C'est ce que vous avez pu conserver des sports auxquels vous vous êtes essayé par le passé ?
D.P. : « Oui, je pense. Lorsque le Tour de France passe, je suis vraiment passionné. C'est quelque chose que j'aime beaucoup. C'est un sport qui a évolué énormément comme l'équitation. Il y a 20 ans, c'était de bons coureurs et aujourd'hui, ce sont des machines comme les parcours que l'on nous demande de sauter aujourd'hui sont incomparables à ceux d'il y a quinze ans. Les chevaux sont meilleurs et finalement, c'est un futur sans limite dans tous les sports avec des athlètes toujours plus performants. »
Cela vous arrive encore aujourd'hui de monter sur un vélo pour aller faire quelques kilomètres ?
D.P. : « Oui. J'ai souvent fait le yoyo avec mon poids ces derniers temps et lorsque je grossi, je perds vite le courage d'aller rouler car c'est automatiquement plus difficile. Pour être honnête, lorsque je suis au concours, je prends régulièrement mon VTT pour aller faire un tour. Ca me passionne encore mais j'opte plus souvent pour le VTT car le vélo de course sur les terrains de sable, ce n'est pas terrible. »
Damien Plume, c'est évidemment un cavalier … mais c'est aussi un entraîneur qui devient assez prisé.
D.P. : « Oui, c'est vrai et je dois bien reconnaître que donner des leçons, ça me passionne même s'il y a des côtés que j'aime moins. J'ai souvent été déçu car des gens m'ont appelé en espérant que j'allais les aider à préparer des chevaux parce que j'ai fait de grandes écuries et tenter d'en connaître les « secrets » puis une fois que tout allait bien grâce à différents exercices et sans préparation dans le mauvais sens du terme, on entend dire que c'est normal si le cheval saute fort, c'est que « Plume a fait », j'ai décidé d'arrêter de faire ça. Si un cheval progresse, c'est grâce au travail et au temps que l'on investit tout simplement. Du coup, j e ne m'occupe plus que d'élèves que j'ai pu choisir moi-même parmi les demandes que j'ai eues. Ce sont des gens qui travaillent dur, qui sont rigoureux même s'ils doivent encore apprendre, comme moi d'ailleurs, mais ce sont des gens avec un bon c?ur qui ont envie que l'on avance ensemble. »
Cela fait partie justement des difficultés d'un renouveau d'arriver à faire le tri dans son entourage tout en essayant de se faire accepter par les autres ?
D.P. : « Oui c'est difficile mais malheureusement, c'est toujours la même chose : quand vous êtes en bas de l'échelle, vous avez plein d'amis et quand vous remontez l'échelle, on vous dit que vous avez changé mais je ne pense pas avoir changé. Je pense juste qu'à un moment, il faut prendre son destin entre les mains et si on veut remonter la pente, il faut avancer et si des gens, qui étaient soi-disant des amis, deviennent jaloux à ce moment-là, ce n'étaient pas des amis et il ne faut pas se retourner sur eux dans ce cas. J'essaie d'arriver à faire cela même si je suis encore fragile à ce niveau-là mais je veux le faire pour les gens qui m'ont donné la chance de grandir dans le sport. »
C'est une force de caractère dont on a besoin en tant que sportif ?
D.P. : « Oui. Cela fait partie des difficultés pour moi. Je suis quelqu'un qui prend les choses très à c?ur et les chevaux c'est toute ma vie. Après chaque entraînement et chaque concours, j'essaie désormais de faire un débriefing même si cela n'a pas été alors qu'avant j'avais tendance à laisser tomber les bras. Aujourd'hui, je me dis que c'est en travaillant que cela va passer. »
Lorsque Rio des Vains est arrivé en Belgique, c'était dans le but d'intégrer le piquet de Grégory Wathelet puis finalement vous le montez, les résultats s'enchaînent et il vous suit encore aujourd'hui … On n'a pas peur pourtant qu'à un autre moment il ne parte ailleurs ou intègre finalement le piquet de Grégory ?
D.P. : « Oui, on y pense bien sûr. Le cheval est arrivé chez Grégory pour lui mais lorsqu'il est arrivé, il était assez fatigué et tiré musculairement. Nous avons pris le temps et je l'ai remis en route. Après, c'est une chance inouïe que Grégory me l'ait laissé. Il trouvait que le couple allait tellement bien qu'il ne voulait pas changer les choses et je pense que c'est une des qualités chez Grégory : quand quelque chose se passe bien, il ne change pas alors que beaucoup de gens veulent toujours tout changer en pensant que ça va être mieux. Lui, il m'a laissé le cheval … et je tiens également à remercier vivement le propriétaire qui payait les pensions chez Grégory pour avoir, quelque part, le deuxième cavalier. »Un propriétaire français qui met son cheval en Belgique pour Grégory Wathelet qui se retrouve avec Damien Plume … et qui vous maintient sa confiance. Ca vous a surpris ?
D.P. : « Honnêtement oui. Je pense que j'ai avant tout pu garder le cheval grâce à nos résultats car à ce jour, c'est le cheval de ma vie. Je n'ai jamais eu un cheval comme celui là à l'exception de Quarco van't Merelsnest que Philippe Le Jeune m'avait confié ( et avec lequel Damien Plume se classera 6 ème en individuel des championnats d'Europe junior au Touquet, ndlr ) et qui fut ensuite vendu aux USA où il fera une belle carrière avec Robin Sweely. Rio est vraiment un cheval qui donne tout pour moi et il fait vraiment partie de ma famille. Je pense que le propriétaire s'en est rendu compte, tout comme Grégory qui a bien vu que c'était un cheval avec qui il fallait faire couple. Beaucoup de gens pensent qu'il n'a pas de sang mais c'est tout le contraire, c'est un cheval délicat avec beaucoup de sang et sa plus grande qualité est d'être sensible. Je ne peux que remercier les propriétaires pour me l'avoir laissé même si évidemment, il sera commercialisé un jour. »
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