CSI**** Mons
Pour la deuxième édition de son CSI****, l'hippodrome de Mons-Ghlin aura connu du grand sport. L'immense piste aura permis au chef de piste, Luc Musette, de faire vibrer les spectateurs venus en nombre malgré les prévisions météos très alarmistes, et si certains avait préféré une petite piste avec de grosses dotations et un décor somptueux, le sport lui avait pris ses droits en Belgique. Vu le plateau présent à Liège, on peut espérer que le jumping de Mons continuera son ascension et que les sponsors comprendront l'intérêt de ce formidable concours porté à bout de bras par la volonté de quelques personnes.
Steve Guerdat
Robert Whitaker s'amuse à immortaliser son père, John Whitaker, au commande de son sulky.
Katharina Offel
Samedi en fin de journée, même si de très nombreux regards étaient portés vers le ¼ de finale de football de l'équipe nationale belge contre l'Argentine, il y avait de l'activité à Mons, où les cavaliers d'obstacles auront pu s'essayer dans une course de trotteurs. John Whitaker, Steve Guerdat, Katharina Offel… mais à e petit jeu, la victoire est revenue à Nicola Philippaerts.
Le lendemain, rendez-vous pour des choses beaucoup plus sérieuses avec le Grand Prix, qui commence fort avec le retour au plus haut niveau de l'étalon Action Breaker (Heartbreaker) sous la selle de Sergio Alvarez Moya, qui ne pourra malheureusement pas éviter une petite faute.
Une sanction que connaîtront aussi le Guatemalais Alvaro Enrique Tejada Arriola sur Voltaral Palo Blanco (Voltaire), plus crispé qu'à Roeser, Niels Bruynseels avec l'étalon Selle Français Pommeau du Heup (Helios de la Cour) ou encore Timothée Anciaume sur Paddock du Plessis (Kannan), qui ne manquait néanmoins pas d'éloges sur ce concours:
« C'est un endroit génial, la piste et le paddock sont formidables et j'adore les pistes de Luc Musette qui nous a une nouvelle fois charmé en faisant un bon quatre étoiles sans rien de démesuré. Pour ma part, Paddock a fait un bon concours avec un classement et une victoire dans les qualificatives, puis malheureusement une petite touchette qui se transforme en une faute dans le Grand Prix, c'est le sport, et j'ai eu aussi de bons résultats avec mes autres chevaux. Actuellement, j'enchaîne plusieurs quatre étoiles et normalement, je devrais pouvoir faire sûrement un coupe des nations dans l'été, nous verrons. »
Ils seront quelques-uns à avoir pensé résoudre l'énigme avant de faire chuter l'ultime obstacle du parcours, comme Lucia Vizzini sur Romie (Airbone Montecillo) ou encore Jos Verlooy sur Domino (Thunder vd Zuuthoeve).
Pieter Devos était encore plus près du sans-faute avec son étonnant Couscous van Orti (Nabab de Rêve) mais le chronomètre est sans pitié, il y a bel et bien un point de dépassement de temps.
Cette année, il n'y aura pas de discussion pour savoir qui peut participer à la seconde manche : c'est un barrage ! Le chef de piste, Luc Musette, ayant réalisé un excellent travail, ils seront neuf à en découdre pour la victoire... même si la pluie guette et s'invite paisiblement.
Niklaus Rutschi attaque avec sa jeune Si Gracieuse Ardente (Quidam de Revel) qui est issue d'une propre s?ur de l'étalon Prince Ardent (Flipper d'Elle) et s?ur utérine des performers Gracieux Ardent, Joyeux Ardent, Quick Ardent et Nestor Ardent. Le couple réalise le premier double sans-faute en 45''06. Le ton est donné.
