Du mouvement dans les écuries françaises, disparition de VDL Oramé, une prodige américaine s’équipe chez le numéro un mondial : récap’
Aurélien Leroy et Emeric George ont tous deux dû dire au revoir à leurs meilleurs complices, tandis que Kent Farrington et Marcus Ehning se sont aussi séparés de l’une de leurs montures. Deux retours en piste et deux départs à la retraite sont aussi à noter, de même que la disparition de l’étalon VDL*Oramé et le décès d’Eric Palmers, pionnier des techniques de reproduction modernes chez les chevaux. Récap’.
Il faudra assurément retenir le nom de Stella Wasserman dans les années à venir. L’Américaine de vingt ans, quatrième d’un Grand Prix 5* à Traverse City en septembre avec Precious Dwerse Hagen, fait sensation outre-Atlantique. En plus d’être talentueuse, la jeune femme se constitue un piquet de chevaux de premier ordre. En effet, sa jument BWP de dix ans est épaulée par deux autres montures de très haut niveau : Jordan Molga M, l’ancien partenaire de Nicolas Delmotte, arrivé dans ses écuries il y a quelques mois déjà, et Happy Hour, alias Myla, jusqu’alors associée à… Kent Farrington ! Sous la selle du numéro un mondial, la baie avait montré de vraies promesses la saison dernière, en s’imposant dans un Grand Prix 4* à Opglabbeek puis en terminant deuxième du Longines Global Champions Tour de Paris, avant de s’offrir la victoire dans le Prix de l’Europe d’Aix-la-Chapelle cette année. Si Jordan Molga M a fait ses débuts internationaux sous la selle de sa nouvelle amazone en septembre et a depuis livré de bonnes copies jusqu’à 1,50m, Myla, elle, a pris le départ de ses premières épreuves sous la selle de Stella Wasserman début octobre. La paire n’a pas encore trouvé la clef du sans-faute, en six tentatives, mais a déroulé de bons parcours jusqu’à 1,50m à Amenia et Arcadia. Pour rappel, Myla est une fille de Crunch 3 et Dinara I, par Quadros 3. Née chez Norbert Scheel, la véloce petite baie est issue de la Stamm 7369 du Holstein, qui la lie indirectement à Greta I, alias My Lady Lavista, par exemple. Lancée sur la scène internationale par Annina Züger-Hächler, Myla a ensuite défendu la bannière espagnole avec Ismael Garcia Roque puis Sergio Alvarez Moya avant de rejoindre Kent Farrington en fin d’année 2023. Selon la base de données de la Fédération équestre internationale, l’arrière-petite-fille de Con Air appartient désormais à sa jeune cavalière, qui enrichit là son écurie d’une nouvelle recrue de taille.

En 2024, Myla a signé sa plus belle performance en se hissant au deuxième rang du Grand Prix 5* du Longines Paris Eiffel Jumping. © Sportfot
DPS Revere change de propriétaire
Selon la base de données de la FEI, DPS Revere, très bon complice de l’Allemand Marcus Ehning, ne lui appartient plus. Propriété de son cavalier et de la société Elmrock BV depuis 2022, le hongre ISH est passé sous pavillon américain le 2 novembre. Il aurait ainsi été cédé à l’Américaine Mary Frances Looke. Âgée de trente-deux ans, la cavalière états-unienne concourt peu sur la scène internationale. Aperçue en Europe en 2023 pour ses débuts face à une concurrence mondiale, elle a depuis majoritairement arpenté les pistes américaines, jusqu’à des épreuves à 1,45m. À cette hauteur, elle a d’ailleurs obtenu son meilleur résultat cet été, en terminant cinquième d’un Grand Prix 2* sur Engerpugaards Cezanne. Agente immobilière en Californie, mais aussi passionnée de photographie, entre autres, Mary Frances Looke va pouvoir atteindre ses objectifs grâce à l’expérience de son nouveau binôme. À douze ans, l’attachant DPS Revere, fils de Hermès de Rêve et Celerina, par Cento, a obtenu d’excellents résultats à haut niveau avec Marcus Ehning. Septième du Grand Prix du CSIO 5* de Hickstead cet été, il s’imposait quelques mois plus tôt dans le temps fort du CSI 3* de Bâle, organisé en parallèle de la finale de la Coupe du monde Longines. L’hiver dernier, le gris terminait quatrième de l’épreuve reine du CSI 5*-W de Madrid. Ancien complice des Irlandais Shane Goggins et Michael G Duffy sur la scène internationale, le hongre né chez Dara O’Malley devrait donc entamer un nouveau chapitre de son histoire, bien que l’information n’ait pas encore été officialisée. Sa dernière apparition aux rênes de Marcus Ehning, qui a récemment relancé Stargold en compétition, date d’octobre, à l’occasion du CSIO 5* de Barcelone.

