C’est à une rude bataille pour les derniers billets pour Göteborg que s’est livrée la quinzaine de cavaliers du milieu du classement de la ligue ouest-européenne de la Coupe du monde samedi soir au Jumping International de Bordeaux. Mais finalement, pas grand-chose n’a bougé : les « déjà-qualifiés » ont surtout consolidé leurs positions. On retiendra alors et surtout une nouvelle victoire allemande à Bordeaux : cette année, ce fut au tour de Daniel Deusser, le vainqueur de la finale 2014, de remporter cette étape pour la première fois de sa carrière.
Pour qu’un Grand Prix de ce type, avec de tels enjeux, livre à la fois un verdict des plus justes pour les cavaliers et un spectacle inoubliable pour le public, il faut un décor parfait. Et celui dessiné par le chef de piste français, et même bordelais, fut un modèle du genre. Et pourtant, Jean-François Morand, dont c’était le premier parcours de Coupe du monde, a eu des sueurs froides, car les sans-faute ont eu du mal à tomber ! Ils seront six finalement, dont trois Belges, un Allemand, un Espagnol et une Finlandaise. De Français, que nenni : seuls Emeric George (Chopin des Hayettes) et Simon Delestre (Hermès Ryan) ont sauvé les meubles en apparaissant au classement (douzième et neuvième) avec chacun une faute : « C’est vraiment dommage, car Ryan était à 100% de ses capacités et ce parcours aurait dû me laisser complétement satisfait si cette faute n’était pas venue tout gâcher », regrettait ce dernier.
Ce barrage, dont les Bleus étaient donc privés, devait consacrer le seul des quatre cavaliers allemands qualifiés, Daniel Deusser, déjà leader du classement général : « Mais c’est toujours bon de gagner et ici à Bordeaux, dans cette ambiance, c’est encore plus fort. J’ai déjà remporté le Grand Prix du dimanche ici, mais c’est la première fois en Coupe du monde. Si ma place de leader s’en trouve confortée, ce n’est pas très important d’un point de vue sportif puisqu’à la finale, nous repartons tous à zéro. En revanche, cela montre combien cette saison fut bonne et cela me donne une grande confiance pour cette finale à venir que je compte disputer avec ce même Tobago Z ».
Deuxième de ce barrage avec son immense Iron Man van de Padenbore (Darco), le Belge Grégory Whatelet n’ira pas à Göteborg car il marque ses premiers et seuls points à Bordeaux : « C’est un choix délibéré car il s’agissait de gérer mes chevaux. J’ai mis Nevados au repos, il a beaucoup donné cette saison, tandis qu’Iron Man van de Padenbore revient de blessure. Il s’était fracturé un os dans son box il y a un an à Mexico, nous avons pu le soigner et il n’a refait son premier concours qu’en décembre dernier à Paris. C’est un cheval qui peut paraître un peu corpulent, certes, mais c’est un cheval plus sensible et rapide qu’on ne peut le penser ».
Grâce à sa troisième place avec le cheval français Rokfeller de Pleville (L'arc de Triomphe) et après leur 5ème place à Bâle, l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar est le seul cavalier de la soirée à avoir finalement accroché sa qualification pour la finale en se hissant de la vingt-et-unième à la quinzième place du classement général : « C’est une bonne journée pour moi sur ce parcours particulièrement difficile où l’on n’a vu que six sans-faute. » L’Espagnol s’était classé sixième de la dernière finale de Paris, en avril dernier, l’objectif est évidemment d’améliorer encore cet excellent résultat.
Un autre Liégeois s'est mis en évidence puisque François Mathy jr a pris la 4ème place avec un beau double sans-faute d'Uno de la Roque (Numero Uno) qui leur permettent de se qualifier pour la finale de Göteborg alors que le dernier double sans faute est signé par Si la Sol de Greenbay Z (Schilling), formée par le hutois Dominique Joassin qui l'a emenée jusqu'en Grand Prix avant de la céder au milieu de l'année dernière à la norvégienne Marie Longem, élève de Grégory Wathelet, qui prend ici la 5ème position avec le dernier double sans-faute devant une autre liégeoise Céline Schooonbroodt qui était la première à s'élancer dans le barrage mais comettra une faute en tentant de mettre la pression sur ses adversaires avec Chepetta (Chepetto).
Bien que bredouilles aujourd’hui, les Français Olivier Robert (qui nous a fait une belle frayeur dans le double qu’il a traversé avec Vangog du Mas Garnier) et Kevin Staut (8 points avec For Joy van’t Zorgvliet*HDC) se maintiennent dans la liste des dix-huit qualifiés européens.
Pas de Français à la fête, mais le fameux public bordelais ne s’est pas montré moins enthousiaste pour autant : « Sept mille cinq cent spectateurs qu’il convient de féliciter tant ils se montrent sportifs et fai- play », soulignait Eric Dulong, président de CEB. Un public à la hauteur de cette magnifique finale européenne.
Communiqué R&B Presse - Photo Christophe Bricot
Au Mexique avait lieux quasiment simultanément l'étape de coupe du monde de Léon qui a vu la victoire de l'Irlandais Jordan Coyle sur Eristov (Cicero Z van Paemel) devant Salvador Onate sur Big Red (Ludwig von Bayern) et Frederico Fernandez, pénalisé d'un point de temps dépassé sur Davidoff (Olympic Fire).
Martin Fuchs remporte quant à lui le Grand Prix***** de Wellington avec Clooney (Cornet Obolensky) devant Kent Farrington sur Gazelle alors que Richie Moloney complète le podium avec Rocksy Music