« C'est un cheval fantastique que je ne monte que depuis quatre mois. C'est un véritable phénomène qu'une de mes élèves m'a mis à disposition. Elle n'a que 8 ans et n'a pas beaucoup d'expérience, nous avons fait des petites épreuves au départ, mais elle progresse vraiment vite. Quand je vois la manière dont elle a sauté aujourd'hui, j'espère pouvoir aller aux JO de Rio avec elle. »
C'est au tour de Pedro Veniss avec son très plaisant Quabri de l'Isle (Kannan). L'ex-monture de Nicolas Mignon, passée un court moment par les écuries d'Aleksander Onishchenko, ne peut cette fois éviter une faute, mais laisse augurer un retour au premier plan au jeune Brésilien.
« Trouver un tel cheval, c'est fantastique. Je suis vraiment heureux. Notre objectif en achetant Quabri le mois dernier est clairement les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro. Nous voulons le préparer gentiment avec cet objectif en tête et cela se passe très bien.
Nous avons commencé en étant double sans-faute dans des Grand Prix deux étoiles, puis nous avons fait pareil en Grand Prix trois étoiles et aujourd'hui, on voit qu'il est également sans-faute en quatre étoiles. Je suis très motivé pour la suite, j'ai une bonne écurie avec de bons chevaux. Nous allons désormais nous concentrer sur les prochains concours sans se mettre de pression. »
Alors que l'on apprenaît la semaine précédente la vente de son très prometteur Galan S, l'Italienne Giula Martinengo a montré qu'elle n'était pas à pied pour autant avec son impressionnant Fixdesign Funke van't Heike (Action Breaker). Malheureusement, le couple ne pourra concrétiser avec deux fautes lors du barrage.
« J'avais ces deux chevaux et c'est vrai que malgré la vente de Galan… il m'en reste toujours un ! Funke est fantastique, nous l'avions acheté jeune comme nous le faisons toujours. Il progresse toujours et la prochaine fois, nous serons meilleures au barrage. Cette année, nous avons fait déjà quelques beaux Grand Prix ensemble, comme Mannheim ou Rome, nous n'étions pas loin, mais à chaque fois avec une faute stupide et c'est la première fois que nous étions au barrage. Galan n'était pas à vendre du tout, mais nous ne pouvions plus dire non, et cela fait aussi partie de notre travail. Ce n'est pas le premier que nous vendons pour le grand sport, nous avons la chance d'avoir bon goût lorsque nous achetons nos jeunes chevaux et nous faisons du bon travail, alors souvent de bons cavaliers les aiment. Lorsque je vois aujourd'hui des chevaux comme Chiara avec Ludger Beerbaum, je suis plus que fière et c'est comme si j'étais là avec eux. »
Catherine Pasmore réussira quant à elle le double sans-faute, mais sans prendre trop de risques avec Bonanza van Paemel (Darco). Ce barrage a un peu de mal à décoller mais il reste encore trois candidats et autant de têtes d'affiche.
Le champion Olympique Steve Guerdat est le premier d'entre eux avec son prometteur mais inexpérimenté Zanzibar (Tangelo vd Zuuthoeve). Le Suisse attaque et le hongre du marchand belge Gilbert De Roock surprend. La Suisse reste en tête mais nouveau leader, 44''80.
« Le cheval a toujours très bien sauté, mais il manque encore d'expérience, même s'il a dix ans. J'ai beaucoup de chevaux actuellement et c'est difficile de les emmener toujours au concours, même s'il y a vite un cheval qui est blessé, un qui a besoin de se reposer. Je pense que désormais avec mes nouvelles montures, il me faut encore 5-6 mois pour avoir vraiment l'écurie en main et que tout soit en ordre car une fois que l'on se connait et que les chevaux ont l'expérience, ce n'est pas un problème de pouvoir les laisser un peu à la maison et d'être ensuite compétitif directement. Je me donne encore jusqu'à la fin de l'année pour construire un très bon piquet.