L'attachant DPS Revere a changé de propriétaires selon les données de la Fédération équestre internationale. © Mélina Massias
Adieu, VDL*Oramé
Le 19 novembre, l’élevage de Mancy a annoncé la disparition de son étalon, VDL*Oramé. Le fils d’Indoctro et petit-fils de Ramiro était âgé de vingt-neuf ans. “Arrivé à l'élevage de Mancy en 2020, il laissera une production de qualité. Il souffrait depuis un an de problèmes cardiaques et aujourd'hui son cœur s'est arrêté... Cela va être un grand vide pour nous de ne plus le voir le matin dans son box. Bye bye mon vieux”, ont écrit ses propriétaires sur les réseaux sociaux. Très bon dès ses jeunes années, le charismatique bai a continué sa carrière jusqu’au plus haut niveau aux côtés de Jur Vrieling. Tous deux se sont classés jusqu’à 1,60m et ont disputé plusieurs Coupes des nations CSIO 5* avec les Pays-Bas, dont celles de Rome, Falsterbo et Dublin. Également troisième du Grand Prix des Sires of the World de Lanaken, le KWPN a aussi défendu les couleurs américaines aux rênes de Chris Kappler, avant d’achever sa carrière sportive en Italie. Stationné en France depuis 2020, Oramé a honoré une soixantaine de juments dans l’Hexagone. Selon Horsetelex, il compte plus de mille descendants, parmi lesquels treize ont sauté à 1,55m ou plus. En donnant, entre autres, Déesse des Embruns, gagnante en Grand Prix 4* avec Céline Schoonbroodt-de Azevedo et depuis peu sous la selle de la Suissesse Emilie Stampfli, ou encore Codarco, charismatique complice de Chloé Reid jusqu’en Coupe des nations CSIO 5* avec l’équipe américaine, les filles d’Oramé lui ont aussi fait honneur. Nul doute que ses descendants continueront encore de le faire dans les années à venir.

Ancien complice de Jur Vrieling, l'étalon VDL Oramé s'est éteint. © Sportfot
Dune du Ru traverse l’Atlantique
Après six années d’une association fructueuse, Emeric George et Dune du Ru ont pris des chemins différents. Le Tricolore a annoncé la nouvelle mardi 11 novembre, à travers un message partagé sur les réseaux sociaux. “Il y a des au revoir plus émouvants que d’autres. Il est l’heure pour toute l’équipe de faire une dernière caresse à la queen de l’écurie. Arrivée à six ans, Dune aura laissé une trace indélébile auprès de tous, pour sa douceur et sa générosité. [...] Merci Dune pour tous ces grands moments de sport, à son propriétaire, Christophe Legué, pour sa grande confiance, ainsi qu’à Nicolas Paillot pour le grand professionnalisme dont il a fait part pendant sa vente”, a commenté le désormais ancien cavalier de l’alezane. Fille du regretté Vagabond de la Pomme et de la médaillée d’or des Jeux panaméricains de Lima Sirène de La Motte, par Apache d’Adriers, Dune du Ru, douze ans, était depuis sa naissance la propriété de son éleveur. Initiée à la compétition par Christophe Bonnin à quatre ans puis montée par Stéphane Rage à cinq et six, la Selle Français a continué son évolution avec Emeric George à partir de son année de sept ans. Ensemble, les deux complices ont atteint le haut niveau, décrochant une victoire dans un Grand Prix 4* à Vejer de la Frontera en début d’année, avant de prendre le départ des Coupes des nations des CSIO 5* d’Hickstead et Calgary. Polyvalente, Dune du Ru s’est aussi démarquée dans des épreuves de puissance et surtout en Derbies. Elle avait ravi celui de Dinard en 2023, un an après en avoir pris la deuxième place, et terminé trois et quatrième dans ceux d’Hambourg et Hickstead. Emeric George a aussi monté plusieurs produits de sa chère Dune, dont Herblock du Ru (What A Quickstar R, alias Big Star), classé à 1,50m à huit ans et Iloa du Ru (Nervoso), autrice de bons parcours aux Mondiaux de Lanaken cette année à sept ans. L’identité de la future cavalière ou du futur cavalier de la fille de Vagabond de la Pomme n’a pas encore été révélée.
