CSI*** Anvers
Pour cette première édition du renouveau, le jumping d'Anvers accueillait un plateau exceptionnel avec le podium complet des championnats du monde de Jerez ainsi que 8 des trente premiers cavaliers mondiaux.
Première tête de liste à s'élancer, Eugénie Angot boucle d'emblée le premier sans-faute. Ce ne sera pas le cas de Michael Whitaker ne pourra éviter deux fautes avec la toute jeune Wonami vd Aard qu'il avait choisie pour cette épreuve.
Le podium de Jerez semble par contre très loin : ex-champion du monde, Dermott Lennon se retira après plusieurs fautes de son étalon Lanceretto. Même décision pour Eric Navet qui s'élançait en dernière position après une petite faute d' Hym d'Isigny. Pour Peter Wylde, les choses furent différentes puisqu'il était toujours sans-faute avant l'ultime obstacle que Ratatouilly fera tomber.
De son côté Ludo Philippaerts avait également opté pour un jeune cheval, Winning Mood vd Arenberg. Mais il ne pourra éviter une petite faute en sortie de triple alors qu'Edwina Alexander ressortait enfin Socrates vd Padenborre, absent pendant longtemps à cause d'une chute dans le camion, puis de petites coliques qui ont prolongé son indisponibilité.
Finalement, hors des 53 participants du départ, nous retrouverons quatorze barragistes pour ce Grand Prix qui, malgré le plateau engagé, n'aura pas revu ses cotes à la hausse laissant ainsi sa chance à tous … ou presque.
Première à s'élancer, Eugénie Angot met directement la pression en bouclant le sans-faute : « Vu ma position de départ, je n'ai pas vraiment joué le chronomètre, car en voyant le nom de certains de mes adversaires … je savais que j'avais peu de chances. » 31''58, chrono de référence. Pourtant, on se rend vite compte que la Française n'a pas fait dans le détail : le Portugais des Stal Tops, Francisco Guedes, termine avec 3 secondes dans la vue et une barre. Cinq secondes de plus et une barre pour l'élève d' Eric Navet, Clémence Laborde, et sa jument Up's Down vd Bandam. C'est finalement Maximilien Lemercier, déjà vainqueur du Grand Prix d'Hardelot cette saison qui améliore le chronomètre de son aînée de près d'une seconde avec son sBs Nemo du Marais … au prix d'une faute en sortie de double, qui aurait pu très mal finir si le jeune homme n'avait pas retrouvé son équilibre in extremis.Notre champion du monde avait, lui, opté pour son petit entier Al Kaheel Vainqueur qui bouclait ici son deuxième Grand Prix. Malheureusement, c'est la faute dès le second obstacle et comme à son habitude, Jos Lansink décide alors de terminer le tour à son aise écopant ainsi d'un point de temps de pénalité.
Très impressionnant lors du premier tour, Un Blanc de Blanc est bel et bien de retour après une longue absence sur blessure. Il bouclera de nouveau un tour sans pénalité, mais tout en étant à deux secondes des leaders.
On finit par se demander qui va réussir à déloger la Française , car William Whitaker ne peut éviter une faute de Carnaval Path en sortie de double alors que les Belges Niels Bruynseels (Item de Quintien) et Wilm Vermeir (Umit) bouclent le sans faute respectivement en 34''46 et en … .38''20.
Si Wilm Vermeir ne pouvait prétendre à la victoire, il assurera intelligemment ce sans-faute qui signera pour lui la fin d'un dur week-end. En effte, bien qu'engagé dans ce CSI***, le cavalier de T&L l'était également dans le cycle classique des jeunes chevaux à quelques centaines de mètres, tout comme plusieurs de ses collègues. Ce week-end fut un véritable marathon pour ces cavaliers.
Cette fois le chrono est véritablement en danger : Lantinus et Grégory Wathelet font leur apparition sur la piste. On en est sûr, ils vont prendre la première place … Non, 13 petits centièmes de retard. Eugénie Angot garde le leadership !
Grant Wilson n'est pas là pour gagner, un double sans faute lui suffirait … mais Up and Down Cellebroederbos faute sur l'entrée de ce satané triple transformé en double. Pourtant, le Néo-Zélandais peut être satisfait d'avoir enfin retrouver son étalon qui semble avoir oublié ses mauvais Jeux Equestres Mondiaux.
Sanction identique pour Cassio Rivetti et Olona, même si son chronomètre ne lui aurait pas laissé espérer un podium.
Il n'en reste plus que deux mais non des moindres : Le premier d'entre eux n'est autre que le Canadien volant : Eric Lamaze et son fidèle Hickstead. En tournée européenne pour préparer Calgary, Lamaze fait escale à Anvers avant La Baule et Madrid … mais ne compte pas laisser passer une victoire aussi facilement : 31''46 !
Rodrigo Pessoa entre en piste, mais on en est sûr : il n'y a plus rien à gagner. Le champion olympique ne connaît pas encore très bien son cheval, Rufus. Finaliste du championnat de France des 7 ans sous la selle d'Alexandra Francart, avant de passer quelques mois dans les écuries du colombien René Lopez avec lequel il termina deuxième du Grand Prix de Dijon, il arriva en janvier chez Pessoa.Rodrigo décide d'ailleurs de partir prudemment, mais au moment d'aborder la dernière ligne finale, il signe un magnifique virage et améliore le chronomètre de deux dixièmes de seconde : « Je n'étais pas parti pour gagner », confessa d'emblée notre vainqueur, « mais en cours de parcours, Rufus a touché une barre sans la faire tomber. Il est tellement respectueux que je savais qu'il n'en toucherait pas une autre, alors j'ai changé mes plans et j'ai tourné … je pense que j'ai vraiment un bon cheval avec lui. »
Les organisateurs ne pouvaient rêver d'une plus belle fin pour cette première édition.