C'est vrai que pour le moment, je fais une croix sur plusieurs cinq étoiles pour disputer des concours de niveau trois et quatre étoiles, mais j'ai plus de plaisir avec un beau classement dans le Grand Prix ici, où quasiment chaque cheval a gagné une épreuve, c'est aussi une satisfaction plus grande qu'en faisant quatre points dans un Grand Prix cinq étoiles ou dixième dans le Grand Prix de Paris. J'ai aussi besoin de me concentrer un peu là-dessus pour le moment, afin de ne pas être compétitif qu'avec Nino des Buissonnets, mais également avec d'autres chevaux et pouvoir compter prochainement sur un piquet plus élargi. »
Pourtant rien n'est fait car derrière, c'est John Whitaker qui entre en piste avec son fidèle Argento (Arko III). Le couple empile les victoires en Grand Prix ces dernières saisons et ne compte pas déroger à la règle, la légende anglaise attaque. Le tracé est somptueux, c'est magnifique… et c'est plus d'une seconde plus rapide ! 43''59, nouveau temps à battre !
Grégory Wathelet aura vécu un week-end chargé. A Mons jeudi, il aura ensuite rejoint Paris où il aura connu un vendredi mouvementé avec la chute de son bridon en plein parcours, mais le numéro un belge s'est quand même qualifié pour le barrage, tout en prenant le lendemain la 10 ème place du Grand Prix avec Conrad de Hus (Con Air), pour revenir ensuite à Mons devant son public… et s'élancer en dernière position du barrage avec l'étalon sBs Riesling du Monselet (Kashmir van't Schuttershof).
Le public vient de se réchauffer et est tenu en haleine après les deux derniers barragistes, le Liégeois n'en attendait pas moins et attaque. La leçon d'équitation est magnifique, la prestation de son étalon l'est tout autant : 43''04. Nouvelle victoire pour ce couple sur ses terres, d'autant que Riesling a vécu ses années de formations à quelques kilomètres de là, chez Yves Vilain. Après Callas Sitte Z, Mons met de nouveau à l'honneur l'élevage hennuyer, ici avec l'affixe du Monselet de Didier Patris.
« Grégory a juste été plus vite que nous, alors que mon cheval a magnifiquement sauté. Je pensais être vite assez… j'aurais peut-être pris encore plus de risques si j'avais été dernier, mais il l'a fait, il a gagné. Argento est vraiment un battant, il donne toujours le meilleur et c'est vraiment agréable de pouvoir compter sur lui », expliquera John Whitaker en sortie de piste, alors que la drache annoncée fait son apparition pour la remise des prix.
Le jumping de Mons ne pouvait rêver un plus beau podium avec Grégory Wathelet devant John Whitaker et Steve Guerdat. Le vainqueur n'en pensait pas moins :
« Ce mois-ci, mon programme s'est mis de manière à ce que je fasse plusieurs concours en même temps. Cela a d'abord été le cas avec Bonheiden et Monaco, car je tenais vraiment à faire sauter mes sept ans, ce qui n'est pas possible lorsque je suis sur un cinq étoiles, puis ici, c'était vraiment important pour moi d'être présent à Mons … mais je voulais aussi de remettre Conrad sur la hauteur avec un Grand Prix cinq étoiles sérieux, où il y avait une bonne dotation, en espérant faire deux manches pour qu'il soit dans le rythme, ce qui a été le cas, dans l'optique des championnats du monde.
J'ai un plan avec lui depuis deux mois et je veux m'y tenir. Tout cela est possible grâce à l'équipe que j'ai autour de moi. Je sais que je peux venir monter le premier jour à Mons, partir deux jours à Paris sans avoir à me tracasser pour la cause, car je sais que durant ce temps, les chevaux seront bien travaillés. Je n'ai pas de stress par rapport à ça, mais c'est vrai que c'est une organisation avec un groom et des chevaux d'un côté, un groom, mon cavalier, mes élèves de l'autre, sans oublier encore du personnel et des chevaux aux écuries : c'est toute une organisation, ce n'est pas l'idéal et ce n'est pas ce que j'apprécie… mais cela s'est fait occasionnellement. Après, c'est un week-end original puisqu'on a plus parlé de moi avec l'accident du bridon, que ma victoire à Mons.
