Equita' Masters presented by Equidia Life
Nouvelle règlementation des qualifications pour les masters présentés par Equidia et surprise : beaucoup de grands noms participant au concours sont absents. Les spectateurs découvriront donc de nouveaux visages. Vingt cavaliers se présentaient au départ du premier tour mais seuls les dix meilleurs auront l'occasion de repartir pour le second tour.
Dernier à s'élancer en première manche, Christian Ahlmann sera le premier des trois cavaliers pénalisés de 4 points à entrer en piste pour le deuxième round. En selle sur Aragon Z (Askari) qui évoluait ses derniers mois avec sa compagne Judy-Ann Melchior, l'ancien numéro un mondial ne peut éviter une nouvelle faute sur l'avant-dernier obstacle bloquant son compteur à 8 points.
Encouragé par le public, Kevin Staut tient à boucler un bon deuxième tour. Tout semble bien parti mais comme lors du premier tour, Quismy des Vaux (Dollar de la Pierre) se fige complètement sur l'ultime oxer qu'elle traverse littéralement à la stupeur du public. Etonnant. Le couple champion d'Europe en titre et vainqueur de l'édition 2012 de ce master termine sur une bonne note avec un très beau sans-faute, Roger-Yves Bost et Myrtille Paulois (Dollar du Murier) gardent leur score de 4 points de pénalité. Mais les choses sérieuses commencent car il reste sept cavaliers, tous sans-faute au premier tour. Il faut désormais le rester … et le plus rapide d'entre eux remportera la timbale. Eiken Sato l'a bien compris et attaque d'emblée. Espyrante (Obourg) répond sans complexe et abaisse le chrono de Bosty de près de 4 secondes … on comprend que c'est très rapide. Derrière, il va falloir s'activer. Marco Kutscher le sait et il peut compter sur son expérimenté Cash (Carthago) qui revient de blessure. Le couple ne peut néanmoins éviter une faute sur la sortie de la combinaison.Après avoir fait forte impression l'an dernier dans le deux étoiles, Romain Duguet fait cette fois partie de l'élite mais le Franco-suisse sait que son facétieux Le Prestige St Lois (Quidam de Revel) n'est pas le plus rapide. Il assure donc un très propre double sans-faute.
Pour Gerco Schröder, il faut prendre des risques d'autant que son étalon Callahan (Contendro I) a bouclé un premier tour magnifique mais cette fois, ils ne peuvent éviter une faute sur l'oxer en fin de tour. Eiken Sato tient toujours la tête mais rien n'est gagné car c'est l'homme en forme de Lyon qui s'avance avec le brassard « cheval liberté » du meilleur cavalier du concours. Hans-Dieter Dreher et Colore (Contender) sont à l'attaque. Double sans-faute, les spectateurs vibrent mais 43''93, c'est plus lent. Le cavalier d'Ashford Farm peut-il bousculer celui de Stephex ? Marlon Zanotelli est à l'attaque avec Clintash (Clinton I) mais à l'entame de la dernière ligne, le vertical tombe ! La victoire est chez Stephex, mais pour qui ? Premier des cavaliers sans-faute à s'élancer, Eiken Sato tient toujours la tête lorsque son comparse d'écurie, Daniel Deusser fait son entrée en piste. Dernier à s'élancer, le champion d'Allemagne aimerait évidemment offrir un doublé à ses couleurs mais dans quel ordre ? Daniel Deusser décide que le sport doit choisir, il ne met pas de gants, il attaque avec Evita van de Veldbalie (Wandor vd Mispelaere) que le Japonais montait encore l'an dernier à Equita'Lyon ! La grande baie impressionne et réalise une dernière ligne magnifique pour abaisser le temps de référence à 42''43 ! Victoire allemande, doublé pour Stephex Stables. Stephan Conter savourait ce premier doublé : « C'est une magnifique soirée pour nous. Nous avons rentabilisé nos frais aujourd'hui ! Honnêtement, ce doublé me fait vraiment énormément plaisir pour mes cavaliers. C'est la première fois et cela arrive dans le plus beau concours indoor au monde. Je tiens vraiment à remercier Sylvie Robert et son équipe de nous permettre de participer à un tel concours. Ce qui est incroyable pour une même écurie, c'est d'avoir deux pilotes aussi talentueux qui s'entendent aussi bien. D'habitude, il y a toujours une certaine jalousie, pas mauvaise mais une jalousie de compétition. Ces deux-là, ils sont comme larrons en foire. Ils se tiennent l'un, l'autre. Parfois, moi, l'emmerdeur, le patron, je change les chevaux en demandant à l'un de monter le cheval de l'autre pour une raison ou une autre et ils continuent à s'aider. Ils se motivent tous les deux, c'est vraiment formidable. Je sais que je n'aurai plus jamais la chance après eux d'avoir une telle équipe. Nous avons encore trois autres cavaliers à la maison ou même des gens comme Jérôme Guery ou Pedro Veniss qui montent également des chevaux pour nous, ils aident, donnent des conseils, motivent … et c'est ça qui crée une réussite, c'est l'esprit d'équipe ! Mon rêve a toujours été d'arriver au top niveau avec trois cavaliers. Je me suis mis la barre très haute mais je veux vraiment arriver au top top niveau. C'est mon rêve, c'est mon objectif. Aujourd'hui, c'est d'autant une belle victoire que cela arrive avec deux jeunes chevaux de 9 ans que nous avons conservé malgré les offres que nous recevons. On doit vendre car nous ne sommes que de petits marchands. Nous avons 90 chevaux de concours aux écuries et 250 chevaux chez différents cavaliers à travers le monde, malheureusement pas tous de la qualité de ceux de ce soir. J'aurais préféré naitre riche et pas tous les jours penser à faire du nouvel argent même si c'est devenu mon sport à moi. C'est marrant car je suis né dans un milieu tout à fait normal. Mes parents sont des gens fantastiques qui m'ont beaucoup aidé dans la vie mais ils ne m'ont pas donné des moyens financiers pour que l'on arrive facilement au sommet et c'est gai, c'est un sport comme un autre. Vivre des moments comme aujourd'hui, cela me fait vibrer et dans ces moments-là, on n'a envie de ne plus rien vendre mais nous allons passer une bonne soirée et bien fêter cela. » Les deux acolytes ne pouvaient s'empêcher de se taquiner sur ce changement de leader de dernière minute … même si la fierté de ce beau doublé était évidemment très présente. « Je montais encore Evita ici l'an dernier après l'avoir montée depuis ses six ans. Je me demande bien pourquoi je lui ai laissée !! Je suis néanmoins très content d'Espyrante. C'est un petit cheval avec une galopade un peu spéciale mais qui a toujours une envie de bien faire. » « Ce n'est pas ma faute si j'ai gagné, c'est juste que mon cheval a été trop rapide. Nous montons tous les jours ensemble, nous nous donnons mutuellement des conseils. Le but de notre écurie n'est pas toujours de vendre tous les chevaux. Stephan Conter est le patron et c'est grâce à lui et aux objectifs qu'il s'est fixé si nous pouvons les garder. Evita est encore jeune, elle a pris pas mal d'expérience cette année mais nous avons toujours aménagé des plages de repos entre les concours. Je me limite actuellement à deux concours par mois pour elle. » Les deux cavaliers du team Stephex monteront les deux mêmes chevaux ce dimanche pour le Grand Prix Longines.