Dayro Arroyave: sourire n'empêche pas de gagner ! Actif en Belgique depuis dix ans, le cavalier colombien Dayro Arroyave s'est d'abord forgé une solide réputation de cavalier de jeunes chevaux, avec de nombreux titres à la clé, dont deux titres de champion du monde. Fin 2012, il faisait sensation à Zangersheide dans l'épreuve de Sires of the World avec Eldorado vh Vijverhof. Depuis, le couple n'a cessé de progresser en passant avec succès les échelons des Grand Prix deux, trois puis quatre étoiles. Aujourd'hui, le Colombien vient d'intégrer le top 200 mondial à la 187ème place du Longines Ranking. Une belle occasion pour rencontrer ce cavalier qui prouve jour après jour, avec sa bonne humeur permanente, qu'un sourire n'empêche pas le talent. La famille Arroyave autour du cheval familial : Bolero Wisbecq dont le père Quick Step Wisbecq a évolué sous la selle de Dayro et sa mère Orchidée Wisbecq sous la selle de Cynthia, son épouse. Studforlife : Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ? Dayro Arroyave : « Mes parents avaient des chevaux créoles et nous faisions un peu de courses dans le village. C'est comme ça que j'ai commencé à monter à cheval en faisant des courses de village et des promenades avec ma famille. Mes parents étaient fermiers. Ils vivaient un peu du commerce de bétail, que ce soit des vaches et un peu des chevaux. Après cela, j'ai commencé à être un peu jockey sur les courses de plat. Nous montions toujours ensemble avec mon grand-frère et nous avons commencé à faire des courses sur hippodrome. All Star de l'Aube
Ensuite, j'ai trouvé quelqu'un qui avait une écurie avec des chevaux d'obstacles et je cumulais un peu ces deux activités. Je devais avoir 16-17 ans. Malheureusement, je me suis vite rendu compte que ce cumul était difficile… et je préférais l'obstacle. Je trouvais ça plus complet, il y avait plus de discipline, plus de dressage… ».
SFL : Quand avez-vous décidé de devenir professionnel dans les chevaux ?
D.A. : « Disons que mes études n'ont pas été très longues car j'ai tout de suite su que mon travail serait avec les chevaux. D'ailleurs mon école se situait entre la maison et les écuries… mais souvent, je passais à côté de l'école et je continuais mon chemin pour aller monter. Ca n'amusait pas du tout mes parents… mais c'était ma vie. » SFL : Vos parents espéraient que vous repreniez la ferme familiale ? D.A. : « Mes parents ont vu que j'avais la passion des chevaux et ils m'ont poussé pour que je continue dans cette voie. Après, j'ai rencontré un Colombien qui vivait à Madrid. Il cherchait un cavalier et son père me connaissait en Colombie. Ils m'ont appelé pour que je fasse un essai d'un mois. Je suis parti à Madrid et je suis resté. Je n'ai remis les pieds en Colombie que dix ans après. Lorsque je suis arrivé à Madrid, j'avais 22 ans et j'y suis resté deux ans. Pendant un an, j'ai participé au cycle classique des jeunes chevaux en Espagne. L'année suivante, en 2002, j'ai participé au Sunshine Tour. Ensuite mon employeur s'est rendu compte que le niveau à Madrid était bon… mais que ça n'avait rien avoir avec le niveau qu'il y avait ici en Belgique, en France… etc. Nous avons donc décidé de venir nous installer ici avec tous les chevaux. Nous avons loué une écurie à Braine l'Alleud où j'ai d'ailleurs rencontré Cynthia, qui est aujourd'hui ma femme et la mère de nos deux enfants. Lorsque j'ai vu le niveau et les chevaux qu'il y avait ici, j'ai tout de suite compris que c'était ici que je devais être pour continuer ma carrière de cavalier de saut d'obstacles. A un moment, j'ai décidé d'arrêter avec la société qui m'employait car il y avait trop de choses qui ne me plaisaient pas. Personne ne me connaissait en Belgique et je suis arrivé un jour chez René van Paesschen en lui disant que je cherchais une place pour travailler. Il m'a dit « ok, tu peux essayer pendant une semaine, ensuite on verra. » On a fait énormément de concours. J'ai ensuite arrêté, puis recommencé et encore arrêté… J'ai ensuite travaillé aux écuries d'Ecaussinnes de Christophe Ameeuw, puis pour Fabien Schreiber. » Bolero Wisbecq sous la selle de Dayro. La suite... demain !