C'est comme ça, on fait le buzz avec quelque chose de spectaculaire et même si on en a parlé, une victoire marque moins les esprits. Il suffit de comparer la video sur youtube : celle du bridon de Conrad a dépassé les 400.000 vues alors que celle de mon titre de champion de Belgique a atteint les 2000 vues ! C'est un peu la folie, je pense que ça a fait le tour du monde et après plus d'une semaine, les gens viennent toujours me trouver pour m'en parler.
A la fin, ça ne me fait plus rire, car c'était juste un accident, alors que le résultat à Mons, c'était un beau résultat sportif. En plus, finalement, c'est assez extraordinaire à plein de niveau. Pour moi d'abord car remporter un Grand Prix quatre étoiles, c'est toujours important, dans mon pays et en plus en Wallonie, même si je ne veux pas faire de différences entre les deux, et que je reste toujours conscient que ma région, c'est Liège mais cela reste un concours très important organisé sous l'égide de la LEWB. Je suis aussi très content pour mon propriétaire qui m'a toujours fait confiance depuis le début, c'est un super retour pour lui et il était enchanté, puis évidemment pour son éleveur et le cheval qui est né à 10 minutes de là. Ensuite pour l'organisation, c'était difficile de rêver un plus beau podium avec la victoire du champion de Belgique, numéro un belge devant une légende des sports équestres et le champion Olympique. En plus, il faut bien dire que même si le Grand Prix de Paris était d'un bon niveau, je n'ai pas du tout aimé cette petite piste carrée où il était impossible de mettre une ligne. Le reste, ça allait… mais comme je l'ai dit aux organisateurs de Mons, leur concours n'a rien à envier à un concours comme Paris, que du contraire, avec quelques aménagements si le concours se développe, ils auront un concours trois fois mieux que Paris au niveau installation, piste, détente : ça n'a rien à voir.
En ce moment, Riesling est vraiment dans une forme fantastique. Si l'on excepte deux concours de préparations pour sa remise en route, il a participé à 5 concours de niveau 4 et 5 étoiles et il a toujours remporté au moins une épreuve d'un mètre 50 à chaque fois ! C'est vraiment impressionnant. Au départ, Riesling avait été acquis pour Marie Longem, mon ex-compagne, mais le cheval ne lui convenait pas et son père me l'a confié. Depuis cela n'a été que du positif pour lui. Le cheval a commencé a gagné, il est devenu compétitif, il gagnait de temps en temps une grosse épreuve, puis un Grand Prix trois étoiles et aujourd'hui un Grand Prix quatre étoiles ! Je sais ce que le cheval est capable de faire. Je sais qu'il est capable de faire ça… mais pas à chaque fois, car il a besoin de moral et si on le met toujours dans des grosses épreuves comme celle-ci, on va l'abîmer, lui demander de forcer tro … donc nous savons que nous pouvons de temps en temps le mettre dans une telle épreuve, mais en alternant. De toute façon, je fais mon programme en fonction de lui d'autant que c'est un cheval de 13 ans qui devrait rester avec moi jusqu'à la fin de sa carrière. Actuellement, je suis à la 13 ème place mondiale, ce qui est mon meilleur classement et en juillet-août, je n'ai pas beaucoup de points à défendre, alors tout est possible. Avec l'un ou l'autre bon résultat, j'ai toutes mes chances mais je ne veux en aucun cas que ce soit une obstination et je ne vais certainement pas changer mon programme ou le type d'épreuve pour mes chevaux par rapport à ça.
C'est clair que si Forlap était toujours là, j'aurais eu toutes mes chances d'intégrer le top 10, aujourd'hui, je me dis que comme je suis tout près pourquoi pas essaye,r car ce serait une fierté pour moi de me dire qu'au moins une fois, j'ai été dans le top 10 même si après, pour y rester… il faudrait plus de chevaux de Grand Prix et ça, j'en suis conscient mais je me dis qu'il n'y a pas beaucoup de cavaliers en Belgique, qui peuvent se dire qu'ils ont été dans le top 10… alors pourquoi pas. »
photos : Studforlife & Temps de Poses
Steve Guerdat
Robert Whitaker s'amuse à immortaliser son père, John Whitaker, au commande de son sulky.
