Ils n'étaient que 36 au départ sur les 40 partants autorisés à prendre le départ théoriquement, et l'on aura vu quelques gros scores... mais c'est finalement Marlon Zanotelli qui sera l'infortuné du jour. Le brésilien aura bouclé un magnifique tour sur le très plaisant Virtuose d'Eole (Panama Tame) mais malheureusement, ils seront les seuls à faire les frais du chronomètre en écopant d'un point de temps de pénalité... et les premiers non classés !
Devant, ils sont en effet douze à s'être qualifiés pour le barrage mais cela démarre mal pour le norvégien Johan-Sebastian Gulliksen sur Chaloubet (Balou du Rouet) qui ne peut éviter deux fautes, et pas beaucoup mieux ni pour le britannique James Wilson sur Imagine de Muze (Nabab de Rêve), ni pour le hollandais Léopold van Asten sur VDL Groep Miss Untouchable (Chacco Blue) qui ne peuvent éviter une faute chacun.
Il faudra attendre le passage de Wilm Vermeir pour voir le premier double sans-faute mais on sent que le belge en a gardé sous la pédale avec son bouillant IQ van het Steentje (Toulon) et il va falloir tenir ! 45''16, premier temps de référence.
Christian Kukuk a bien observé la manœuvre et il décide de s'assurer quelques points en vue de la finale de Coupe du Monde avec Quintino (Quinton). L'Allemand des écuries Beerbaum prend tous les boulevards et assure le sans-faute en 48''45... tranquillement !
Un choix payant car ce barrage est étonnant, seule la dernière ligne permet d'enlever une foulée et toute les autres distances demandent au cavalier d'attendre. Ceux qui prendront des risques seront directement pénalisés à l'image d'un Olivier Philippaerts magnifique avec Legend of Love (Landzauber) mais pénalisé d'une faute, tout comme Harrie Smolders sur le plaisant Monaco (Cassini II) ou encore Julien Epaillard sur Queeletta (Quality).
C'est là où la clairvoyance d'un Pius Schwizer fait des miracles. Mal embarqué lors du premier tour avec Cortney Cox (Carlo), il gère ce second tour de main de maître sans mettre sa petite alezane dans le rouge. La conduisant brillament vers le double sans faute en 44''02, il lui permet de prendre une belle option vers un incroyable podium d'autant que le belge Jos Verlooy, en forme ces derniers mois, veut lui aussi trop en faire et deux barres viendront sanctionner son barrage avec Igor (Emerald van't Ruytershof), juste après un barrage très rapide mais avec une faute d'Emmanuele Gaudiano et Chalou (Chacco Blue).
Il ne reste donc plus qu'un homme pour s'interposer... mais quel homme ! Le cavalier des écuries Stephex, Daniel Deusser est véritablement chez lui ici à Malines. Un concours toujours coorganisé par sa belle-famille, pas très loin de chez son propriétaire... autant de facteur qui rendent ce lieu encore un peu plus spécial pour l'Allemand. En selle sur la jeune Killer Queen VDM (Eldorado v. Zeshoek), Double D reste très calme, serre ses virages... et lâche les gaz dans la dernière ligne ! Le scénario est parfait : 41''37, il n'y a aucune discussion possible, le meilleur a gagné, tout simplement !
6 ans après Cornet d'Amour, c'est au tour de Killer Queen VDM, qui n'est autre que la fille de l'olympique Derly Chin, de permettre à l'ancien numéro un mondial de remporter pour la seconde fois l'étape belge de Coupe du Monde.
" Comparer deux victoires, c'est quelque chose de très difficile d'autant que la première, c'est Cornet d'Amour qui me l'a offerte. C'est le meilleur cheval de ma carrière jusqu'à présent, mon premier véritable cheval de championnat... il représente tellement de choses. Killer Queen est encore très jeune. C'est une jument que Stephan Conter a achetée lorsqu'elle avait 7 ans, qui a gagné beaucoup dans les épreuves jeunes chevaux et qui a ensuite évolué sur 1m45, 1m50 puis 1m55... et ce ne sont que ses débuts à ce niveau. Après, c'est un cheval que j'adore et dans lequel je fonde tellement d'espoir pour la suite... que peut-être qu'elle prendra la place de Cornet d'Amour. Nous verrons !