Une page se tourne pour Emeric George, qui a dit au revoir à Dune du Ru, sa jument de tête. © Sportfot
Une page se tourne pour Aurélien Leroy
Le mois de novembre a apporté son lot de changements aux cavaliers français. Alors qu’Emeric George voyait sa meilleure complice s’envoler pour de nouvelles aventures, Aurélien Leroy annonçait la fin de sa collaboration avec le haras de Conques, propriétaire de son brillant Corqsel de Blaignac, et la fin de carrière sportive de son autre star, Vendome d’Ick, dix-sept ans. “J’aurais pu faire deux annonces séparées, mais, pour moi, ces deux chevaux sont indissociables. Et je crois qu’ils m’ont tous deux fait sentir, à leur manière, que c’était le bon moment…”, a écrit le Castrais dans un long message. “Ces deux chevaux m’ont permis de réaliser des rêves que j’osais à peine imaginer il y a encore quelques années. Quand ils sont arrivés dans mes écuries — Vendôme début 2019, puis Croqsel à l’été 2019 —, je venais tout juste de tourner la page du concours complet pour me consacrer pleinement au saut d’obstacles. J’étais ambitieux, mais lucide sur la difficulté d’intégrer un jour le niveau 5*, en ne connaissant presque personne dans cette discipline, avec des écuries installées certes dans ma région de cœur, mais où il y a peu d’acteurs tournés vers le haut niveau. Tout cela relevait du pari. Grâce à Vendôme et Croqsel, et à ceux qui m’ont fait confiance, tout est allé bien au-delà de mes espérances. Je dois une immense reconnaissance à leurs propriétaires : Edgard Berthau pour Vendôme et Serge Lenormand pour Croqsel. Dans le sport de haut niveau, il ne suffit pas d’avoir de bons chevaux : il faut également des propriétaires passionnés, patients, résilients, qui partagent la même vision, le même respect du cheval et une confiance réciproque. J’ai eu cette chance, et je leur en suis profondément reconnaissant.”
Après avoir sauté son premier Grand Prix Coupe du monde en février à Bordeaux, Vendome d'Ick prend sa retraite sportive. © Mélina Massias
Gagnante en Grand Prix 3* et classée en Grand Prix 5*, Vendome d’Ick était la “jument de cœur” d’Aurélien Leroy. Après avoir débuté sa carrière aux rênes de Jérôme Lafforgue, la belle a rejoint l’Occitan en 2018, marquant un “véritable tournant” dans sa vie de cavalier. Dixième du Grand Prix du CSIO 5* de Saint-Gall en 2024, au départ de son premier Grand Prix Coupe du monde à Bordeaux en février, l’attachante fille d’Arko III dont la troisième mère, Wisma, a donné les étalons Cassini I et Clarimo était encore classée à Valence, pour sa dernière apparition internationale, dans une épreuve à 1,45m. “Vendôme, c’est celle qui m’a permis de me lancer, de croire que ce nouveau chapitre dans le saut d’obstacles était possible. C’est une jument au cœur immense, d’une constance rare, et après Rhexia de Petra, je peux dire que c’est grâce à elle que tout a commencé”, s’est aussi ému son cavalier. En parallèle de sa carrière sportive, Vendôme d’Ick a aussi donné deux produits à Richard Dick, son éleveur : Falling In Love DK (By Cera d’Ick), très prometteuse sur le circuit Jeunes Chevaux et inséminée cette année du jeune et très bien né Larimar’Quill (Emerald van’t Ruytershof et Déesse de Kerglenn par Mylord Carthago), ainsi que Cartier d’Ick (Niagara d’Elle), ISO 133 en 2020.