Katharina Offel
Samedi en fin de journée, même si de très nombreux regards étaient portés vers le ¼ de finale de football de l'équipe nationale belge contre l'Argentine, il y avait de l'activité à Mons, où les cavaliers d'obstacles auront pu s'essayer dans une course de trotteurs. John Whitaker, Steve Guerdat, Katharina Offel… mais à e petit jeu, la victoire est revenue à Nicola Philippaerts.
Le lendemain, rendez-vous pour des choses beaucoup plus sérieuses avec le Grand Prix, qui commence fort avec le retour au plus haut niveau de l'étalon Action Breaker (Heartbreaker) sous la selle de Sergio Alvarez Moya, qui ne pourra malheureusement pas éviter une petite faute.
Une sanction que connaîtront aussi le Guatemalais Alvaro Enrique Tejada Arriola sur Voltaral Palo Blanco (Voltaire), plus crispé qu'à Roeser, Niels Bruynseels avec l'étalon Selle Français Pommeau du Heup (Helios de la Cour) ou encore Timothée Anciaume sur Paddock du Plessis (Kannan), qui ne manquait néanmoins pas d'éloges sur ce concours:
« C'est un endroit génial, la piste et le paddock sont formidables et j'adore les pistes de Luc Musette qui nous a une nouvelle fois charmé en faisant un bon quatre étoiles sans rien de démesuré. Pour ma part, Paddock a fait un bon concours avec un classement et une victoire dans les qualificatives, puis malheureusement une petite touchette qui se transforme en une faute dans le Grand Prix, c'est le sport, et j'ai eu aussi de bons résultats avec mes autres chevaux. Actuellement, j'enchaîne plusieurs quatre étoiles et normalement, je devrais pouvoir faire sûrement un coupe des nations dans l'été, nous verrons. »
Ils seront quelques-uns à avoir pensé résoudre l'énigme avant de faire chuter l'ultime obstacle du parcours, comme Lucia Vizzini sur Romie (Airbone Montecillo) ou encore Jos Verlooy sur Domino (Thunder vd Zuuthoeve).
Pieter Devos était encore plus près du sans-faute avec son étonnant Couscous van Orti (Nabab de Rêve) mais le chronomètre est sans pitié, il y a bel et bien un point de dépassement de temps.
Cette année, il n'y aura pas de discussion pour savoir qui peut participer à la seconde manche : c'est un barrage ! Le chef de piste, Luc Musette, ayant réalisé un excellent travail, ils seront neuf à en découdre pour la victoire... même si la pluie guette et s'invite paisiblement.
Après son premier tour magnifique, l'homme d'affaire argentin José Larocca ne pourra éviter une faute dès le premier obstacle avec Eliott DWS (Winningmood vd Arenberg), à laquelle il faudra ajouter un point de dépassement de temps.
Niklaus Rutschi attaque avec sa jeune Si Gracieuse Ardente (Quidam de Revel) qui est issue d'une propre s?ur de l'étalon Prince Ardent (Flipper d'Elle) et s?ur utérine des performers Gracieux Ardent, Joyeux Ardent, Quick Ardent et Nestor Ardent. Le couple réalise le premier double sans-faute en 45''06. Le ton est donné.
« C'est un cheval fantastique que je ne monte que depuis quatre mois. C'est un véritable phénomène qu'une de mes élèves m'a mis à disposition. Elle n'a que 8 ans et n'a pas beaucoup d'expérience, nous avons fait des petites épreuves au départ, mais elle progresse vraiment vite. Quand je vois la manière dont elle a sauté aujourd'hui, j'espère pouvoir aller aux JO de Rio avec elle. »
C'est au tour de Pedro Veniss avec son très plaisant Quabri de l'Isle (Kannan). L'ex-monture de Nicolas Mignon, passée un court moment par les écuries d'Aleksander Onishchenko, ne peut cette fois éviter une faute, mais laisse augurer un retour au premier plan au jeune Brésilien.
