En 2002, Dollar du Murier et Dollar de la Pierre offrent à la France une médaille d’or aux championnats du monde de Jerez de la Frontera. Aujourd’hui, un autre Dollar, également étalon et également Selle Français, fait rêver son éleveur et son cavalier d’un même destin : Dollar du Rouet. Aujourd’hui âgé de 6 ans, l’étalon continue sa progression et attire le regard. Fils du très coté Chacco Blue issu d’une fille du regretté Quaprice Bois Margot avec la… propre sœur de Baloubet du Rouet, le papier fait rêver, ses qualités athlétiques aussi.
Il n’en fallait pas plus pour que Studforlife s’y intéresse pour vous.
Comment avez-vous choisi Chacco Blue ?
Yannick Fardin : « J’ai un ami, Christian Planchon, qui avait été en Allemagne et qui m’avait dit beaucoup de bien de cet étalon, du coup, j’ai acheté quelques paillettes qu’il m’a ramenées. Je ne l’avais pas trop vu moi-même. C’est du hasard… mais comme je dis souvent dans beaucoup d’interviews, je pense que beaucoup de grands chevaux sont un peu le fruit du hasard. »
Pourquoi avoir utilisé les paillettes sur cette jument-là ?
Y.F. : « Parce que c’était une très bonne jument que Rudy Cock a monté jusqu’en 145 et que j’ai gardé à l’élevage car je suis passionné d’élevage et que je ne vends pas mes bonnes juments. »
Quand le poulain est né, il correspondait à vos attentes ?
Y.F. : « J’ai eu beaucoup de chance car avec cette insémination de Chacco Blue, j’ai eu deux embryons à la récolte et j’ai eu deux poulains : une pouliche et Dollar. Malheureusement, la pouliche, qui était magnifique, a eu un accident et elle n’est plus là. C’était deux très bons poulains. »
À quel moment vous dites-vous que c’est un cheval différent des autres ?
Y.F. : « Lorsqu’on l’a fait sauter à deux ans. Il a toujours, toujours très très bien sauté. Toujours de la même manière, égal à lui-même avec énormément d’envergure. Je l’ai présenté au concours étalon à 3 ans où il a été admis par le Selle Français. La première année, il a fait une cinquantaine de juments, l’année dernière une centaine et cette année, il est pas mal utilisé également à l’étranger : en Belgique, en Hollande, en Italie et en Suède. Je ne sais vraiment pas combien de juments il va faire cette année car rien qu’en France, nous sommes déjà à 100 juments cette année. »
Cela vous fait plaisir ?
Y.F. : « Oui, c’est vraiment une belle aventure. »
Quel est l’objectif aujourd’hui ?
Y.F. : « Continuer le concours et ne faire que du congelé. Il participera à Fontainebleau puis il retournera à la congélation. L’année prochaine, il retournera chez Gilles Botton, ensuite nous verrons. Si tout va bien, Gilles pense que l’on pourrait le confier à Grégory Wathelet pour le haut niveau. Il y a une chose qui est certaine, c’est que le cheval n’est pas à vendre et que je garde ce cheval. »
Son cavalier depuis deux saisons, Gilles Botton, n’est pas moins élogieux sur son protégé.
Quel était votre sentiment la première fois que vous êtes monté sur le cheval ?
Gilles Botton : « Un sentiment d’une grosse qualité avec de gros moyens mais un cheval pas très pratique avec une énorme galopade un peu difficile qui se répercute sur la bouche. Néanmoins, une qualité intrinsèque sur les barres très très bonne. Il fallait juste construire un peu le cheval et là, on savait qu’il allait y avoir un peu de boulot quand même. »
Le boulot commence à avancer ?
G.B. : « Oui, tout à fait d’autant qu’une de ses plus grosses qualités, en plus de ses moyens, de son respect et de sa qualité de saut, c’est d’avoir une excellente tête et un très bon mental. Il veut toujours travailler. Il a fait une bonne année de 5 ans où il a déjà beaucoup progressé, et ce qui est très encourageant, c’est qu’il est resté sur ses acquis. Malgré trois mois de monte pendant lesquels sa semence a été congelée, il est revenu et n’avait rien oublié, nous avons pu directement repartir sur de bonnes bases. Tout évolue vraiment très bien, il se dresse bien et évolue dans le bon sens. »
Qu’est-ce qui vous plaît chez lui ? Quelles sont ses qualités ?
G.B. : « Il est assez complet car il a beaucoup de respect, de très gros moyens. La technique n’est pas encore parfaite aujourd’hui mais ce n’est pas un problème en soi. Sa plus grosse qualité pour moi, c’est vraiment son mental, son envie de travailler et de bien faire. Il veut toujours faire sans-faute même si ce n’est pas dramatique de faire 4 points. Il donne énormément pour son cavalier. »
Qu’est-ce que vous pouvez espérer avec lui ?
G.B. : « J’espère l’emmener le plus loin possible, tous les feux sont au vert. Je trouve qu’il mérite une médaille dans un grand championnat, quel que soit le championnat. »