je serai en présence du vétérinaire Jérôme Thevenot à l’aéroport pour accueillir les chevaux, qui atterrissent lundi à deux heures du matin (heure japonaise), puisque Kallisté Lahalle devra faire ses tests PCR, qui durent plusieurs heures, avant de pouvoir retrouver les chevaux. »
De haut en bas, Audrey Morandat, Kallisté Lahalle et Claudia Guichard.
« Pour le moment, l’ambiance est assez relâchée et la pression ne se ressent pas. Nous savons que nous pouvons rencontrer des moments plus difficiles que d’autres mais je me dis que ça reste un concours comme un autre. Certes, ce sont les Jeux olympiques mais il faut les préparer comme à notre habitude. Mon travail sera le même avant, pendant et après. Nicolas sait également ce qu’il doit faire. Je n’oublie pas que les chevaux sont des êtres-vivants, on ne peut pas tout contrôler. Je nous souhaite en tout cas tout le positif possible » ! termine sur ces mots Claudia Guichard.
Photo à la Une : Droits réservés - Description : De gauche à droite, Claudia Guichard et Urvoso du Roch, Berlux Z et Audrey Morandat, Kallisté Lahalle et Quel Filou 13 ainsi que Mélanie Cloup et Vancouver de Lanlore.