« Trouver un tel cheval, c'est fantastique. Je suis vraiment heureux. Notre objectif en achetant Quabri le mois dernier est clairement les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro. Nous voulons le préparer gentiment avec cet objectif en tête et cela se passe très bien.
Nous avons commencé en étant double sans-faute dans des Grand Prix deux étoiles, puis nous avons fait pareil en Grand Prix trois étoiles et aujourd'hui, on voit qu'il est également sans-faute en quatre étoiles. Je suis très motivé pour la suite, j'ai une bonne écurie avec de bons chevaux. Nous allons désormais nous concentrer sur les prochains concours sans se mettre de pression. »
Alors que l'on apprenaît la semaine précédente la vente de son très prometteur Galan S, l'Italienne Giula Martinengo a montré qu'elle n'était pas à pied pour autant avec son impressionnant Fixdesign Funke van't Heike (Action Breaker). Malheureusement, le couple ne pourra concrétiser avec deux fautes lors du barrage.
« J'avais ces deux chevaux et c'est vrai que malgré la vente de Galan… il m'en reste toujours un ! Funke est fantastique, nous l'avions acheté jeune comme nous le faisons toujours. Il progresse toujours et la prochaine fois, nous serons meilleures au barrage. Cette année, nous avons fait déjà quelques beaux Grand Prix ensemble, comme Mannheim ou Rome, nous n'étions pas loin, mais à chaque fois avec une faute stupide et c'est la première fois que nous étions au barrage. Galan n'était pas à vendre du tout, mais nous ne pouvions plus dire non, et cela fait aussi partie de notre travail. Ce n'est pas le premier que nous vendons pour le grand sport, nous avons la chance d'avoir bon goût lorsque nous achetons nos jeunes chevaux et nous faisons du bon travail, alors souvent de bons cavaliers les aiment. Lorsque je vois aujourd'hui des chevaux comme Chiara avec Ludger Beerbaum, je suis plus que fière et c'est comme si j'étais là avec eux. »
Catherine Pasmore réussira quant à elle le double sans-faute, mais sans prendre trop de risques avec Bonanza van Paemel (Darco). Ce barrage a un peu de mal à décoller mais il reste encore trois candidats et autant de têtes d'affiche.
Le champion Olympique Steve Guerdat est le premier d'entre eux avec son prometteur mais inexpérimenté Zanzibar (Tangelo vd Zuuthoeve). Le Suisse attaque et le hongre du marchand belge Gilbert De Roock surprend. La Suisse reste en tête mais nouveau leader, 44''80.
« Le cheval a toujours très bien sauté, mais il manque encore d'expérience, même s'il a dix ans. J'ai beaucoup de chevaux actuellement et c'est difficile de les emmener toujours au concours, même s'il y a vite un cheval qui est blessé, un qui a besoin de se reposer. Je pense que désormais avec mes nouvelles montures, il me faut encore 5-6 mois pour avoir vraiment l'écurie en main et que tout soit en ordre car une fois que l'on se connait et que les chevaux ont l'expérience, ce n'est pas un problème de pouvoir les laisser un peu à la maison et d'être ensuite compétitif directement. Je me donne encore jusqu'à la fin de l'année pour construire un très bon piquet.