Avec Croqsel de Blaignac, formé jusqu’à sept ans par Jean-Charles Bernast, Aurélien Leroy a signé ses plus beaux résultats sportifs en jumping. Le duo s’est imposé en Grand Prix 3*, a terminé deuxième du difficile Grand Prix 5* de Fontainebleau en 2024, derrière Steve Guerdat et Dynamix de Bélhème, qui s’apprêtaient à décrocher une médaille d’argent aux Jeux olympiques quelques semaines plus tard, s’est hissé en troisième position du temps fort individuel du CSIO 5* de Rotterdam en 2023 et a aussi disputé plusieurs Coupes des nations avec l’équipe de France, dont celle d’Aix-la-Chapelle l’an dernier. Charismatique, le fils d’Ugano Sitte de treize ans a marqué les esprits avec son binôme. “Croqsel m’a permis de vivre des expériences magnifiques sur certains des plus beaux concours du monde, et de côtoyer l’élite du jumping international”, apprécie celui-ci. Et de conclure : “Huit années magnifiques se referment pour nous trois. Des années de travail, de doutes, de joies et de réflexion, à chercher sans relâche à progresser et à vous offrir le meilleur ; à passer des heures à comprendre comment être plus juste sur votre dos, et à veiller chaque jour à organiser au mieux votre planning et votre quotidien. Merci Vendôme, merci Croqsel : vous m’avez tant appris et vous avez changé ma vie de cavalier. Une page se tourne, mais une autre s’ouvre : celle de la jeunesse et de la formation, qui sont au cœur de mon métier et de ma passion. Et quand je regarde les chevaux de demain, je me dis que je peux encore rêver grand.” Parmi ces jeunes pépites, se trouve notamment un frère utérin d’Ermitage Kalone, Jemerald de Ceran (Emerald van’t Ruytershof), mais aussi son cousin, Jaguar de Ceran (Emerald van’t Ruytershof), un autre petit-fils de Blague du Maury.
Corqsel de Blaignac n'évoluera plus avec Aurélien Leroy. © Sportfot
Vitiki et Cacharel de retour
En novembre, deux chevaux de très haut niveau ont amorcé leur retour sur le devant de la scène. À Stuttgart, Yuri Mansur avait en effet engagé son fidèle Vitiki, phœnix aux mille vies désormais âgé de dix-sept ans. Une première depuis le mois de mai et le CSIO 5* de Saint-Gall. Victime d’un terrible accident à Aix-la-Chapelle en 2018, le hongre Hannovrien était parvenu à retrouver le plus haut niveau. Quatrième de la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha en 2023, deuxième du Grand Prix du CSIO 5* de La Baule en 2022 et vainqueur de quatre épreuves à 1,55m au cours de sa carrière, le fabuleux alezan a signé deux sans-faute à 1,45m en Allemagne et même décroché une deuxième place dans l’une d’elles. Si son retour se confirme, il serait majeur pour son cavalier, qui a perdu sa meilleure jument, Miss Blue Mystic Rose*Saint Blue Farm, au printemps, et dont l’autre cheval de tête QH*Alfons*Santo Antonio est âgé de dix-huit ans.
