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CSI 5* Knokke : victoire de Jérôme Guery & Papillon Z

Reportages mercredi 1 juillet 2015

Le week-end aura été ensoleillé et pour l'ultime journée de cette première édition du Knokke Hippique, on se rend vite compte très tôt dimanche matin que l'affluence aura vite dépassé tous les espoirs des organisateurs. L'entrée était gratuite … mais les places ont vite été chères à trouver. Tout s'est néanmoins passé souvent dans la bonne humeur avec le sentiment d'une première édition réussie et l'espoir de voir encore de nombreuses éditions dans le futur. Pas moins de 13 barragistes pour la première Porsche de la journée dans le deuxième Grand Prux deux étoiles mais c'est finalement Rik Hemeryck qui s'impose avec la monture de son épouse Anne-Sophie Godart, Carlitto van't Zorgvliet (Burggraaf) au terme d'un très beau duel avec le cavalier des écuries Mathy, Marc Bettinger sur Bacardi (Balou du Rouet). Mais cette fois, tout est en place pour le premier Grand Prix de Knokke ! Il n'y a plus une place et Peder Fredericson signe d'emblée le premier sans-faute de l'épreuve juste avant que Francesco Franco ne se fasse piéger par le chronomètre comme la veille toujours avec Banca Popolare Bari Cassandra (Cash and Carry). Le barrage risque d'être très long d'autant que le Grand Prix compte 50 partants… mais les fautes commencent à s'enchaîner et aucun des cavaliers des écuries Stephex ne réussira à se qualifier pour le barrage qui regroupera néanmoins pas moins de 14 candidats … mais Janika Sprunger ne s'élancera pas avec Aris CMS (Nassau). Peder Fredericson est le premier à s'élancer avec H&M All In (Kashmir van't Schuttershof) et signe le premier double sans faute en 46''86. Un temps de référence qui ne tiendra pas très longtemps car derrière, Michael Whitaker emmène Viking (Jacomar) sur un rythme impressionnant et boucle un magnifique barrage en 42''80. Peut-on aller plus vite ? Grégory Wathelet va tout tenter mais Conrad de Hus (Con Air) ne peut éviter une faute sur la sortie de la combinaison, le numéro un belge continue sur un train soutenu … 42''43, on peut donc aller plus vite … mais il faudra rester sans faute ! Paul Estermann essaiera avec Castlefield Eclipse (Obos Quality) mais d'une part, c'est un poil plus lent et d'autre part, la barre du dernier obstacle finit au sol. Au risque de casser l'ambiance, Frédéric David décide de ne se pas se lancer tête baissée dans cette chasse au chronomètre mais se contente d'assurer le double sans-faute. « Cette année, je me concentre essentiellement sur l'évolution de Baloussini qui est un cheval très prometteur mais avec qui je veux prendre le temps. Je suis évidemment disponible si l'on a besoin de moi pour le haut niveau … mais mon objectif est que Baloussini puisse venir épauler Equador pour avoir deux chevaux capables d'attaquer ce niveau. J'ai eu l'opportunité de faire énormément de gros concours avec Equador l'année dernière où il a toujours répondu présent et c'est pour cette raison que j'ai décidé de le laisser plus souffler cette année en essayant de le soulager quelque peu. J'avais acquis Equador chez Stefan Conter à 8 ans quelques mois après que Stefan en ait fait l'acquisition. Nous le suivions déjà depuis un petit temps, je le connaissais bien. Il est issu d'une lignée formidable (ndlr : frère utérin de Cella et fils de Usha van't Roosakker). Sur les 6-7 Grand Prix cinq étoiles auxquels il a pu participer, il a toujours été classé ! Il est atypique mais c'est un vrai cheval de concours qui se donne à 200%. On peut toujours compter sur lui. J'espérais évidemment en l'achetant qu'il pourrait atteindre ce niveau. C'est un cheval qui a toujours été là et toujours répondu présent des deux étoiles aux cinq étoiles. J'ai donc été assez vite rassuré sur son potentiel. Il a onze ans aujourd'hui et je compte vraiment sur lui. Cela reste néanmoins un cheval très sensible et lorsqu'on le sollicite un peu trop pour aller vers l'avant, il devient très délicat en bouche et c'est un cheval