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Daniel Deusser devant ses fans et son équipe.

Reportages mardi 5 juillet 2016
CSI***** Knokke Hippique 2016
Grand Prix Lors de la première édition, le Knokke Hippique avait placé la barre très haut. Il fallait donc réussir à ne pas décevoir lors de la seconde avec des éléments climatiques compliqués et incontrôlables … mais les équipes Stephex se sont serrés les coudes et tout le monde aura mis la main à la pâte sans rechigner avec pourtant parfois des tâches bien différentes de leur quotidien habituel mais la réussite aura été à la clé et même le soleil aura récompensé ce travail de longue haleine, qui s'apparente pour certains à un sprint perpétuel d'autant que ce n'est pas la fin mais seulement le début du Knokke Hippique qui va encore se dérouler les trois prochaines semaines. Sportivement, les 49 partants du Grand Prix auront pu profiter d'un nouveau très beau Grand Prix de Luc Musette même si le chef de piste belge s'est fait piéger en début d'épreuve en allongeant le chronomètre de trois secondes se retrouvant du coup avec 19 barragistes, la cavalière des écuries Stephex Jonna Ekberg se retrouvant comme étant la seule punie pour un point de dépassement de temps après un beau sans-faute avec Air Pia VG Z (Air Jordan). Le barrage débute par un duel irlandais. L'élu pour les Jeux, Greg Broderick s'élance avec Mhs Going Global (Quidam Junior I) mais on sent la pression et l'homme n'ose pas prendre trop de risques. Double sans-faute en 42''67, les hostilités sont lancées. Cian O'Connor est très motivé et réussit le double sans-faute tout en améliorant le temps de son compatriote en 41''31 et avec beaucoup d'électricité dans l'air témoignant que l'heure de l'apaisement n'a pas encore sonné dans les rangs irlandais. Ben Maher attaque avec Boomerang (Orlando) qui réalise une fantastique prestation en étant sans-faute en 40''00. Troisième nouveau leader pour autant de cavaliers. Lorenzo De Luca a bien l'intention de continuer dans cette voie en lançant Ensor de Litrange LXII (Nabab de Rêve). Le score reste vierge mais le chrono affiche 40'' … et 14 centièmes. Dommage. « Ensor est un cheval tellement respectueux avec une tellement grande action, c'est vraiment un des meilleurs chevaux que j'ai eu l'occasion de monter dans ma carrière. Ici, le cheval = le terrain non ? lui convenait très bien. Jos Lansink a vraiment fait un travail fantastique avec lui et j'en profite aujourd'hui depuis que Stephan et Jos qui en sont copropriétaires ont décidé de me le confier. Je les remercie vraiment et j'espère que nous allons continuer à bien performer. J'ai beaucoup échangé avec Jos lorsque j'ai pris le cheval en main puis lorsqu'on s'est vu à Eindhoven. J'ai été un peu surpris quand je l'ai monté les premières fois car, je connaissais le cheval, mais le sentiment dessus était différent de ce que je pensais. C'est un cheval extrêmement sensible mais également aussi très respectueux avec beaucoup de force. Du coup, vous vous sentiez bien sur lui, c'est très confortable d'autant qu'une fois qu'il entre en piste, il veut bien faire. » Rodrigo Pessoa a bouclé un premier tour magnifique avec Status (Satisfaction) et le Brésilien tient à rester sur une bonne note en réalisant un joli double sans-faute. « Dans un tel barrage, je ne suis qu'un figurant. Status est un cheval qui a sa manière et avance avec sa vitesse, je suis à la place où je dois être. Je suis content car il a bien sauté. Le premier jour, il a fait deux fautes de derrière qui ne lui sont pas caractéristiques mais aujourd'hui, il s'est donné de la peine. On continue notre route, il nous reste deux concours et notre prochaine étape est Aix-la-Chapelle. Lorsqu'on marche le parcours, on se rend compte qu'il n'y a pas de difficultés techniques, double de droits avec 8 foulées en courbe, pas