Des Belges ivres de bonheur font coup double à Barcelone
Lorsqu’elle doit réagir, la Belgique répond toujours présente. Cela a encore été le cas à Barcelone, à l’occasion de la finale du circuit des Coupes des nations Longines. Pour la troisième fois de son histoire, l’escouade du Plat-Pays a triomphé, non sans émotion. Mieux qu’un simple triomphe, l’équipe de Peter Weinberg, portés par les métronomes Koen Vereecke et Jérôme Guéry, a fait coup double en décrochant son ticket pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Avec une faute de trop, France et Suisse n’ont pas été invitées à la remise des prix et doivent se contenter des deux et troisième places.
Comme à Rotterdam, en 2019, où la pression pour la qualification pour les Jeux olympiques était encore plus intense, les Belges ont réussi leur mission. À Barcelone, dimanche 2 octobre, les hommes de Peter Weinberg ont décroché la finale du circuit des Coupes des nations Longines, grâce à trois parcours sans-faute, qui ont permis d’effacer les quatre points concédés par Grégory Wathelet, entré en jeu pour suppléer Olivier Philippaerts. Impeccables, Koen Vereecke, Gilles Thomas et Jérôme Guéry ont livré une véritable démonstration aux rênes de Kasanova de la Pomme, Calleryama et Quel Homme de Hus, tandis que Grégory Wathelet a parfaitement rempli sa mission, en prenant le départ sur son puissant Iron Man vd Padenborre. En plus de s’emparer du titre, et de voir leur nom être gravé sur le trophée du circuit, les Diables Rouges ont assuré leur qualification pour les Jeux olympiques de Paris, au détriment de la Suisse, qui pourra encore tenter sa chance l’été prochain, à l’occasion des championnats d’Europe Longines de Milan, où trois places seront mises en jeu.
“Nous avions la pression en jouant notre qualification olympique. Comme tout le monde a pu le constater, mes cavaliers peuvent tenir leurs nerfs et ont tous performé. Leurs chevaux ont très bien sauté et je suis ravi de signer la troisième victoire de la Belgique ici (après 2015 et 2018, ndlr). Je suis toujours heureux de revenir ici”, a salué Peter Weinberg en conférence de presse. “Comme toujours, le parcours était difficile et rempli de pièges. Il a posé beaucoup de questions aux chevaux comme aux cavaliers. Les Belges s’en sont très bien sortis. Certains sont plus expérimentés, mais Gilles (Thomas, ndlr) disputait sa première finale ici. Il a réalisé une performance magnifique.”
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À vingt-quatre ans, le pilote a, en effet, réalisé une très belle performance, aux rênes de Calleryama, souvent blessée par le passé, et désormais en grande forme. Une chose est sûre, le jeune homme n’est pas près d’oublier sa saison 2022, notamment ponctuée par sa première victoire en Grand Prix 5*. “Je suis vraiment content de ce résultat. Je n’ai appris qu’il y a deux semaines que j’allais venir ici, mais, en raison de mes bonnes performances, notre chef d’équipe m’a donné ma chance. Je savais que nous avions une bonne équipe, et j’ai cru que nous pouvions y arriver. Lorsqu’on croit que quelque chose est possible, alors cela peut se réaliser. J’ai déjà participé à des championnats jeunes, et, bien que ce soit différent, il y aussi beaucoup de pression. J’aime cette pression : je suis plus concentré et je me bats davantage. C’était le cas aujourd’hui. J’ai eu une année formidable, avec plusieurs chevaux. J’ai trois très bonnes montures pour affronter ce niveau (Calleryama, Aretino 13 et Luna van het Dennenhof, ndlr). Je ne m’attendais pas vraiment à tout cela, mais j’y ai toujours cru. On vit un peu un rêve cette année”, a réagi Gilles Thomas, tout sourire en conférence de presse.
Koen Vereecke et Jérôme Guéry survolent le(s) parcours
Si Gilles Thomas, mais aussi Grégory Wathelet et Olivier Philippaerts, qui ont tous deux disputé une manche de cette finale, ont plus que participé à la victoire de leur escouade, les performances de la semaine sont à mettre au crédit de Koen Vereecke et Jérôme Guéry. Le premier a une nouvelle fois signé deux démonstrations à bord de son agile Kasanova de la Pomme, véritable crack et auteur d’une saison remarquable. Seule ombre au tableau ? L’étalon bai n’était pas du voyage à Herning… En terres espagnoles, il a plus que prouvé que sa place était parmi les titulaires. “Cette année a été incroyable pour moi. Tout a commencé à St Gall, où nous avons réalisé un sans-faute et un parcours à quatre points. Ensuite, mon cheval était double sans-faute à Falsterbo, puis à Hickstead, et maintenant ici. C’est incroyable”, s’est réjoui le sympathique quinquagénaire, qui, avant l’échéance de St Gall, n’avait plus enfilé la veste rouge de son équipe nationale dans une Coupe des nations 5* depuis près de dix ans ! “Nous avons de super jeunes, qui ont fait un excellent travail. Je suis heureux de faire partie de cette équipe, parce que j’ai un excellent cheval.” Hormis sa faute lors du second acte de l’Officiel de Suisse, le fils de Bamako de Muze, n’a pas renversé la moindre barre dans les trois autres Coupes des nations auxquelles il a participé. Sacrée performance pour ce BWP, qui semble atteindre son plein potentiel à douze ans.
