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CSIW***** Malines

Reportages mercredi 31 décembre 2008

CSIW***** Malines
Royal Earl du Chabus, un bébé devenu grand !

Préservé dès son plus jeune âge, Royal Earl du Chabus arrive aujourd'hui à maturation là ou plusieurs chevaux de son âge semblent déjà fatigués par leur carrière.

L'histoire de cet étalon sBs débute en 1984. Infirmière de profession, Françoise Legros décide avec son mari d'acheter une pouliche à un de ses collègues médecins qui cesse ses activités d'élevage n'ayant plus le temps de s'occuper de ses chevaux. «  Nous sommes tombés sous le charme d'une pouliche de six mois, Solitude. Elle nous a plu car elle bougeait bien et elle était très souple avec des allures très aériennes pour une jument française. Je l'ai élevée puis je l'ai débourrée moi-même avant de débuter la jument en concours de dressage en prenant des cours avec Félix-Marie Brasseur. A l'âge de 8 ans, j'ai décidé de la mettre à la reproduction car ma passion reste avant tout l'élevage.

Elle m'a d'abord donné une petite jument par Don Primero, Joy du Chabus, qui a été exportée en Pologne ensuite un fils de Ritual, Leader du Chabus, que Max Hauri a acheté. C'était un cheval qui sautait très bien mais comme tous les produits de cette souche, à l'exception de Royal Earl, il était très à l'?il et nous avons quelque peu raté sa carrière sportive avec une mauvaise gestion de sa jeunesse. Nous avons également eu un fils d'Almé Crack Z qui a été vendu à une cavalière amateur de notre manège ainsi que Pandor du Chabus, un Landor S, qui a également été vendu à une de nos clientes. Je pense donc que ces chevaux là n'ont pas pu être exploités comme ils auraient pu l'être.

Aujourd'hui, j'ai gardé une s?ur de Royal par Arpad des Six Censes à l'élevage. Elle nous a donné six produits jusqu'à présent. Le premier, Prestige du Chabus est un fils de Royal Bravour qui toujours actuellement en épreuve mètre trente avec une cavalière amateur. Ensuite, elle a eu Rag Time, un Landor S qui a pas mal tourné en cycle jeunes chevaux puis j'ai eu deux produits d'Orlando. Le premier a été vendu en France et je n'ai plus de nouvelles de lui alors que la seconde restera ici à l'élevage. J'ai ensuite deux Ogano Sitte dans lesquels je crois beaucoup.

Royal Earl a été le dernier produit de Solitude, c'était un très grand poulain doté d'énormément de puissance dès son plus jeune âge. J'ai toujours su que ce serait un très bon cheval, d'autant plus qu'il était très bien dans sa tête. A l'époque, je n'étais pas équipée comme aujourd'hui et j'ai préféré le vendre à 3 ans et demi après l'avoir débourré. Il était d'une gentillesse incroyable. Je pense que ma manière d'élever y est pour quelque chose. Aujourd'hui, j'ai encore plusieurs poulains de trois ans qui sont toujours en prairie et qui n'ont pas vu une seule barre de leur vie. Je tiens à les préserver au maximum car, à titre d'exemple, j'étais à Malines pour les épreuves des jeunes étalons et j'ai trouvé qu'il était de plus en plus difficile de se rendre compte des réelles qualités ainsi que du caractère des étalons présentés car ils sont déjà mis dans les mains de professionnels et semblent déjà très préparé. Au final, je n'ai pas l'impression que l'on verra encore beaucoup de ces étalons dans les gros tours plus tard. C'est certainement un système très commercial mais c'est un peu oublier le long terme. Moi, je fais ça parce que cela me plait. Je pense qu'un cheval doit avoir une vie de cheval durant toute sa jeunesse.