qui rien n'arrête alors j'ai préféré rester calme lors du barrage car à certains moments, cela peut être un peu limite mais je suis content du résultat et sur papier, je ne suis pas sûr que même en prenant plus de risques, j'aurais pu être plus rapide. » Assurer, ce n'est pas dans le vocabulaire de Constant van Paesschen. Après un week-end décevant à Rotterdam la semaine dernière, le jeune homme vient de remettre les pendules à l'heure avec un premier tour somptueux avec un Taalex (Tangelo vd Zuuthoeve) métamorphosé. Mais le Bruxellois en veut toujours plus et attaque. L'étalon alezan de Citizenguard répond à merveille et impressionne encore. Il boucle un barrage somptueux … . Mais doit se contenter de la seconde place provisoire pour deux centièmes de secondes. « Je pense que le chef de piste a réussi à réaliser un barrage avec beaucoup de show pour tout le monde et pour le plus grand bonheur des spectateurs ce qui est très positif. On ne peut également que féliciter Stephan Conter et son équipe pour le travail qu'ils ont réalisé. Au départ, je n'avais pas vraiment prévu d'emmener Taalex à Knokke, ce n'est qu'après Rotterdam que j'ai pris cette décision. Lors de la coupe, je ne m'explique toujours pas ce qui s'est passé. Peut-être que le cheval était un peu trop frais, je ne sais pas, ce n'est pas du tout dans ses habitudes. Par contre, dimanche, j'ai retrouvé mon cheval qui sautait magnifiquement bien … mais j'ai mal monté mon Grand Prix et j'ai voulu l'emmener directement pour qu'il resaute tout de suite. A Knokke, il s'est rattrapé et il a fait tout ce que l'on voulait et attendait de lui. Ça fait évidemment très plaisir et encore plus après Rotterdam, c'est vraiment top. Ça donne envie d'encore plus travailler et cela donne un super sentiment de voir que vous pouvez compter sur un cheval même après un week-end un peu moins bon. Taalex a vraiment bien répondu à ce que je lui ai demandé. Je fais peut-être une foulée de trop pour arriver sur le double mais je suis déjà très content. Même si le cheval est encore très vert à ce niveau, on voit que tout le travail que l'on a mis en place depuis l'an dernier paie aujourd'hui et que le cheval a énormément encore évolué. Il a beaucoup changé et je pense qu'il va nous procurer beaucoup de bonheur. Toscan reste néanmoins mon cheval de tête même si celui-ci saute mieux pour le moment mais je pense que je peux désormais compter sur deux chevaux pour le plus haut niveau. » Marcus Ehning ne peut pas suivre avec Funky Fred (For Pleasure) qui faute par deux fois, dommage. Est-ce que Jos Verlooy peut aller chercher Michael Whitaker ? Domino (Thunder vd Zuuthoeve) montre une nouvelle fois tout son talent mais ce sera insuffisant : 44''05. Vainqueur du Grand Prix CSIO***** de Lummen, Jérôme Guery et Papillon Z (Perhaps van Molenvondel) sont une nouvelle fois présents … mais peuvent-ils vraiment rivaliser ? L'ancien champion de Belgique ne doute de rien et tant qu'à choisir : ce sera la Porsche ou rien ! Le Brabançon attaque dès le début, ne frémit pas devant la combinaison et entame une dernière ligne de folie. Papillon part de très loin sur l'ultime obstacle, le public retient son souffle : c'est sans faute en 42''37, le public est hystérique, Jérôme Guery est aux anges ! Tout n'est pas joué pour autant mais cela va d'emblée trop vite pour Piergiorgio Bucci qui boucle un joli sans-faute en 44''27 avec Casallo Z (Casall). Harrie Smolders ne semble pas aussi déterminé que Jérôme Guery mais il est précis. Il sait ce qu'il attend de son énorme Don VHP Z (Diamant de Sémilly) qui mange le terrain avec son immense galopade tout en réussissant des courbes très serrées. Le style est différent mais n'en est pas moins efficace. Cela va être très juste : 42''62. Le Hollandais se glisse à la seconde place provisoire. « Don commence à être de plus en plus rapide. Nous avons réalisé quelques virages très serrés. C'est vrai que cette année, j'ai connu de très beaux résultats mais cela n'est possible que grâce à un piquet très fourni. Avec