C'est vrai que pour le moment, je fais une croix sur plusieurs cinq étoiles pour disputer des concours de niveau trois et quatre étoiles, mais j'ai plus de plaisir avec un beau classement dans le Grand Prix ici, où quasiment chaque cheval a gagné une épreuve, c'est aussi une satisfaction plus grande qu'en faisant quatre points dans un Grand Prix cinq étoiles ou dixième dans le Grand Prix de Paris. J'ai aussi besoin de me concentrer un peu là-dessus pour le moment, afin de ne pas être compétitif qu'avec Nino des Buissonnets, mais également avec d'autres chevaux et pouvoir compter prochainement sur un piquet plus élargi. »
Pourtant rien n'est fait car derrière, c'est John Whitaker qui entre en piste avec son fidèle Argento (Arko III). Le couple empile les victoires en Grand Prix ces dernières saisons et ne compte pas déroger à la règle, la légende anglaise attaque. Le tracé est somptueux, c'est magnifique… et c'est plus d'une seconde plus rapide ! 43''59, nouveau temps à battre !
Grégory Wathelet aura vécu un week-end chargé. A Mons jeudi, il aura ensuite rejoint Paris où il aura connu un vendredi mouvementé avec la chute de son bridon en plein parcours, mais le numéro un belge s'est quand même qualifié pour le barrage, tout en prenant le lendemain la 10 ème place du Grand Prix avec Conrad de Hus (Con Air), pour revenir ensuite à Mons devant son public… et s'élancer en dernière position du barrage avec l'étalon sBs Riesling du Monselet (Kashmir van't Schuttershof).
Le public vient de se réchauffer et est tenu en haleine après les deux derniers barragistes, le Liégeois n'en attendait pas moins et attaque. La leçon d'équitation est magnifique, la prestation de son étalon l'est tout autant : 43''04. Nouvelle victoire pour ce couple sur ses terres, d'autant que Riesling a vécu ses années de formations à quelques kilomètres de là, chez Yves Vilain. Après Callas Sitte Z, Mons met de nouveau à l'honneur l'élevage hennuyer, ici avec l'affixe du Monselet de Didier Patris.
« Grégory a juste été plus vite que nous, alors que mon cheval a magnifiquement sauté. Je pensais être vite assez… j'aurais peut-être pris encore plus de risques si j'avais été dernier, mais il l'a fait, il a gagné. Argento est vraiment un battant, il donne toujours le meilleur et c'est vraiment agréable de pouvoir compter sur lui », expliquera John Whitaker en sortie de piste, alors que la drache annoncée fait son apparition pour la remise des prix.
Le jumping de Mons ne pouvait rêver un plus beau podium avec Grégory Wathelet devant John Whitaker et Steve Guerdat. Le vainqueur n'en pensait pas moins :
« Ce mois-ci, mon programme s'est mis de manière à ce que je fasse plusieurs concours en même temps. Cela a d'abord été le cas avec Bonheiden et Monaco, car je tenais vraiment à faire sauter mes sept ans, ce qui n'est pas possible lorsque je suis sur un cinq étoiles, puis ici, c'était vraiment important pour moi d'être présent à Mons … mais je voulais aussi de remettre Conrad sur la hauteur avec un Grand Prix cinq étoiles sérieux, où il y avait une bonne dotation, en espérant faire deux manches pour qu'il soit dans le rythme, ce qui a été le cas, dans l'optique des championnats du monde.
J'ai un plan avec lui depuis deux mois et je veux m'y tenir. Tout cela est possible grâce à l'équipe que j'ai autour de moi. Je sais que je peux venir monter le premier jour à Mons, partir deux jours à Paris sans avoir à me tracasser pour la cause, car je sais que durant ce temps, les chevaux seront bien travaillés. Je n'ai pas de stress par rapport à ça, mais c'est vrai que c'est une organisation avec un groom et des chevaux d'un côté, un groom, mon cavalier, mes élèves de l'autre, sans oublier encore du personnel et des chevaux aux écuries : c'est toute une organisation, ce n'est pas l'idéal et ce n'est pas ce que j'apprécie… mais cela s'est fait occasionnellement. Après, c'est un week-end original puisqu'on a plus parlé de moi avec l'accident du bridon, que ma victoire à Mons.
