Grand Prix
Le Saut Hermès fêtait déjà sa 8 ème édition. Un âge où beaucoup d'organisateurs se contenteraient de continuer paisiblement sur leur lancée avec un événement qui ravit tous les participants … mais ce n'est pas le cas de Hermès et GL Events qui ont réussi à trouver la volonté de continuer à se retrousser les manches pour continuer à innover et impressionner. La grande nouveauté était sans conteste la nocturne du samedi soir. L'installation de l'éclairage adéquat pour une seule soirée de concours dans une atmosphère inédite fut un beau succès dont se félicitera le chef de piste au moment de justifier son parcours du Grand Prix. Mais le Saut Hermès aura été aussi dans les détails en organisant la peinture de toutes les tribunes pour un rendu magnifique.
La journée avait débuté par une nouvelle victoire de Patrice Delaveau sur l'étalon Carinjo (Cascavelle) devançant Gudrun Patteet sur Sea Coast Ferly de Muze (Calato) alors que Rolf Goran Bengtsson complétait le podium avec l'étalon Clarimo (Clearway).
A la suite, les jeunes talents ont disputé leur finale par équipe remportée par la Belgique. Emilie Conter sur Espyrante (Obourg), double sans faute, associée à Nathan Budd sur Balder van de Katelijnkouter (Baloubet du Rouet) ont pris le meilleur sur la Suède et la Grande Bretagne grâce au chronomètre.
Il y avait par contre 47 candidats pour le Grand Prix doté de pas moins de 400.000 euros ! Un rendez-vous qui sonne aussi pour beaucoup comme le dernier test avant le départ pour la finale de la coupe du monde à Ohama… alors que d'autres ont préféré opté pour des montures peu aguerries à ce niveau, mal leur a pris car on se rend vite compte que ce ne sera pas une promenade de santé.
Marcus Ehning est le premier à approcher le sans-faute avec Funky Fred (For Pleasure) mais il butte sur l'avant-dernier obstacle : un oxer n°12 blanc sur des bidets noirs placé dans une ligne très décriée où de nombreux acteurs se seront étonnés d'une distance où il semblait manquer quelques dizaines de centimètres. Le triple aussi connaîtra également un nombre de fautes impressionnant et c'est lui qui fera abandonner ses chances d'un nouveau succès au sommet à Rolf Goran Bengtsson pour la tournée d'adieu de Casall (Caretino) avec une faute sur l'élément central de ce vertical-vertical-oxer. Romain Duguet et sa très impressionnante recrue Tipsy du Terral (Toulon), confiée très récemment par Fanny Queloz qui a décidé de se concentrer avec son frère sur l'entreprise familiale, écoperont d'une faute sur l'entrée alors que la Finlandaise Juulia Jylas n'aura pu éviter une faute sur la sortie avec l'étalon BWP Finishing Touch Wareslage (Quival). D'autres encore tentant désespérément de solutionner ce problème de distance dans la dernière ligne se feront piéger dans le double oxer-vertical précédant le fameux n°12 et suivant le triple, comme Ludger Beerbaum qui écopera de 4 points sur l'entrée avec Chiara (Contender) ou encore John Whitaker qui fautera sur la sortie avec Ornellaia (For Pleasure). Mais le 12 sera resté le juge de paix très décrié d'une ligne souvent désignée comme « insautable » par les cavaliers. Après un début de parcours somptueux, Grégory Wathelet ne pourra éviter une grosse faute de Corée (ex de Hus ; Cornet Obolensky). Christian Ahlmann avait décidé de relancer son vainqueur surprise des Longines Masters de Hong-Kong et une fois de plus, le petit Caribis Z (Caritano Z) aura montré toute sa qualité s'inscrivant comme un véritable cheval de cinq étoiles (même s'il ne fait toujours pas partie du catalogue de Zangersheide) malgré cette petite faute sur ce satané oxer. Les ambassadeurs Hermès : Simon Delestre sur Chadino (Chacco Blue) et Jérôme Guery sur Garfield de Tiji (Quasimodo Z) s'y casseront également les dents. Ils ne seront donc finalement que trois à avoir réussi à boucler le tour sans pénalité et le premier à s'élancer a beaucoup de chance d'être là car la barre de l'ultime obstacle a tremblé très longtemps. Mais Molly Malone V (Kannan) peut aller très vite et bien que premier à s'élancer, le jeune Irlandais qui connait cet endroit pour avoir participé aux épreuves de jeunes talents le sait. Il attaque très fort, un peu trop peut-être car la faute arrive rapidement et malgré un bon chronomètre de 39''20 … il y a une faute. « Après mon sans-faute, je pensais que d'autres candidats allaient suivre mais quand j'ai vu qu'après 40 partants, j'étais toujours seul … je dois bien admettre que j'ai commencé à penser que je n'aurais pas besoin de repartir. C'est sûr qu'avec le recul, on se dit qu'on aurait dû assurer un peu mais tout se déroulait parfaitement dans ce barrage … c'est juste un peu de malchance. » réagira l'Irlandais. Il laisse donc une voie royale à un mano à mano entre les deux amazones qui le suivent. Pénélope Leprévost a connu une passe difficile ces derniers mois mais Vagabond de la Pomme (Vigo d'Arsouille) se sera promené sur ce parcours où les autres auront connu tant de difficultés. Même scénario lors de ce barrage l'étalon sBs du haras de Clarbec se joue de toutes les difficultés et réalise le premier double sans faute en 41''44. Il ne reste déjà plus qu'une seule possibilité et c'est l'Australienne Edwina Tops Alexander qui s'élance avec sa formidable California (L'Esprit) pour un barrage où elle veut avant tout éviter la faute mais en faisant de son mieux, la ligne d'arrivée est franchie, sans faute … et avec un temps de 41''36. L'Australienne remporte ce Grand Prix sur le fil. « Je suis vraiment très heureuse d'autant que je ne pensais pas être suffisamment rapide. C'est un privilège unique pour un cavalier de pouvoir monter ici. Aucun autre concours au monde ne peut se targuer d'un tel cadre. En plus, je suis une grande supportrice d'Hermès dont j'ai pas mal de sacs à main. Pourtant hier soir, je n'étais pas très satisfaite lorsque j'avais vu que j'étais dernière à m'élancer dans ce Grand Prix mais finalement, cela aura été un bel avantage avec ce très difficile parcours. » Seconde pour 8 tout petits centièmes, Pénélope Leprévost n'aura pas offert un somptueux cadeaux d'anniversaire à son propriétaire Dominique Mégret qui fêtait dimanche ses 70 ans mais un bon moment néanmoins : « Je suis très heureuse car ces derniers mois j'ai fait moins de sans-faute. Déjà la semaine dernière à ?s Hertogenbosh, Vagabond avait très bien sauté malgré deux fautes stupides et ici si on ne regarde que son parcours, on ne peut pas s'imaginer à quel point le parcours était difficile. Au barrage, j'aurais pu aller plus vite. Si Bertram avait été sans-faute, j'aurais pris l'option d'enlever une foulée mais là, j'ai préféré assurer et je suis contente avec cette seconde place. » réagira la première dame du ranking.