Dayro Arroyave: sourire n'empêche pas de gagner ! SFL : Le fait de travailler au début pour des marchands, c'était une nécessité financière ou un choix pour avoir plus d'expérience ? D.A. : « C'était avant tout nécessaire pour me permettre de pouvoir montrer ce que je pouvais faire avec des chevaux. Personne ne me connaissait ici, je devais donc travailler avec des marchands. C'était impossible à ce moment-là pour moi d'imaginer monter à mon compte. Personne n'aurait confié de bons chevaux à un cavalier qu'ils ne connaissaient pas. Après tout doucement, je me suis lancé comme indépendant et aujourd'hui, cela se passe vraiment bien, je suis content. » Radco d'Houtveld (Darco x Larome) SFL : Ce passage dans ces écuries de commerce vous a apporté quelque chose ? D.A. : « Oui, énormément. J'ai pu côtoyer des gens avec beaucoup d'expérience. Lorsque je travaillais aux écuries d'Ecaussinnes, j'avais l'occasion de m'entraîner avec Neco et Rodrigo Pessoa qui ont une expérience incroyable. J'ai appris pleins de choses avec eux tout comme avec Stany van Paesschen et d'autres. Mais j'ai aussi appris juste en allant voir les concours. Lorsqu'on va voir les cavaliers de haut niveau monter, on apprend déjà beaucoup. Il faut juste de la motivation et ça, j'en ai beaucoup. » Amethyste du Grand Moustier (Quaser de l'Ile x Fidjy du Fleury) SFL : Lorsque vous étiez toujours en Colombie, vous aviez déjà envie d'arriver au plus haut niveau ou vous vouliez juste voir petit à petit comment les choses se passeraient ? D.A. : « Non, l'envie de la compétition, je ne sais pas l'expliquer mais je l'ai en moi. Je sens l'envie de gagner tout le temps, peu importe sur quel cheval je suis, et j'ai toujours eu cette envie. Quand j'étais jockey, c'était pareil. Après, en Colombie, nous avions des cavaliers qui venaient faire des cliniques et comme nous sommes près du Brésil, j'avais déjà entendu parler de quelques noms de cavaliers comme les Pessoa ou quelques cavaliers américains, mais pas beaucoup en fait. C'est seulement lorsque je suis arrivé en Belgique que j'ai commencé à connaître les gens du milieu du saut d'obstacles. » Auburn des Rosiers (Kashmir van't Schuttershof x Baloubet du Rouet) SFL : Quand vous décidez de vous installer à votre compte, vous vous retrouvez avec beaucoup de jeunes chevaux. C'est important pour vous la formation ? D.A. : « Très important ! Aujourd'hui beaucoup de gens me demandent pourquoi je continue de monter 25-30 chevaux dans le cycle. Simplement parce que je pense que c'est important. Je continue de participer au cycle car c'est de là que sortent beaucoup de bons jeunes chevaux. Grâce à cela, j'ai trouvé de bons propriétaires qui veulent garder quelques chevaux en faisant cela pour leur plaisir. Le cycle nous permet de construire les jeunes chevaux. Je trouve que c'est un bon système. Les 4 ans et 5 ans, on les monte calmement et cela nous permet de voir l'évolution de chaque cheval. On connait mieux leur évolution jusqu'à leur majorité finalement. A 6 ans, on peut leur demander de galoper un peu plus et leur demander un peu plus. Là, on voit vraiment l'évolution de chaque cheval. C'est magnifique, j'adore cela. » Vitaline de Faurieu (Kashmir van't Schuttershof x Vondel vh Hendrixhof) La suite... demain !