Chez moi, ils sont élevés en troupeau et je pense qu'il y a un temps pour tout. Les poulains sont en prairies près de la maison et on les manipule quelque peu, mais il est hors de question qu'il voit une barre.   J'ai été très heureuse, mais à la fois très surprise lorsque j'ai appris que Royal Earl avait été approuvé à la monte car si sa mère possédait beaucoup de qualité, mais la souche est inexistante. Maintenant, je pense que le jury l'a approuvé pour ce qu'il est lui-même. Il possède le modèle et la puissance et je pense qu'il est suffisamment respectueux que pour faire de très bonnes choses … mais en tant qu'éleveuse, je dois bien dire qu'en toute honnêteté, la souche est importante. Néanmoins, lorsque nous avions acheté la mère, nous avions procédé de la même manière. Nous n'étions pas allé acheter une Cassini en Allemagne ou une fille de Quidam de Revel, mais une jument qui nous plaisait pour ce qu'elle était elle-même avant tout grâce à un concours de circonstance. Son père, Gobe Mouches, était un cheval très actif dans notre région même si il n'a produit que quelques chevaux qui ont tourné en compétition. J'ai toujours été une grande fan de Clinton et malgré tout ce qui a pu être dit sur ce cheval, je l'ai toujours utilisé. D'ailleurs pas plus tard qu'hier, j'ai vendu un autre produit de 4 ans par Clinton au brésil comme étalon. J'ai toujours été contente de lui et je n'ai jamais eu aucun soucis avec M. Hamerlinck pour la livraison de la semence alors que ce n'est pas toujours évident vu notre situation géographique.   En élevage, les déceptions sont souvent nombreuses alors le résultat de Royal Earl a Malines m'a vraiment fait plaisir, non pas pour me mettre en évidence car ce n'est pas dans mes habitudes, mais surtout parce que c'est un cheval qui a toujours été gentil et duquel j'ai gardé de nombreux souvenirs. J'aime bien faire les choses convenablement et donner le maximum de chance possible au cheval de trouver quelqu'un plus tard. Tant mieux si cette personne est un très bon cavalier qui évolue au plus haut niveau, c'est évidemment ce que l'on souhaite mais l'on sait bien que cela arrive rarement mais il y en a d'autres et je suis heureuse lorsque les gens sont contents du cheval que je leur ai vendu. Mon plaisir, ma passion, c'est de me lever le matin pour aller voir si tout le monde va bien à l'écurie quel que soit le jour que l'on est. » racontera Françoise Legros avec enthousiasme.   Sur les conseils de Franz Ducci, Michel Goossens achète le fils de Clinton à 3 ans et demi. « Son propriétaire actuel m'avait proposé d'investir dans un cheval pour faire un bout de chemin ensemble. Je me suis donc tourné vers plusieurs amis pour trouver un cheval et Patrick Lutz m'a tout de suite dit qu'il avait un cheval intéressant. Je suis allé le voir et c'est vrai que le cheval était intéressant mais il était très lent et très lourd tout en montrant beaucoup de force et du respect. Il avait une technique parfaite, un gros dégagement du garrot et un très gros passage de postérieur. C'était le cheval que je cherchais. Je l'ai mis en route à 4 ans sans pression, sans même aller au championnat pour lui permettre de bien grandir. A 5 ans, il a débuté la saison à 4 points un peu hésitant avant de terminer les 4-5 derniers cycles sans faute avant de se déclencher à 6 ans où il fera une seule faute sur toute la saison. A ce moment là, nous avons eu beaucoup d'offres pour le cheval mais à la place, j'ai vu le cheval quitter mes écuries pour rejoindre celles de Koen Vereecke. Cela fait partie de notre sport mais je suis heureux de voir aujourd'hui que le travail que j'ai effectué porte ses fruits. C'est un cheval avec un très bon caractère mais son seul défaut, c'est d'être froid et fainéant, ce sont les seules choses à cause desquels je ne sais pas encore dire maintenant jusqu'où il va pouvoir aller. » expliquera son cavalier formateur Frantz Ducci.   « Je trouve que Royal est un cheval vraiment tardif, lorsqu'il est arrivé chez moi, c'était toujours un vrai bébé. Cette année, il a travaillé énormément à la maison durant toute la saison et après le cycle, j'ai préféré lui donner plusieurs mois de repos complet car à la fin de la saison extérieure le cheval était vraiment fatigué. Lorsqu'il a recommencé à travailler, j'ai trouvé que le cheval avait beaucoup changé : il a pris en musculature, il est plus souple et il n'avait rien oublié de ce que nous avions fait durant la saison et je trouve qu'il a également une meilleure mentalité. Je pense que maintenant, je récolte un peu les résultats de tout ce travail même si je pense que j'ai encore besoin d'un peu de temps avec lui mais c'est très prometteur. » expliquait son cavalier actuel, Koen Vereecke.