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Dorette, seize ans, offre à Jana Wargers la plus belle victoire de sa carrière à Riyad

Le sourire de Jana Wargers après son succès mérité aux rênes de Dorette, seize ans.
Sport samedi 1 novembre 2025 Mélina Massias

Dernières à s’élancer en piste dans le Grand Prix 5* de Riyad, conclusion de la saison régulière du Longines Global Champions Tour, Jana Wargers et Dorette ont ravi la plus belle victoire de leur carrière. L’une comme l’autre ne s’étaient encore jamais imposées à ce niveau. Grâce à un second parcours bouclé à la vitesse de l’éclair, la paire féminine a supplanté Denis Lynch sur Cordial ainsi que Gilles Thomas, l’homme de cette année sur le circuit co-fondé par Jan Tops, associé à son cheval de tête, Ermitage Kalone.

Jana Wargers et Dorette ont décroché leur premier Grand Prix 5* à Riyad, samedi 1er novembre. Jamais la cavalière allemande, ni sa jument de seize ans, n’avaient réussi pareille performance. Grand sourire au moment de franchir la ligne d’arrivée, la cavalière des écuries Ashford Farm a savouré cette grande première. Un joli cadeau à dix-sept jours de son trente-quatrième anniversaire. D’autant que ces derniers mois, Jana Wargers a vécu quelques bouleversements, dont la retraite de son ancien crack, le fabuleux Limbridge, mais aussi son déménagement, pour retrouver ses terres natales et fonder sa propre structure, toujours avec le soutien d’Enda Carroll et les parties prenantes d’Ashford Farm. “Je n’ai pas les mots pour l’instant. Ma jument a été incroyable aujourd’hui. Je suis si fière d’avoir gagné ce Grand Prix, pour toute mon équipe. Nous donnons toujours le meilleur de nous-mêmes et nous battons pour ces moments-là. Je suis ravie d’avoir obtenu cette victoire”, s’est réjouie Jana Wargers, actuelle cent dixième mondiale.

Dernière à s’élancer dans une finale à onze, la Germanique a déroulé le plus rapide des barrages, tout en parvenant à laisser toutes les barres en place. Toujours aussi styliste, l’alezane a amélioré de près de deux secondes l’ancien temps de référence. Enregistrée à l’Oldenbourg par son naisseur, Stefan Leue, Dorette est une fille du champion du monde par équipe Dollar du Mûrier, aussi à l’origine de Rhune d’Euskadi, Oz de Breve, Myrtille Paulois ou encore Idéal de la Loge. Sa mère est une descendante du KWPN Jazeker P, alias Fighting Alpha, sur la Stamm 730B du Holstein, celle, entre autres, d’un certain Lacrimoso 3. Grâce à sa prestation, et après avoir remporté un Grand Prix 4* à Opglabbeek en 2023, puis défendu avec brio les couleurs de la Mannschaft à plusieurs reprises, comme à Aix-la-Chapelle ou Rome, Dorette a vaincu… Cordial, lui aussi né en 2009 ! 

L'incroyable Dorette pourrait peut-être atteindre son pic de forme à plus de seize ans, âgé de sa plus belle victoire en solo ! © LGCT

Après avoir achevé l’été par une contre-performance à Dinard, laissant un sentiment désagréable aux spectateurs, Cordial semble avoir retrouvé son brillant. Déjà troisième à Rabat en octobre, le fils de Casall et l’incroyable Unschuld enchaîne un nouveau podium en Grand Prix 5* avec Denis Lynch. Largement au-dessus des obstacles, l’étalon Holsteiner, en tête pour la seconde moitié de la finale au chronomètre, a tout donné, et plus encore lorsque son cavalier a fait usage de sa cravache, à plusieurs reprises et sur plusieurs phases du saut, pour franchir l’ultime oxer… L’Irlandais et le petit-fils de Chicago se sont arrêtés en 43’’66, contre 41’’71 pour les lauréates du jour. 



Pas loin d’une deuxième victoire avec Ermitage Kalone, et d’une troisième sur le circuit du Longines Global Champions Tour, qui organisait là l’ultime étape de sa saison régulière avec les Plays-Off de Prague, prévus à la fin du mois, Gilles Thomas assoie un peu plus son hégémonie. Facile de bout en bout avec son excellent fils de Catoki issu d’une lignée maternelle anglo-arabe, le Belge se classe troisième, à trente-trois centièmes de la deuxième place. Une performance qui prouve une fois de plus tous les progrès du Selle Français, qui a souvent essuyé des reproches quant à sa capacité à jouer la montre. À onze ans, le médaillé de bronze individuel et d’or par équipe des derniers championnats d’Europe Longines continue de progresser. Les réussites des vétérans Dorette et Cordial, qui n’en avaient jamais connues de telles en termes de classement avant cette année, laisse rêveur !

Simon Delestre et les Néerlandais Harrie Smolders et Kim Emmen ont bouclé les trois autres doubles zéro de la soirée en Arabie Saoudite. Le premier, dont le piquet est quelque peu en sommeil ces derniers mois, avait sellé Golden Boy DK, un brillant hongre de neuf ans propulsé rapidement dans le grand bain. Après avoir disputé sa première épreuve de ce niveau à Rabat, le fils de Diamant de Semilly à la robe alezan brûlé a semblé tout à fait à sa place, en dépit de signes de défenses plus ou moins importants dans les courbes, entre fouaillements de queue, postérieurs agités et faciès contracté. Le Selle Français est un petit-fils de Fragance de Chalus et un frère utérin d’A Big Boy, le père d’une certaine Bonne Amie ! Alors qu’il a subi une opération du dos il y a dix jours, visant à soulager, par la pose de deux vis, des douleurs récalcitrantes, le Lorrain aura de nombreux motifs de satisfaction à savourer dans l’avion qui lui permettra de regagner la France dans les prochaines heures.

Et quel retour pour Bingo du Parc ! Alors qu’il n’a pas sauté d’épreuve à 1,60m entre septembre 2023 et 2025, le complice de Harrie Smolders enchaîne un nouveau double zéro. Troisième à Riesenbeck en septembre, le fils de Mylord Carthago est cette fois cinquième, juste devant Imagine, métronome de Kim Emmen. Suivent Sophie Hinners, Ramzy Al Duhami, Andreas Schou, Emanuele Gaudiano et Emilie Conter, respectivement aux rênes de Iron Dames*Singclair, Untouchable 32, Napoli vh Nederassenthof, Esteban de Hus et Portobella van de Fruitkorf.

Les résultats complets.
Le classement général complet de la saison, remportée par Gilles Thomas.

Photo à la Une : Le sourire de Jana Wargers après son succès mérité aux rênes de Dorette, seize ans. © Ljuba Buzzola / LGCT