Daniel Deusser étend encore son palmarès en empochant le Super Grand Prix de Prague
Associé au formidable Scuderia 1918 Tobago, Daniel Deusser s’est emparé de l’un des plus prestigieux Grands Prix 5* de l’année, à Prague, où se tient depuis 2018 la finale des circuits Global Champions. Après Bois-le-Duc, Cannes, Calgary et New-York, l’Allemand a empoché son cinquième succès de la saison à ce niveau. Par la même occasion, le cavalier des écuries Stephex assoit un peu plus la domination de la Mannschaft ! D’ailleurs, l’une de ses coéquipières s’est également démarquée, en signant le deuxième et dernier double zéro de la soirée : Katrin Eckermann. L’amazone a déroulé deux prestations somptueuses sur sa crack de neuf ans, Cala Mandia, qui a largement dominé son sujet. En raison d’un point de temps échappé en route lors de l’acte initial, McLain Ward a dû se contenter du troisième rang en compagnie de sa fidèle HH Azur, toujours aussi brillante du haut de ses seize printemps.
Huit des quinze étapes de la saison régulière du Longines Global Champions Tour sont tombées aux mains des Allemands. Katrin Eckermann, Ludger Beerbaum, Christian Ahlmann, Christian Kukuk et Daniel Deusser ont triomphé tout au long de la saison, de Doha à New-York, en passant par Miami, Hambourg, Mexico, Cannes, Rome ou Stockholm. Une domination nette et franche de la Mannschaft, qui a enfoncé le clou de la plus belle des manières, samedi 19 novembre, à l’occasion du Super Grand Prix de Prague, point d’orgue du lucratif double circuit de Global Champions.
Après une introduction en grande pompe, à laquelle il ne manquait presque qu’un concert entre les deux manches du Grand Prix pour en faire un Super Bowl version équestre, les treize engagés - Malin Baryard-Johnsson, lauréate à Ramatuelle, ayant déclaré forfait en raison d’une petite blessure contractée par sa crack H&M Indiana lors d’une sortie au pré, et Ludger Beerbaum, vainqueur à Doha et Mexico, préférant préservée sa géniale Mila (ex Mank) pour l’épreuve par équipe à la dotation faramineuse - se sont frottés à deux parcours de haute volée, imaginés par nul autre qu’Uliano Vezzani. Et le maestro italien n’a pas failli. Parfaitement dosé, le premier acte a permis à cinq paires de conclure avec un score vierge, et à deux de plus de n’entacher leur compteur que d’un point de temps dépassé. Pourtant, malgré ce constat plutôt positif, il y a eu quelques surprises, à commencer par une faute peu habituelle du crack King Edward, tenant du titre et piégé par un oxer en bout de ligne, ou encore les neufs points concédé par le pourtant très en forme VDL Edgar M. Après une première partie de parcours chahutée, Sanne Thijssen a, elle, quitté la piste sur un total de vingt-neuf unités, malgré une fin d’exercice bien plus à la hauteur des standards habituels de son cher Con Quidam RB.
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Une deuxième manche hautement sélective
Alors que les températures étaient négatives en République-Tchèque, la chaleur est montée d’un cran au cœur de l’ultra moderne O2 Arena, désignée hôte de cette grande finale de Global Champions depuis 2018, exception faite de 2020, année entachée par la pandémie de Covid-19. Si la jeune Néerlandaise et son étalon holsteiner ont préféré jeter l’éponge - n’ayant plus aucune chance de classement - leurs adversaires du soir avaient encore les cartes en main. Mais ce deuxième tracé, qui revêtait à la fois l’enjeu du sans-faute et celui du chronomètre, s’est révélé encore plus délicat que le premier. Ainsi, quatre duos ont accusé deux fautes : Marlon Modolo Zanotelli sur Edgar M, douzièmes, Denis Lynch aux rênes de Brooklyn Heights (ex Jorden vd Kruishoeve), onzième avec un total cumulé de seize unités, Max Kühner, qui, après un excellent parcours à un point n’est pas parvenu à confirmer sur l’excellent EIC Coriolis des Isles et termine neuvième, juste derrière Christian Ahlmann, impeccable dans l’acte initial puis battu à deux reprises sur le prometteur Mandato van de Neerheide.