C'est comme ça, on fait le buzz avec quelque chose de spectaculaire et même si on en a parlé, une victoire marque moins les esprits. Il suffit de comparer la video sur youtube : celle du bridon de Conrad a dépassé les 400.000 vues alors que celle de mon titre de champion de Belgique a atteint les 2000 vues ! C'est un peu la folie, je pense que ça a fait le tour du monde et après plus d'une semaine, les gens viennent toujours me trouver pour m'en parler.
A la fin, ça ne me fait plus rire, car c'était juste un accident, alors que le résultat à Mons, c'était un beau résultat sportif. En plus, finalement, c'est assez extraordinaire à plein de niveau. Pour moi d'abord car remporter un Grand Prix quatre étoiles, c'est toujours important, dans mon pays et en plus en Wallonie, même si je ne veux pas faire de différences entre les deux, et que je reste toujours conscient que ma région, c'est Liège mais cela reste un concours très important organisé sous l'égide de la LEWB. Je suis aussi très content pour mon propriétaire qui m'a toujours fait confiance depuis le début, c'est un super retour pour lui et il était enchanté, puis évidemment pour son éleveur et le cheval qui est né à 10 minutes de là. Ensuite pour l'organisation, c'était difficile de rêver un plus beau podium avec la victoire du champion de Belgique, numéro un belge devant une légende des sports équestres et le champion Olympique. En plus, il faut bien dire que même si le Grand Prix de Paris était d'un bon niveau, je n'ai pas du tout aimé cette petite piste carrée où il était impossible de mettre une ligne. Le reste, ça allait… mais comme je l'ai dit aux organisateurs de Mons, leur concours n'a rien à envier à un concours comme Paris, que du contraire, avec quelques aménagements si le concours se développe, ils auront un concours trois fois mieux que Paris au niveau installation, piste, détente : ça n'a rien à voir.
En ce moment, Riesling est vraiment dans une forme fantastique. Si l'on excepte deux concours de préparations pour sa remise en route, il a participé à 5 concours de niveau 4 et 5 étoiles et il a toujours remporté au moins une épreuve d'un mètre 50 à chaque fois ! C'est vraiment impressionnant. Au départ, Riesling avait été acquis pour Marie Longem, mon ex-compagne, mais le cheval ne lui convenait pas et son père me l'a confié. Depuis cela n'a été que du positif pour lui. Le cheval a commencé a gagné, il est devenu compétitif, il gagnait de temps en temps une grosse épreuve, puis un Grand Prix trois étoiles et aujourd'hui un Grand Prix quatre étoiles ! Je sais ce que le cheval est capable de faire. Je sais qu'il est capable de faire ça… mais pas à chaque fois, car il a besoin de moral et si on le met toujours dans des grosses épreuves comme celle-ci, on va l'abîmer, lui demander de forcer tro … donc nous savons que nous pouvons de temps en temps le mettre dans une telle épreuve, mais en alternant. De toute façon, je fais mon programme en fonction de lui d'autant que c'est un cheval de 13 ans qui devrait rester avec moi jusqu'à la fin de sa carrière. Actuellement, je suis à la 13 ème place mondiale, ce qui est mon meilleur classement et en juillet-août, je n'ai pas beaucoup de points à défendre, alors tout est possible. Avec l'un ou l'autre bon résultat, j'ai toutes mes chances mais je ne veux en aucun cas que ce soit une obstination et je ne vais certainement pas changer mon programme ou le type d'épreuve pour mes chevaux par rapport à ça.
C'est clair que si Forlap était toujours là, j'aurais eu toutes mes chances d'intégrer le top 10, aujourd'hui, je me dis que comme je suis tout près pourquoi pas essaye,r car ce serait une fierté pour moi de me dire qu'au moins une fois, j'ai été dans le top 10 même si après, pour y rester… il faudrait plus de chevaux de Grand Prix et ça, j'en suis conscient mais je me dis qu'il n'y a pas beaucoup de cavaliers en Belgique, qui peuvent se dire qu'ils ont été dans le top 10… alors pourquoi pas. »
photos : Studforlife & Temps de Poses