CSI*** Deauville
par Gustave Rihal

Le sol du terrain d'honneur n'aura pas résisté aux trois jours de tempête en Normandie : trois jours d'orages, de pluies violentes. Le terrain d'honneur, complètement détrempé et donc impraticable, faisait office de paddock tandis que la carrière en sable habituellement réservée à la détente fut réquisitionnée pour être le théâtre d'un sympathique Grand Prix, même s'il a malheureusement pâti d'un manque de public, chose bien compréhensible au vu des conditions météorologiques. Mais la chance était avec nous, spectateurs du Grand Prix, que la pluie a épargnés. C'est donc sur une carrière de taille indoor que Jean Paul Lepetit a concocté un Grand Prix d'un niveau raisonnable, permettant un vrai spectacle.
Delphine Perez, associée à Ohio vd Padenborre, était des premiers à s'élancer ; le père de Toronto vd Padenborre (monture de Grand Prix de Juan Carlos Garcia) ou encore de Up and Down (champion du monde par équipe à Aix en compagnie de Jeroen Dubbledam) était très attendu pour son retour en Grand Prix avec la cavalière normande. Si le début de tour fut honorable, la fin fut elle bien plus délicate. Ce couple a besoin d'encore un peu de temps pour apprendre à se connaître. Piet Raymakers Jr pouvait lui nourrir plus de regrets, car son parcours avec Lys platière était remarquable jusqu'aux deux écueils en toute fin de parcours ; mais ce jeune étalon français de huit ans est prometteur et on demande à le revoir.



Sylvain Montigny est passé tout près du sans faute mais une barre sur un oxer peu large surplombant un imposant soubassement vert l'écarte du barrage. Décidément, ce couple n'aura jamais jusqu'alors confirmé les espoirs qu'on lui portait.

Six barragistes lorgnèrent alors la victoire. Premier à s'élancer, Eric Flameng avec Mazelle a préféré jouer la carte du sans faute dans un temps correct. Contrat rempli pour ce duo belge expatrié aux Etats-Unis et actuellement en tournée européenne. Second à s'élancer : François Xavier Boudant et Fidgie Girl, malheureusement l'expérience de ces deux là ne suffira pas. Deux fautes malheureuses les pénalisent, dommage car le parcours initial fut très bien mené.


Frédérique Fabre Delbos prend place dans l'arène. On le sait depuis longtemps, elle possède en New York un cheval de très haut calibre, mais les résultats n'étaient que trop peu au rendez-vous jusqu'à présent. La première manche fut une réelle démonstration de la qualité du fils de Quidam De Revel malgré un petit sursis sur l'ultime obstacle. Toujours au top lors du barrage, New York permet à sa cavalière de prendre des risques en accélérant mais sans serrer assez les virages, cela n'empêche cependant pas le couple d'accéder à la première place au provisoire.
Peut-être écoeuré par le chronomètre, Francis Connors se contente du sans faute avec Merlins Magic.
Même s'il est Suisse, Grégoire Oberson n'est pas réputé pour traîner en route. Néanmoins, il n'y eut pas de miracle et le barrage refléta nos impressions d'un premier tour déjà très musical : Kogoun de Valmont finit donc avec neuf points.



Pour conclure, il m'est semble-t-il nécessaire d'évoquer les nombreuses rumeurs selon lesquelles le CSI de Deauville ne serait pas reconduit l'an prochain. Une conséquence indirecte du nouveau RIDE de Deauville qui aura lieu en septembre qui serait bien regrettable, mais espérons que ces deux concours pourront cohabiter pour le plus grand plaisir de tous.