Après plusieurs mois de pause, Vitiki, dix-sept ans, a repris le chemin des concours à l'occasion du CSI 5*-W de Stuttgart. © Sportfot
À Oliva, cette fois, c’est Cacharel, la très prometteuse complice de Joseph Stockdale, qui a repris du service après plus d’un an d’absence. Son cavalier a donné plus de détails dans les colonnes de Worldofshowjumping : après un contrôle de routine à la suite du CSIO 5* de Barcelone en 2024, les vétérinaires ont détecté le début d’une légère blessure chez la baie. Face à ce constat, le Britannique a décidé de lui accorder une longue pause, avant de tenter ce retour en piste. Plutôt confiant, il n’entend toutefois pas brusquer sa complice et la laissera le guider pour la suite de sa carrière. Désormais âgée de quatorze ans, la chic fille de Cachas avait prouvé sa valeur en contribuant à la médaille de bronze collective de l’Union Jack aux Mondiaux de Herning, en 2022 et en se classant dans les Grands Prix CSIO 5* de Rome et Bruxelles. En 2023, Cacharel avait aussi été écartée de la compétition durant la seconde moitié d’années.
Joseph Stockdale a retrouvé sa chère Cacharel en piste à Oliva en novembre. © Sportfot
Dubaï du Cèdre change de nom
Vendue par Iron Dames il y a quelques semaines, Dubaï du Cèdre, dont on retiendra avant tout ses performances avec Julien Epaillard, dont sa médaille de bronze olympique avec les Bleus et sa quatrième place individuelle, a repris le chemin des concours avec son nouveau pilote. Mais l’alezane, élevée par Perrine Cateline et Sylvain Pitois, a changé de nom ! En effet, la Selle Français, désormais montée par Abdullah Alsharbatly pour le compte de la Fédération équestre d’Arabie Saoudite, s’appelle désormais Diriyah. Après une neuvième place à 1,45m jeudi 20 novembre, elle s’est imposée à la même hauteur le lendemain. Le Saoudien a aussi fait ses débuts avec Valentino, l’ancienne monture de Scott Brash, fin octobre à Riyad. Le gris est de nouveau engagé dans un CSI 3* au même endroit, ce week-end, aux côtés de Dubaï du Cèdre.
Atlantys By Wisbecq et Jumpy van de Hermitage tirent leur révérence
“La retraite d’un guerrier, la naissance d’un nouveau chapitre”. Par ces mots, Aldrick Cheronnet a annoncé la fin de carrière sportive de son cher Atlantys By Wisbecq, dix-neuf ans. Gagnant à 1,45m sur la scène internationale et classé en Grand Prix 4*, l’étalon SBS va débuter une nouvelle vie. “Ce n’est jamais simple de tourner une page comme celle-ci, mais c’est une décision prise pour lui, avec le cœur, après tout ce qu’il m’a offert. Atlantys n’a jamais été un cheval comme les autres : il a été un partenaire, un compagnon, un combattant, et surtout un cheval qui n’a cessé de se surpasser. Atlantys a eu une carrière que peu de chevaux peuvent revendiquer. Il a foulé les pistes les plus prestigieuses du circuit international, toujours avec la même générosité, la même envie et ce mental qui fait les grands chevaux. Il a participé à de nombreuses étapes Coupe du Monde : La Corogne, Leipzig, Bordeaux, Madrid, Helsinki, Oslo et Göteborg, où il s’est mesuré à l’élite mondiale avec constance et courage. Il s’est illustré dans des Coupes des nations, notamment à Saint-Gall, confirmant sa fiabilité et sa capacité à répondre présent dans les moments de pression. [...] Au-delà des résultats, Atlantys a été un cheval qui m’a profondément marqué. Un cheval intelligent, sensible, volontaire, toujours prêt à donner plus que ce qu’on lui demandait. Il m’a fait grandir, il m’a poussé, il m’a accompagné dans des moments forts que je n’oublierai jamais. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu’il m’a apporté, en piste comme en dehors”, s’est ému le Français, qui va désormais garder un oeil attentif sur les produits de son complice. Fils d’Argentinus et petit-fils de Darco, le bai né chez Gaëtan Decroix compte pour l’heure une vingtaine de produits enregistrés au SIRE, dont les plus âgés sont nés en 2016. “Une immense page se tourne, mais une tout aussi belle s’ouvre maintenant. Merci pour tout, Atlantys. Tu resteras à jamais un cheval à part dans ma vie”, a conclu Aldrick Cheronnet.
