CSI*** Caen
Par Gustave Rihal
Tout le monde est unanime : il n'y a rien à redire sur la qualité de la piste du parc des expositions de Caen qui accueillait ce CSI***, ni même sur la qualité de l'accueil. De plus, le public a une fois de plus répondu présent, et en nombre, pour pouvoir encourager un plateau de cavaliers plus relevé que celui de l'année passée, puisque les quatre sélectionnés pour les JEM d'Aix La Chapelle étaient présents.
Mais trêve de bavardage, et entrons dans le vif du sujet : le Grand Prix dominical concocté par Jean-Paul Lepetit. Les côtes, sans être excessives, correspondent à celles que l'on doit retrouver à ce niveau de compétition. La réelle difficulté se trouvait dans le temps accordé (assez court) et le tracé qui exploitait parfaitement les particularités des indoor, c'est à dire lignes courtes et courbes serrées qui testent le dressage des chevaux. La conclusion est que les engagés de ce Grand Prix (55) n'auraient pas dû être aussi nombreux. Il est effectivement tout à fait anormal que l'on se trouve face à huit abandons, deux éliminations et vingt deux couples à plus de deux fautes sur la piste.
First de Launay *HN - Floriant AngotJean-Paul Lepetit semble avoir choisi une nouvelle optique car la semaine dernière, les dégâts furent les mêmes dans le Grand Prix de St Lô. Devrons nous dorénavant nous attendre à voir des tracés montrant ce que doit être un grand prix CSI*** ? Il ne faut pas seulement adapter la difficulté des parcours au niveau du plateau, mais également adapter le niveau du plateau à la difficulté des parcours : cela permettra sans doute de réduire le nombre d'engagés, qui s'avère ici encore légèrement excessif.
Malgré tout, ce type de bilan ne peut pas être totalement objectif. On en veut pour preuve le fait que des couples confirmés à ce niveau de compétition n'ont pas brillé : on citera Flipper d'Elle*HN et Laurent Goffinet ? les récents vainqueurs des CSI de St Lô et Bremmen ? qui abandonnent après deux fautes dont une grosse à l'entrée du triple numéro cinq. Il en sera de même pour Hubert Bourdy et Eve des Etisses, qui avaient pourtant remportés la grosse épreuve du vendredi.
Ulysse - Philippe LejeuneMais bon nombre d'outsiders ne connurent pas pareille mésaventure, et eurent des résultats plutôt corrects, et ce même s'il y eût des cas décevants comme le canadien Eric Lamaze et Hickstead : cet entier KWPN, fils de Hamlet, a atteint un très bon niveau cette année avec notamment une troisième place au GP du CSIO d'Aachen, une deuxième place lors du CSI**** de Calgary. Mais ils ne purent faire mieux que deux fautes.
Même sanction pour Eric Navet et Gentleman Platière. Nous arrivons en fin d'année, et je pense qu'il faut souligner encore une fois l'excellente saison du cavalier normand qui, sans avoir de réels cracks dans son écurie, réussit tout de même à avoir quatre chevaux (Gentleman Platière, Hym d'Isigny, Bodega et Herton des Vaux) totalisant chacun plus de 23.000 euros de gains ce qu'il est le seul à réaliser en France, qui plus est sans avoir participé à de gros internationaux.
Hickstead - Eric Lamaze Le temps accordé ne fera pas les affaires de plusieurs fleurons de l'équitation française comme Eric Levallois et Diamant de Sémilly, qui ne rééditeront pas leur victoire de l'an dernier : Ils seront pénalisés de cinq points de temps. Il est d'ailleurs difficile de dire si nous reverrons un jour ce couple en aussi bonne forme qu'auparavant. Diamant de Sémilly - Eric Levallois (ci-contre)Fastourel du Cap - Timothée Anciaume (ci-dessous)
Même score pour Hervé Godignon et Obélix, ou encore Fastourel du Cap associé à Timothée Anciaume. Ce dernier peut profiter de deux chevaux de niveau Grand Prix puisque Fidélio du Thot*HN est de nouveau performant suite à sa pause forcée.
Autre couple important sur la scène du CSO français : Julien Epaillard et Icare du Manet sortent de piste avec une seule faute, et au vu de la qualité du cavalier ce couple est à suivre pour les futures grandes échéances.
Obélix - Hervé Godignon Il n'y a pas eu, et fort heureusement, que des déceptions : on notera tout d'abord l'excellente performance de Jean le Monze et Jumpy de Kreisker (5 points). La carrière de cette jument de neuf ans par Quito de Baussy semble bien gérée : après son titre de championne de France des 7 ans, elle a bien progressé et arrive à un niveau très prometteur. Jumpy de Kreisker - Jean Le MonzeIl en est de même pour Jubilée d'Ouilly montée par Aymeric de Ponnat, puisque avec seulement une faute, ce couple confirme sa très belle performance du grand prix de St Lô (3 ème ). Une des grandes surprises fut aussi l'unique faute du belge Philippe Lejeune avec Ulysse, ou encore le retour à un bon niveau de Michel Hécart avec son Itot du Château qui semblait être plutôt dans une mauvaise phase depuis quelques semaines. Même résultat pour Robert Breul qui peut à nouveau compter sur Iasco Mouche après plusieurs mois d'indisponibilités.
Jubilée d'Ouilly - Aymeric de Ponnat (ci-contre)Itot du Chateau - Michel Hécart (ci-dessous)
Les deux grands déçus de ce Grand Prix seront sans doute Michel Robert et Pierre Jarry, puisque avec leur monture respective (Galet d'Auzay et Haxelle Dampierre) il ne font aucune faute, mais sortent tous deux de piste avec un point de temps dépassé. Michel Robert, saluant le public, s'en voulait encore d'avoir pris un peu trop son temps alors que le fils de Leprince de Thurin ne semblait pas pouvoir être inquiété tant il a survolé ce parcours.
Galet d'Auzay - Michel RobertFinalement, seuls deux couples se retrouvent au barrage. Premier à s'élancer, Will Scellekens et Stapp's Phentagera dans un style pas toujours très sûr, serrent les courbes mais sans plus, et sans pour autant pouvoir éviter la faute. La voie est donc libre pour Florian Angot, qui profite du retour en forme de son étalon First de Launay*HN pour s'assurer la victoire. Ce succès prouve encore une fois que First semble plus à l'aise à l'intérieur, où il a de biens meilleurs résultats. L'objectif du couple est désormais de se préparer pour le CSI 5* de la Porte de Versailles qui aura lieu début décembre.
Stapp's Phentagera - Will Scellekens