Regina, Emerald et Don, nous avons même pu laisser Walnut de Muze se consacrer aux transferts d'embryons. Cela me permet de bien gérer mon planning et d'être plus performant. » glissera le cavalier d'Euro Horse. Simon Delestre ne compte pas laisser son ami de toujours aux commandes comme cela d'autant que la Belgique lui réussit souvent très bien. Il tente une nouvelle option en tournant à l'intérieur de la montre Rolex mais ne peut éviter la faute sur l'obstacle Stephex qui suivait avec Qlassic Bois Margot (L'Arc de Triomphe). Il n'en reste dès lors plus qu'un mais ce n'est pas n'importe qui ! Steve Guerdat et Nino des Buissonnets (Kannan) sont dans la place. Le couple champion olympique s'élance … mais on comprend rapidement que le cavalier Honda ne tente pas tout pour remporter la Porsche : 43''79 et cinquième place finale ! Jérôme Guery a remporté son pari ! Quelques heures après Rik Hemeryck, la seconde Porsche se dirigera aussi vers le Brabant Wallon. C'est juste incroyable. Quelques mois à peine après l'arrivée du gris dans ses écuries, le couple remporte son deuxième Grand Prix majeur de la saison. « Cela fait des mois que les cavaliers parlent entre eux de ce concours et des semaines que tout le monde parle de la Porsche ! Avoir l'occasion de remporter une telle voiture, c'est une grande première dans notre sport alors oui, je pense que ça a joué dans le spectacle que nous avons vu aujourd'hui. Les cavaliers ont pris plus de risques car la première place était vraiment importante. Pour part, j'ai vraiment pris un maximum de risques mais quand on voit comment Papillon a sauté l'ultime obstacle, on voit à quel point nous formons un couple aujourd'hui. Il me fait aveuglément confiance, il sait que je crois en lui et que je l'aime. Je pense que c'est d'ailleurs de cela dont il avait besoin. Chez Grégory Wathelet, il a fait de belles choses mais il était troisième ou quatrième cheval de l'écurie alors que chez moi, il est arrivé d'emblée en tant que numéro un et dès le début, il y a eu un déclic entre nous. A Lummen, lorsque nous avons gagné, plusieurs personnes ont dit que s'il n'avait pas eu le petit souci au démarrage, nous n'aurions pas gagné mais depuis, il n'a plus jamais essayé quoi que ce soit ! Nous ne nous connaissions pas encore. Aujourd'hui, nous avons montré que nous étions un vrai couple. Maintenant, les choses sont très claires : Papillon est arrivé chez moi pour être vendu. La cote du cheval n'était pas très haute mais aujourd'hui, les gens ont vu de nouveau des belles choses de lui et s'y intéressent de nouveau. Nous allons participer la semaine prochaine au Grand Prix de Mons puis nous nous concentrerons sur le CSIO de Mannheim. Nous ne revendiquons rien en vue des championnats d'Europe. Je pense que de plusieurs couples ont montré de belles choses durant la saison et qu'il faudrait plusieurs blessés avant que Dirk Demeersman fasse appel à nous, ce que je ne souhaite pas du tout. Il faut profiter de ces beaux moments et remercier Stephan Conter pour ce magnifique concours. Être le premier lauréat, c'est quelque chose d'important, quelque chose qui ne s'oublie pas. » Ému mais une nouvelle fois debout calmement derrière la barrière, Yves Woitrin et son épouse ne manquent pas une miette des exploits de leur protégé sans néanmoins se mettre devant les projecteurs. « C'est évidemment fabuleux. Fabuleux d'une part de voir toute cette organisation : on n'en attendait pas moins de Stephan Conter mais il n'a pas raté son coup, chapeau. Puis évidemment, il y a Papillon qui était déjà classé vendredi et qui a remis ça dans la première manche et le barrage du Grand Prix. Je ne peux pas dire que c'était inespéré car on croit dans les capacités du cheval et la hauteur n'est pas ce qui l'embête mais Papillon reste Papillon, un cheval est toujours imprévisible et une touchette est si vite arrivée. J'étais du même avis que Jérôme, il fallait tout tenter. Il y a une telle complicité entre Jérôme et Papillon qui est à la fois magique et incroyable depuis que Papillon est