Antlantys By Wisbecq va désormais pleinement se consacrer à ses devoirs d'étalon. © Sportfot
De son côté, Isabella Russekoff a officialisé la retraite du généreux Jumpy van de Hermitage le 10 novembre dernier. Le hongre BWP, fruit du croisement entre Toulon et une fille de Darco, n’avait plus concouru depuis mars 2025 et une ultime sortie aux rênes de René Dittmer. Initié par le Belge Pieter Vandierendonck sur la scène mondiale, le hongre a ensuite éclos aux côtés d’Abdel Saîd. Ensemble, la paire s’est classée en Grand Prix 5*, a arpenté les plus belles pistes du monde, dont celles d’Aix-la-Chapelle et Calgary, termine dixième de la finale de la Coupe du monde de Göteborg en 2019, un an après avoir vécu les Jeux équestres mondiaux de Tryon sous couleurs égyptiennes. À la fin de l’hiver 2021, le duo se sépare et Jumpy van de Hermitage rejoint Isabella Russekoff. Le bai l’aide alors à prendre de l’expérience, lui permet de sauter ses premiers Grands Prix 5* et de se classer à 1,55m. En 2024, le fils de Toulon a effectué quelques parcours avec René Dittmer, avant d’achever sa carrière internationale à ses côtés à Ocala. Jumpy van de Hermitage était l’un des deux seuls chevaux de son amazone avec le vaillant C Vier 2, dix-sept ans. “Bonne retraite à mon meilleur ami, Jumpy. Je suis si chanceuse d’avoir fait partie de ton incroyable carrière”, a-t-elle écrit. “En trois semaines, nous sommes passés d’épreuves à 1,45m à mon premier Grand Prix 3, 4 et 5*. Je n’aurais sincèrement jamais imaginé pouvoir sauter 1,60m avant de m'asseoir sur le dos de Jumpy. Je lui serais éternellement reconnaissante d’avoir été le parfait professeur 5* pour moi. C’est un cheval si attachant et doux. J’ai hâte qu’il passe le reste de ses jours dans de grandes pâtures remplies d’amis.”
Isabella Russekoff a annoncé la retraite de Jumpy van de Hermitage, l'un de ses deux chevaux de concours. © Sportfot
Le monde équestre pleure un pionnier
Pionnier des techniques de reproduction moderne et figure incontournable de la sphère équestre, en particulier dans le milieu de l’élevage, Éric Palmer s’est éteint le 4 novembre, à soixante-dix-huit ans. Ingénieur agronome, homme de convictions et mordu par les sciences, il a été le premier à réaliser une échographie sur une jument, en 1979. Passionné et déterminé, il a mené de nombreux travaux, notamment en matière de congélation de semence ou encore d’insémination artificielle. Il a participé au premier transfert d’embryon et a vu son savoir dépasser les frontières. Très bon cavalier à 1,30 et 1,35m, Éric Palmer, officier de feux les haras nationaux et éleveur, a aussi co-fondé Equitechnic en 1984 et lancé Cryozootech, une entreprise spécialisée dans le clonage des cracks de haut niveau, à l’instar d’E.T. Si son influence dans la sphère équestre fut majeure, Éric Palmer était aussi un père de famille aimant. Il laisse derrière lui Pascale, son épouse, et leurs quatre enfants, Yvan, Valérie, Sophie et Hélène.
Photo à la Une : Myla, jusqu'alors associée au numéro un mondial Kent Farrington, a rejoint depuis peu Stella Wasserman, qui a aussi enrôlé Jordan Molga M il y a quelques semaines. © Mélina Massias













