La Suède est définitivement au-dessus du lot en cette fin de saison. Après Herning, voilà que les hommes d’Henrik Ankarcrona ont mis la main sur la Coupe des nations de Calgary. Dans un match serré avec une Suisse en grande forme, la bannière bleue à la croix jaune a été la plus forte, grâce à Jens Fredricson, Rolf Göran Bengtsson, Henrik von Eckermann et Peder Fredricson, qui pilotaient Markan Cosmopolit, Ermindo W, Nababette Z et Catch Me Not S. Deuxième, la Suisse a manqué un barrage face aux vainqueurs en raison d’un excès de temps, mais devance toutefois les Pays-Bas, bons troisièmes. Attendue, la France a loupé le coche après deux éliminations…
Quelle domination, quelle suprématie, quelle démonstration. Partout où ils passent, les Suédois apposent leur marque. Après les championnats du monde de Herning, où ils ont raflé les deux médailles d’or mises en jeu dans les épreuves de jumping, les hommes d’Henrik Ankarcrona ont récidivé à Calgary, samedi 10 septembre. Rendez-vous ciblé et coché dans le calendrier des mousquetaires scandinaves, la Coupe des nations des Masters de Spruce Meadows, terrain de jeu de la dernière étape outdoor de l’année du Rolex Grand Slam, n’a pas résisté à l’assaut de la bannière bleue à la croix jaune.
Pourtant, deux des quatre engagés avaient choisi d’aligner leur deuxième cheval. Mais, quand on se nomme Henrik von Eckermann ou Peder Fredricson, peut-on vraiment parler de deuxième choix ? Pas vraiment. Respectivement associés à l’excellente Nababette Z et au médaillé de bronze individuel des derniers Européens de Riesenbeck et récent vainqueur du Grand Prix 5* de Bruxelles Catch Me Not S, les numéros un et trois mondiaux ont, pour le premier, signé un sans-faute en première manche, et, pour le second eu le l’honneur de ne pas prendre le départ de l’acte initial, avant de ne concéder qu’une seule faute pour leur seul parcours de l’après-midi.
Casall a pris sa revanche en signant un double zéro salvateur sur son superbe Ermindo W. Un peu plus tôt, le frère aîné de Peder Fredricson en faisait de même avec son exceptionnel Markan Cosmopolit, auteur d’une année quasi parfaite après sa troisième place lors de la finale de la Coupe du monde de Leipzig, puis sa breloque d’or mondiale, obtenue en équipe. Bref, l’après-midi des Suédois aurait pu être idyllique, si le meilleur cavalier du monde n’avait pas subi une élimination aussi surprenante qu’inattendue, lorsque son alezane a dérobé la rivière et franchi un autre obstacle rempli d’eau en deuxième manche, contraignant Peder Fredricson a scellé le sort de son escouade.
Les habituels leaders de l’équipe ont cette fois dû compter sur leurs tout aussi talentueux coéquipiers, Rolf Göran Bengtsson et Jens Fredricson pour soulever le trophée. Alors qu’il a occupé le rang de réserviste à Tokyo puis au Danemark, l’indissociable partenaire de“Cela fait partie des choses à faire avant de mourir”, a commenté Henrik Ankarcrona. “Je pense que tous les cavaliers de saut d’obstacles du monde qui partent de zéro et ont quelques bases, connaissent Spruce Meadows. Venir ici et le voir, c'est une chose ; arriver ici, monter, se battre pour le trophée et y inscrire son nom à la fin demande énormément de travail. Je suis super fier de mes cavaliers.”
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La Suisse offre un match de haute volée
Un beau vainqueur n’est rien sans un adversaire à sa hauteur. Si la Suisse pourra logiquement regretter de ne pas avoir terminé sur la plus haute marche du podium, sa deuxième place n’enlève rien à la qualité de ses couples, auteurs de parcours de haut standing au Canada. Premier à entrer en piste, Pius Schwizer a d’abord signé un parcours à trois points aux rênes de l’étalon Vancouver de Lanlore, décidément de retour à son meilleur niveau ces derniers mois, avant de rectifier le tir en seconde manche avec un clear round dans le temps. Le jeune Edouard Schmitz, sur un nuage depuis plusieurs semaines, a suivi le mouvement, enchaînant deux parcours sans fausse note sur son généreux Quno. Associé au tout jeune mais ô combien prometteur Commissar Pezi, qui ne s’est pas laissé impressionner par l’immense piste en herbe de Spruce Meadows et ses obstacles gigantesque, Martin Fuchs a concédé une faute, avant de rendre copie parfaite dans le second acte, permettant à son ami Steve Guerdat de ne pas revenir en piste en deuxième manche. L’Helvète, qui avait sellé Albfuehren's Maddox n’avait commis qu’une faute en première manche. À un cheveu d’un barrage face aux Suédois, les membres de l’équipe de Michel Sorg se sont cette fois inclinés. Mais il faudra sans nul doute compter sur eux dans le Grand Prix, prévu dimanche à 21 heures, heure française.
Troisième, et forts de leur médaille d’argent acquise à Herning il y a quelques semaines, les Néerlandais ont confirmé leur bonne forme en s’emparant de la troisième place. Après une bonne première manche, conclue à zéro point malgré les six unités affichées au compteur d’Harrie Smolders, drop score de son quatuor, seul Jur Vrieling et le génial Fiumicino van Kalevallei, digne fils de Plot Blue, ont réussi à réitérer leur performance. Impeccables en première manche, Patrick Lemmens et Johny Pals ont chacun accusé quatre points de pénalité avec Exit Remo et Charley, tandis qu’Harrie Smolders a quitté le ring avec une faute et un point de temps. Rien d’alarmant, mais pas suffisant pour rivaliser avec la Suède et la Suisse.
Au classement, suivent le Mexique, porté par le double zéro d’Eugenio Garza Perez sur Contago, le Canada, qui, même sans ses leaders habituels a également enregistré un bon double clear round, celui d’Amy Millar et Truman, puis la Belgique, qui concédé trop de petites fautes. Comme à Herning, les Américains sont complètement passés à côté et n’ont même pas été invités en seconde manche, tout comme… la France. Attendue au tournant après une saison des Coupes des nations d’excellente facture, l’équipe d’Henk Nooren a été dépassée par les événements. Ses deux premiers cavaliers, Olivier Robert et Laurent Goffinet ont tout bonnement été éliminés, avec Vivaldi des Meneaux et Atome des Etisses. Les Bleus auront à cœur de se rattraper dans trois semaines, à Barcelone, où s’achèvera la saison extérieure. Sans la Suède, grande absente du rendez-vous hispanique, les cartes seront plus qu’ouvertes.
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Crédit photo : © Sportfot. Photo à la Une : La joie de Jens Fredricson, double sans-faute avec Markan Cosmopolit.