chez Jérôme et cela se voit dans les résultats car c'est incroyable de voir ce qui arrive depuis deux mois. Cela se voit dans le travail. J'ai regardé Jérôme travailler samedi sur le plat puisqu'il ne sautait pas et c'est un vrai bonheur de les voir. Ensuite je savais que Papillon, comme il l'a déjà montré avec Rik Hemryck avant puis Gregory Wathelet ensuite, explose véritablement lors des barrages, c'est magique. Tant qu'à faire, quand on connaît les capacités de son cheval, on se dit allons-y ! A cette vitesse et à ces hauteurs-là, une touchette ne pardonne pas. La prise de risque fait partie du sport … et du tempérament de Jérôme. C'est vrai que lors de ces victoires, je suis toujours resté en arrière. J'ai voulu laisser à Jérôme l'occasion de savourer sa victoire même si Jérôme sans Papillon et Papillon sans Jérôme, cela n'aurait pas été la même histoire mais je savoure tout autant cette victoire avec mon épouse en bord de piste même si elle est morte de frousse et préfère ne pas regarder tellement elle tremble. Cela fait plaisir d'être reconnu en tant que propriétaire. Les gens qui connaissent Papillon connaissent le propriétaire qui est derrière et s'ils ont envie de le trouver, ils le trouveront. C'est certain que ces victoires rebattent un peu les cartes tant qu'à notre idée de vendre notre cheval … mais il n'y a néanmoins aucune ambiguïté sur le sujet. Notre souhait est toujours de trouver l'amateur avec un grand A pour Papillon. Maintenant, il ne faut pas brûler les étapes. Les choses sont très claires entre Jérôme et nous. Aujourd'hui, les choses évoluent bien et il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirais pas de ton eau » mais j'essaie de rester zen. Aujourd'hui, cela me fait grand plaisir en tant que propriétaire car nous avons vécu tant de choses. Papillon a été accidenté l'une ou l'autre fois et aujourd'hui si il en est là, c'est aussi grâce aux bons soins de gens qui s'en sont occupés comme Tom Marien et son équipe ou encore Jean-François Bastin qui a fait des miracles… puis aussi un peu grâce au propriétaire qui a continué à y croire et continuer à investir car tout cela n'est pas gratuit. » Il aura été l'un des premiers à aller féliciter son camarade, l'ancien cavalier de Papillon Z, Rik Hemeryck était également à la fête. « Jérôme est un copain et bien plus que la victoire, nous avons remporté chacun une Porsche ! C'est quand même vraiment incroyable. Je n'ai néanmoins pas gardé la voiture … car je l'ai offerte à ma femme.  Depuis son accident à Béthune, il y a quelques semaines où elle s'est cassé des côtes, nous avons décidé que j'allais monter un peu Carlitto en concours. Je l'avais déjà monté lors de trois concours mais sans jamais faire de grosses épreuves. On se connaît déjà très bien puisque j'ai déjà eu l'occasion de le monter à la maison et même parfois de sauter un peu avec lui. Lorsque ma femme s'est rendue sur de gros concours, c'est parfois moi qui montait le cheval le matin … nous nous connaissons donc très bien et cela s'est vu aujourd'hui. J'étais venu avec l'objectif de remporter ce Grand Prix, qui était d'un niveau trois étoiles plutôt qu'un deux, et la Porsche. C'est certain que cela fait plaisir. J'ai vendu plusieurs chevaux dernièrement. Nous l'avions convenu ainsi avec le propriétaire qui a investi dans ces chevaux et va de nouveau investir aujourd'hui dans de jeunes chevaux à construire pour une nouvelle aventure. C'est évidemment agréable d'avoir Carlitto à monter au concours mais c'est aussi agréable de construire des jeunes chevaux quand on en a de bons. Ces dernières années, j'ai construit Papillon Z, Quarco, Challenge vd Beginakker qui ont tous fait une brillante carrière. Quand on monte des chevaux de ce calibre, on se fait plaisir et je pense que j'ai des jeunes chevaux que l'on va revoir de nouveau plus tard. Ça dure un peu plus longtemps, mais c'est agréable aussi. Ici, au-delà de la victoire, il y avait beaucoup d'émotion car nous avons vécu tout cela en famille et c'était vraiment important pour nous. »