Cette victoire me relance véritablement en vue de la finale de la Coupe du Monde à Las Vegas. C'est étonnant car en début de saison, j'en avais vraiment fait un objectif puis, il y a quelques semaines, je me suis demandé si je ne devais pas faire tout simplement une croix sur ce circuit après ne pas avoir marqué beaucoup de points lors des premières étapes auxquelles j'ai participé. Après cette victoire, les cartes ont été redistribuées... mais c'est une année olympique qui débute, alors nous allons bien réfléchir à nos objectifs avec Tobago, Jasmien et Killer Queen et faire le point. " expliquera Daniel Deusser, très serein.
Son patron, Stephan Conter, ne boudait pas son plaisir en bordure de piste : " Ma politique a toujours été d'acheter de bons chevaux de 6 et 7 ans. Chaque année, nous achetons une quarantaine de chevaux de chaque génération. Nous vendons une partie des bons chevaux à nos clients et nous essayons d'en garder quelques très bons pour nous. Je pense que ce système a fait ses preuves et fonctionne bien, Killer Queen en est encore un bel exemple comme tant d'autres avant elle. "
Premier à réaliser le double sans-faute, Wilm Vermeir s'est finalement offert un magnifique podium en prenant la troisième place de cette Coupe du Monde : " C'est magnifique. Je viens ici depuis de très nombreuses années. J'ai participé à toutes les épreuves possibles ici à commencer par les épreuves du LRV, puis celles d'élevage, des jeunes étalons aux Sires, le deux étoiles dont j'ai remporté le Grand Prix à deux reprises et maintenant ce podium dans la Coupe du Monde. Je suis vraiment heureux car au début, c'était un peu mon concours, j'avais toujours de bons résultats... puis la chance a tourné et je finissais par avoir toujours une faute quelque part alors cela fait du bien de voir la chance tourner une nouvelle fois. Honnêtement, je n'ai pas totalement suivi mon plan ici. J'ai serré un peu fort mon virage au départ... mais j'ai vite constaté que cela allait être difficile avec IQ alors je me suis dit " Wilm, reste calme " et j'ai préféré assurer le sans-faute. À la fin, j'étais content d'avoir fait le double sans-faute mais je n'ai pas explosé de joie car nous étions douze au barrage et je me suis dit " Avec ce temps-là, si tu es 5è ou 6è, c'est déjà très bien " alors évidemment à la fin, me retrouver sur le podium, oui, je suis vraiment très heureux... mais à la sortie de piste, je n'étais pas joyeux au point de jeter ma bombe en l'air. Cette troisième place nous offre de belles perspectives mais avant de m'enflammer, je veux vraiment en discuter avec notre chef d'équipe et Niels Bruynseels. Si les deux me disent " Wilm, tu as une chance d'aller en finale, vas-y ", alors je veux vraiment tout faire pour vivre cette première expérience. En fait, c'est un peu comme Daniel Deusser, à Vérone, je prends la 7è place pour notre première Coupe du Monde de la saison et je me suis dit " On va aller à Vegas " puis les deux suivantes, le cheval sautait bien... mais on fait une faute et on ne marque pas de point, alors on se dit que c'est fini ! IQ a toutes les capacités pour ce genre de compétition mais il est très chaud et parfois, je manque un peu de contrôle. La saison a été longue mais j'ai la chance d'avoir trois chevaux pour sauter ces épreuves et IQ a malheureusement été écarté des concours durant 9 semaines ; il a donc fait un long break et il est tout à fait frais et disponible aujourd'hui. Nous allons donc voir les possibilités qui s'offrent à nous pour la suite de la saison. "