de palanque, pas une barrière … et malheureusement, le chef de piste fait l'erreur d'allonger le temps même si à la fin, il y a un beau spectacle mais on ne peut pas faire comme cela toutes les semaines avec les chevaux sinon on casse tout. C'est le petit bémol car sinon le concours est magnifique. On a eu froid au début mais aujourd'hui, tout le monde est content. » Gerco Schroder ne se pose pas de question, il attaque avec Glock's Lausejunge (Ludwig As) mais il ne peut éviter la faute sur l'oxer 15 aux couleurs Porsche. Fâché sur le nombre de sans-faute de ce Grand Prix, Nick Skelton a décidé de ne pas jouer le jeu et d'assurer le double sans faute avec trois points de pénalité pour temps dépassé avec son phénomène Big Star (Quick Star).  Marcus Ehning attaque avec sa monture des écuries Schreiber mais ne peut éviter une faute sur l'oxer placé en numéro trois avec Gin Chin vh Lindenhof (Chin Chin). La tension est retombée d'autant que Beezie Madden ne peut éviter la faute dès le deuxième obstacle avec Quister (Kannan). René Lopez faute sur le vertical Cavalor avec Con Dios III (Colman), Derin Desmiroy traverse le 15 avant de doubler la mise sur la sortie de la combinaison, Romain Duguet ne peut éviter l'entrée de la combi en plus du dernier obstacle avec Quorida du Treho (Kannan) alors que Judy Ann Melchior accroche la sortie de la combinaison avec As Cold as Ice Z (Artos Z) sous les yeux de Christian et Léon Ahlmann. Les fautes s'enchaînent malgré quelques motifs de satisfaction. « Je suis très contente de As Cold as Ice qui a de nouveau retrouvé la forme. A La Baule, elle avait bien sauté le premier jour avant de se blesser légèrement du coup, je n'avais plus le même sentiment et elle ne sautait pas de la même manière que d'habitude. A St Tropez, elle fait une faute mais je sentais que les choses allaient dans la bonne direction et maintenant, chaque concours est meilleur. Je ne suis jamais assez rapide mais j'essaie toujours de faire de mon mieux au barrage. J'étais déjà venue l'an dernier et je suis contente de revenir. C'est un concours agréable où l'on a énormément de place pour travailler les chevaux et la piste est très grande ce qui me permet de galoper. » expliquera Judy-Ann Melchior. Max Kuhner tente de faire repartir le barrage dans une spirale positive avec son magnifique étalon de 9 ans Chardonnay 79 (Clarimo) mais une faute sur l'ultime obstacle les prive d'un bel accessit. Niels Bruynseels veut faire parler la poudre mais deux fautes coup sur coup viennent briser ses rêves avec Cas de Liberté Z (Cracky Z). Jos Verlooy ne se pose pas de question, il sait qu'il a une carte à jouer avec sa grande promesse Caracas (Casall) qui une fois de plus ne déçoit pas. Le jeune homme manque quelque peu son départ en étant déstabilisé mais continue néanmoins … ne pouvant éviter la faute sur l'ultime obstacle. « Je n'ai vraiment pas eu de chance. Je suis allé un peu trop dans le coin et je ne voyais ni une distance en avançant, ni une distance en attendant. J'étais un peu trop excité et à la place d'attendre, j'ai hésité et la barre est tombée. Dans la première ligne, j'ai fait 8 foulées au lieu de 7. Il faut rester réaliste, je n'ai pas encore fait beaucoup de barrage avec lui, c'est déjà incroyable de voir son évolution sur un an. Je l'ai vraiment construit sur des épreuves régionales d'1m20, 1m30. J'ai ensuite attendu qu'il me dise qu'il soit prêt. J'ai pris mon temps. Nous avons acheté Caracas peu de temps après avoir vendu Domino à la famille Coulter qui n'avait pas fait grand-chose avec lui puisqu'ils l'avaient acheté pour Saer Coulter qui a décidé d'arrêter de monter (ndlr : avant cela, Caracas évoluait néanmoins en Grand Prix avec l'Australien Jamie Kermond en 2014). Ils sont aujourd'hui vraiment heureux de le voir évoluer de la sorte. » réagira le Belge. Ils ne sont