Dixième, Christian Kukuk a relevé la barre en deuxième manche sur la jeune Nice van't Zorgvliet, fille, comme l’alezan du cavalier du haras de Zangersheide, du formidable Emerald van’t Ruytershof. La paire n’a concédé qu’une faute, contre deux lors de son premier passage. Déjà pénalisés par quatre points, l’Irlandais Michael Pender, révélation de la saison, et le champion du monde Henrik von Eckermann se sont de nouveau fait piéger avec leurs respectifs HHS Calais et King Edward, pour occuper les rangs sept et six.
La pression est encore montée d’un cran lorsque McLain Ward, repêché de dernière minute en raison du forfait de Shane Sweetnam, retenu par un mariage, a bouclé son passage sans la moindre faute, laissant sa fantastique HH Azur (ex Azur Garden’s Horses) avec un total de un point. Derrière l’Américain, Katrin Eckermann n’a pas tremblé. Auteure d’une véritable démonstration dans l’acte initiale avec sa crack Cala Mandia, neuf ans seulement mais d’une aisance remarquable face à ces obstacles hissés à 1,65m, l’amazone a réitéré la performance pour prendre les commandes de l’épreuve, avant le passage des trois derniers duos.
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De retour à l'œuvre, Harrie Smolders a été le premier à craquer, s’offrant une cinquième place sur Monaco, malgré un chronomètre rapide. Bien décidé à s’imposer, pour sa quatrième participation à l’événement, Daniel Deusser a tout demandé à son généreux Scuderia 1918 Tobago, qui comptait déjà deux Grands Prix 5* à son palmarès de l’année 2022. Et cela a payé ! Dernier à entrer dans l’arène, le Belge Pieter Devos, récompensé à Londres avec sa même Mom’s Toupie de la Roque, qui concourt sans guêtre aux antérieurs, a fait rouler une barre à terre, pour occuper la quatrième place, derrière McLain Ward, troisième, Katrin Eckermann, deuxième, et Daniel Deusser, grand champion du jour.
Cinquième Grand Prix 5* de l’année pour Daniel Deusser
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“Je suis sans voix”, a déclaré un Daniel Deusser aux anges. “Ce que Jan Tops a créé ici ces dernières années et ce que j’appelle un événement unique. Sauter sur une telle piste, avec un public comme celui-ci, est irréel.” Et d’ajouter : “Je crois que Tobago avait un peu sous-estimé la hauteur des obstacles, mais il s’est donné corps et âme. Je n’ai pas de mots. Tobago a eu un peu de repos et est revenu très en forme. Je sais qu’il est très pratique dans des pistes plus petites. Il y a trois ans, il avait déjà sauté cette épreuve ici et s’était très bien comporté. Avec la forme qui était la sienne ces dernières semaines, j’ai pensé qu’il était le bon candidat pour ce Grand Prix. Je l’ai choisi en sachant qu’il avait une chance, mais je ne m’attendais pas à gagner. Après la première reconnaissance, nous nous sommes dit que le parcours était très haut, voire impossible à sauter. Finalement, nous avons eu sept sans-faute. Cela montre à quel point cette épreuve était bien dosée, et combien les compétiteurs sont doués. C’était du grand sport, avec deux doubles sans-faute, et, forcément, je suis ravi d’avoir été le plus rapide !” Une nouvelle victoire que l’Allemand n’a pas manqué de partager avec son fidèle groom, Sean Lynch, qui voue toujours un attachement particulier à son minuscule alezan.
En s’imposant à Prague, l’actuel douzième meilleur cavalier du monde, qui manquera à l’appel pour le Top 10 Rolex IJRC de Genève, empoche son septième Grand Prix de l’année, et le cinquième au niveau 5*, le tout réalisé avec trois chevaux différents ! Après Bois-le-Duc, déjà avec Tobago, Cannes, grâce à Bingo Ste Hermelle, Calgary, en compagnie de Killer Queen VDM, New-York et donc Prague aux commandes du fils de Tangelo vd Zuuthoeve, il ne lui manquera plus que celui du concours genevois à aller chercher, dans moins d’un mois, sur l’immense piste de Palexpo.
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Crédit photo : © Sportfot. Photo à la Une : Daniel Deusser et son cher Tobago.