CSI***** Paris
Porte de Versaille
par Gustave Rihal

Le salon du cheval accueillait en ce début de mois de décembre son traditionnel CSI aux cinq étoiles pour la seconde année consécutive. Il nous faut souligner que ce concours, comme la majorité des concours internationaux d'ailleurs, a connu ces dernières années une nette amélioration de son organisation. Convivialité, ambiance et spectacle sont de mises, comme par exemple lors de la soirée de samedi soir où cavaliers et chevaux nous ont offert un barrage d'anthologie conclu avec brio par le Brésilien Alvaro de Miranda et l'ex-monture de Christophe Barbeau Chatwin. L'épreuve des six barres suivante, très bien orchestrée par un duo Speakers en grande forme a révélé, pour ceux qui en doutaient, qu'un public tout entier pouvait vibrer pour le sport qui nous fait tant rêver.
Après tant d'intensité, le grand prix du dimanche s'annonçait très relevé. Frédéric Cottier avait concocté un parcours fait tout en fluidité, sans juge de paix ni contrat de foulées controversés. Pour autant la difficulté était bien présente en témoigne le long temps d'attente avant le premier qualifié pour le barrage. En effet des petites fautes, comme celles de Michael Withaker et Mozart des Hayettes ou du bondissant Itot du Château sur le mur représentant l'Arc de Triomphe, émailleront les parcours des premiers favoris. Daniel Deusser associé au bel Air Jordan Z sortira lui de piste avec huit points de pénalité, illustrant le manque de régularité chronique du couple.

Comme souvent les sans fautes viennent par série, Eugénie Angot / Ilostra Dark et Albert Zoer/ Okidoki ne firent pas défaut à leur réputation et se qualifièrent pour le barrage, tout comme Arko III et Nick Skelton.
La série des quatre points recommençait alors, Kristof Cleeren et sa remarquable huit ans Sea Coast Silvana se font piéger par le vertical à palanques numéro dix, l'entrée du double condamne elle le nouveau numéro un mondial Markus Fuchs avec une La Toya plus calme qu'à l'accoutumé. Beezie Madden et son Authentic peuvent eux regretter une faute sur un obstacle plus anodin, dommage. Quant au Français ils connaissent les mêmes malheurs, Michel Robert, qui ne cesse de monter dans le Rolex Ranking, n'a pu éviter deux fautes de jeunesse de Koro D'or, ce cheval est à suivre de près tant il se joue avec facilité des obstacles. Cela est moins le cas pour un Fastourel du Cap paraissant parfois fort en difficulté malgré la monte remarquable de sa cavalière Pénélope Leprevost.
L'irlandais Conor Swail et Rivaal rentrent alors en piste et signe avec grande aisance le sans faute, Patrice Delaveau le rejoint au barrage avec sa Katchina Mail impressionnante de maturité. Jérôme Hurel, avec un style plus acrobatique mais non moins efficace, qualifie lui aussi Kho de Presle pour un barrage qui s'annonce déjà passionnant. Et les sans fautes de Jessica Kurten (Libertina), du vainqueur de la coupe du monde Beat Mandli avec Ideo du Thot, et d'Alvaro de Miranda associé à Ad Picolien confirment la tendance : les favoris sont présents.
Philippe Rozier ne les rejoindra pas au barrage, une grosse performance du cavalier Français avec Jadis de Toscane commence vraiment à se faire attendre. Son voisin Roger Yves Bost dû lui malheureusement abandonner avec son Jalis de Riverland qui a décidément du mal à passer le cap du Grand Prix. Royne Zetterman l'a lui dépassé depuis longtemps avec son Isaac mais la fin d'année semble bien compliquée pour le couple Suédois qui sort avec treize points. Luciana Diniz et son étalon pur sang Brésilien Dover ont eux fauté sur l'oxer vertical numéro huit.


Barrage à onze.
Eugénie Angot soucieuse de rester sur la bonne lancée de sa troisième place à Stuttgart attaque d'entrée : les virages sont cours, les foulées allongées et la jument saute à merveille le temps scratch est à la clé 36,94 sec. Le public donne le ton et félicite longuement ses favorites. « La jument saute merveilleusement bien, j'avais décidé de jouer uniquement la carte du grand prix car la jument avait beaucoup sauté à Stuttgart. Je vais ensuite à Genève et la Corogne » et quand on lui demande si elle va viser la finale de la coupe du monde l'amazone française répond qu'elle ne voulait pas viser cette finale « mais que si elle vient alors j'irais, la jument est désormais prête pour cette échéance ».
Second à s'élancer Okidoki et Albert Zoer semblent devoir croquer la petite française tant ce couple est dans une autre dimension actuellement. Mais il n'en est rien, malgré un beau barrage le couple Néerlandais coupe la ligne avec une seconde de plus qu'Eugénie Angot.
Nick Skelton et Arko III échoueront eux dans leur quête de victoire, la foulée pour aller sur le mur semblait bonne mais le fils d'Argentinus pile et laisse son Anglais de cavalier s'écraser dans l'obstacle.




Qui peut donc battre Conor Swail ? Jessica Kurten et Libertina forment sans doute le couple le plus à même de battre son compatriote, mais l'Irlandaise a pris la boucle de ses reines dans l'?il et n'a donc pu voir venir sa foulée pour aller sur le numéro trois, résultat la jument s'écrase dans l'oxer et sans doute déstabilisée refuse le mur, barrage à oublier donc.
Beat Mandli et Ideo du Thot ont survolé la première manche mais la performance n'a pas été réédité au barrage, étonnant pour cet habitué des sans fautes. Alvaro de Miranda allait il remettre son exploit de la veille ? Même s'il monte la fille d'Indoctro depuis moins longtemps que Chatwin le Brésilien n'hésite pas à avancer, il va vite et serre les virages, mais la jument faute malheureusement sur le mur. 36.40 sec au final, c'est la cinquième place. Le Brésilien a surpris par la qualité de son équitation ce week end.