désormais plus que trois à devoir en découdre. Philippe Rozier en fait partie et le Français ne se contente pas de sa participation au barrage, il attaque et réalise un barrage somptueux avec Rahotep de Toscane (Quidam de Revel). Le gris fait bien mieux que de se défendre. C'est sans faute en 39''39. Le nouveau leader est ravi ! « Aujourd'hui, c'est un jour très spécial pour moi car c'était ma dernière chance d'accrocher le bon wagon pour les Jeux Olympiques. Il était sans-faute le premier jour, sans-faute ainsi qu'au barrage le second jour et encore double sans-faute aujourd'hui : soit cinq tours sans-faute, ce qui est vraiment important pour moi à l'heure actuelle. C'est ma dernière chance pour les Jeux Olympiques ! Je dis toujours qu'en équitation il y a 20 ans, on faisait du karting et aujourd'hui, on fait de la formule 1 ! Aujourd'hui, une victoire se joue à un rien. J'avais demandé à Philippe Guerdat de venir ici à Knokke où j'étais déjà venu l'an dernier et où j'avais apprécié le concours plutôt que d'aller à Paris car je souhaitais m'éloigner de la pression par rapport aux Jeux Olympiques d'autant que les résultats de Rotterdam n'ont pas été très bons. Je pensais que c'était plus intelligent étant dans la course olympique de prendre un peu de recul. Je ne regrette pas car j'avais déjà aimé le concours l'an dernier mais quand je suis arrivé ici cette année, j'ai dit à Stephan Conter que je savais qu'il était fou … mais que là, je réalisais qu'il était encore plus fou que ce que je pensais. L'endroit est incroyable et il faut avoir une bonne paire de coui… pour faire ce genre d'événement. Il n'y a que ceux qui n'ont jamais organisé quelque chose qui peuvent ne pas savoir. Au départ, je pensais faire partie des cinq cavaliers appelés à Rotterdam mais on m'a appelé le lundi pour me dire que tout compte fait, je ne faisais pas partie du voyage. J'ai donc revu mon planning en disant que je demandais à venir à Knokke puis avoir une semaine de repos, faire Aix la Chapelle puis une semaine de repos et Dinard. C'est mon choix, il sera bon ou pas … mais ce soir, je ne regrette rien. Philippe Guerdat prendra sa décision le 13 juillet concernant les cinq membres de son équipe…  » expliquera avec beaucoup d'émotion Philippe Rozier, membre de l'équipe de France aux JO en 1984 et en 2000. Rien n'est joué pour autant car derrière, il reste deux candidats plus que sérieux avec tout d'abord le cavalier maison, Daniel Deusser, déjà vainqueur de la grosse épreuve vendredi avec la même jument Equita van't Zorgvliet (Cassini) alors qu'il ne s'agit que de leur 4 ème concours en commun pour la jument formée par Terry Hoeckmann qui vient de confier son fils Joy van't Zorgvliet (For Joy van't Zorgvliet) à Rodrigo Pessoa en vue des Youngster Class d'Aix la Chapelle … le couple n'ayant aligné que des sans-fautes à Knokke. Acquise comme jeune cheval par les écuries Stephex, Equita a ensuite évolué progressivement vers le haut niveau avec la Suédoise Jonna Ekberg. Mais désormais plus question de formation, on est dans le vif du sujet et Daniel Deusser aime ça. L'Allemand attaque poussé par toute une équipe qui a monté cet événement et l'ancien champion d'Allemagne ne déçoit pas. C'est sans faute avec 7 petits centièmes … de moins : nouveau leader ! Il n'en reste plus qu'un mais ils peuvent le faire … Steve Guerdat est dans la place … avec Nino des Buissonets (Kannan), tout simplement. Le couple a montré la semaine dernière qu'ils étaient en grande forme à Rotterdam et les champions olympiques en titre se sont promené cet après-midi mais, vont-ils prendre le moindre risque ? Le couple part sur un bon train mais on comprend vite qu'ils ne prennent pas tous les risques. Le parcours est magnifique, c'est sans-faute en 39''96 et la troisième place finale. « Passer en dernière position est toujours un énorme