L’expérience de Jérôme Hurel et l’insouciance d’Antoine Ermann comme recette miracle !
Adrien Trouiller remporte la catégorie toujours aussi controversée des « autres studbook » avec le holsteiner Curacao Island (Casalito x Quidam de Revel). Une catégorie censée regrouper les chevaux « étrangers » mais où l’on retrouve aussi de nombreux chevaux nés en France mais inscris à Zangersheide... ou en « Origine Constatée » comme la gagnante de la catégorie l’an dernier qui est aujourd’hui devenue... une Selle Français... toujours aussi performante ! Europe d’Authuit (Kannan x L’arc de Triomphe) s’offre cette fois la seconde place des femelles chez les Selle Français, ici avec Faustine Laferrerie.
Devant, Jérôme Hurel aura été imperturbable avec Elektra du Val Henry (Président x Diamant de Sémilly). En tête avant la finale, il n’aura pas tremblé pour s’offrir un nouveau titre de Champion de France.
« C’est une jument qui est arrivée dans mes écuries dans l’hiver de ses 4 à 5 ans. Mon cavalier l’a montée l’an dernier en étant finaliste, puis elle est retournée chez ses propriétaires pour profiter d’un peu de repos et je l’ai récupérée en début d’année. Je l’ai montée moi-même cette saison. J’ai un très bon sentiment dessus et je pense que c’est vraiment une jument d’avenir. Elle n’a fait que onze parcours cette année mais elle a quasiment toujours été sans-faute, puis je l’ai emmenée une fois sauter ici et faire quelques 130-135. On m’a peut-être catalogué de cavalier préférant les chevaux avec une grande action et de gros moyens... mais on oublie que pour mes débuts au haut niveau, je montais Kho de Presle qui était une jument très sport. Je pense que je suis capable de tout monter, des grands comme des petits... j’aime bien quand ils sont bons ! Celle-ci n’est pas spécialement à vendre, on va la vieillir tranquillement », réagira Jérôme Hurel.
Double sans-faute également pour Victor Laudet qui réussit à monter sur le podium avec Etadam du Breche (Ustinov x Nabab de Rêve) en faisant une belle remontée au classement, à l’instar de Benoit Mariller sur Elfira des Salines (Kannan x Calvaro), 4e.
La dernière mention Elite revient à Paul Delforge sur Energika des Neyes (Quick Star x Totoche du Banney).
Parité respectée chez les mâles avec également 5 mentions Elite... mais il y aura eu par contre beaucoup plus de suspense et de rebondissements que chez les femelles.
Ce sont carrément les deux favoris qui se sont effacés. Marc Dilasser fautant en début de tour sur l’entrée de la combinaison avec Eureka de Joan (Air jordan x Mr Blue), alors que le grandissime favori Valentin Besnard aura rectifié son abord sur le un mais aura éteint Eiffel de Hus (Con Air x Argentinus) qui s’arrêtera, perdant ainsi tout espoir de victoire pour finir à une anonyme quatorzième place.
Un dénouement inattendu qui aura fait la joie du jeune Antoine Ermann qui remporte ainsi le titre chez les mâles avec son produit maison Elios de la Lie (Air Jordan x Mr Blue), alors qu’il s’agissait de sa toute première participation à la Grande Semaine.
« Elios est le premier produit de sa mère qui était une petite jument. J’ai donc décidé d’utiliser Air Jordan pour lui ramener du modèle... mais je ne pensais pas faire aussi important même si le croisement est visiblement réussi. La mère a eu plusieurs produits derrière qui sont aussi qualitatifs dans la production. Un ami avait cette jument mais qui s’était blessée et il m’a dit que ça lui ferait plaisir de ne pas la revoir sur un terrain de concours... juste au moment où je voulais me lancer. Je l’ai achetée sans la voir. Sa demi-sœur, Funny de la Lie (Jarnac), qui est très différente au modèle. La mère les marque plutôt dans le mental et dans cette manière de faire le job avec du respect mais sans faire démonstration. Mon fils voulait faire Fontainebleau avec les jeunes chevaux pour parfaire sa formation de cavalier et nous sommes partis avec nos trois chevaux qualifiés sans aucune pression. Je suis très heureux de ce titre, je n’y croyais pas... mais je pense que le petit nous réserve encore des surprises », glissera Jean Yves Ermann, un éleveur... de chevaux et de cavalier très fier !
« J’ai essayé de rester bien concentré dans ma bulle en essayant de répéter le même parcours qu’en première manche. Le cheval était super et il était encore mieux en seconde manche. Après, c’est un peu triste à dire... mais j’ai attendu et j’ai regardé. J’ai une petite pensée pour le cavalier parti en dernière position et qui a dû faire avec un stop sur le un avant de faire tout son tour sans-faute ! C’est comme ça, c’est le sport et cela fait aujourd’hui notre bonheur : celui de mon père, le mien et de tous ceux qui nous entourent. Jusqu’à présent, j’étais à l’école et du coup, même si je montais des jeunes chevaux, je ne pouvais pas participer à la Grande Semaine. J’ai passé mon bac l’an dernier avant de m’installer avec mon père qui avait déjà une structure comme cavalier. J’aurais pu partir à l’étranger, je pense que ça aurait été bien... mais ce n’est pas trop tard. Pour le moment, tout va bien ainsi et c’est encore plus gai avec des chevaux que l’on a fait naître », expliquera le jeune Antoine Ermann.
Il y aura eu beaucoup de mouvements sur le podium avec, à la seconde place l’impressionnant Execo Camara (Ucello Massuere x Voltaire) sous la selle de Jeremy Le Roy, devant Enarque Dam (Labrador de Brekka x Richebourg) sous la selle d’Alexandra Hinard. Deux fils d’étalons Selle Français qui ont performé à haut niveau mais sans néanmoins susciter un grand intérêt des éleveurs malgré une production très intéressante, alors que l’on retrouve dans ces classements de la Grande Semaine des origines plus européennes que jamais mais bien étiquetées Selle Français... sans doute une raison de plus d’en finir avec cette catégorie des « autres studbook ».
Eiffel du Baccon (L’Arc de Triomphe x Allegreto) déroche avec Laura Rayjasse la 4e place et la mention Elite, tout comme le magnifique et bondissant étalon Eclat du Cerisier (Kannan x Loyalty du Cerisier).