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Que dire enfin de Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus ? Tout a sans doute déjà été écrit sur ce couple, si régulier et performant depuis qu’il a été formé, il y a maintenant trois ans. En 2019, lorsque la Belgique devait arracher son ticket pour Tokyo, les deux complices étaient déjà là, paré d’or aux côtés de leurs coéquipiers. Cet été, au Danemark, le duo avait brillamment terminé deuxième en individuel. Et rebelote à Barcelone. Remarquables, le cavalier du Plat-Pays et son étalon de seize ans, ont affronté les deux parcours de Santiago Varela sans trembler, malgré la pression. “Je suis ravi. Terminer la saison extérieur ici, avec une victoire, est un vrai plaisir. Nous étions forcément un peu déçus après Herning, d’autant que nous avions été réguliers tout au long de la saison. Nous sommes venus ici avec la ferme intention de réaliser un bon résultat et d’essayer d’obtenir notre qualification pour les prochains Jeux olympiques. La pression était là jusqu’à la fin. Nous devions gagner, et c’est ce que nous avons réalisé. Je suis vraiment content de la façon dont mon cheval a sauté aujourd’hui ; je sais que lorsque je monte bien, il est toujours présent. Il a encore livré une super copie aujourd’hui. Je suis aussi content pour moi ; j’ai suivi mon plan, j’étais très concentré et cela a payé”, a complété Jérôme Guéry. De quoi se tourner vers la saison indoor avec le sourire et une confiance à bloc.
La France échoue avec une faute de trop, tout comme la Suisse, tandis que l’Irlande sombre
Tous les regards, ou presque, étaient tournés vers la France pour le dénouement de cette finale. Après leur démonstration de jeudi, les Bleus étaient attendus au tournant. Deuxième, l’équipe d’Henk Nooren n’a pas réussi à reproduire sa prouesse de la première manche. Pourtant, il ne manquait pas grand-chose pour chiper la victoire aux Belges… Alors de Simon Delestre et Kevin Staut ont signé le double clear round tant espéré avec leurs respectifs Cayman Jolly Jumper et Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie - et ainsi obtenu une part du bonus promis à toutes celles et ceux capables d’enchaîner les deux manches sans pénalité -, Grégory Cottard et Julien Epaillard ont manqué de chance. Alors que leurs deux juments, Bibici et Caracole de la Roque, ont une nouvelle fois montré toute leur aisance sur le parcours dessiné par Santiago Varela, les deux pilotes n’ont pu empêcher une faute chacun. Une faute de trop pour espérer disputer un barrage face à leurs voisins belges.
Une faute de trop, c’est aussi ce qui a coûté aux Suisses leurs espoirs de qualification olympique. Parfaites, les prestations de Steve Guerdat aux rênes de Vénard de Cerisy, entré à la place de Niklaus Rutschi, et du talentueux Edouard Schmitz, sur Quno, n’ont pas suffi. Avec une faute chacun, Pius Schwizer et Martin Fuchs, associés à leurs excellents Vancouver de Lanlore et Conner 70, ont été malheureux, comme leurs homologues tricolores.
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Tenants du titre, les Pays-Bas ont accusé une faute de plus, pour terminer avec un total de huit unités, malgré le double zéro de Harrie Smolders, impeccable avec son cher Monaco. Le Néerlandais est ainsi le cinquième et dernier à réaliser cette performance à Barcelone, et empoche, comme ses collègues, 20.000€, sur un bonus total fixé à 100.000€. Bien qu’il n’y ait pas eu de véritable catastrophe dans ses rangs, le Royaume-Uni a totalisé seize points et aucun sans-faute, à l’inverse de l’Espagne, elle aussi crédité de quatre fautes au total, mais portée par parcours sans fausse note d’Alberto Marquez Galobardes, juché sur le Selle Français Aldo du Manoir, qui a déchaîné des tribunes tout acquises à sa cause.
À égalité, l’Allemagne pouvait espérer mieux, avec une équipe qui semblait redoutable sur le papier. Mais, comme l’Union Jack, la Mannschaft n’a pas su enregistré de score vierge, malgré la présence des performants André Thieme, champion d’Europe en titre, Jana Wargers, neuvième des derniers championnats du monde, Christian Kukuk, lauréat du Grand Prix 5* de Rome il y a quelques semaines, et Janne Friederike Meyer Zimmerman, auteur de deux doubles zéro en Coupe des nations cette saison. En compagnie de leurs meilleurs chevaux, DSP Chakaria (ex Carelia), et Limbridge, les deux premiers cités ont échappé deux fautes inhabituelles, tandis que les pilotes de Mumbai van de Moerhoeve et Messi van’t Ruytershof ont quitté la piste avec quatre points au compteur.
Enfin, l’Irlande qui espérait faire mieux que sa deuxième place, acquise lors de l’acte initial de cette compétition, a complètement sombré. Seul Michael Pender, qui a pris le relais de Mark McAuley avec son HHS Calais, primé lors de l’étape du Longines Global Champions Tour de Valkenswaard cet été, est parvenu à ne pas renverser le moindre obstacle. Ces camarades, eux, ont été plus à la peine, portant le total de leur équipe à vingt points.
Rendez-vous l’année prochaine en terres espagnoles. D’ici là, le Real Polo Club de Barcelone devrait subir un coup de jeune, des travaux pour rénover la piste et agrandir les tribunes devant être entamé dans les prochains jours.
Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Jérôme Guéry et son sublime Quel Homme de Hus.
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