avantage surtout quand le barrage est rapide comme aujourd'hui… mais le tracé de ce barrage ne convenait pas à 100% à Nino puis il ne faut pas se voiler la face, cela fait six mois que je suis focalisé sur les Jeux Olympiques alors j'ai préféré ne pas prendre tous les risques mais comme c'est un cheval extrêmement rapide naturellement, cela nous a néanmoins permis de prendre cette belle troisième place. J'ai pris beaucoup de plaisir sans forcer pour autant. Sur le papier, une demi-seconde, cela peut sembler peu mais c'est en fait énorme. Je suis tranquillement le planning que je m'étais fixé avec Nino. C'était son dernier gros Grand Prix avant les Jeux Olympiques, Nino ne fera plus qu'un plus petit concours avant le départ pour Rio. Je tiens à féliciter Stephan Conter et son équipe pour cette organisation. La plupart des gens qui travaillent sur cet événement sont des gens qui ont l'habitude de vendre des chevaux et ils ont fait un événement fantastique. Je me sentais désolé pour eux lorsque nous avons eu du mauvais temps les premiers jours mais ce dimanche, le soleil est revenu et c'était magnifique. » expliquera le champion olympique … dans une forme olympique. « C'est une fin parfaite pour un concours parfait et même si je fais partie du team Stephex, je me dois de féliciter tous les gens qui ont été impliqués dans l'organisation de cet incroyable concours. Tout le monde a pu voir du grand sport et un événement où plus personne n'a de doute. Tout le monde a pu prendre du bon temps. Ce n'est que le deuxième concours mais cela se déroule comme si c'était l'un des plus grands concours au monde. Une victoire comme celle-ci se gagne grâce à une formidable équipe. Mon groom Sean en fait évidemment partie, c'est quelqu'un qui accompagne les chevaux partout dans le monde et s'en occupe aussi bien de jour comme de nuit mais il n'est pas le seul, il y a les grooms maisons et tous les gens qui nous entourent. J'ai beaucoup de chance d'avoir autant de personnes aussi fantastiques autour de moi. Il y a une grande différence entre imaginer, rêver et réaliser les choses mais Equita était déjà compétitive avec Jonna même si ce n'était pas au même niveau. Ce n'est que mon 4 ème concours avec elle alors évidemment de là à imaginer remporter deux grosses épreuves dont le Grand Prix avec elle, cela fait beaucoup et je ne l'aurais sans doute pas imaginé il y a un mois. »   Propriétaire d'Equita van't Zorgvliet, Stephan Conter était également un organisateur comblé : « Je suis très heureux de mon cheval. Jonna Ekberg l'a montée durant deux ans. Elle a fait du bon travail, c'est une très bonne cavalière … mais ce n'est pas Daniel Deusser. J'ai pensé que c'était le bon moment de la passer à Daniel car la jument est très respectueuse et veut jouer le jeu. Je pense que c'est une bonne paire et j'aime quand c'est comme ça. La journée ne pouvait pas être meilleure. Mon cavalier n°1 a gagné, mon cheval a gagné, nous avons eu un temps magnifique et le public a répondu présent. Chaque année, je me rends à Wellington et nous n'avons rien en Europe d'équivalent. Pour cela, il ne suffit pas d'un bon concours et d'un bon public, il faut aussi le bon endroit. Knokke est le Saint Tropez du nord avec de bons restaurants, de beaux hôtels, de chouettes magasins : c'est l'endroit rêvé pour garder le monde du show jumping ensemble durant l'été. Nous avons construit un concept qui permet d'emmener des chevaux de tous niveaux du 5 ans au cheval de Grand Prix en étant juste à côté de la ville. Mon idée est de faire chaque année à l'avenir six semaines de concours ici à Knokke. Il y a encore beaucoup d'espace ici qui peuvent nous permettre de continuer à grandir dans les années à venir mais il faut bien réaliser que nous ne pouvons parler de ces projets que grâce aux partenaires de qualité que nous avons à nos côtés. »